En pleine guerre de l’Ukraine, l’OTAN rattrapé par la vérité. Mise à jour 2

13/03/2022 (2022-03-13)

Mise à jour 2

[Source : nsarchive]

L’expansion de l’OTAN : Ce que Gorbatchev a entendu (en anglais)

[Source : eurolibertes.com]

Chroniques ukrainiennes. L’affrontement Est-Ouest genèse d’une crise (entretien avec Jean-Michel Vernochet)

Jean-Michel Vernochet, initié entre autres aux subtilités de l’Orient au sein de l’École nationale des Langues vivantes, a été responsable des Affaires francophones au Commissariat général de la Langue française, puis chargé de la com­mu­ni­cation et des publications au Centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie modernes. Ancien grand reporter au Figaro Magazine, il est membre de l’Académie de géopolitique de Paris.

Il est l’auteur de Chroniques ukrainiennes. L’affrontement Est-Ouest genèse d’une crisepréface du capitaine Arthur d’Eullyl, éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire ».

Fabrice Dutilleul l’interroge à propos de la guerre russo-ukrainienne qui défraie l’actualité.

« Le pire est-il à venir », dixit Emmanuel Macron : vrai ?

Nous pouvons craindre le pire si nous ne savons pas mettre un bémol à nos cris d’orfraie indignée alors que nous nous sommes montrés incapables d’obliger Kiev à appliquer les accords de Minsk, lesquels réglaient la question du Donbass russophone. Au lieu de quoi nous avons laissé se perpétrer un « génocide » silencieux – 13 000 morts en sept ans sous les bombes ukrainiennes – tandis que l’Otan resserrait son encerclement de la Russie en multipliant ses bases et ses rampes de lancement de missiles soi-disant antimissiles devant nous protéger contre une fantasmatique attaque iranienne. La crise ukrainienne n’est au fond que l’arbre qui cache la forêt : le seul et unique véritable enjeu est la redéfinition des règles de sécurité collective applicable à l’Europe et à la Russie. Or, comme les États-Unis sont loin, qu’un océan les séparent du Vieux continent, ils ne céderont pas, et nous, alliés soumis et obéissants, sommes condamnés, à l’arrivée, à payer l’addition.

Mais qu’en est-il des supposés engagements pris en 1991 par les Occidentaux, à la dislocation de l’URSS, de ne pas étendre l’Otan vers l’Est ?

La Guerre Froide étant finie, le Pacte de Varsovie dissout, l’Otan, en toute logique, aurait dû connaître le même sort. Il n’en a rien été. Aujourd’hui, il est de bon ton de nier qu’un quelconque engagement à ce propos ait été pris à l’Ouest. En tout cas, nous dit avec prudence Camille Grand, Secrétaire général adjoint de l’Organisation du Pacte atlantique, qu’il n’existe pas de traces écrites… ne niant cependant pas que des paroles verbales aient pu être prononcées.

Or un article du Spiegel publié le 18 février, mentionne un document découvert par un politologue américain, professeur de relations internationales à l’Université de Boston, Joshua Shifrinson, lequel établit formellement que l’Occident s’est effectivement engagé à arrêter la progression de l’Otan à la frontière polonaise après la réunification des deux Allemagne. C’est à l’issue d’une conférence à Bonn, le 6 mars 1991, entre des représentants des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, que le diplomate allemand Jürgen Chrobog, a textuellement déclaré : « Au cours des pourparlers “deux plus quatre”, nous avons clairement indiqué que nous n’étendrons pas l’Otan au-delà de l’Elbe. Par conséquent, nous ne pouvons pas proposer à la Pologne et aux autres pays d’adhérer à l’Otan ». Ite missa est. La messe est dite !

Là est le cœur du problème, nulle part ailleurs. Raison pour laquelle l’inquiétude reste fondée.

Le président Poutine est-il fou ?

On le présente aujourd’hui comme un homme isolé. L’hypothèse d’une tendance paranoïaque n’est pas à exclure. Une résurgence du fameux complexe obsidional densément cultivé du temps des tsars rouges. Disons que la manière dont la presse occidentaliste l’a traité ces deux dernières décennies a de quoi nourrir un vif sentiment d’aigreur. La Secrétaire d’État ajointe des États-Unis se vantait en 2014 après le coup d’État de l’EuroMaïdan, d’avoir financé l’Ukraine à hauteur de quelque cinq milliards de dollars pour l’arrimer au camp occidental. Vladimir Poutine n’est certainement pas fou au sens clinique, mais « nous » avons tout fait pour le pousser à bout. Maintenant cela ne justifie pas le déclenchement d’une guerre qui pourrait déraper à tout moment. Indéniablement, la passe sera difficile et les écueils seront nombreux parce que tout sera fait par des gens bien intentionnés pour jeter de l’huile sur le feu. En ce sens, l’Ukraine est prétexte et une occasion d’aller débusquer l’Ours dans sa tanière… Un jeu particulièrement risqué ! Le but ultime : un changement de régime et l’instauration en Russie d’une société sur le modèle occidental, hyper-consumériste, permissive, wokiste et numérisée.

Comme on ne change pas de cheval au milieu du gué, Emmanuel Macron généralissime en temps de guerre est-il assuré de sa réélection ?

Oui certes, rien n’obligera le maître ès démolition, le petit fossoyeur franchouillard, à parler de son bilan calamiteux…  L’Ukraine est du pain béni pour faire oublier deux années de confinement et de restrictions draconiennes de nos libertés, les centaines de  vieillards abonnés à la plus noire solitude dans leur Ehpad et expédié ad patres à grands coups de piqûre de Rivotril… ni les éborgnés, les mains arrachées des gilets jaunes, les piqûres rendues insidieusement obligatoires avec des produits expérimentaux, les millions d’effets secondaires plus ou moins graves – parfois mortels – des injections… Nous attendons à ce sujet que nos élites exigent avec véhémence la vérité ! Ni la cession de la filière énergie d’Alsthom à l’américain General Electric avec maintenant le rachat au double du prix de vente de nos turbines de centrales atomiques… sans les brevets afférents. L’abandon de notre parc de réacteurs et les fermetures en cascade faute d’entretien… La liste est longue des méfaits dus au hâbleur élyséen. Bref, nous ne sommes pas sortis de l’auberge en n’espérant pas un embrasement général au cas où Pékin déciderait pour sa part d’envahir Formose, Taïwan…

Chroniques ukrainiennes. L’affrontement Est-Ouest genèse d’une crise, Jean-Michel Vernochet, préface du capitaine Arthur d’Eullyl, éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », 352 pages, 31 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.


[Source : breizh-info.com]

Depuis plusieurs décennies, les responsables de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ont toujours nié l’existence d’un document écrit qui aurait limité son extension vers l’Est lors de la disparition de l’URSS.

Pourtant d’après le très sérieux journal allemand Der Spiegel, un tel document existe bien. Il a été établi en 1991, et signés par les représentants Américains, Anglais, Allemands et Français, au moment du pacte portant sur la réunification des deux Allemagnes.

Voici ce qu’écrit le site Planètes 360 le 21 février dernier :

« Le magazine allemand confirme, en effet, les accusations de la Russie concernant l’élargissement de l’OTAN vers l’est en violation d’un accord datant d’après la chute du mur de Berlin. Un document écrit, prouvant un accord sur le non-élargissement de l’OTAN vers l’Est, a été trouvé dans les archives britanniques.

Der Spiegel évoque une découverte sensationnelle. Un document découvert dans les archives confirme la version du Kremlin selon laquelle l’OTAN ne devait pas s’élargir vers l’Est après avoir obtenu l’accord de Moscou sur l’unification de l’Allemagne. La découverte de ce document écrit tombe alors que le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a soutenu et continue d’affirmer que personne n’a fait de telles promesses à l’Union soviétique. Le document écrit, selon Der Spiegel, a été découvert dans les archives nationales britanniques par le politologue américain Joshua Shifrinson, professeur à l’université de Boston. Auparavant, le document était classé «secret», mais il a ensuite été déclassifié. »

Le 24 février, c’est au tour du journal « L’Humanité » de reprendre cette information :

« C’est écrit noir sur blanc. Comme le révèle Der Spiegel, un document émanant des Archives nationales britanniques confirme la thèse avancée par Moscou de l’existence d’un engagement de Washington et des puissances occidentales à ne pas étendre l’Alliance atlantique vers l’Est.

Ce texte, longtemps classé secret-­défense, a été remonté des profondeurs des Archives par le chercheur états-unien Joshua Shifrinson, professeur à l’université de Boston. Il fait état du procès-verbal d’une réunion des directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne, tenue à Bonn le 6 mars 1991. Le thème était « la sécurité en Europe centrale et orientale.

Sans la moindre ambiguïté, les participants britanniques, états-uniens, français et allemands couchent sur le papier leur engagement à circonscrire l’Alliance atlantique au territoire de l’Allemagne unifiée, mais pas au-delà. Une telle expansion serait « inacceptable », est-il dit explicitement. »

Et ils ne sont pas les seuls à évoquer ce qui pourrait constituer une preuve accablante de la duplicité des Occidentaux envers la Russie. Le site News Front publie également ce texte qui ne laisse guère de doute :

« La Russie soutient depuis des décennies que l’expansion de l’OTAN vers l’Est est une violation des promesses occidentales faites immédiatement après la chute du mur de Berlin. Et maintenant un document remarquable émerge. 

Jusqu’à il y a quelques semaines, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, se comportait avec beaucoup d’assurance. Le Norvégien a répondu avec confiance à la question de « Der Spiegel » si l’OTAN avait promis dans les années 90 de ne pas s’étendre à l’est. Stoltenberg a répondu avec confiance: « Ce n’est tout simplement pas vrai. Une telle promesse n’a jamais été faite, il n’y a jamais eu un tel accord en coulisses. C’est tout simplement faux. » .

Vérité ou non? 

De la même manière que Stoltenberg, de nombreux politiciens, militaires et journalistes occidentaux voient la situation. C’est une position commune : l’admission en 1999 de la Pologne, de la Hongrie, de la République tchèque, puis d’autres pays d’Europe de l’Est à l’OTAN n’aurait pas contredit les accords avec Moscou après la chute du mur de Berlin en 1989. Cette position générale est compréhensible. Le président russe Poutine, en toute occasion, répète que l’Occident a trompé son pays avec l’élargissement de l’OTAN. Et puisque Poutine prétend cela, alors qui en Occident veut être accusé d’être un assistant de la propagande de Poutine ? 

Et pourtant : la version de Stoltenberg soulève des questions. Ceci est confirmé par un document des Archives nationales britanniques. Ce document a été mis au jour par le politologue américain Joshua Shifrinzon, et initialement ce document a été classifié. Le document fait référence à la réunion des secrétaires d’État du ministère américain des Affaires étrangères, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne à Bonn le 6 mars 1991. 

Le thème de la réunion était la sécurité de la Pologne et d’autres pays d’Europe de l’Est. La RDA et la RFA se sont unies cinq mois avant la rencontre. Depuis des mois, les politiciens de Varsovie et de Budapest signalent leur intérêt pour les alliances occidentales d’États. Et le document prouve qu’à ce moment-là, les Britanniques, les Américains, les Allemands et les Français étaient unis : l’adhésion à l’OTAN des pays d’Europe de l’Est était « inacceptable ». 

La remarque suivante du représentant de l’Allemagne Jurgen Hrobog dans ce document est particulièrement intéressante : « Lors des négociations sur la formule 2 + 4, nous avons été clairs : l’OTAN ne sera pas étendue de l’autre côté de l’Elbe. Par conséquent, nous ne pouvons pas proposer à la Pologne et à d’autres pays d’Europe de l’Est l’adhésion à l’OTAN. Rappelons que les négociations 2 + 4 étaient des négociations entre la RFA et la RDA avec des représentants des quatre puissances qui ont gagné la Seconde Guerre mondiale (Grande-Bretagne, URSS, USA, France).  

Le moins que l’on puisse dire de cet événement est qu’il pourrait remettre en question un certain nombre de choses concernant l’OTAN. La première est tout bonnement de savoir pourquoi l’effondrement de l’Union Soviétique n’a pas induit sa dissolution ? L’OTAN avait été crée en 1949 pour s’opposer à l’éventuelle expansion vers l’Ouest de l’URSS. Celle-ci ayant disparue, la logique élémentaire devait faire également disparaître l’OTAN. Or, c’est exactement le contraire qui s’est produit. La zone OTAN s’est élargie pratiquement jusqu’aux confins de la Russie et son domaine d’intervention s’est étendu jusqu’au moyen-orient…

Enfin, toujours sur le site News Front, on trouve le fac-similé du document officiel de 1991 :

Il ressort clairement du document que le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne et la France ont convenu que l’adhésion des pays d’Europe de l’Est à l’OTAN était « catégoriquement inacceptable » .

« Nous avons clairement indiqué à l’Union soviétique, dans les pourparlers 2 plus 4, ainsi que dans d’autres négociations, que nous n’avions pas l’intention de bénéficier du retrait des troupes soviétiques d’Europe de l’Est … L’OTAN ne devrait pas non plus s’étendre formellement vers l’est ou de manière informelle» , cite le représentant américain der Spiegel.

La Russie s’est opposée à l’expansion de l’OTAN à l’Est, se référant aux promesses correspondantes des pays occidentaux.

« Et ils nous disent : Est-ce écrit sur un bout de papier ? Non ? Bon, c’est tout, allez-vous-en, on s’en foutait de vos soucis » , a déclaré le président russe.

En réponse, Jens Stoltenberg a ensuite déclaré que l’Alliance de l’Atlantique Nord « n’a jamais promis de ne pas s’étendre » . Dans une interview avec le même Der Spiegel, il a déclaré qu’ « il n’y a jamais eu une telle promesse, il n’y a jamais eu un tel accord en coulisses, c’est juste absurde ». Mais maintenant, Spiegel publie un document qui dit noir sur blanc exactement le contraire. L’OTAN a promis. Et la promesse n’a pas été tenue. Et la façon dont l’Occident exige avec zèle et exigence quelque chose de la Russie vous fait penser : pourquoi tout est-il ainsi ?

Ces choses sont beaucoup trop importantes pour qu’elles soient traitées avec un tel mépris. Même s’il ne fait plus guère de doute que l’OTAN a été créé pour devenir à terme le bras armé d’un futur gouvernement mondial dominé par l’Etat profond américain, ceci n’est qu’un projet. Entre-temps, ce sont les peuples qui sont en train de sortir de la léthargie dans laquelle on les a maintenus par une communication lénifiante et orientée, et ces peuples croient encore à l’avenir des nations qu’ils ont mis si longtemps à constituer.

Alors, certes, le monde est en train de changer, mais rien ne permet de dire aujourd’hui qui va l’emporter, des mondialistes ou des souverainistes attachés à leurs « Etats-nation ».

Jean Goychman

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