Dogma #18. L’Hiver

22/08/2022 (2022-03-13)

[Source : dogma.lu]

Par Lucien Samir Oulahbib

La distinction entre croyance « supérieure » et « inférieure » peut-elle disparaître ?

Les notions dites « inférieure » et « supérieure » ont bien mauvaise presse pour des raisons historiques que l’on peut encore aisément deviner ; pourtant elles ont toujours pignon sur rue lorsqu’il s’agit de marquer une différence qualitative du « scientifique » sur la « croyance » en général (toujours affirmée par exemple en matière sociétale, climatique[1] et désormais sanitaire[2]). Elles consistaient (et consiste encore) à souligner que sous un angle dit « scientifique » s’exprimerait l’aspect le plus « achevé de la rationalité » comme l’écrit Dominique Terré.[3] S’opposant à ce qui n’est même plus nommé « obscurantisme » comme autrefois mais « conspirationnisme », « complotisme », toute une dichotomie étrange qui range désormais la controverse au rang de curiosité épistémologique à l’heure pourtant où le LancetGate[4] (ce lyssenkisme contemporain) a frappé les esprits.

Il semble bien cependant qu’il faille préserver cette distinction entre « inférieur » et « supérieur » car s’il s’agit de distinguer les aspérités du réel comme ces différences d’angles de méthodes et d’imaginaire pour parler comme Georges Bertin (qui nous a hélas quitté)

il n’empêche que c’est bien parce que les Anciens distinguaient, mais ne séparaient pas, les branches de la Connaissance qu’ils ont pu devenir « modernes » au sens du libéralisme « ancien » a indiqué Leo Strauss lisant Maïmonide ou comment ne pas perdre de vue la vision d’ensemble (ou cosmique) ; ce que cherchait sans doute Marcel Mauss lorsque en travaillant sur le « don » il cherchait à cerner « l’homme total » ce qui n’est pas contradictoire avec le fait que « la » science découpe aussi ses « objets ».

Ainsi la fameuse approche multidisciplinaire serait non seulement de mise (vœu pieux) mais indispensable, surtout aujourd’hui lorsque l’on apprend le rôle crucial des interactions et de leurs rétroactions sur l’organisme humain dont le Bios n’est pas plus réductible à un complexe physico-chimique que psycho-social ou sociopolitique comme l’indiquera ici le docteur Isaure Lamoureux dans les bonnes feuilles de cet ouvrage qu’elle a dirigée

Comment se soigner et guérir aujourd’hui ?[5]

Or, c’était la force de la Connaissance d’autrefois (en particulier celle des Premières Lumières) que de pouvoir tenir ensemble ces diverses lignes de force, d’où sa supériorité sur les Secondes Lumières d’un Helvétius ou Condillac et leur associationnisme (voir même sur le Premier Romantisme allemand) mais aujourd’hui s’est plutôt répandu l’idée que tout s’est tellement « complexifié » et, partant, « spécialisé », qu’il n’est guère plus possible de jouer à Pic de la Mirandole ou à Goethe (même Husserl, Bergson, Changeux, Dehaene…) ou de récréer les conditions d’une réelle Encyclopédie au sens de comprendre comment une « cellule » s’établit comme « Soi », non, il vaut mieux « croire » que le processus historique triera le bon grain de l’ivraie à l’heure pourtant où le génome humain risque d’être breveté s’il est « inventé » (via une ARN inter-rétroagissant sur l’ADN ?).

Á Dogma « nous » pensons que cette attente naïve de la « bonne » science dénuée de conflits d’intérêts (et au fond historiciste) reste une « croyance » d’autant plus « inférieure » que rien ne dit que la Connaissance puisse mécaniquement s’auto-réguler ainsi, surtout en situation politique et financière défavorable (Socrate a bien dû boire la Ciguë, et les nouveaux Lyssenko sévissent encore jusqu’à créer des commissions ad hoc de sinistre mémoire) ; répétons-le, il semble bien qu’aujourd’hui le balancier a été beaucoup trop dans l’autre sens de l’hyper spécialisation et des conflits d’intérêts ; le tout faisant par ailleurs perdre l’appréhension de la « big Picture » alors qu’il conviendrait de garder un équilibre juste, une « médiété », entre un « excès et un défaut » comme observer et analyser les liens entre intentionnalités et conséquences dans l’action humaine au lieu de seulement les nier, quitte à redoubler les « biais » comme certains aspects de l’actuelle syndémie mondiale (depuis plus de deux ans maintenant) ainsi que le catastrophisme climatique peuvent l’indiquer.

C’est en sens que sera considérée comme « inférieure », conceptuellement s’entend, toute dite « théorie » prétendant relativiser ou au contraire surdéterminer toute observation qu’une modélisation prospectiviste aura arbitrairement amplifiée ou réduite sans tenir compte du fait qu’il y a toujours une différentiation conclusive à retenir selon les « objets » traités.

Ainsi une approche uniquement démographique des flux de populations humaines pourra toujours en relativiser les « soldes » sans se rendre compte que ces derniers sont composés de personnes humaines portant avec et en elles des comportements multiformes qui matérialisent leur imaginaire, c’est-à-dire leur manière d’être au monde ; ce qui fait que leur présence n’est pas seulement quantitative mais qualitative et donc civilisationnelle au sens de transformer le monde dans lequel elles s’installent, et partant « effondrent » pour avoir de la place, ce qui fait qu’elles ne font pas que seulement l’interpréter sans conséquences : elles y perpétuent des croyances dont le côté « inférieur » ou « supérieur » apparaît sans importance pour une vision démographique alors que cette distinction sera de la plus haute acuité pour une approche réellement républicaine : 

INFORMATION : dorénavant (depuis le numéro 16, été 21…) et suite à de nombreuses demandes, DOGMA sera enfin disponible en version papier, mais, pour le moment, uniquement sur le site d’Amazon.

CONTENU :

LA DISTINCTION ENTRE CROYANCE « SUPÉRIEURE » ET « INFÉRIEURE »
PEUT-ELLE DISPARAÎTRE ?
Dr. Lucien Samir Oulahbib, Dr. Isabelle Saillot

THÉRAPIE PSYCHO ÉMOTIONNELLES. EXTRAIT DU LIVRE « COMMENT SOIGNER ET GUÉRIR AUJOURD’HUI ? »
du docteur Isaure Lamoureux

THE NONDUAL MIND
By James H. Cumming

DÉMOCRATIE, FIN DE PARTIE. NOTES DE LECTURE AUTOUR DE : “ADIEU LA LIBERTÉ” DE MATHIEU SLAMA
Par Karen Brandin

REFUSONS LE TOTALITARISME ET PROTÉGEONS L’AVENIR DE NOS ENFANTS !
Par Nicole Delépine, Gérard Delépine

L’ENTERREMENT DE LA THÉORIE VIRALE
Par Joseph Stroberg

THE PHENOMENON OF MENTALITY IS A CENTRAL PARADIGM THAT CRITICALLY CHANGES HUMAN LIFE
by Oleg Maltsev

NUCLÉAIRE, INCOMPÉTENCE, ET POUVOIR
Par Michel Gay

L‘AFP, C’EST HUIT « FAKE NEWS » EN UNE SEULE DÉPÊCHE  CONTRE LE PR PERRONNE
Par le docteur Gérard Delépine

THE INCARNATION, JEWS, AND PHILOSOPHY: A LESSON FROM DANTE’S PARADISO VII
By Marco Antonio Andreacchio

LA FIN DE LA CHRÉTIENTÉ
Par Lucien Samir Oulahbib

BREAKING NEWS: MEN ARE DIFFERENT FROM WOMEN, WOMEN FROM MEN
By Pr. Philip Carl Salzman

LES FORMES DE LA CROYANCE
Par Lucien Samir Oulahbib

TÉMOIGNAGE. « JE DOIS ÊTRE LIBRE D’ÊTRE CE QUE JE VEUX ÊTRE » –
UN ÉTUDIANT S’EXPRIME FACE AUX RESTRICTIONS COVIDISTES
Publié par @global_meri

SUITE (D’AUTOMNE 21). PHILOSOPHIE DES RELATIONS INTERNATIONALES II :
LA PHILOSOPHIE DE LA « PLURALITÉ DU MONDE »
Par David Cumin

« TOUT EST BON… TANT QU’ON NE LE POSSÈDE PAS »
Par Rachel Viviane

QU’EST-CE QUE L’ÉDUCATION MORALE ?  / WHAT IS MORAL EDUCATION?
By Marco Antonio Andreacchio

UNIVERSITÉS EN PÉRIL
Par Klaus Kinzler

JEAN-MICHEL BLANQUER : UNE NOUVELLE VISION DE LA REMONTADA
Par Karen Brandin

« À LA RECHERCHE DU TRAIT D’ESPRIT NATIONAL ». SOME TRAITS OF NATIONAL MENTALITIES IN JOKES AND HUMOROUS ANECDOTES
by Elvira Groezinger

DIVERSION UKRAINIENNE
Par Teresita Dussart

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Références :

  1. [1] Ainsi contester ledit « changement climatique » ce « pléonasme » disait Marcel Leroux (climatologue :
    https://www.youtube.com/watch?v=wVyeZXQCe2w) le tout dans une sorte d’errement épistémologique dont il faudra bien faire un jour le bilan (ce que Dogma cherche à faire d’ailleurs depuis quelques numéros).[]
  2. [2] On l’a vu lors de la crise dite « sanitaire » liée à C.19 lorsque d’aucuns se sont mis à dénigrer tels traitements dits précoces, ou la « supériorité » (justement) de traitements dits « vaccinaux » sur des protocoles plus empiriques (comme le repositionnement d’antiviraux et d’antibiotiques ou le recours à des traitements plus naturels, souvent mis à l’index comme l’ont démontré les professeurs de médecine Péronne et Raoult, sans conflit d’intérêt). Or loin de se contenter d’être un débat scientifique cette controverse a été immédiatement classée comme étant de type « conspirationniste » (parfois par des personnes non compétentes en matière de virologie) préconisés par des spécialistes reconnus sur la base de vérifications éprouvées, parce que tel dirigeant politique honni les avait mis aussi en avant, ou parce que le nombre d’articles dits « scientifiques » supportant la pratique des spécialistes en question semblait exagéré pour tel ou tel, le tout sans que l’on puisse établir une relation de cause à effet entre ces deux faits et l’efficacité effective de ces traitements (dont on peut voir ici l’application permanente : https://c19legacy.com/ ) et, surtout, sans que les éléments de base justifiant les injections censées « prévenir » C. 19 y compris dans ses formes graves aient été démontrées : Voir à ce propos l’analyse de l’experte en biostatistique, Christine Cotton, qui détaille certains essais cliniques rendus méthodologiquement incapables de prouver leur efficacité :
    https://www.youtube.com/watch?v=YmO5Pde3Jak&t=2842s ;
    https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/christine-cotton-essais-pfizer[]
  3. [3] Les dérives de l’argumentation scientifique, Paris, PUF, 1998, p. 1.[]
  4. [4] https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes-societe-science-tech/lancetgate-ou-sciencegate[]
  5. [5] Exuvie Éditions.[]
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