Le Tétralogue — Roman — Chapitre 37

17/02/2023 (2023-02-15)

[Voir :
Le Tétralogue — Roman — Prologue & Chapitre 1
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 2
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 3
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 4
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 5
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 6
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 7
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 8
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 9
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 10
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 11
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 12
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 13
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 14
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 15
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 16
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 17
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 18
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 19
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 20
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 21
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 22
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 23
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 24
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 25
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 26
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 27
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 28
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 29
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 30
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 31
​Le Tétralogue — Roman — Chapitre 32
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 33
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 34
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 35
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 36]

Par Joseph Stroberg

​37 — Dans la ville

À peine les quatre compagnons avaient-ils accompli quelques pas qu’ils virent se précipiter vers eux trois objets sphériques volants, à hauteur de tête, et qui auraient pu tenir chacun dans une main. Il en sortit aussitôt des mots ou des phrases dans une langue inconnue, alors que les sphères se paraient soudainement d’une lueur rouge oscillante et menaçante. Leur surface semblait métallique, mais en même temps capable d’éclairer faiblement son voisinage immédiat. Instinctivement, le moine tira son sabre et en trancha net deux tandis que le troisième eut le temps d’émettre un genre de rayonnement intense en direction du voleur avant de se voir brisé à son tour. Gnomil échappa d’un cheveu au trait probablement mortel, grâce à une prompte esquive, puis se précipita pour examiner de plus près les six morceaux tombés à terre, rapidement suivi par ses amis.

— Par le Grand Satchan, qu’est-ce que c’est que ces affaires ? s’exclama le voleur, interrogatif et perplexe.

— Totalement inconnu, répondit le moine qui pourtant avait reçu une bonne connaissance des armes qui existaient sur Veguil.

— Je ne connais pas non plus, ajouta le chasseur.

— Et moi de même, termina la cristallière. Regardez ! Continua-t-elle d’un ton intrigué : là, un minuscule morceau de cristal taillé. Et le reste présente un bizarre ensemble de morceaux de différentes matières, dont du métal. Ils sont solidement maintenus ensemble, poursuivit Jiliern en s’efforçant d’en séparer des bouts. Qu’est-ce que ça peut bien être ? Ça vient probablement de l’ancien Empire zénovien. Et ça fonctionnait encore, avant de goûter au sabre.

— En tout cas, il va falloir les surveiller, intervint de nouveau Gnomil. Il y en a certainement d’autres dans le coin. Et peut-être des milliers d’autres. Cette ville est grande. Et vraiment bizarre.

— Oui, restons plus que jamais sur nos gardes, conclut Tulvarn avant de se remettre en marche, aussitôt suivi par ses trois compagnons.

À faible allure, ils reprirent donc leur exploration des lieux entre les magnifiques, mais non moins étranges constructions. Il ne leur fallut pas longtemps pour croiser de nouveau une patrouille de sphères, cette fois au nombre de quatre, surgissant de leur gauche et commençant sans sommation à tirer des traits lumineux en direction des arrivants. Jiliern fut atteinte au bras avant que Tulvarn n’ait eu le temps de déglinguer la totalité des boules. Les flèches de Reevirn et la dague de Gnomil n’étaient pas suffisamment rapides pour être utiles. Les tentatives du chasseur et du voleur se soldèrent par un échec. Les quatre compagnons, visiteurs de cette cité hostile, stoppèrent pour aider Jiliern à se soigner à l’aide de ses cristaux, spécialement celui qui accélérait la cicatrisation. Leur arrêt fut prolongé par une discussion sur la stratégie à mener pour faire face à une agressivité croissante et au fait probable que d’une manière ou d’une autre, ils avaient pu être repérés :

— C’est bien beau, les prouesses de sieur Tulvarn, commença Gnomil, mais si ces saletés arrivent de plus en plus nombreuses, ça risque rapidement de ne pas suffire. Je n’ai pas été capable d’en abattre un seul, pour l’instant, et sieur Reevirn non plus.

— En effet, regretta le chasseur. Ça bouge et tire trop vite pour mes flèches. Il va nous falloir trouver autre chose. Un piège ?

— Oui, mais avec quoi ? Nous n’avons presque plus rien dans nos sacs à part un reste de viande et les cristaux.

— Peut-être que justement un cristal pourrait nous aider ?

— Je ne vois pas lequel le pourrait, intervint la cristallière. Nous ne savons même pas comment fonctionnent ces dangereuses boules. Mais pour ce qu’on a pu voir à l’intérieur, je ne vois pas ce que pourraient y faire mes cristaux.

— Et les cristaux dévorns ? suggéra le moine. S’ils aspirent la vie, ne pourraient-ils pas prendre celle de ces « choses » ?

— Je ne sais pas. Ça n’a même pas l’air vraiment vivant. En tout cas, ce n’est pas fait de chair et de sang. Et de quoi s’alimentent-elles ? De plus, les dévorns sont très dangereux à manier. Et de toute manière, je les ai enterrés près de ma maison. Je n’en ai pas ici et je ne pourrais en trouver si facilement sur ce continent. Oublions-les ! Il faut trouver un moyen plus immédiatement utilisable. Je n’ai aucune idée.

— Si nous ne pouvons pas les affamer, nous pourrions trouver un moyen de les aveugler en quelque sorte, suggéra alors le chasseur.

— Et nous en revenons alors au même problème : avec quoi ? questionna la cristallière.

— Vous n’auriez pas un de vos cristaux magiques susceptibles de le permettre, interrogea à son tour le voleur ?

— Hum ! Je ne pense pas. Si encore nous savions comment ils nous détectent. Ils doivent bien utiliser quelque chose équivalent à la vue ou à l’ouïe, ou encore à un autre sens. Et comme ce sont des machines, ça nous dépasse probablement. Nous ne sommes pas en position de vraiment comprendre comment ils fonctionnent.

— Nous avons cependant pu voir que c’était constitué de métaux et d’au moins un morceau de cristal, intervint le moine. Alors la solution réside peut-être à ce niveau. Si tu as un cristal susceptible d’interagir avec d’autres cristaux, nous n’avons pas grand-chose à perdre que de l’essayer contre ces boules.

— Hum ! Je ne vois alors que celui-ci de possible, répondit Jiliern en sortant un petit cristal rouge sombre de son sac. Quand il est présent près de certains autres cristaux, comme maintenant d’ailleurs, il bloque apparemment leur fonction principale. Il ne le fait malheureusement pas contre les cristaux dévorns. Il semble efficace contre ceux qui émettent quelque chose, mais pas contre ceux qui absorbent. Il bloque aussi ma capacité de détection et c’est vraiment une chance que j’aie pu mettre la main dessus. Cependant, il n’a qu’une portée de quelques pas, de quoi couvrir au maximum une ou deux fois la hauteur d’un Vélien, selon l’exemplaire de cristal. Et donc, le blocage serait trop tardif, puisque ces boules attaquent alors qu’elles se trouvent encore à près de quatre ou cinq fois cette distance.

— Et si nous le lancions devant nous ? Ne parviendrait-il pas à bloquer ces sphères bien avant qu’elles ne se trouvent suffisamment proches pour nous nuire ?

— C’est vrai que ce sol ne risquerait pas de le briser, car il amortit visiblement les chocs. Et si jamais ça ne marche pas, nous aurions le temps de nous préparer au combat malgré tout.

— Essayons donc, proposa Tulvarn.

— D’accord. Ça ne coûte rien d’essayer, approuva la cristallière qui lança aussitôt le cristal au loin, à près d’une centaine de pas de distance, au niveau de la prochaine intersection entre deux allées perpendiculaires qui serpentaient légèrement entre les diverses constructions.

Les quatre amis poursuivirent donc ainsi leur exploration de la ville, pour l’instant à peine entamée, en commençant par les allées avant de se risquer à l’intérieur des bâtiments. Jusqu’à présent, ils n’avaient aperçu aucune âme qui vive, ce qui paraissait étonnant, étant donné l’heure, en plein milieu de la journée, moment qui voyait habituellement le plus d’activités extérieures de la part des Véliens. Et leur attention pouvait ainsi se concentrer plus facilement sur de nouvelles et éventuelles apparitions de boules métalliques. Alors qu’ils se trouvaient à une vingtaine de pas du cristal tombé à terre, cinq sphères approchèrent rapidement, en deux rangs, les trois premières chutant d’un coup, presque immédiatement suivies par la chute des deux suivantes. La cristallière parvint à leur hauteur et reprit son cristal avant de le lancer de nouveau au loin, pendant que le moine taillait prestement en pièce les 5 boules désactivées, au cas où. Il ne voulait pas tester l’éventuelle réanimation des machines une fois le cristal de nouveau au loin, comme cela était maintenant le cas, alors qu’il le voyait tomber à près de 120 pas de là au centre d’une nouvelle intersection. Des boules détruites évitaient ce risque.

Même si leur tactique fut rapidement rodée, la ville était grande et le nombre de boules apparemment inépuisable. Après une demi-journée de ce manège, des milliers d’entre elles gisaient à terre et seulement le quart de la cité avait été exploré. Il leur fallut plus d’une journée supplémentaire pour terminer l’exploration. Toutes les intersections déjà visitées se trouvaient bien sûr jonchées de cadavres métalliques, entre 3 et 10 sphères déglinguées, selon les cas. Les provisions d’eau et de nourriture venaient d’être épuisées au cours de l’heure précédente lorsqu’ils se risquèrent dans un premier bâtiment.

(Suite : Le Tétralogue — Roman — Chapitre 38)

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