L’asservissement des peuples par le contrôle des ressources

Par Joseph Stroberg

L’asservissement total d’un individu ou d’un groupement humain ne peut se faire tant que celui-ci dispose d’un libre accès aux ressources qui lui sont nécessaires pour remplir ses besoins correspondants (voir la Note sur l’effondrement des civilisations). Certains des besoins étant plus vitaux que les autres, contrôler les ressources correspondantes est particulièrement déterminant et prioritaire. Ceux qui cherchent à asservir gagnent à les accaparer en priorité. Et ceux qui cherchent à préserver leur liberté gagnent à les conserver ou à en découvrir d’équivalentes. L’Histoire peut se lire comme une longue lutte entre, d’une part, des élites avides de contrôler leur espace et les humains et autres êtres vivants qui s’y trouvent inclus et, d’autre part, des êtres humains qui aspiraient essentiellement à une vie simple et libre.

En général, même s’il a pu y avoir des exceptions, la raison
fondamentale de la recherche de contrôle par ces élites provenait
de leur nature sociopathe ou psychopathe, du fait d’un manque plus
ou moins dramatique de connexion à leur être profond ou à leur
« âme » (voir aussi La
conscience humaine et l’ego
). Ceci se traduit habituellement en
absence d’empathie, peur de la mort, matérialisme plus ou moins
extrême, absence de moralité et de conscience du bien et du mal…
En conséquence, ces êtres humains particuliers tendaient et tendent
encore de nos jours à privilégier les ressources qui leur
paraissaient les plus fondamentales selon la priorité de leurs
besoins.

Étant fortement marqués par la peur de la mort (même si
celle-ci peut alors être fortement niée, intériorisée ou masquée
par divers artifices), les besoins exprimés prioritairement par ces
élites sont directement liés à la survie physique. Celles-ci
recherchent donc d’abord :

– les ressources alimentaires (animales et végétales,
terrains agricoles, terrains de chasse…) ;

– les ressources assurant la protection contre les
intempéries extrêmes (spécialement contre le froid et les
inondations) et contre les catastrophes naturelles, ce qui inclut des
sources d’énergie et des matériaux tels que le bois et la pierre
pour construire des abris ;

– celles permettant de se défendre contre d’autres
individus (armes, fortifications… produites à partir de métaux et
d’autres ressources minérales).

Les ressources de base correspondant à de tels besoins sont donc
minérales, végétales, animales, matérielles, énergétiques ou
encore territoriales (puisqu’un terrain peut inclure des minerais,
des plantes, des animaux divers et des sources d’énergie telles
que l’eau — pour l’hydroélectricité —, le pétrole ou le
charbon). De nos jours, de nombreuses guerres tournent en grande
partie autour de la recherche du contrôle des réserves minérales,
pétrolières et gazières, mais aussi dans certains cas de l’accès
à l’eau, même si les motifs invoqués sont souvent tout autres,
comme de prétendues raisons humanitaires ou pour apporter la
« démocratie » à des peuples qui n’en demandaient pas
tant.

Notons que depuis des millénaires, ces élites ont aussi inventé
et utilisé une ressource fictive, l’argent, même si au départ
celle-ci avait pris la forme de jetons minéraux (des pièces d’or,
d’argent ou de bronze). Comme elles étaient loin de connaître,
d’expérimenter et de comprendre l’intérêt des actes purement
gratuits, elles ont inventé l’argent pour échanger des ressources
entre elles. Elles ont trouvé que ça pouvait être plus intéressant
que de toujours se faire la guerre pour accaparer les ressources des
concurrentes. Les conflits pouvaient en effet amener trop de
destructions ou d’épuisement de certaines ressources matérielles
qui par ailleurs leur paraissaient indispensables. Elles ont
également découvert que ce pouvait être plus facile à voler.

À partir de ce moment-là, l’argent fut aussi assimilé à une
ressource qu’il était intéressant de contrôler pour plus
facilement se procurer les autres formes de ressources. Donc, comme
outil ou intermédiaire facilitant les autres acquisitions, l’argent
devint aussi progressivement un besoin. Pour des élites aspirant à
aspirer les biens et richesses matérielles des autres êtres
humains, utiliser l’argent pouvait faciliter grandement les choses.
Et à partir du jour où elles ont inventé le prêt d’argent
contre un remboursement avec intérêts plus ou moins exorbitants,
elles purent même s’enrichir matériellement sans faire autre
chose que de prêter cet argent.

Les systèmes bancaires modernes ont poussé le raffinement à l’extrême. Lorsqu’un individu particulier emprunte par exemple cent mille dollars à une banque, le banquier se contente de lui ouvrir une ligne de crédit et d’y inscrire ce montant, même si la banque n’a pas cette somme dans ses coffres en contrepartie tangible (par exemple en pièces d’or). En gros, il lui prête du vent ou du vide, juste des chiffres déclarés par le biais d’un logiciel. C’est la magie moderne. Le plus formidable de cette magie, c’est la capacité de la banque à transformer ce vent en matériel concret. Il suffit que l’emprunteur ne puisse plus rembourser les intérêts pour que le banquier saisisse la maison du « particulier » et la vende aux enchères pour récupérer cent vingt mille ou même deux cent mille dollars, soit le montant du prêt initial augmenté des intérêts sur la période considérée. Pour résumer, le banquier prête du vent et récupère en retour une maison qu’il peut ensuite vendre pour s’acheter autre chose de bien plus solide que du vent, comme un lingot d’or.

Après cette longue parenthèse concernant les ressources financières, revenons au propos principal. Pour accroître leur emprise sur la matière et compenser leur peur fondamentale de la mort, les élites sont progressivement parvenues à accaparer une grande partie des ressources énergétiques, matérielles et financières. Cependant, pour asservir l’humanité afin d’éviter que cette dernière ne vienne lui grignoter son contrôle, la caste élitiste devait aussi tenir compte d’autres types de ressources. Elle devait donc contrôler les ressources procréatrices, créatrices, psychologiques, psychiques, mentales et spirituelles.

Dans le domaine de la procréation, les ressources sont en voie de contrôle par la conjugaison de différents processus démarrés depuis au moins un demi-siècle (voir Les projets des Maitres du Monde). La sexualité est maintenant presque complètement séparée de la procréation, par le jeu de la procréation artificielle et des moyens contraceptifs. De plus, avec l’augmentation de la stérilité, elle sort de plus en plus de la prérogative naturelle des couples. Elle entre au contraire de plus en plus dans celle de la technologie génétique qui fait miroiter aux individus du commun des mortels des choses telles que le choix des caractéristiques physiques et intellectuelles de leurs enfants. Et cette technologie est, bien évidemment, contrôlée par les élites.

Sur le plan de la création, spécialement dans les domaines
artistiques, la technologie informatique tend à prendre l’ascendant
sur les autres moyens et s’exprime de plus en plus jusque dans la
réalisation des films. Plus les ressources sont sophistiquées, plus
elles sont chères et moins elles sont accessibles à monsieur et
madame Tout-le-monde. Ici aussi, les élites s’en arrogent de plus
en plus le contrôle.

Sur les plans psychologique et psychique, les entreprises
pharmaceutiques et la psychiatrie ont progressivement pris le
contrôle des ressources correspondantes. Les individus qui dévient
du modèle « normal » ou de la pensée unique sont
étiquetés de divers syndromes ou de maladies mentales particulières
ou sont assommés par des antidépresseurs, des psychotropes, des
anxiolytiques ou d’autres drogues.

Sur le plan mental, les systèmes éducatifs et les médias
dominants se sont chargés de programmer les esprits d’une manière
telle qu’ils acceptent plus facilement leur asservissement. Ils
sont essentiellement habilités à fournir de bons « citoyens »
consommateurs respectueux des règles imposées par les élites.
S’écarter de la pensée unique est plutôt mal vu. On devient
alors rapidement « complotiste » ou « conspirationiste ».
Le commun des mortels n’a bien sûr pas son mot à dire sur la
manière dont ses enfants sont « éduqués » dès l’école
primaire quand ce n’est pas dès l’école maternelle. Et les
médias eux-mêmes sont possédés par quelques poignées des membres
de l’élite.

Pour ce qui concerne le domaine spirituel, tout ce que peuvent
faire les élites est de s’en prendre aux religions établies.
Elles peuvent les infiltrer ou les corrompre, mais peuvent-elles pour
autant contrôler la spiritualité et la conscience d’un individu ?
Celles-ci existent de manière indépendante des religions et de
croyances. Elles proviennent de la profondeur de l’être. Les
besoins spirituels d’un humain peuvent être remplis par le seul
fait de plonger en lui-même pour se relier à son essence. Il n’a
nul besoin d’intermédiaires religieux pour ce faire, même si les
grandes religions peuvent faciliter ce travail ou cet exercice
lorsque l’on sait en percevoir autre chose que la surface et le
pied de la lettre. L’Esprit de l’Homme est sa réelle liberté et
ce dont tout le reste peut procéder. Il est inaccessible aux élites
hors de leur propre Esprit si un jour elles parviennent à s’y
reconnecter.

Les élites auront beau contrôler toujours plus de ressources, la
plus essentielle leur demeure inaccessible en dehors d’eux-mêmes.
Et c’est par celle-ci que leur tentative de contrôle de la vie
matérielle échouera. Le Nouvel Ordre Mondial échouera. L’essence
spirituelle est libre, par nature, et incontrôlable. Tout ce
qu’amènera inéluctablement cet « ordre » est la
croissance de la conscience humaine jusqu’à l’amener à se
concevoir, se percevoir et se comprendre comme un organisme unique et
non plus comme un ensemble d’individus qui se sentent obligés de
s’entre-déchirer pour avoir l’impression de vivre. Plus la
pression matérialiste et contraignante de l’élite se manifestera,
et plus les êtres humains en viendront à se tourner vers leur
ressource essentielle, leur dimension intérieure et spirituelle,
celle par laquelle ils reconnaîtront tous les autres comme leurs
frères et sœurs, mais plus comme des étrangers. Même les élites
en font ultimement partie, s’ils l’acceptent au lieu de se voir
comme des exceptions, comme des êtres exceptionnels dont la destinée
serait de dominer.