Tian An Men et la propagande occidentale

10/03/2021 (2020-10-08)

[Source : Le Saker Francophone]

Place Tian An Men – Ce qui s’est vraiment passé


2015-05-21_11h17_05

Par Moon of Alabama − Le 4 juin 2019

Depuis 1989, les médias occidentaux écrivent des textes commémorant l’anniversaire de la répression des manifestants de la place Tian’anmen à Beijing, le 4 juin. La vision semble toujours partiale et stéréotypée avec une armée brutale qui réprime des manifestations pacifiques.

Ce n’est pas l’image complète. Grâce à Wikileaks, nous avons quelques rapports de situation de l’ambassade américaine à Beijing à cette époque. Ils décrivent une scène différente de celle peinte par les médias occidentaux jusqu’à ce jour.

Des dizaines de milliers de personnes, principalement des étudiants, ont occupé la place pendant six semaines. Ils ont protesté contre les conséquences politiques et individuelles de la révolution culturelle chaotique de Mao qui avait bouleversé tout le pays. La libéralisation et le passage à un modèle plus capitaliste sous Deng Xiaoping avaient encore à prouver leur succès et étaient alors combattus par les durs du Parti communiste.

La partie la plus libérale du gouvernement a négocié avec les manifestants, mais aucun accord n’a été trouvé. Les durs du parti ont insisté pour que les manifestants soient évacués. Lorsque le gouvernement a finalement tenté de déloger les manifestants hors de la très grande place, ils ont résisté.

Le 3 juin, le gouvernement a déplacé des troupes vers le centre-ville de Beijing. Mais les convois militaires ont été retenus. Certains ont été attaqués. L’ambassade des États-Unis a rapporté que des soldats avaient été pris en otages:

LA TENSION EST MONTÉE PENDANT L'APRÈS-MIDI ALORS QUE DES RÉSIDENTS DE BEIJING DÉCHARGEAIENT LEUR COLÈRE  EN HARASSANT LE PERSONNEL MILITAIRE ET LA POLICE ET EN ATTAQUANT LEURS VÉHICULES. LES ÉTUDIANTS ONT MONTRÉ DES ARMES, DES ÉQUIPEMENTS ET DES VÉHICULES MILITAIRES CAPTURÉS, Y COMPRIS DANS LE PARC  ZHONGNANHAI [Siège du gouvernement]. UN EFFORT POUR LIBÉRER LES PERSONNELS MILITAIRES ENCORE CAPTIFS OU POUR DÉGAGER L'ENTRÉE SUD DE ZHONGNANHAI A PEUT ÊTRE ÉTÉ LA CAUSE D'UNE ATTAQUE LIMITÉE AU GAZ LACRYMOGÈNE DANS CETTE ZONE VERS ENVIRON 15HEURES.

Il y a quelques images horribles des victimes de ces événements du côté du gouvernement.

Un autre câble du 3 juin note :

LES TROUPES N'ONT MANIFESTEMENT PAS REÇU L'ORDRE LEUR PERMETTANT D'UTILISER LA FORCE. LEUR GRAND NOMBRE, LE FAIT QU'ILS SOIENT EN TENUE PROTÉGÉE ET LES ARMES AUTOMATIQUES QU'ILS PORTENT, INDIQUENT QUE L'OPTION DE LA FORCE EST RÉELLE.

Au début de la matinée du 4 juin, les militaires ont finalement atteint le centre-ville et ont essayé de pousser la foule hors de la place Tiananmen :

LES ÉTUDIANTS ONT PROJETÉ DES DÉBRIS AU MOINS SUR UN TRANSPORTEUR DE PERSONNEL BLINDÉ ET ONT MIS LE FEU AUX DÉBRIS, SELON DES OFFICIELS D'AMBASSADE PROCHES DE LA SCÈNE. ABC A DÉCLARÉ QU'UN AUTRE VÉHICULE BLINDÉ DE TRANSPORT DE PERSONNEL ÉTAIT EN FEU. AU MOINS UN BUS AURAIT ÉGALEMENT ÉTÉ BRÛLÉ, SELON LES REPORTERS DE ABC NEWS PRÉSENTS SUR LE SQUARE À 01H20.

Les soldats ont réagi comme tous les soldats quand ils ont vu que leurs camarades avaient été cramés :

DES TIRS INDISCRIMINÉS DE MITRAILLETTE DE LA PART DES TROUPES SUR  PLACE ONT ÉTÉ SIGNALÉS. NOUS POUVONS ENTENDRE LES RAFALES DEPUIS L’AMBASSADE ET LE COMPLEXE DIPLOMATIQUE JIANGUOMENWAI. LES TÉMOINS SIGNALENT DES TIRS DE GAZ LACRYMOGÈNE SUR LA PLACE, DES FUSÉES ONT ÉTÉ TIRÉES AU DESSUS AINSI QUE DES TRACEURS.

La plupart des actes de violence ne se sont pas déroulés sur la place, qui était déjà presque vide à ce moment là, mais dans les rues avoisinantes. Les soldats ont essayé de repousser la foule sans utiliser leurs armes :

LA SITUATION AU CENTRE DE LA VILLE EST TRÈS CONFUSE. LES OFFICIERS DE POLICE  DE L’HÔTEL DE BEIJING ONT DIT QUE LES TROUPES POUSSENT UNE GRANDE FOULE DE MANIFESTANTS À L’EST DE CHANGANJIE. BIEN QUE CES TROUPES NE SEMBLENT PAS TIRER SUR LA FOULE, UN OFFICIER RAPPORTE DES TIRS DERRIÈRE LES TROUPES VENANT DE LA PLACE.

La place étant enfin dégagée, le mouvement de protestation des étudiants s’est dissipé.

Mise à jour (5 juin)

Peter Lee, alias Chinahand, était sur le terrain. Il vient de publier son récit de témoin oculaire écrit à cette époque.

Les services secrets occidentaux ont fait sortir clandestinement quelque 800 des dirigeants de leur « révolution de la couleur », a rapporté le Financial Times :

Beaucoup sont allés d'abord en France, mais la plupart sont allés aux États-Unis pour des bourses dans les universités de l'Ivy League.
 
Les missions d’exfiltration aidées par le MI6, le service de renseignement secret du Royaume-Uni, et la CIA, disposaient, selon de nombreux témoignages, de dispositifs de brouillage, de signalisation infrarouge, de lunettes de vision nocturne et d’armes.

Fin de mise à jour

On ignore combien de personnes sont mortes lors de la manifestation. Les chiffres varient entre des dizaines et plusieurs centaines. Il n’y a aucune preuve que les nombres les plus élevés sont corrects. On ignore également combien de victimes étaient des soldats ou combien étaient des manifestants violents ou des passants innocents.

Le New York Times utilise le 30e anniversaire des incidents du 4 juin pour promouvoir à nouveau une scène interprétée comme une résistance civile réussie.

Il est devenu un symbole mondial de liberté et de défi, immortalisé par des photos, des émissions de télévision, des affiches et des t-shirts.
 
Trois décennies après que l'armée chinoise eut écrasé les manifestations sur la place Tiananmen, le "Tank Man" - la personne qui affronta hardiment un convoi de chars déboulant sur Beijing avenue - est toujours aussi mystérieux.

Mais l’homme était-il vraiment un héros ? On ignore ce que l’homme voulait réellement ou s’il participait même aux manifestations :

Selon l’homme qui a pris la photo, le photographe de l’AP, Jeff Widener, la photo date du 5 juin, au lendemain de l’incident de la place Tiananmen. Les chars se sont éloignés de la place et non pas vers celle-ci. Ils ont été bloqués non pas par un étudiant, mais par un homme portant un sac de shopping qui traversait la rue et qui avait choisi de jouer au plus fin avec les chars qui partaient. Le char de tête avait fait tout son possible pour ne pas le blesser.

La vidéo plus longue du face à face avec le tank  – éteignez la musique horrible – montre que l’homme a parlé avec le commandant du char qui n’essaye pas de le forcer à partir. La scène se termine au bout de deux minutes lorsque des passants civils disent finalement à l’homme de se déplacer. Le NYT écrit également :

Mais plus récemment, le gouvernement s'est efforcé d'éliminer la mémoire de Tank Man, en censurant ses images en ligne et en punissant ceux qui l'ont évoqué. ...
 
À la suite de la campagne du gouvernement, de nombreux Chinois, surtout les plus jeunes, ne reconnaissent pas son image.

A quoi Carl Zha, qui voyage actuellement en Chine et parle la langue, répond :

Carl Zha @CarlZha - 15h23 utc - 4 juin 2019
 
Pour la petite histoire, tout le monde en Chine est au courant de ce qui s’est passé le 4 juin 1989. Le gouvernement chinois leur rappelle chaque année en augmentant la censure aux environs de l'anniversaire. Les reporters occidentaux qui affirment que les Chinois ne savent pas sont stupides / sans intelligence ou délibérément trompeurs

En fait, cela s'applique à la Chine en général. Je ne sais tout simplement pas si les reporters occidentaux sont aussi stupides ou délibérément trompeurs. Je pensais que les gens ne pouvaient pas être aussi stupides mais je suis constamment surpris ...

et

Carl Zha @CarlZha - 15:42 utc - 4 juin 2019
 
Cette image a été partagée dans l'un des groupes Wechat dans lequel j'étais aujourd'hui. Oui, tout le monde a compris la référence

Carl recommande le film en deux parties, The Gate To Heavenly Peace (vidéo), comme le meilleur documentaire sur les manifestations de la place Tiananmen. Il explore le contexte politique et social de l’incident et inclut de nombreuses voix et scènes originales.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone


[Source : Le Grand Soir]

Tienanmen 20 ans après

Par Domenico LOSURDO

Ces jours ci la grande presse d’ « information » s’emploie à rappeler le vingtième anniversaire du « massacre » de la place Tienanmen. Les évocations « émues » des événements, les interviews des « dissidents » et les éditoriaux « indignés », les multiples articles qui se succèdent et se préparent visent à couvrir la République Populaire Chinoise d’infamie perpétuelle, et à rendre un hommage solennel à la civilisation supérieure de l’Occident libéral. Mais qu’est-il réellement advenu il y a vingt ans ?

En 2001 furent publiés et traduits, ensuite, dans les principales langues du monde ce qu’on a appelé les Tienanmen Papers qui, si l’on en croit les déclarations de ceux qui les ont présentés, reproduisent des rapports secrets et des procès-verbaux réservés, du processus décisionnel qui a débouché sur la répression du mouvement de contestation. Livre qui, toujours selon les intentions de ses promoteurs et éditeurs, devrait montrer l’extrême brutalité d’une direction (communiste) qui n’hésite pas à réprimer une protestation « pacifique » dans un bain de sang. Si ce n’est qu’une lecture attentive du livre en question finit par faire émerger un tableau bien différent de la tragédie qui se joua à Pékin entre mai et juin 1989.

Lisons quelques pages ça et là  :

Plus de cinq cents camions de l’armée ont été incendiés au même moment à des dizaines de carrefours […] Sur le boulevard Chang’an un camion de l’armée s’est arrêté à cause d’un problème de moteur et deux cents révoltés ont assailli le conducteur en le tabassant à mort […] Au carrefour Cuiwei, un camion qui transportait six soldats a ralenti pour éviter de heurter la foule. Un groupe de manifestants a alors commencé à lancer des pierres, des cocktails Molotov et des torches contre celui-ci, qui à un moment a commencé à s’incliner du côté gauche car un de ses pneus avait été crevé par des clous que les révoltés avaient répandus. Les manifestants ont alors mis le feu à des objets qu’ils ont lancé contre le véhicule, dont le réservoir a explosé. Les six soldats sont tous morts dans les flammes.

Non seulement l’on a eu recours à la violence mais parfois ce sont des armes surprenantes qui sont utilisées :

Une fumée vert-jaune s’est élevée de façon subite à une extrémité d’un pont. Elle provenait d’un blindé endommagé qui était ensuite lui-même devenu un élément du blocus routier […] Les blindés et les chars d’assaut qui étaient venus déblayer la route n’ont rien pu faire d’autre que de se retrouver en file à la tête du pont. Tout d’un coup un jeune est arrivé en courant, a jeté quelque chose sur un blindé et a pris la fuite. Quelques secondes après on a vu sortir la même fumée vert-jaune du véhicule, tandis que les soldats se traînaient dehors, se couchaient par terre sur la route, et se tenaient la gorge en agonisant. Quelqu’un a dit qu’ils avaient inhalé du gaz toxique. Mais les officiers et les soldats, malgré leur rage sont arrivés à garder le contrôle d’eux-mêmes.

Ces actes de guerre, avec recours répété à des armes interdites par les conventions internationales, croisent des initiatives qui laissent encore plus penseurs : comme la « contrefaçon de la couverture du « Quotidien du peuple » .

Du côté opposé, voyons les directives imparties par les dirigeants du parti communiste et du gouvernement chinois aux forces militaires chargées de la répression :

S’il devait arriver que les troupes subissent des coups et blessures jusqu’à la mort, de la part des masses obscurantistes, ou si elles devaient subir l’attaque d’éléments hors-la-loi avec des barres de fer, des pierres ou des cocktails Molotov, elles doivent garder leur contrôle et se défendre sans utiliser les armes. Les matraques seront leurs armes d’autodéfense et les troupes ne doivent pas ouvrir le feu contre les masses. Les transgressions seront immédiatement punies.

S’il faut en croire le tableau tracé dans un livre publié et promu par l’Occident, ceux qui donnent des preuves de prudence et de modération ne sont pas les manifestants mais plutôt l’Armée Populaire de Libération !

Le caractère armé de la révolte devient plus évident les jours suivants. Un dirigeant de premier plan du parti communiste va attirer l’attention sur un fait extrêmement alarmant : « Les insurgés ont capturé des blindés et y ont monté des mitrailleuses, dans le seul but de les exhiber ». Se limiteront-ils à une exhibition menaçante ? Et pourtant, les directives imparties par l’armée ne subissent pas de changement substantiel : « Le Commandement de la loi martiale tient à ce qu’il soit clair pour toutes les unités qu’il est nécessaire de n’ouvrir le feu qu’en dernière instance » .
Même l’épisode du jeune manifestant qui bloque un char d’assaut avec son corps, célébré en Occident comme un symbole de l’héroïsme non-violent en lutte contre une violence aveugle et sans discrimination, est perçu par les dirigeants chinois, toujours à en croire le livre maintes fois cité, dans une grille de lecture bien diverse et opposée :

Nous avons tous vu les images du jeune homme qui bloque le char d’assaut. Notre char a cédé le pas de nombreuses fois, mais le jeune restait toujours là au milieu de la route, et même quand il a tenté de grimper dessus, les soldats se sont retenus et n’ont pas tiré sur lui. Ce qui en dit long ! Si les militaires avaient fait feu, les répercussions auraient été très différentes. Nos soldats ont suivi à la perfection les ordres du Parti central. Il est stupéfiant qu’ils soient arrivés à maintenir le calme dans une situation de ce genre !

Le recours de la part des manifestants à des gaz asphyxiants ou toxiques, et, surtout, l’édition pirate du « Quotidien du peuple » démontrent clairement que les incidents de la Place Tienanmen ne sont pas une affaire exclusivement interne à la Chine. D’autres détails ressortent du livre célébré en Occident : « « Voice of America’ a eu un rôle proprement peu glorieux dans sa façon de jeter de l’huile sur le feu » ; de façon incessante, elle « diffuse des nouvelles sans fondements et pousse aux désordres ». De plus : « D’Amérique, de Grande-Bretagne et de Hong Kong sont arrivés plus d’un million de dollars de Hong Kong. Une partie des fonds a été utilisée pour l’achat de tentes, nourritures, ordinateurs, imprimantes rapides et matériel sophistiqué pour les communications » .

Ce que visaient l’Occident et les Etats-Unis nous pouvons le déduire d’un autre livre, écrit par deux auteurs étasuniens fièrement anti-communistes. Ceux-ci rappellent comment à cette période Winston Lord, ex-ambassadeur à Pékin et conseiller de premier plan du futur président Clinton, n’avait de cesse de répéter que la chute du régime communiste en Chine était « une question de semaines ou de mois ». Cette prévision apparaissait d’autant plus fondée que se détachait, au sommet du gouvernement et du Parti, la figure de Zhao Ziyang, qui -soulignent les deux auteurs étasuniens- est à considérer « probablement comme le leader chinois le plus pro-américain de l’histoire récente » .

Ces jours ci, dans un entretien avec le « Financial Times », l’ex-secrétaire de Zhao Ziyang, Bao Tong, aux arrêts domiciliaires à Pékin, semble regretter le coup d’Etat manqué auquel aspiraient des personnalités et des cercles importants en Chine et aux USA, en 1989, tandis que le « socialisme réel » tombait en morceaux : malheureusement, « pas un seul soldat n’aurait prêté attention à Zhao » ; les soldats « écoutaient leurs officiers, les officiers leurs généraux et les généraux écoutaient Den Xiaoping » .

Vus rétrospectivement, les événements qui se sont passés il y a vingt ans Place Tienanmen se présentent comme un coup d’Etat manqué, et une tentative échouée d’instauration d’un Empire mondial prêt à défier les siècles…

D’ici peu va arriver un autre anniversaire. En décembre 1989, sans même avoir été précédés d’une déclaration de guerre, les bombardiers étasuniens se déchaînaient sur Panama et sa capitale. Comme il en résulte de la reconstruction d’un auteur – encore une fois – étasunien, des quartiers densément peuplés furent surpris en pleine nuit par les bombes et les flammes ; en très grande partie, ce furent des « civils, pauvres et à la peau foncée » qui perdirent la vie ; plus de 15.000 personnes se retrouvèrent sans toit ; il s’agit en tout cas de l’ « épisode le plus sanglant » de l’histoire du petit pays. On peut prévoir facilement que les journaux engagés à répandre leurs larmes sur la Place Tienanmen voleront très au dessus de l’anniversaire de Panama, comme d’ailleurs cela s’est produit toutes ces dernières années. Les grands organes d’ « information » sont les grands organes de sélection des informations, et d’orientation et de contrôle de la mémoire.

Domenico Losurdo

Références bibliographiques :

Jamil Anderlini 2009
« Thanks were roaring and bullets flying », in « Financial Times », p. 3 (« Life and Arts » )

Richard Bernstein, Ross H. Munro 1997
The coming Conflict with China, Knopf, New York

Kevin Buckley 1991
Panama. The Whole Story, Simon & Schuster, New York

Andrew J. Nathan, Perry Link (éditeurs) 2001
The Tienanmen Papers (2001), traduction italienne de Michela Benuzzi et alt. Tienanmen, Rizzoli, Milan

Reçu de l’auteur et traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Article paru lundi 1er juin 2009 sur le blog de l’auteur :
http://www.domenicolosurdoblogtienanmen.blogspot.com/
URL de cet article :
https://www.legrandsoir.info/tienanmen-20-ans-apres.html

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