Les traités de libéralisation du commerce ratifiés par l’Europe avec l’aval de la France sont une plaie pour les agriculteurs français. Leurs normes, plus faibles, avantagent les pays exportateurs.
L’odeur du lisier déversé par les tracteurs aux quatre coins du pays contrarie les narines de l’exécutif. Le 22 janvier au soir, le Premier ministre recevait à l’hôtel Matignon le président de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, et celui de son petit poucet, les Jeunes agriculteurs (JA). Aux prémices de leur colère se dresse un millefeuille de normes — pour la plupart environnementales — jugées insupportables : suppression des pesticides, préservation des haies, obligation de laisser des terres en jachère…
« Supprimer ces normes n’est qu’un mirage », prévient de son côté Sylvie Colas, secrétaire nationale de la Confédération paysanne. Pour elle, l’urgence absolue est tout autre : rompre avec le libre-échange. « Les traités de libéralisation du commerce, signés entre l’Union européenne et différents pays étrangers, créent pour nous une véritable concurrence déloyale, détaille la maraîchère et éleveuse de volailles dans le Gers. N’étant pas soumis aux mêmes normes, les produits importés affichent des prix cassés… tirant ainsi les nôtres vers le bas. »
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