Où va le monde ?

09/09/2020 (2020-09-09)

[Source : Réseau International]

Où va le monde ?

Où va le monde ?

par Paul Craig Roberts

Depuis 2016, les États-Unis ont été fourrés dans le pétrin du RussiaGate, une imposture imaginée par le complexe militaro-sécuritaire, pour empêcher le président Trump de normaliser ses relations avec la Russie. Cette normalisation aurait discrédité ‘la menace russe’ qu’il a manigancée pour assurer son budget annuel de 1000 milliards de dollars.

Le Parti démocrate, qui n’est certes pas du tout démocratique, a favorisé cette imposture dans l’espoir de liquider Trump pour ses propres raisons, et a entraîné avec lui la pressetituée dans le complot.

Maintenant que le rapport Mueller a éventé les mensonges de l’establishment – qui accusait Trump d’être un traître ayant conspiré avec le président russe Poutine pour que la garce sanguinaire [photo ci-dessus] ne soit pas élue, afin de pouvoir travailler pour les Russes –, les gens ont maintenant l’esprit libre pour lancer une autre campagne sans queue ni tête. La succession de ces âneries abîme la réputation du pays.

Il est vrai que certains des démocrates les plus dingues et la pressetituée sont incapables de lâcher le RussiaGate. Cette dernière écrit que Trump pourrait être mis en accusation pour que dalle, sauf si les indignes démocrates reprennent plutôt le job consistant à jeter par la fenêtre l’argent des autres. Un professeur dérangé ou deux ont déliré que Mueller faisait partie du complot et qu’il devrait faire l’objet d’une enquête. Sauf que toute cette agitation met simplement en évidence que les États-Unis ont gaspillé trois ans de leur existence.

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Pendant ce temps, les autres pays ont poursuivi leur petit bonhomme de chemin. Les Russes, par exemple, ont découvert le bon côté des sanctions de l’Oncle Sam. Leur économie est devenue plus indépendante et ils se sont tirés du pétrin de n’être réduits qu’au rôle d’exportateurs de matières premières vers l’Occident, un pétrin dans lequel ils avaient été fourrés par l’Oncle Sam et les économistes russes endoctrinés par ce dernier.

Les fulminations et les menaces de l’Oncle Sam contre la Russie ont eu pour résultat l’émergence de nouveaux armements russes contre lesquels il n’a ni protection, ni équivalent, des armes qui rétrogradent les États-Unis au rang de puissance militaire de second ordre.

Si on compare les choses comparables, la Chine est désormais la plus grande économie mondiale et, tout comme l’Iran, elle méprise de plus en plus les fanfaronnades de l’Oncle Sam.

Même le Venezuela tient tête à Washington.

Le monde en conclut que les États-Unis ne sont pas la puissance qu’ils pensent être.

Les abus de Washington, avec son dollar comme monnaie de réserve et ses violations du droit international, ont encouragé l’abandon du recours au dollar dans le commerce international. Cette menace est peut-être même plus grave pour la puissance des États-Unis, que la supériorité de leurs capacités militaires sur celles de la Russie.

Le président Franklin D. Roosevelt fut comblé par la Seconde Guerre mondiale, car il comprit qu’elle laisserait la Grande-Bretagne en faillite et sans empire. Roosevelt comprit que la guerre avantagerait les États-Unis, puisque le dollar deviendrait la monnaie de réserve. Comme le pays dont la devise est aussi la monnaie de réserve, peut imprimer de l’argent pour régler ses factures, le gouvernement n’a aucune contrainte budgétaire.

Pour un pays aussi endetté que les États-Unis, perdre cet avantage serait un coup fatal. C’est à cette catastrophe que Washington doit faire face à cause de sa politique de sanctions idiote et de ses violations du droit international.

Pourtant il y a une autre catastrophe. De la même manière que l’empire romain tomba aux mains des envahisseurs qui franchirent ses frontières, l’empire de Washington est en train de tomber. L’Europe, joyau de l’empire, est actuellement envahie par des millions de gens inassimilables, au point que l’Europe n’est plus européenne. Et Trump a jusqu’ici été incapable de défendre les frontières des États-Unis. À vrai dire, le Parti démocrate et la pressetituée s’opposent farouchement à toute défense des frontières. Pourquoi un gouvernement qui rechigne à défendre ses frontières, consacre-t-il 1000 milliards de dollars par an à la défense ?

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Les sionistes néocons, qui orientent la politique étrangère des États-Unis en faveur d’Israël depuis le régime Clinton, poursuivent leur manège comme si nous vivions toujours dans un monde unipolaire. Pour quelque raison inconnue, le conseiller à la sécurité nationale du président Trump ne sait rien de la situation. Il parle comme s’il régnait sur le monde, alors que même les pathétiques vassaux européens, n’admettent pas le don du plateau du Golan syrien, fait par Trump à Israël.

Quant à l’autorité morale, après l’Afghanistan, l’Iraq, la Libye, la Somalie, la Syrie, le Yémen, l’Ukraine, le Honduras et maintenant le Venezuela, elle a fui l’Occident.

Washington perd non seulement sa puissance économique et militaire, mais aussi son pouvoir de séduction [soft power], né de sa propagande au sujet de rendre le monde plus sûr pour la démocratie. La démocratie n’est même pas en sécurité aux États-Unis, les démocrates et la pressetituée ayant fait de leur mieux pour la contourner afin de renvoyer du pouvoir le président élu, chose que le régime Trump tente précisément de faire au Venezuela.

Après le recours irresponsable à la force de l’Oncle Sam, qui a laissé l’Occident dépouillé de toute valeur morale, tous les mensonges et la propagande qui présentent l’Occident comme un cadeau de Dieu pour l’humanité, ont fait choux blanc.

Le monde n’imagine plus admirer et imiter l’Occident. Il le considère plutôt très malfaisant, comme « un grand poulpe suceur de sang enroulé autour du monde, qui plonge avec acharnement son bec sanglant dans tout ce qui a une odeur d’argent, » selon les mots de Matt Taibbi

Une grande promesse a été dénoncée par ceux à qui avaient confiance. Au gouvernement qui répond de ses actes devant la loi et le peuple, il faut un peuple uni, et non pas le bordel du multiculturalisme et de la politique identitaire. Du fait de la destruction des racines ethniques autochtones de tous les pays occidentaux, au prétexte que ce sont des ‘suprémacistes blancs’, la civilisation occidentale ne peut plus se défendre contre les immigrants qui n’adhèrent pas à sa culture.

La tension entre civilisation autochtone et cultures importées se constate dans les tensions entre l’Union européenne et la Hongrie et l’Italie. La Hongrie, qui a refusé de prendre son quota d’immigrés non européens, risque des sanctions de l’UE. En Italie, le gouvernement est tenu par une coalition de partis de gauche et de droite unis contre l’immigration européenne et non européenne. En Europe, les instances de l’UE, et les gouvernements d’États membres, ceux de France et d’Allemagne, ont pris le parti des immigrés contre les autochtones. En d’autres termes, les gouvernements européens ne sont plus attachés à leurs propres cultures. Cela montre sans ambiguïté que cette civilisation est morte.

Aux États-Unis, la désunion est telle, que le nom du pays est lui-même abusif. Les électeurs d’Hillary détestent les électeurs de Trump, et vice versa. La pressetituée et les universités sont toutes unies contre les Blancs.

Les pays désunis sont fragiles. En conséquence, le monde occidental est en train de perdre sa qualité de meneur du monde.

Bien entendu, le reste du monde souffre aussi de désunion. Sunnites et Chiites étant incapables de s’entendre, il en résulte la faiblesse du monde musulman. Les tribus africaines ne peuvent s’unir. L’Inde et le Pakistan restent à couteaux tirés. Il y a de l’animosité entre Asiatiques. La Russie elle-même est une fédération. Une province de Chine est musulmane. Mais les désunions là-bas sont différentes de celles en Occident. Le Japon et la Chine ont des différences, mais la population du Japon est homogène et la Chine l’est en grande partie. Les Arabes sont des Arabes, qu’ils soient sunnites ou chiites. La Fédération de Russie est le vestige d’un ancien empire, en grande partie intégré, et ne résulte pas de l’immigration récente.

La conséquence de la désunion exclut peut-être tout gouvernement de qualité. Mais la dissolution de l’Occident dans la diversité et le multiculturalisme, signifie assurément que la qualité de meneur de l’Occident a été perdue au profit de l’impuissance de la désunion.

Est-ce le chaos qui nous attend ?

Original : www.paulcraigroberts.org/2019/04/03/where-is-the-world-headed-paul-craig-roberts/

Traduction Petrus Lombard

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