Myrotvorets, exécutions extrajudiciaires

24/10/2022 (2022-10-24)

Interview de Dominique DELAWARDE par un journaliste d’investigation

le 11 Octobre 2022

JLY : Avez-vous déjà rencontré des opérations identiques à celle de Myrotvorets montées par les services anglo-saxons avec l’OTAN ?

DD : Les exécutions extrajudiciaires, à titre préventif ou répressif, d’adversaires politiques ou de figures charismatiques du camp adverse ont toujours existé. Sans remonter à la secte des « assassins » qui a sévi du XIe au XIIIe siècle, l’exemple récent le plus emblématique reste celui du Mossad israélien qui, dès la création de l’État hébreu, s’est distingué dans la chasse aux criminels de guerre nazis, puis qui a étendu son action à la lutte contre les chefs de la résistance palestinienne, pour finir par abattre ou faire assassiner les principaux opposants à leur politique colonialiste d’apartheid dans le cadre d’un véritable terrorisme d’État.

À cet égard, lexcellent livre de Ronen Bergman sur le sujet des exécutions extrajudiciaire: « Lève-toi et tue le premier » mérite une lecture attentive.

Compte tenu des relations fusionnelles qui se sont établies, au fil du temps, entre le Mossad israélien, la CIA et le MI6, on peut aller jusqu’à dire que l’influence du service israélien a été déterminante dans l’utilisation toujours plus large de ce mode d’action par les services anglo-saxons et peut expliquer ce à quoi nous assistons aujourd’hui.

Ce qui est sans précédent aujourd’hui, c’est l’ampleur que prend ce mode d’action terroriste, son caractère ouvert et décomplexé, et la complicité active des gouvernements des grands pays occidentaux qui assurent le financement et l’impunité de Myrotvorets, et des assassins qui font le travail. On ne parle plus de quelques dizaines ou centaines de « cibles », elles se comptent désormais par dizaines de milliers. Elles ne sont pas localisées dans un pays ou une région du monde, mais sur la planète entière. « D’artisanale » dans un passé récent, l’exécution extrajudiciaire serait donc en train de devenir « industrielle ». C’est clairement devenu une arme de guerre pour l’OTAN, sous couvert aujourd’hui de son proxy ukrainien.

L’Ukraine ne pourrait pas, à elle seule, établir les listes d’opposants à abattre sur l’ensemble de la planète et gérer la collecte et la publication des données de chacune des cibles. On voit bien que derrière le Mossad, le MI6 et la CIA, derrière l’Ukraine et l’OTAN, se trouvent des commanditaires puissants. Pour en arriver à utiliser un terrorisme de masse afin d’atteindre leurs objectifs, les commanditaires sont probablement aux abois. Pour moi, il ne fait aucun doute que la diaspora néoconservatrice et mondialiste anglo-saxonne est à la manœuvre dans cette affaire.

JLY : Quels sont les buts poursuivis par les acteurs de Myrotvorets en faisant figurer sur leur site non seulement les noms et coordonnées de citoyens ukrainiens et russes, mais également de personnalités de différentes nationalités qui s’opposent à la guerre ?

DD : Cette guerre, chacun devrait l’avoir compris, ne concerne pas seulement l’Ukraine. C’est une guerre des gouvernances néoconservatrices et mondialistes des pays membres de l’OTAN qui souhaitent conserver leur hégémonie sur la planète contre une Russie souverainiste qui prône et défend la multipolarité et la souveraineté de chaque État et qui a compris depuis longtemps que son démembrement était à l’ordre du jour de l’OTAN.

Ce que les otaniens ne semblent pas avoir saisi, c’est que la Russie n’est pas isolée dans son combat pour la multipolarité. Elle dispose du soutien de nombreux États (dont celui de la Chine, de L’Inde, du Pakistan, de la Corée du Nord) puissances nucléaires, d’une large part de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine), mais aussi, au sein même des pays de l’OTAN, de nombreuses personnalités influentes, soucieuses de souveraineté, et opposées à l’unipolarité sous hégémonie anglo-saxonne.

Ce que les acteurs de Myrotvorets cherchent à faire, pour le compte de l’OTAN et des Anglo-saxons c’est de faire peur à ces « souverainistes » qui s’opposent aux projets néoconservateurs et mondialistes. Parvenir à les faire taire, ou même à les faire baisser d’un ton, contribuerait à affaiblir la position de la Russie.

JLY : Pensez-vous que les services ukrainiens disposent des compétences pour recueillir cet ensemble de données sur plusieurs centaines de milliers de personnes ?

DD : À l’évidence non. Seule l’alliance de grands services tels le Mossad, le MI6 et la CIA peut obtenir ce résultat grâce à ses antennes ou relais planétaires (sayanim pour le Mossad), mais aussi et surtout grâce à la complicité active de ceux qui contrôlent le numérique, Facebook et Google, entre autres, et grâce aux écoutes de la NSA, orientées sur les cibles les plus influentes.

Ce simple constat constitue un indice supplémentaire pour confirmer que, au-delà des services ukrainiens, la diaspora néoconservatrice et mondialiste anglo-saxonne est à la manœuvre au cœur et à la tête de Myrotvorets.

JLY : Depuis plusieurs années des associations, représentants d’organisations et d’institutions dénoncent les pratiques de Myrotvorets et interviennent pour exiger soit la suppression des données personnelles diffusées, soit l’arrêt de ce site qui relève de la cybercriminalité. Pourtant celui-ci continue son activité. Alors que l’Union européenne a fait interdire les médias russes Russia Today et Sputnik News dans ses pays membres depuis le mois de mars 2022, elle laisse en activité Myrotvorets qui désigne à la vindicte de groupes criminels des journalistes et personnalités sur une liste noire. Ce deux poids deux mesures ne vise-t-il pas à empêcher la diffusion des informations sur le terrible génocide opéré par le régime de Kiev contre les populations afin d’entretenir la fausse information de « l’agresseur russe » ?

DD : Le deux poids deux mesures est entré dans les gènes de l’OTAN depuis 1990, date à partir de laquelle les néoconservateurs US ont commencé à investir les sommets de l’exécutif états-unien, puis, progressivement, des exécutifs européens. L’excellent livre de Mearsheimer et Walt démontrant que le département des affaires étrangères US est totalement contrôlé par un lobby néoconservateur pro-Israël, mais aussi le simple examen des biographies et CV des personnalités en place aujourd’hui prouvent s’il en était besoin, ce noyautage des secteurs clefs de l’administration Biden par des néoconservateurs promus par l’AIPAC. (Départements des Affaires Étrangères, du Trésor, de la Justice et de l’Intérieur, Conseillers du Président US.)

Pour les néoconservateurs, partisans d’un nouveau siècle d’hégémonie US, tous les moyens sont bons pour atteindre leurs objectifs. Rappelons-nous le témoignage du général d’armée US Clark, ancien commandant en chef de l’OTAN, d’octobre 2007 dévoilant un plan US pour envahir 7 pays en 5 ans afin d’y provoquer des changements de régime.

Le côté très russophobe de ce plan apparaît clairement dans ce témoignage.

Rappelons-nous enfin la déclaration de Mike Pompéo, alors même qu’il était Secrétaire d’État :

« Lorsque j’étais directeur de la CIA, nous avons menti, triché, volé, c’était comme si nous avions reçu des stages de formation pour apprendre à le faire ».

https://www.france-irak-actualite.com/2020/04/mike-pompeo-et-l-arme-du-mensonge.html

Avec des individus du même acabit à la tête des gouvernances occidentales, disposant de l’appui de la finance, des médias et des GAFAM, on observe que la création et la diffusion de narratifs mensongers est devenue la règle. Cela a été vrai pour la gestion de la crise Covid, cela est vrai pour la guerre OTAN-Russie en Ukraine.

Pour rendre crédibles ces mensonges, il faut évidemment interdire tous les narratifs alternatifs, souvent plus convaincants, qu’ils émanent de l’adversaire ou même de son propre camp.

L’interdiction des médias russes, la création et le financement de Myrotvorets participent à cette stratégie de la sanction et du mensonge permanent. Les bienveillances étatiques à l’égard de Myrotvorets relèvent du terrorisme d’État et de méthodes totalitaires qui devraient être étrangères à l’Occident, tel qu’il s’était toujours défini jusqu’à présent.

Mais nous avons déjà pu observer l’application de ces méthodes lors de la gestion de la crise sanitaire. Nous avons pu voir aussi que les élites néoconservatrice et mondialiste occidentales n’hésitaient pas à s’allier avec le diable (Daesh ou Al Quaïda) en Syrie ou ailleurs pour parvenir à leurs fins ou à faire assassiner des leaders politiques ou militaires gênants du camp opposé (général iranien Qassem Soleimani). Chacun peut imaginer les cris d’orfraie que nous aurions entendus si un général US avait été assassiné dans les mêmes conditions.

La bonne nouvelle, c’est que ces méthodes sont aujourd’hui rejetées par une partie très majoritaire des populations et des États non otaniens de la planète entière. La petite élite néoconservatrice et mondialiste aura donc beaucoup de difficultés à faire triompher son plan, surtout depuis que la Russie de Poutine a pris les armes pour s’opposer à elle et à son projet et depuis qu’elle fédère autour d’elle des soutiens toujours plus nombreux.

JLY : Le conflit entretenu par les États-Unis sur l’Ukraine au cœur de l’Europe depuis le début des années 2000 après la succession de guerres qu’ils ont ouvertes à travers le monde et le bombardement de Belgrade en mars 1999 n’est-il pas le signe que les États-Unis, criblés de dettes et avec un dollar en perte de valeur continue, n’ont plus d’autre choix que la guerre totale pour retarder la fin de leur hégémonie ?

DD : Il faut rappeler ici que ce conflit a été initié et conduit par une petite élite qui a investi progressivement les rouages de l’exécutif états-unien : les néoconservateurs très liés à l’AIPAC (America Israël Public Affairs Committee) et donc à la Finance Internationale, aux médias mainstream US, au GAFAM et aux lobbies frères du monde entier. Les oligarques russes qui ont porté Vladimir Poutine au pouvoir en 1999 étaient liés à ces gens-là et espéraient que Poutine servirait leurs intérêts en les laissant racheter à bas prix, avec des capitaux avancés par leurs « frères US », tout ce qui pouvait rapporter de l’argent en Russie.

Manque de chance pour les oligarques russes, Poutine a fait passer les intérêts de son pays avant leurs intérêts personnels en les mettant au pas et en jetant les récalcitrants en prison.

Ceci peut expliquer, pour ceux qui ne le savaient pas, la russophobie exacerbée de la finance internationale, donc des néoconservateurs US, contre Poutine, perçu comme un empêcheur de dépecer en rond, par oligarques russes interposés, les ressources inépuisables de l’immense Russie.

Pour les oligarques états-uniens qui sentent bien que l’accroissement ininterrompu de la dette arrive à son terme, que le dollar imprimé sans mesure perd progressivement de sa crédibilité, l’échec du dépeçage pacifique de la Russie, dépeçage qui a parfaitement fonctionné en Ukraine, avec des oligarques liés à leurs frères états-uniens, les a conduits à envisager la solution plus radicale du conflit armé en multipliant les provocations contre la Russie.

Humiliés lors du bombardement de Belgrade, parce qu’ils ne pouvaient rien faire, les Russes et les Chinois ont préparé leur pays pendant plus de 20 ans à une confrontation qu’ils savaient inéluctable. Répondant aux provocations US-OTAN, et au moment qu’ils ont eux-mêmes choisi parce qu’ils s’estimaient prêts et que leur adversaire ne l’était pas, les Russes ont pris l’initiative le 24 février 2022. 1

Pour les néoconservateurs mondialistes anglo-saxons militant pour un monde unipolaire sous hégémonie US-OTAN pour un nouveau siècle, la guerre en Ukraine est un combat existentiel. Insolents, dominateurs et sûrs d’eux-mêmes, ces néocons US-OTAN n’ont pas compris qu’une Russie dirigée par Poutine ne laisserait pas faire. Ils ont cru, à tort, pouvoir isoler la Russie, en menaçant tous les pays de sanctions ou de représailles s’ils ne se rangeaient pas à leurs côtés. Ça n’a pas marché et le risque existe que leur jusqu’au-boutisme conduise à une escalade qui deviendrait incontrôlable.

Ces néoconservateurs « mondialistes » US-OTAN restent persuadés que la Russie cédera et qu’ils pourront la démembrer comme ils ont réussi à faire en ex-Yougoslavie. Pour eux, les choses sont simples : « la victoire ou la mort ». C’est l’esprit « Massada »… Et c’est dangereux, tant pour les populations US-OTAN qui n’ont rien demandé, que pour la planète.

JLY : En ouvrant ce conflit au cœur de l’Europe, les États-Unis ont réussi à diviser politiquement l’Europe. Au-delà de l’aspect politique et militaire, quelle analyse faites-vous des principales conséquences économiques et financières qui pourraient en résulter à long terme tant pour les États-Unis et l’Union européenne que pour les pays de l’OCS ?

DD : Les USA avaient deux objectifs dans cette ultime provocation de la Russie en Ukraine :

1er objectif :Créer les conditions pour interdire à l’UE tout rapprochement avec la Russie qui aurait pu déboucher sur une Europe puissante, « de l’Atlantique à l’Oural » pouvant leur faire concurrence. Cet objectif est parfaitement rempli. Cette guerre aura durablement détaché l’UE de la Russie. Elle aura réduit sa puissance économique, notamment celle de l’Allemagne, et donc accru son lien de dépendance à l’égard des USA. Les néoconservateurs US n’auront donc pas tout perdu.

2e objectif : Isoler diplomatiquement, politiquement, économiquement et militairement la Russie pour la soumettre et la démembrer. C’est un échec. Le résultat va même revenir en boomerang contre l’occident global (US/OTAN+).

Sur les plans diplomatique et politique, des soutiens à la Russie se sont manifestés dès le début de l’opération. De grands pays comme la Chine, l’Inde, le Pakistan, trois puissances nucléaires, se sont abstenus de sanctionner la Russie. Une large part des pays africains (dont l’Afrique du Sud et le Maghreb), d’Amérique latine (dont le Brésil, l’Argentine, et le Mexique) et asiatiques se sont abstenus également. Pire, les grandes organisations internationales créées à l’initiative de la Russie et de la Chine ont vu affluer les candidatures. L’Argentine, l’Indonésie et quelques pays du Golfe, dont l’Arabie Saoudite, se sont portés candidats pour une adhésion au BRICS et pas moins de quinze candidatures ont été enregistrées pour une adhésion à l’OCS.

Ces candidatures, à ce moment particulier de l’histoire, sont un véritable camouflet et un geste politique de défiance envers le mondialisme unipolaire proposé par l’occident US-OTAN qui ne compte guère que 12 % de la population de la planète. Elles sont aussi le signe que le monde US-OTAN n’impressionne plus grand monde et que de nombreux États n’hésitent plus à se positionner contre l’unipolarité, malgré les menaces de sanctions. Elles auront un effet d’entraînement sur d’autres pays provoquant une perte d’influence et de confiance à l’égard du monde unipolaire sous hégémonie US-OTAN.

Sur le plan économique, le G7 aura perdu, dès 2022, la suprématie économique en parité de pouvoir d’achat au profit des BRICS qui pourraient être rejoints dès 2023 par l’Argentine, l’Indonésie, l’Iran et l’Arabie Saoudite aggravant ainsi la perte de suprématie économique des occidentaux.

Les prévisions du FMI du 11 octobre 2022 qui figurent ci-dessous confirment l’évolution en cours. Elles sont d’ailleurs probablement, comme chaque année, surestimées pour le G7 et sous-estimées pour les BRICS. Seul le vrai bilan de fin d’année 2022 fera foi.

Prévisions FMI d’octobre 2022 pour le G7 Prévisions FMI d’octobre 2022 pour les BRICS
PaysPIB en milliards de $ nominalPIB en milliards de $ PPAPaysPIB en milliards de $ nominalPIB en milliards de $ PPA
USA25 04025 040Chine20 26030 070
Japon4 3006 110Inde3 47011 670
Allemagne4 0305 320Russie2 1304 650
UK3 2003 780Brésil1 8903 780
France2 7803 690Afrique du Sud412950
Italie2 0003 020Indonésie (candidate)1 2904 020
Canada2 2202 240Argentine (candidate)6311 210
Total43 57049 200
30 08356 350

La bascule a donc eu lieu et la tendance est à l’aggravation du déclin pour l’occident US-OTAN et à la croissance de la puissance pour les BRICS, tout comme pour l’OCS d’ailleurs. Le différentiel de croissance, déjà très en faveur des BRICS et de l’OCS et les déboires économiques et financiers de l’occident consécutifs à la guerre menée contre la Russie devraient permettre aux BRICS et à l’OCS de creuser rapidement l’écart.

Ces organisations pourront très bien désormais établir leur propre système économique et financier et une organisation commerciale en s’affranchissant progressivement du dollar et en payant en monnaie nationale. C’est donc le début de la fin de l’hégémonie du dollar. La fin de l’hégémonie US suivra.

Un très récent sondage « Yougov », organisme plutôt très complaisant avec l’administration Biden, indique que 50 % des citoyens états-uniens pensent que leur pays perdra son statut de superpuissance avant 2030 et que 47 % d’entre eux évoquent l’imminence d’une guerre civile dans leur pays.

Enfin sur le plan militaire, si l’OTAN aide l’Ukraine par des livraisons d’armes, du renseignement et des conseillers, la Russie s’est déjà vue offrir des services que ce soit en effectif par la Corée du Nord ou en drones par l’Iran. Si la guerre devait dégénérer, il serait improbable que la Chine, prochaine cible désignée de l’OTAN, choisisse le camp atlantiste.

On peut rappeler d’ailleurs qu’en première semaine de septembre 2022, en pleine opération spéciale, la Russie a organisé les manœuvres militaires Vostok 2022 auxquelles participaient 50 000 soldats 140 avions et 60 navires de quatorze pays dont 3 puissances nucléaires (Chine, Russie, Inde).

Enfin, il faut rappeler à ceux qui, pour se rassurer, comparent les budgets de défense en dollar nominal, et concluent que les USA sont et restent les plus puissants, que la comparaison qu’ils font n’a aucun sens.

Les armées chinoises ou russes n’achètent pas leurs matériels et ne payent pas leurs personnels en dollars, mais dans leurs monnaies nationales. Dès lors, seules les comparaisons en parité de pouvoir d’achat (PPA) sont pertinentes. Et l’on s’aperçoit qu’avec l’entrée de l’IRAN dans l’OCS et le facteur PPA, la parité des budgets OTAN et OCS est quasiment réalisée à un niveau supérieur à 1000 milliards de dollars/PPA.C’est une donnée complètement occultée.

La puissance économique des pays BRICS et OCS progressant plus vite que celle des pays occidentaux, les budgets de défense suivront et l’écart se creusera désormais au profit de ces pays. Tout peut aller très vite d’autant qu’un élargissement de ces deux grandes organisations est à l’ordre du jour et qu’un effondrement économique de l’occident global n’est pas à exclure.

Cette guerre OTAN-Russie ne peut, en aucun cas être gagnée par l’OTAN. Elle n’est pas prête à la faire autrement qu’en paroles ou en communiqués. Après trente années de désinvestissement, l’OTAN n’a ni les personnels, ni les matériels, ni les munitions, ni les réserves, ni la disponibilité technique opérationnelle, ni l’entraînement, ni le soutien suffisant des populations, ni la résilience économique et sociale, pour entreprendre et gagner une guerre de haute intensité contre la Russie et ses très puissants soutiens.

La Russie peut donc prendre son temps, car le temps va jouer en sa faveur en précipitant l’occident global dans des difficultés économiques et sociales et dans de fortes divisions, voire un effondrement des gouvernances en place. Ainsi, l’alternance politique récente en Suède et en Italie, la chute de deux Premiers ministres britanniques, le désaveu cinglant qui se prépare pour Biden aux élections de mi-mandat ne sont que les prémices d’une période d’instabilité, de crise et de déclin qui va frapper l’occident tout entier dans les prochains mois.

La messe est dite.


Conférence de presse tenue par Vladimir Poutine le 22 octobre

Ce qui frappe et même impressionne, c’est la sérénité et la détermination qui émanent du personnage. Il n’exprime pas la moindre haine à l’égard de son adversaire otanien. Son attitude tranche avec l’hystérie, la russophobie et l’agitation stérile qui caractérisent les discours politiques et médiatiques occidentaux.

Dominique DELAWARDE

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  1. [1] NDLR Cependant, Kiev était alors sur le point de lancer une attaque majeure contre le Donbass, ce qui fait qu’à ce moment particulier, la Russie n’était peut-être pas aussi prête qu’elle aurait voulu ou pu l’être avec davantage de temps disponible.[]