Quand la conservation de la nature sert de couverture aux technosciences mortifères

09/05/2020 (2020-05-09)

[Source : Agoravox]

par Françoise DEGERT

C’est confirmé : les conservationnistes (2), dont l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), déroulent le tapis rouge devant les pires techno-sciences, au profit des multinationales et de riches investisseurs.

On connaît George Monbiot pour son amour de la nature sauvage et sa détestation de l’élevage, en particulier des moutons , ce « fléau laineux qui nous fait l’amabilité de détruire nos campagnes  ». Cet ex-journaliste de la BBC écrit régulièrement dans le quotidien britannique « The Guardian » et reste considéré comme un intellectuel dans le milieu de la conservation de la nature. George Monbiot est un leader d’opinion et son article intitulé « Les aliments cultivés en laboratoire vont bientôt détruire l’agriculture et sauver la planète  » mérite de s’y arrêter.

Bouillon de culture transhumaniste

Dans cet article, il s’émerveille de la nourriture synthétique fabriquée à base de terre, d’eau et d’hydrogène. Il a apprécié la mousse jaune, « ce bouillon de culture » que les techniciens d’un laboratoire d’Helsinki ont transformé en crêpe et qu’il a goûtée avec plaisir. « Elle avait un goût de crêpe » selon lui. Grâce aux dernières trouvailles de la biologie, cette soupe primaire sert aussi à faire des oeufs, de la viande, du poisson et on peut même en extraire des glucides. C’est à ses yeux le Saint-Graal de l’alimentation humaine. Plus besoin d’agriculture et d’élevage, la « nourriture sans ferme » va sauver la planète, terre et océans inclus. La nature sauvage va enfin pouvoir de nouveau prospérer dans la biosphère libérée des activités de l’ancien monde. En attendant d’être sauvés par la technologie, il exhorte prudemment les humains à devenir végétariens (ou vegans, cela reste imprécis). 

Son article est intéressant car il fait clairement le lien entre la conservation de la nature et l’idéologie transhumaniste (la technologie transcendera les humains vers leur immortalité). Il aurait d’ailleurs pu rédiger le communiqué de Technoprog, une association française de transhumanistes, tant les deux écrits se ressemblent. Comme George Monbiot, Technoprog conclut aux bienfaits de l’alimentation synthétique qui « permettrait de limiter l’élevage et l’abattage bovin, de réduire les souffrances animales qui y sont associées, de faire des économies en eau et en surfaces agricoles ou de réduire l’effet de serre ». Coïncidence troublante ? Non, sachant que cette idéologie, le transhumanisme, fleurit dans les start-up de la Silicon Valley et les GAFAM, qui ont l’ambition de changer le monde. Le principal mérite de George Monbiot est de dire tout haut ce qui se trame tout bas. Et ce qui se trame entre les Geeks de la Silicon Valley, les technosciences, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et leurs fondations n’est rien moins que la disparition des agriculteurs et des éleveurs.

Main basse sur les ressources

La raison en est simple. Les pourvoyeurs de ressources naturelles sont la terre et les océans. Il est temps, pour les géants de l’agro-alimentaire, de la pêche, et autres industries, de les exploiter directement. A l’échelle planétaire, les marchés de détail de la nourriture représentaient 3 billions de $, et un gagne-pain de 2,6 milliards de $ pour les agriculteurs en 2004. Voilà de quoi ouvrir les appétits. Pour mettre la main sur ces marchés, ces géants et ces riches investisseurs disposent d’un atout de poids : la recherche technologique des acteurs de la Silicon Valley et autres start-up qui fleurissent un peu partout dans le monde.

Acte 1 : les géants de l’agro-alimentaires fabriqueront de la nourriture synthétique pour les humains comme ils le font déjà pour les animaux avec les croquettes pour chiens par exemple.

Acte 2 : les mêmes s’apprêtent à remplacer les agriculteurs et les éleveurs par une main-d’oeuvre bon marché guidée par l’ « intelligence artificielle » et les technologies de pointe en communication.

Acte 3 : grâce à la biologie de synthèse, on fera pousser dans nos champs des plantes qui se transformeront en caoutchouc, en chocolat ou autres et remplaceront les matières premières industrielles autrefois importées. Il est aussi question de rendre les terres incultes productibles.

Les trois actes se déroulent déjà actuellement, dans le désordre, parfois simultanément. 

La fabrique du consentement avait déjà commencé dans les années 2000. On se souvient du pavé de 500 pages de la FAO intitulé « L’ombre portée de l’élevage », publié en français en 2012 (2006 en anglais). Concluant à la nécessité de mettre fin à l’élevage extensif accusé d’occuper 30% des terres de la planète, il avait bénéficié du concours éclairé de l’UICN et de chercheurs du CIRAD, lequel CIRAD fait partie de l’UICN. Son point de vue a été repris et est toujours partagé par les adeptes du ré-ensauvagement, également appelé « rewild ». La multiplication des associations de conservation de la faune sauvage en particulier des grands prédateurs, les mouvements vegans largement financés par des fondations américaines, manipulent l’opinion depuis des décennies contre l’élevage, et surtout l’élevage extensif. On en comprend mieux aujourd’hui les motivations : bouleverser l’alimentation humaine, libérer les terres des animaux de rente et de l’agriculture nourricière, développer de nouvelles matières premières grâce aux nouvelles technologies. 

Fausse viande pour les classes populaires

Bill Gates, Richard Branson, de grandes multinationales telles que Tyson Giants et Cargill, ont apporté quelques dizaines de millions de $ en quelques années pour favoriser la création du premier steak à base de protéines in vitro. Ce type de protéines intéressait particulièrement la NASA. En 2013, Mark Post et son équipe (Pays-Bas) ont présenté ce « Frankenburger » à Londres. Sa production en série nécessite encore quelques mises au point mais le « Frankenburger » devrait rejoindre la restauration rapide dans les deux ans qui viennent.

Les steaks à base de végétaux tiennent actuellement le haut du pavé. On ne compte plus les start-up qui se sont lancées dans cette production et les steaks vegans Beyond Meat (start-up américaine) sont dans les rayons des grandes surfaces françaises depuis le 3 février. On les trouve également dans les fast-food Burger King, Mac Do car la cible pour ce genre de produit est une clientèle jeune, de classe moyenne ou inférieure. Les nouvelles habitudes alimentaires se façonnent pas à pas, en privilégiant les classes populaires. Et ce n’est pas terminé : des start-up californiennes nous concoctent depuis quelques années une alimentation à base d’insectes… Car les protéines « , ces briques de l’organisme, constituent notre enveloppe : les os, les muscles, les cheveux, les ongles, la peau, mais aussi nos messagers internes tels que les hormones, les enzymes ou les anticorps du système immunitaire, qui nous défendent contre les infections. Elles sont essentielles à l’homme, car il ne sait pas les fabriquer à partir d’autres nutriments, contrairement aux glucides par exemple. Elles doivent donc être apportées obligatoirement par l’alimentation ». D’où le nouveau marché des protéines de substitution estimé par JP Morgan à 100 milliards de $ dans 15 ans pour les steaks à base de végétaux, et à 140 milliards de $ dans 10 ans par Barclays pour les viandes issues de cellules animales. 

On sait que les aliments ultra-transformés multiplient les risques de cancer. Pour l’heure, aucune étude indépendante n’a été menée sur la sécurité alimentaire des faux steaks. On se contentera des assurances de George Monbiot sur leur bienfait pour la santé, et de l’enthousiasme de Technoprog qui y voit un prochaine étape d’adaptation des humains à la biologie de synthèse comme ils l’ont fait tout au long de leur histoire…

Derrière l’idéologie transhumaniste se profilent les appétits financiers des géants de l’agro-alimentaire et de riches investisseurs. George Monbiot et les transhumanistes ignorent-ils que la haute technologie est le terrain de jeu des multinationales ?

Une agriculture asservie à l’industrie

La nourriture synthétique libérera des terres pour les matières premières industrielles. « Des pneus en pissenlits, des portes de voitures en fibre de chanvre, ou encore des bottes en blé et non en caoutchouc » : tel est le programme de la ministre allemande de l’Agriculture, Julia Klöckner approuvé le 15 janvier dernier par le Conseil des ministres. D’ailleurs, on ne parle plus d’agriculture mais de « bioéconomie« , le nouveau mot d’ordre lancé par l’OCDE au début des années 2000 et repris par la Commission européenne.  » La bioéconomie entend substituer au pétrole l’utilisation de ressources naturelles ou bioressources, afin de produire de la bioénergie (biocarburants ou biocombustibles), des biomatériaux (bois d’œuvre, matériaux composites) ou des produits biosourcés (bioplastiques, solvants, cosmétiques, etc.) ». Elle s’est généralisée dans 60 pays, dont la France. Toujours à l’avant-garde, le groupe AVRIL, anciennement connu sous le nom de SOFIPROTEOL, s’est associé à Royal DSM en juillet dernier pour créer des protéines à partir du colza. Le préfixe bio laisse déjà présager l’orientation des crédits de la prochaine PAC (politique agricole commune) 2021-2027 vers l’agriculture industrielle bourrée de technologies. Evidemment, les surfaces utilisées pour la culture nourricière et l’élevage seront limitées…

Conçue par et pour l’industrie, cette bioéconomie, entend bien être concurrentielle en anticipant les cours des matières premières. C’est là qu’entre en jeu le Big Data développé par les GAFAM pour planifier les cultures en fonction du marché. Monsanto ne se contente plus de vendre des pesticides et des engrais. La multinationale a racheté en 2013 « The Climate Corporation », une start-up fondée par d’anciens salariés de Google, qui réalise des simulations climatiques à très haute résolution. Estimé à 20 milliards de $, le marché des données météo agricoles s’avère juteux, en étant vendues aux exploitants agricoles et aux grands négociants tels que CARGILL et ADM. Cette perspective a également retenu l’attention de la FNSEA qui expérimente « l’agriculture connectée » depuis 2014 dans une vingtaine d’exploitations. Balayant quelques inquiétudes, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, déclarait le 26 octobre 2016, à Angers, qu’ « il faut accepter que le numérique permette d’agir plus vite, avec des réponses plus appropriées ayant moins d’impact ». 

Robotisation à outrance

Pour ce qui est de l’impact, les multinationales ont la solution grâce aux nanotechnologies et à la biosynthèse. Ainsi, les Pays-Bas ont décidé de réduire l’apport des pesticides en les utilisant « de manière ciblée ». « Quand ils sont nécessaires, on préfèrera les substances à faible risque » expliquait le gouvernement néerlandais dans un communiqué en avril 2019. L’une des solutions adoptée par le gouvernement est de sélectionner des semences particulièrement résistantes via les nouvelles techniques de sélection des plantes (NTSP) en modifiant leur ADN. Qualifiées d’organismes génétiquement modifiés (OGM) par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), ces semences tombent sous le coup de la directive OGM. Sur ce point, le débat fait rage en ce moment au sein de l’UE. L’autre solution est d’ « utiliser les pesticides de manière intelligente, afin de limiter les émissions environnementales et d’assurer une production agricole pauvre en résidus » selon le communiqué. Les multinationales, telles que Monsanto-Bayer, Syngenta-ChemChina, proposent déjà la diffusion de pesticides dans des nanos capsules.

Dans la ferme du futur très proche, l’exploitant agricole verra depuis son ordinateur portable où se trouvent les mauvaises herbes à enlever, les besoins en eau, d’engrais ou de pesticides, les cours mondiaux, la météo. Il guidera de loin son tracteur robotisé ou enverra sur le terrain sa main-d’oeuvre sous-payée. Finis le savoir-faire et l’intelligence humaine : l’ordinateur, les systèmes d’information géographique (SIG), les capteurs capables d’analyser les besoins, disséminés dans les champs reliés à un GPS (parfois des nano-capteurs jusqu’à former une poussière intelligente), les remplaceront. La convergence des Nanotechnologies, Biotechnologies, Sciences de l’Information et sciences Cognitives (NBIC) n’épargne ni l’élevage, ni la pisciculture. Les nano-puces implantées sur les animaux détectent des maladies, analysent les spécimens au niveau génétique pour les sélectionner, permettent de surveiller le bétail à distance, le privant pendant de longues périodes des soins apportés par les humains. 

En ajustant les nanoparticules des plantes cultivées, on pourra également produire des substituts à différentes matières premières industrielles jusqu’alors importées telles que le caoutchouc ou le chocolat. Ce qui entraînera inévitablement une chute des cours mondiaux des matières premières et des produits agricoles

Le forçage génétique, une arme de destruction massive

Le bouleversement technologique va bien au-delà. L’UICN voit dans la biologie de synthèse et les technologies de l’information le moyen de recréer des espèces disparues, de sauver des espèces en danger d’extinction, de les étudier à distance… Le canular du retour du mammouth laineux sur terre permet de masquer des programmes incontrôlables de manipulation génétique conçus par le « Gene Drive » (GD), autrement dit le « guidage génétique » ou comme l’appellent les francophones, le « forçage génétique », tandis que l’UICN parle d’ « impulsion génétique ». Il s’obtient en découpant l’ADN, une technique inventée en 2012 par deux chercheuses, une Française, Emmanuelle Charpentier et une Américaine, Jennifer Doudna. Etant plus rapide, plus précise et moins chère, la technique des « ciseaux à découper l’ADN « , également appelée CRISPR Cas9, s’est répandue comme une traînée de poudre. Grâce au forçage génétique, la modification d’un gène rend l’individu modifié reproductible. Il entre en interaction avec les organismes vivants non modifiés. Or, « cette mutation auto-amplifiante, s’auto-réplique et se diffuse plus rapidement que par la génétique habituelle ». « Si avec les OGM classiques la dispersion des gènes modifiés devait être évitée (…), avec ces nouveaux organismes génétiquement modifiés la dispersion devient la stratégie recherchée ». Le Tarjet Malaria Project, qui réunit un consortium d’université et de centres de recherche financés en grande partie par la Fondation Bill et Melinda Gates, ambitionne de modifier génétiquement les anophèles (moustiques) pour qu’ils ne soient plus porteurs de la malaria. Ce projet a été expérimenté sans succès au Brésil et aux îles Caïman où le gouvernement y a mis un terme. La Fondation s’est évidemment tournée vers l’Afrique, notamment au Burkina Faso, où le Tarjet Malaria Project a été très mal reçu par les populations concernées dont on avait oublié de demander le consentement. 

Une question de consentement : les moustiques exterminateurs du Burkina Faso © Terre à vie, ETC Group, Fenop, C Pagen

Car les conséquences d’une telle manipulation sont imprévisibles. Si on élimine un moustique vecteur de la malaria, une autre espèce peut prendre sa place. En outre, ces organismes modifiés peuvent servir en se dispersant à des fins militaires. Le premier à avoir tiré le signal d’alarme est le grand patron de la CIA, James Clapper. Dans un rapport de février 2016 déclassifié, il met CRISPR Cas9 dans la catégorie des « armes de destruction massive « , au rang du « programme nucléaire nord-coréen, des armes chimiques syriennes et des missiles de croisière russes ! » 

Mais les projets de forçage génétique sont financés par l’Agence de recherche militaire du gouvernement des Etats-Unis (DARPA, Defence Advanced Research Projects Agency), la Fondation Bill et Melinda Gates, The Tata Trusts et l’Open Philanthropy Project soutenu par Facebook. 

L’UICN, cheval de Troie de l’ultra-libéralisme et des GAFAM

La Convention sur la diversité biologique (CDB) qui s’est réunie du 13 au 29 novembre 2018 à Charm el Cheikh (COP 14) avait mis le forçage génétique à l’ordre du jour. Cent cinquante ONG ont réclamé un moratoire. Il leur a été refusé. La CDB s’est contentée d’appeler les gouvernements à évaluer eux-mêmes les risques et à obtenir le consentement des populations locales avant le lâcher des organismes exterminateurs. Il faut dire que la Fondation Gates avait investi 1,6 million de $ dans une agence de relation publique, Emerging Ag Inc, pour exercer une influence sur la CDB. Cette agence a recouru à des scientifiques acquis à la cause et à leur financement, des scientifiques dont la renommée et les travaux avaient été coachés par des agences de communication. 

Bill Gates tient toujours à faire entériner le forçage génétique par la CDB qui doit se réunir à Kunming (Chine) en octobre prochain. Ce sera la COP 15. L’UICN s’est mise de la partie, sans que l’agence de relation publique ait été obligée de recourir à des scientifiques amis. Elle a réuni un groupe de travail pour peaufiner un rapport préparatoire sur la biologie synthétique. Or, le groupe de travail qui a rédigé le rapport était composé en majorité de personnes acquises au forçage génétique, le plus souvent carrément en conflits d’intérêts. Merci aux Canadiens d’ETC group d’avoir alerté le monde sur la composition de ce groupe de travail. Leur document, « Le forçage génétique sous influence  » fait l’historique des décisions de l’UICN et présente par ordre alphabétique les auteurs en faveur de cette nouvelle technologie.

Doit-on s’en étonner ? Ce n’est pas la première fois que l’UICN, qui prépare les conventions internationales sur l’environnement et leurs protocoles, déroule le tapis rouge devant les multinationales et les riches investisseurs. Rappelons que la CDB créée en 1992, à Rio, a inauguré la privatisation du vivant par le biais de la propriété intellectuelle instaurée sur la faune, la flore et les savoir-faire. Soit deux ans avant l’accord sur la propriété intellectuelle (ADPIC) signé en 1994 à Marrakech avec la création de l’OMC (organisation mondiale du commerce). Plus récemment, l’UICN a signé en 2014 un partenariat avec le groupe suisse Syngenta au moment où elle publiait son évaluation sur une espèce de papillons menacée par les pesticides. Et comme par hasard, les solutions proposées par l’UICN étaient identiques à celles … du groupe suisse. Lequel groupe est devenu Syngenta-ChemChina depuis son rachat en 2017 par une société chinoise.

Dans son dossier thématique sur la biologie de synthèse daté de mai 2019, l’UICN se contente de proposer dans les prochaines négociations de la CDB « une évaluation au cas par cas », par des scientifiques, des gouvernements, la société civile et des organisations des peuples autochtones. Le moratoire n’est pas retenu, Bill Gates est sûrement soulagé. Cette proposition devrait avoir le soutien de la Chine où se tiendra la prochaine conférence des Etats. D’autant qu’elle sera présentée par le président de l’UICN, ZHANG Xinsheng, également Chinois.

Cet article n’aurait pas pu se faire sans l’alerte donnée par « ETC Group » sur le forçage génétique, et le travail d’investigation de cette association canadienne. Créée par Pat Mooney, le lanceur d’alerte sur la géo-ingénierie, ETC group est aujourd’hui dirigée par Jim Thomas. La lecture de ses rapports est vivement conseillée, notamment « La ferme atomisée«  

Site de ETC Group : https://www.etcgroup.org/fr

GLOSSAIRE :

Biologie synthétique  : Alors que l’ingénierie génétique n’implique qu’un ou quelques gènes à la fois, la biologie synthétique crée des organismes entièrement nouveaux. En 2003, J. Craig Venter et son équipe de chercheurs ont réussi à fabriquer un chromosome entièrement synthétique en deux semaines. En 2008, le même institut a annoncé la création du premier génome bactérien franchissant ainsi un pas important vers la vie artificielle. La biologie synthétique peut aussi présenter de sérieux risques imprévisibles, tels que la création d’organismes nuisibles. Une arme nouvelle en quelque sorte. (d’après « Conservation pour une ère nouvelle ». Jeffrey A. McNeely, Susan A. Mainka, UICN, 2009).

Conservationnistes : ceux qui veulent conserver la nature sauvage. Leurs principales associations sont l’UICN, le WWF, l’ASPAS, la LPO etc…

Forçage génétique : la création d’organismes génétiquement modifiés capables de se reproduire comme tels et d’interagir avec le monde réel ou sauvage (GDO : Gene Drive Organism). Cette faculté les différencie des OGM. « Une fois que le forçage génétique a été sorti de la bouteille, personne n’a réellement trouvé le moyen de le réintroduire ». 

Nanotechnologies  : manipulation de la matière à l’échelle des atomes et des molécules (1 nanomètre, nm = 1 milliardième de mètre). On ne les voit pas dans la nourriture car elles ne sont pas étiquetées en tant que telles ( jus d’orange, bonbons etc…). Selon Vyvian Howard, fondatrice et rédactrice en chef du « Journal of nanotoxicology », la taille réduite des nanoparticules augmente leur toxicité, car les nanos se déplacent plus facilement dans l’organisme en traversant des membranes protectrices (peau, barrière hémato-encéphalique, placenta).

Transhumanisme : mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine notamment par l’augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains (d’après Wikipedia).

Pour aller plus loin :

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