Le Tétralogue — Roman — Chapitre 38

17/02/2023 (2023-02-17)

[Voir :
Le Tétralogue — Roman — Prologue & Chapitre 1
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 2
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 3
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 4
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 5
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 6
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 7
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 8
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 9
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 10
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 11
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 12
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 13
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 14
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 15
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 16
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 17
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 18
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 19
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 20
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 21
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 22
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 23
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 24
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 25
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 26
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 27
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 28
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 29
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 30
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 31
​Le Tétralogue — Roman — Chapitre 32
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 33
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 34
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 35
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 36
Le Tétralogue — Roman — Chapitre 37]

Par Joseph Stroberg

​38 — Porte close

La porte d’entrée était signalée par une simple et fine rainure en forme de grande ogive sur le mur, d’une hauteur qui correspondait à une fois et demie celle d’un Vélien normalement constitué, mais un peu plus pour un Gnomil. Autrement dit, la taille des quatre aventuriers ne devait pas être un obstacle pour son franchissement. Par contre, après un trop long moment d’examen, ils ne découvraient toujours aucun moyen de l’ouvrir. Appuyer dessus ne servait à rien, tenter de la faire glisser ou de la soulever n’avançait non plus à rien, la frapper du poing pas davantage… Elle s’obstinait à demeurer inerte et close, exaspérant de plus en plus le voleur qui y voyait un défi prioritaire. Sur Veguil, il était rare que des maisons soient fermées à clef, mais il arrivait plus fréquemment que certains meubles le soient, signe pour lui alors évident qu’ils contenaient quelques trésors à maintenir hors de portée des gens de son espèce. Et donc, il se dirigeait directement vers ces caches prometteuses. Ici, rien, pas la moindre serrure, pas le moindre indice de mécanisme à enclencher, mais une très fine rainure que l’on ne percevait qu’à proximité immédiate. C’était particulièrement déconcertant pour les quatre compagnons. En désespoir de cause, le moine sortit son sabre et s’apprêta à en pourfendre la porte, mais son geste fut stoppé net par une force mystérieuse alors même que la lame se trouvait sur le point de frapper la paroi cristalline. Quelle était donc cette sorcellerie ? Si même la lame ne servait à rien, que pourraient-ils faire ? Ils devaient pourtant explorer l’intérieur des bâtiments pour espérer trouver des informations sur le Tétralogue. Ces dernières ne se trouvaient certainement pas à l’extérieur, car ayant parcouru pratiquement toutes les artères de la cité, ils les auraient déjà trouvées. Alors, comment pénétrer dans ce bâtiment qui vu sa taille relativement réduite devait d’ailleurs être une simple habitation. Mais il fallait bien commencer quelque part. Et s’ils restaient incapables de forcer l’entrée de celui-ci, pourquoi auraient-ils plus de chances ailleurs ? Il leur fallait impérativement trouver le moyen d’ouvrir cette porte ou renoncer au Tétralogue. Et pour l’instant, ils n’avaient pas trouvé la moindre trace de Véliens vivants, alors qu’avec un peu de chance l’un d’eux aurait pu les aider à résoudre ce casse-tête.

— Je sèche complètement, finit par déclarer Jiliern, quelque peu dépitée. Je n’ai aucune idée de comment nous pourrions ouvrir cette fichue porte !

— Eh bien moi non plus, renchérit Gnomil, nettement plus contrarié. Jusqu’à présent, aucune porte n’avait pu me résister. Mais celle-ci ne comporte même pas de serrure.

— Ou bien nous ne savons pas la trouver, intervint Reevirn.

— Peux-tu préciser ta pensée ? l’interrogea la cristallière.

— En principe, chaque porte dispose d’un mécanisme assez simple d’ouverture et notre ami le voleur pourra sans doute le confirmer. Et lorsqu’elle est fermée et ne s’ouvre pas facilement, c’est parce qu’on lui a ajouté de quoi bloquer ce mécanisme, c’est-à-dire une serrure qui nécessite une clef correspondante ou quelque chose d’équivalent.

— Oui, cela semble habituellement le cas, approuva Tulvarn. Cependant, rien ne garantit que cette porte obéisse aux mêmes règles.

— Eh bien souhaitons que si, maugréa Gnomil. Alors, espérons qu’il existe bien un genre de serrure et trouvons-la, termina-t-il avant de se mettre de nouveau à examiner la porte sous toutes ses coutures.

— Et si la serrure n’était pas totalement matérielle ? s’interrogea tout haut le moine.

— Mais encore ? demanda Jiliern.

— Concrètement, nous n’avons vraiment rien pu déceler. Pas le moindre mécanisme discernable ! Et pourtant ça fait presque une heure que nous tournons en rond. Si pourtant elle dispose d’un équivalent de serrure, alors puisqu’elle ne semble pas matérielle, elle doit être d’une autre nature.

— Mais alors de quelle nature ? questionna le voleur déconcerté.

— Je ne sais pas pour l’instant. Peut-être une parole particulière ? Une incantation magique ?

— Si c’est le cas, comment pourrions-nous la connaître ? Et si elle n’est pas dans la langue commune ? Vous avez vu ces symboles sur ces boules ?

— Je suppose que ça ne devrait pourtant pas être quelque chose de trop compliqué ni de trop long, surtout si les habitants entraient et sortaient souvent de ces bâtisses.

— Porte, ouvre-toi ! commanda le voleur, mais elle-ci resta obstinément close. Par le Grand-Satchan, porte, ouvre-toi ! Recommença-t-il sans plus de succès.

— Gentille porte, auriez-vous l’amabilité de vous ouvrir ? demanda la cristallière à tout hasard, également sans résultat.

— Satanée porte, vas-tu t’ouvrir ? admonesta Gnomil.

— Ouverture ! tenta alors le moine sans y croire, alors qu’à sa grande surprise il vit la porte coulisser délicatement et sans le moindre bruit, s’escamotant sur le côté gauche de l’entrée et laissant voir l’intérieur ombragé de l’habitation.

— À ça, ce n’est pas croyable ! s’exclama le voleur ébahi et non moins surpris. Un stupide mot et ça marche ?! Jamais vu un truc pareil !

— Moi non plus, ajoutèrent simultanément la cristallière et le chasseur.

— Bon, eh bien puisque nous savons maintenant ouvrir ces bâtiments, commençons par explorer l’intérieur de celui-ci, si vous le voulez bien, proposa Tulvarn avant de pénétrer lentement dedans, le sabre à la main et sur ses gardes. Il fut immédiatement suivi par ses trois compagnons tout aussi prudents.

(Suite : Le Tétralogue — Roman — Chapitre 39)

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