La Russie doit combler le fossé en matière de marquage de bétail !

18/09/2023 (2023-09-18)

Seul Moscou peut empêcher la domination de Washington sur l’ensemble du spectre du marquage

[Source : edwardslavsquat.substack.com]

Par Edward Slavsquat

[Illustration, en légende : Meuh !]

Pour vaincre le mondialisme, Moscou adopte à contrecœur, mais de manière responsable, l’agenda mondialiste.

Il n’y a aucun moyen d’arrêter le « progrès » technologique promu par Davos, le G20, le FMI, la Banque mondiale, l’ONU et l’OMS. C’est pourquoi Moscou doit collaborer étroitement avec toutes ces organisations mondialistes afin de maintenir la parité mondialiste avec l’Occident collectif, faute de quoi la Russie ne sera pas en mesure de se protéger des mondialistes. Pensez-y.

Nous sommes tous dans le même bateau, et même si le bateau coule et que Moscou perce à contrecœur des trous dans la coque du bateau, cela ne signifie pas nécessairement que le gouvernement russe est d’accord avec l’agenda du naufrage. Au contraire.

Vous venez de lire un résumé de l’essai de 5 000 mots de Lucien Cerise expliquant pourquoi Moscou est prudemment et intelligemment en phase quasi parfaite avec la Grande Réinitialisation : parce que Moscou résiste en fait à la Grande Réinitialisation.

[Voir :
La Russie et le Great Reset selon Lucien Cerise]

Je ne connais pas M. Cerise, mais j’ai appris qu’il s’agissait d’un écrivain et d’un intellectuel français respecté. Bien que nous évoluions dans des sphères médiatiques différentes, l’essai de M. Cerise mérite une brève réponse pour les raisons suivantes :

1. « La Russie est obligée d’adopter des politiques anti-humaines pour contrer l’agenda anti-humain » est devenu le cri de ralliement d’un nombre croissant d’experts très sérieux sur Internet. Par exemple : « Le rouble numérique est bon, tandis que les autres CBDC sont mauvais » est l’affirmation la plus tendance de 2023. Par coïncidence, Cerise fait exactement la même affirmation dans son essai qui donne à réfléchir.

2. Je n’ai aucun problème avec les personnes qui ont des opinions différentes des miennes, et je n’ai aucune rancune envers Monsieur Cerise, mais il y a certaines — comment dire — « affirmations légèrement trompeuses » dans son essai qui doivent être signalées (et, dans un monde idéal, corrigées).

3. Dans son essai, Cerise reproche gentiment à votre humble correspondant moscovite d’utiliser un ordinateur (ce qui est très mondialiste) pour critiquer l’obsession du gouvernement russe pour les armes à feu et les étiquettes à bétail (ce qui met fin au mondialisme). C’est une observation astucieuse et irréfutable, mais je dois quand même défendre mon honneur de blogueur. Le blog-décorum l’exige.

4. Je suis reconnaissant d’avoir de nombreux lecteurs dans le monde francophone, et parfois mes articles de blog sont même traduits en français, c’est donc ma petite façon de contribuer au dialogue francophone sur la Russie. Peut-être que quelqu’un pourrait traduire ce billet en français et le partager avec ses amis francophones ? Ce serait formidable. [NDLR C’est fait.]

Plongeons dans le vif du sujet.

L’importance de la parité entre les caillots et les aiguilles

Pourquoi Cerise a-t-il écrit une dissertation de 5 000 mots ? Dans ses propres mots :

L’objet de cet article est d’analyser cette illusion d’optique intellectuelle qui place sur le même plan le concepteur de l’agenda et ceux qui sont obligés de suivre l’agenda au niveau technique, et qui sont donc obligés de l’appliquer également, au moins partiellement, pour être en capacité de le contester, et avec le risque permanent d’en être finalement exclu et d’être alors dominé par l’adversaire

Moscou combat le feu par le feu, et tous les pompiers s’accordent à dire que c’est la meilleure façon d’éteindre un incendie. Cerise explique :

Pour être efficace sur un champ de bataille, il faut partager avec l’ennemi le même champ de bataille, voire partager les mêmes armes, afin de lutter au moins à armes égales. […]

Croire qu’il serait possible de gagner un conflit sans jamais aller sur le même terrain que l’ennemi apparaît comme une vue de l’esprit purement théorique, dont le principal effet consiste à déserter théoriquement, puis physiquement, le champ de bataille et à offrir la victoire à l’ennemi.

Cela semble très pragmatique, raisonnable et digne de Sun Tzu, sauf que… Qu’est-ce que la Russie gagne à imiter l’auto-immolation de ses prétendus ennemis ?
J’ai posé cette question il y a plus d’un an dans un article détaillé sur le penchant de Moscou pour les politiques inspirées de Davos, qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, même si le FÉM a coupé tous ses liens officiels avec la Russie il y a plus d’un an :

L’argument selon lequel Moscou reflète à contrecœur l’Occident dans le cadre d’une course aux armements technocratiques alimentée par la menace biologique soulève une toute autre série de questions. La Russie peut-elle exploiter de manière responsable des technologies dont les gouvernements occidentaux ont abusé et détourné l’usage ? Si un test PCR n’est pas adapté à l’objectif poursuivi en Occident, ce même test peut-il protéger la Russie des menaces biologiques dans le cadre de son programme de bouclier sanitaire ? L’adoption mondiale des CBDC constitue-t-elle une atteinte à la liberté financière aux États-Unis, mais une mesure nécessaire pour garantir la souveraineté économique de la Russie ?

Voilà le genre de questions que nous devrions nous poser alors que notre monde de plus en plus chaotique se fragmente en blocs apparemment irréconciliables.

Le gouvernement russe procède-t-il au marquage du bétail scolaire afin de pouvoir combattre l’ennemi « à armes égales » ? La Russie « abandonnerait-elle le champ de bataille » si elle cessait d’utiliser des tests PCR (qui ne permettent pas de diagnostiquer une maladie) et des injections génétiques dangereuses à peine testées (développées en partenariat avec AstraZeneca) pour préserver la « santé publique » ? Et pourquoi la Russie développe-t-elle maintenant des « conserves » à l’ARNm pour de futures campagnes vaccinales ? Parce que sinon Moscou « offrirait la victoire à l’ennemi » ?

Source : TASS

Toute l’argumentation de Cerise repose sur l’idée que la Russie serait laissée pour compte — ou pire, complètement détruite — si elle n’adoptait pas les « mêmes armes » que l’Occident occupé par les mondialistes. Mais les « armes mondialistes » que Moscou adopte à contrecœur sont complètement débiles et n’apportent rien de bénéfique à la Russie, alors à quoi bon ?

La thèse de Cerise n’aurait de sens que si l’OMS développait un condensateur de flux qui permettrait à la Fondation Bill & Melinda Gates de voyager dans le temps ou si le FMI préparait un élixir magique pour ramener Audrey Hepburn d’entre les morts. Si tel était le cas, alors oui : pour des raisons géostratégiques, Moscou devrait acquérir Audrey Hepburn dès que possible. Mais ce n’est pas le cas, et il ne s’agit pas des « armes » qui, selon Cerise, sont une question de vie ou de mort pour l’État russe.

Les « armes » que Moscou a été forcée d’adopter — contre sa volonté — comprennent, sans s’y limiter : les étiquettes à bétail, les ODD [Objectifs de développement durable], les injections de coagulation1, les CBDC, la grille de surveillance totale, les tests PCR, les passeports génétiques et toutes sortes d’autres « armes » amusantes qui sont utilisées en toute impunité pour porter atteinte à la dignité humaine élémentaire dans le monde entier. Admirés dans leur totalité, ces outils ont le potentiel de créer un goulag numérique mondial contrôlé par des algorithmes, dans lequel les détenus sont terrorisés par d’incessants théâtres de biosécurité et d’autres fausses menaces imminentes.

Pourquoi le gouvernement russe aurait-il besoin de telles armes ? En quoi contribuent-elles à la prétendue lutte existentielle de Moscou contre l’Occident ? En quoi ces outils d’autodestruction sont-ils utiles au peuple russe ?

L’essai de 5 000 mots de Cerise n’explique jamais pourquoi la Russie ne peut pas simplement… ne pas faire ces choses dégoûtantes. C’est un concept tellement simple, en fait.

Pourquoi ne pas laisser vos « ennemis » s’injecter, s’étiqueter et se terroriser pendant que vous mangez tranquillement des tacos ? C’est le vrai jeu de Sun Tzu, me semble-t-il.

Section suivante.

Laissez tranquille le rouble numérique !

Comme je l’ai mentionné précédemment, Cerise aime le rouble numérique et pense que vous devriez l’aimer aussi.
Selon ses propres termes :

L’Occident livre une guerre d’extermination aux Russes, sur le principe hitlérien de la « guerre totale », et les Russes le comprennent bien ainsi. La création d’un système de transactions financières numériques alternatif à SWIFT et la création de la monnaie nationale numérique idoine est donc une question de survie économique, donc de survie tout court, pour la Russie.

Le lancement du rouble numérique en août 2023 avant le dollar numérique vise à occuper la place de monnaie numérique de référence avant la concurrence — pour essayer d’occuper le centre de l’échiquier — et aura pour effet collatéral, à moyen terme, de dédollariser partiellement le monde dans le champ des transactions numériques. C’est la course aux armements aussi dans le domaine de la guerre économique, et si vous ne jouez pas le jeu tel qu’il est imposé par les nouvelles technologies, vous laissez l’ennemi gagner.

La Russie dispose déjà d’une alternative à SWIFT : Mir, qui est utilisé pour payer les employés de l’État et délivrer des prestations sociales et des pensions. Les cartes Mir sont actuellement acceptées dans au moins neuf pays. Pourquoi ne pas étendre Mir ?

Pourquoi la Russie devrait-elle adopter un jeton numérique centralisé, programmable et traçable, entièrement contrôlé par la Banque de Russie ? Quel est l’intérêt d’une démarche aussi radicale et risquée, d’autant plus que le gouvernement russe est déjà en mesure de contourner SWIFT ?

Cerise a écrit un essai de 5 000 mots, mais pour une raison quelconque, il ne répond pas à cette question.

Au lieu de cela, il défend son admiration pour le rouble numérique en citant un portail d’information francophone sur les cryptomonnaies, Coin Academy, qui a rapporté que la Banque de Russie déployait le rouble numérique « comme moyen de paiement entre les pays pour contourner les sanctions ».

Coin Academy est « spécialisé dans les monnaies numériques », et il est intéressant de noter qu’un site web aussi prestigieux et bien informé a déclaré que le rouble numérique avait été mis au point pour contourner les sanctions. Oh, sauf que : Coin Academy cite un article publié par Kommersant (un journal russe normal) qui ne fait que relayer le contenu d’une présentation de la Banque de Russie.

Le rouble numérique de la Banque de Russie, c’est cool ! Source : Banque de Russie.

Peut-être que Cerise devrait examiner les 10 millions d’articles, de pétitions, de messages Telegram, de commentaires vidéo, de messages VK, etc. sur le rouble numérique, rédigés par des Russes en Russie qui ne travaillent pas pour la Banque de Russie (ou les médias d’État) ?

J’ai publié une dizaine d’articles soulignant ce que les Russes patriotes de l’intérieur disent du jeton numérique centralisé, programmable et traçable d’Elvira Nabiullina. Mais qui est le plus fiable ? Les Russes patriotes qui vivent en Russie, ou un site français de pièges à clics sur les cryptomonnaies qui cite Kommersant, qui cite la Banque de Russie ? La vie est pleine de choix difficiles.

À propos, Kommersant a également écrit ceci à propos du rouble numérique :

La question de savoir si la population sera prête à accepter une transparence totale de ses transactions reste ouverte. Tout le monde n’appréciera pas que ses paiements cessent d’être anonymes et confidentiels, pense Timur Aitov [chef du centre « Numérisation des technologies financières » du Fonds de développement de l’économie numérique]. De plus, il ne s’agit pas nécessairement d’opérations ou de transactions illégales. […]
« Théoriquement, la transition vers les jetons peut garantir un anonymat élevé des paiements, mais on peut douter que ce soit le cas, surtout en ce qui concerne les petites transactions — la Banque centrale voudra tout savoir sur ce qui s’est passé avec les jetons avant l’échange entre deux détenteurs de jetons “numériques” », a déclaré l’expert.

Mais la Coin Academy de France m’a dit que le rouble numérique de la Banque de Russie était bon (Source : Banque de Russie).

Même les médias russes normaux le comprennent. (source : Kommersant)

Voici quelques autres observations sur le rouble numérique, tirées de sources russes :

  • 26 juillet 2023 : « [Cette semaine] Poutine a également signé la loi sur le rouble numérique, engageant la Fédération de Russie sur la voie tracée par les satanistes mondiaux du FMI et de la Banque mondiale… » [Katyusha.org, conservateur/patriotique/chrétien orthodoxe/pro-Poutine alt media].
  • 12 juillet 2023 : « [Le rouble numérique] pourrait être utilisé pour limiter vos achats, vos déplacements, votre liberté. Si vous rêvez d’un “camp de concentration numérique”… Un tel danger existe théoriquement. » [Eduard Kolozhvari, professeur associé au département des marchés financiers et des institutions financières de l’université d’État d’économie et de gestion de Novossibirsk].
  • 27 mars 2023 : « Votre compte numérique sera situé à la Banque centrale, et toutes les informations sur les mouvements de votre argent y seront fusionnées. Vos ressources y seront contrôlées et, bien sûr, en premier lieu, votre argent servira à couvrir les dettes des oligarques, de l’État et, enfin et surtout, de vous ! » [Député de la Douma Nikolay Arefiev]
  • 25 janvier 2023 : « [Un] projet mondialiste visant à introduire une “monnaie numérique” standardisée dans le monde entier a été lancé sur le sol russe. Ce projet est géré par les banques centrales de tous les pays du monde — dans le cadre de la structure supranationale du Consensus de Washington, en pleine conformité avec les plans des principaux actionnaires de la Fed, ainsi que des contrôleurs du FMI et de la Banque mondiale (dont les sièges sont aux États-Unis). » [La Commission publique pour la protection de la famille, un groupe d’activistes chrétiens conservateurs et orthodoxes.]

Il y a même une mise à jour amusante et passionnante sur le rouble numérique que j’aimerais partager avec vous.

En avril, la Banque de Russie a publié une FAQ sur son jeton numérique, qui comprenait une section visant à démystifier les « mythes sur le rouble numérique ». L’un de ces mythes terribles et blessants était que « les roubles numériques ne peuvent être dépensés que pour une liste limitée de biens ». C’est absurde. Vous pourrez toujours dépenser vos roubles numériques comme bon vous semble !

Mais le 5 septembre, Interfax a rapporté que l’idée de « colorer » les roubles numériques (les marquer pour qu’ils ne puissent être utilisés qu’à des fins spécifiques) était une possibilité réelle et qu’elle serait étudiée par la Banque de Russie. Oui, vraiment :

La question du marquage et du suivi des roubles numériques sera examinée à des stades ultérieurs de sa mise en œuvre, a déclaré le vice-président de la Banque centrale de la Fédération de Russie, Alexey Zabotkin.

« Cette possibilité sera envisagée à un stade ultérieur de la promotion du rouble numérique », a déclaré M. Zabotkin aux journalistes en marge d’un forum sur la finance numérique organisé par l’ACRA.

« Les restrictions sur l’utilisation de l’argent réduisent sa liquidité. Des restrictions importantes sur ce que vous pouvez dépenser pour une unité d’argent particulière rendent cet argent moins précieux par rapport à l’argent que vous pouvez dépenser pour n’importe quoi, donc la question de ce type de fonctionnalité doit être examinée avec soin. Théoriquement, une telle opportunité est réellement disponible », a déclaré le vice-président de la Banque centrale.

Il était impossible de le prévoir.

Cela n’a pas traîné. (source/source)

Je tape ce billet devant un ordinateur situé dans une ville à 25 km de Moscou. Le rouble numérique n’est pas encore en circulation (des tests à petite échelle sont effectués dans le cadre d’un programme pilote), mais d’après ce que je peux voir, les Russes survivent, ce qui est impossible puisque Cerise nous a assuré que la survie de la Russie dépendait du rouble numérique. Je ne suis pas sorti aujourd’hui (j’ai tapé ce billet), mais j’ai vérifié hier, et il n’y avait pas de gangs de Russes affamés errant dans les rues à la recherche de chats sauvages ou d’autres en-cas savoureux.

Cerise nous dit que sans le rouble numérique, les Russes « laisseront l’ennemi gagner » et seront même probablement exterminés à la manière d’Hitler. Mais est-ce vrai ? Non. Mais je vous promets de vous tenir au courant si la situation évolue.

Je pense que nous avons terminé.

Moscou partagera les joies de l’IA avec tout le monde

Cerise nous assure également que la Russie exploitera l’IA de manière responsable et humaine — contrairement à l’Occident satanique, qui utilisera l’IA pour rendre votre enfant gay.
Il rappelle les propos tenus par Vladimir Poutine en 2017 :

L’intelligence artificielle représente l’avenir non seulement de la Russie, mais de toute l’humanité. Elle amène des opportunités colossales et des menaces imprévisibles aujourd’hui. Celui qui deviendra le leader dans ce domaine sera le maître du monde. Et il est fortement indésirable que quelqu’un obtienne un monopole dans ce domaine. Donc, si nous sommes les leaders dans ce domaine, nous partagerons ces technologies avec le monde entier.

C’est très gentil de la part du président russe, mais il y a une vérité qui dérange : La Russie n’est pas le leader dans le domaine de l’IA. Mais Moscou excelle dans la coopération fructueuse en matière d’IA avec d’autres nations et dans l’utilisation de cette technologie pour rendre le monde meilleur.

Par exemple, en février 2022, Interfax a rapporté que le PDG de la Sberbank, Herman Gref, allait déployer une technologie d’IA chinoise pour s’assurer que les caméras de vidéosurveillance puissent identifier les Russes masqués :

Selon M. Gref, la Sberbank a informé le gouvernement que la banque avait des développements dans le domaine de l’intelligence artificielle et un système de reconnaissance faciale.

« Nous développons également une technologie de reconnaissance faciale pour les masques. Nous avons essayé de comprendre ce que faisaient nos collègues chinois ; nous avons fait de même, nous avons essayé de trouver nos propres solutions », a déclaré M. Gref.

Plus récemment, cette même technologie de détection de l’homosexualité a été utilisée pour repérer les conscrits retardataires :

Source : TASS

Honnêtement, comment peut-on douter que le gouvernement russe utilise l’algorithme à mauvais escient, alors que Herman Gref et d’autres patriotes russes dirigent le développement de l’IA dans le pays ?
Ce blog a fait des observations pertinentes sur ce sujet en juillet dernier :

Votre correspondant est un véritable pragmatique et un réaliste endurci : Comment peut-on s’attendre à ce que la Russie ne développe pas l’IA ? Comme ce blog l’a déjà souligné, rien n’arrête la technologie, à moins d’être amish ou de vivre dans le Japon du XVIe siècle, lorsque les chefs de guerre du pays ont brièvement interdit aux paysans d’utiliser des armes à feu parce qu’ils tuaient trop de nobles samouraïs. Vous ne vivez pas dans le Japon du XVIe siècle.

Le problème, c’est qu’on ne peut en aucun cas faire confiance à Herman Gref, et le fait que Poutine l’ait apparemment anobli en tant que baron russe de l’IA est légèrement inquiétant.

Cerise n’est évidemment pas d’accord. Comme il l’affirme (en faisant référence à Poutine et à la haute administration russe) : « Certains acteurs politiques, plus avisés que d’autres, anticipent la catastrophe possible et tentent d’encadrer la technoscience pour qu’elle reste au service des intérêts humains et nationaux. » Si vous le dites.

La Russie est très investie dans l’informatique

Cerise nous informe également que l’une des « armes » que la Russie a réutilisées pour lutter contre les mondialistes sont les ordinateurs et les objets liés à l’informatique :

Deux ennemis mortels peuvent partager le même champ de bataille et les mêmes armes, donc se ressembler presque parfaitement, et rester des ennemis mortels. La guerre est aujourd’hui en grande partie informatique, il ne faut donc pas s’étonner que la Russie et les autres pays des BRICS investissent également ce domaine, condition sine qua non s’ils veulent soutenir le rapport de forces avec les Occidentaux dans ce domaine. 

On ne lutte pas contre l’OTAN avec des arcs et des flèches. Pourquoi ? Parce que l’OTAN n’attaque pas avec des arcs et des flèches. Cette alliance militaire et son complexe militaro-industriel imposent le choix des armes de leur guerre hybride au niveau mondial, d’autant plus facilement que c’est la technologie qui écrit l’histoire universelle, et que tout le monde est obligé de s’adapter à son rythme, celui de la découverte scientifique, ne serait-ce que pour rester compétitif et soutenir les rapports de forces à armes égales sur la scène internationale, et ne serait-ce que pour contester l’agenda de l’OTAN.

Cool, sauf que la Russie est très en retard dans le développement des logiciels, du matériel et de l’électronique qui l’aideraient à atteindre la « souveraineté technologique » et à lutter contre les mondialistes. Tout le monde le sait.

Source : CNEWS.ru
Source : Lenta.ru

Il faut reconnaître que des progrès ont été accomplis pour rendre le secteur informatique russe plus indépendant. Mais je me dois de poser la question suivante : pourquoi les injections de coagulation2 et les codes QR étaient-ils une priorité en 2021, et non « le développement de logiciels nationaux qui réduiraient considérablement la dépendance technologique de Moscou à l’égard de ses ennemis » ? Quelles sont les priorités ici ? Ou est-il impoli de poser la question ?

La bonne nouvelle est que Moscou se retire de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Organisation mondiale du commerce.

La Russie se prépare à quitter l’OMS

Voici quelques nouvelles explosives, qui changent la donne, citées par Cerise pour prouver, au-delà de tout doute raisonnable, que Moscou est en train de couper au karaté ses liens avec les mondialistes :

En étant expulsée des soi-disant organisations internationales [le Forum Économique Mondial], la Russie prévoit de prendre les devants et de recréer son propre espace d’indépendance et de relations internationales alternatives en s’extrayant complètement du système contrôlé par l’Occident.
Pyotr Tolstoy, vice-président du parlement russe, la Douma, a publié un communiqué de presse explosif le 18 mai 2022 qui donne un accès aux coulisses de l’État profond russe et à ses projets de souveraineté à long terme.

Cerise copie ensuite une déclaration de Tolstoï selon laquelle les commissions de la Douma ont été chargées par le président de la Douma d’État, Viatcheslav Volodine, « d’étudier l’opportunité de la présence de la Russie au sein de l’OMC, de l’OMS et du FMI, étant donné que ces organisations ont déjà enfreint toutes leurs propres règles à l’égard de notre pays ».

Cela fait 488 jours que Tolstoï a fait ces commentaires. Que s’est-il passé depuis le 18 mai 2022 ? Rien. Pire que rien, en fait, car le ministère russe de la Santé a immédiatement réprimandé la Douma d’État, déclarant que « la coopération avec l’OMS est efficace et mutuellement bénéfique ». Puis Sergei Lavrov a téléphoné au Dr Tedros et a réaffirmé « le soutien de la Russie au rôle central de l’OMS ».

En mars de cette année, le ministère russe des Affaires étrangères a expliqué que Moscou « était obligée de se conformer aux règles de l’OMC, et que le fait de s’en retirer nous priverait d’un certain nombre d’avantages liés à la protection du marché commun de l’Union contre les importations sensibles pour notre économie ». Mais… Cerise… a dit…

J’ai écrit un article entier sur les raisons pour lesquelles ce commentaire de Tolstoï, vieux de plus d’un an, est en fait un rappel douloureux de l’engouement du gouvernement russe pour les clubs mondialistes. Vous devriez le lire.

Au fait, pourquoi Cerise ne mentionne-t-elle pas que presque toutes les déclarations communes signées par Moscou (qu’il s’agisse d’une déclaration du G20, d’une déclaration des BRICS ou simplement d’une salade de mots rédigée avec l’aide de Pékin) comprennent un passage louant les rôles vitaux de l’Organisation mondiale de la santé, de l’Organisation mondiale du commerce et du Fonds monétaire international ? Cela semble être une information pertinente.

Ou peut-être que les lecteurs de Cerise seraient intéressés de savoir que le représentant de Moscou à la récente Assemblée mondiale de la santé a noté « [le] rôle [de l’OMS] dans le renforcement de la santé de la population mondiale » et a exprimé l’espoir que l’OMS et « ses États membres soient en mesure de développer et d’atteindre leurs objectifs, principalement les ODD [Objectifs de développement durable] » ? Encore une fois, peut-être plus pertinent qu’une déclaration vieille de 488 jours ?

Disons simplement que la citation de Tolstoï « manque de contexte » et que Cerise ne donne pas à ses lecteurs « toute l’histoire » en citant un commentaire vieux de 488 jours sans tenter d’expliquer ce qui s’est passé depuis. Disons-le simplement.

Si vous lisez entre les lignes, Cerise comprend clairement qu’il induit ses lecteurs en erreur puisqu’il fait suivre la citation de Tolstoï de cette phrase curieusement formulée : « L’État profond russe commence lentement, trop lentement — en raison du temps administratif et de l’inertie institutionnelle — à se rebeller contre toutes les menaces qui pèsent sur sa souveraineté. »

Euh, non. Le gouvernement russe a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention de se retirer de l’OMS, de l’OMC ou même du FMI. Il serait bon que Cerise mette à jour son article pour refléter cette réalité indéniable.

Et maintenant, il est temps de faire quelque chose de très spécial.

Vous utilisez aussi des armes mondialistes, espèce d’hypocrite !

Cela vient au début de l’essai de Cerise, mais j’ai gardé le meilleur pour la fin :

Est-il vrai qu’aucun État ne peut résister au mondialisme et que tous les pays suivent son agenda ? C’est ce que pensent également d’autres commentateurs de la situation, tels que Pierre Hillard, Nicolas Bonnal ou Edward Slavsquat (Riley Waggaman), qui passent beaucoup de temps à nous expliquer que la Russie fait partie, elle aussi, du Great Reset et du « Nouvel Ordre mondial ».

De fait, nous sommes tous dans le même monde, et contraints de nous battre sur le même champ de bataille et avec les mêmes armes que l’ennemi, y compris les auteurs cités, qui font un usage intensif de l’informatique, eux aussi, et ont déjà mis le doigt dans l’engrenage qui conduit au Great Reset et au « Nouvel Ordre mondial ». 

Oui, mais écoutez-moi : Il pourrait y avoir une différence entre le fait de contraindre des personnes à s’injecter une substance génétique non prouvée et le fait d’utiliser un ordinateur pour bloguer et participer à des tournois d’échecs en ligne ? Je ne veux pas simplifier à l’extrême cette question très complexe, mais il me semble que ces deux activités ne sont pas du tout les mêmes ?

Cependant, je reconnais mon rôle dans l’avènement de la Grande Réinitialisation en écoutant des fugues de Bach sur YouTube, et je vous demande de me pardonner.

Une dernière observation, et j’ai fini de taper [sur le clavier] pour aujourd’hui.

« Nous sommes tous dans le même bateau, qui finira peut-être comme le Titanic ».

À la moitié de son essai de 5 000 mots, Cerise fait une déclaration très profonde :

Du point de vue de la compétition techno-scientifique, nous sommes tous dans le même bateau, qui finira peut-être comme le Titanic, ce qui ne veut pas dire que nous soyons tous d’accord et unifiés par un agenda commun.

Je suis d’accord. Maintenant, je me sens mieux.

1 En anglais « clot-shots ». L’auteur surnomme ainsi les vaccins qui produisent des thromboses par coagulation du sang.

2 Idem

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