Trafic d’enfants, le film Sound of Freedom… et les 6 documentaires incontournables sur les réseaux

15/08/2023 (2023-08-15)

Reparler des réseaux, des dangers qui menacent les enfants et prendre action

[Source : sentadepuydt.substack.com]

Par Senta Depuydt

Depuis sa sortie le 4 juillet, l’on ne cesse de m’interpeller à propos du film Sound of Freedom, un film qui dénonce les réseaux pédocriminels. Faut-il le voir (s’il sort chez nous) ? Y a-t-il une manipulation derrière ce succès ?

Il y a quelques semaines, ce film « ultra-censuré » a cartonné au box-office américain en dépassant Indiana Jones. La nouvelle a inondé les réseaux sociaux, chez nous, Karl Zero spécialiste des sujets de pédocriminalité en a parlé dans l’émission d’André Bercoff sur Sud Radio et chez Idriss Aberkane. Les annonces et commentaires autour du film ont circulé dans des milliers de posts et vidéos (celle de Florian Philippot a récolté 280 000 vues). Peu après les médias autorisés se sont aussi emparés du sujet Le Parisien et Le Monde reprenant le sempiternel refrain du « complotisme », car les réseaux sont un fantasme.

À côté de cela, ladite complosphère est elle-même divisée. Certains estiment qu’il s’agit d’une opération destinée à manipuler l’opinion en faveur de Trump ou qui vise à faire accepter de nouvelles « mesures » liberticides, et d’autres voient dans ces suspicions une tentative de censure supplémentaire, à coups d’accusations « d’opposition contrôlée ». Au milieu de ce dilemme, on se demande : que faire de ce film et comment parler des réseaux ? Ce sont de bonnes questions !

Image du film Sound of Freedom

À propos du film

Sound of Freedom (bande-annonce ici) est une fiction qui s’inspire de l’histoire d’un ancien agent du FBI qui a démissionné de ses fonctions pour se lancer dans des opérations secrètes de sauvetage d’enfants, esclaves sexuels modernes, en dehors du territoire américain. Le film se base notamment sur les documents réalisés par Tim Ballard et ses commandos de l’Opération Underground Railroad, parmi lesquelles « l’Opération Toussaint ».

C’est Jim Caviezel qui interprète le rôle du sauveur, dans une histoire où il tente tout pour retrouver une petite fille enlevée par des trafiquants. Son enquête le mène finalement à libérer des dizaines d’enfants, esclaves de factions rebelles, au fin fond de la jungle en Colombie.

Sans être un chef d’œuvre du cinéma, le film est touchant et captivant et il a la délicatesse de ne pas exposer inutilement le spectateur à des images choquantes. Son mérite principal est de faire parler du fléau de la pédocriminalité et de l’existence des réseaux. Mais, si la bande-annonce est prometteuse en révélations en annonçant que « c’est le réseau criminel en expansion le plus rapide que le monde ait jamais vu. Il a déjà dépassé le trafic d’armes illégal et bientôt, il dépassera celui de la drogue », l’on n’en apprendra pas un mot de plus sur le sujet.

À côté du film, l’acteur principal a également donné de nombreuses interviews dans lesquelles il a soulevé d’autres sujets, accusant les stars d’Hollywood de se livrer à des actes pédocriminels et d’utiliser de l’adrénochrome, un sérum de jouvence dont l’existence est contestée et qui serait obtenu en récoltant le sang d’enfants sous l’effet de la torture. Il s’est aussi montré très émotionnel, dans le registre du sacrifice héroïque et de ses convictions religieuses. Ces déclarations ont évidemment été au centre des critiques des médias mainstream qui préfèrent fact-checker l’adrénochrome que de parler de l’existence d’un business criminel censé représenter 150 milliards de dollars.

Censure ou promotion ?

Cela fait 7 ans que je m’emploie à faire connaître des sujets tabous avec des films (ea. Vaxxed, La face cachée des vaccins, l’Affaire Wakefield, la série Plus Jamais Ça) et que je me heurte à la censure, avec des pressions sur la salle pour annuler la projection, etc. dans 90 % des cas. Derniers exemples : au mois de mai la projection de Plus Jamais Ça, c’est maintenant et mondial a provoqué l’annulation de la salle lors de l’Assemblée Générale de la LNPLV et au mois d’avril il y a eu des plaintes déposées auprès du bourgmestre de Stockel pour faire annuler le film « La face cachée des vaccins ». (tant le directeur que le bourgmestre ont tenu bon, je les en remercie).

Il n’y a pas de « renversement » spontané de l’opinion des médias, ni du monde du cinéma. Robert Kennedy Jr qui est candidat à la présidence n’est JAMAIS interviewé par les médias mainstream. À l’heure actuelle il est toujours en procès contre la censure de Google Facebook et YouTube et le consortium médiatique le « Trusted News Initiative ».

Croire qu’un film « tabou » a pu détrôner Indiana Jones par miracle, c’est avoir la nostalgie du père Noël. Ces histoires de censure et les vidéos de spectateurs bouleversés ont surtout créé le buzz d’une extraordinaire campagne de pub. Le fait que l’on en ait parlé sur tous les réseaux sociaux, sur CNN, CBS, ABC, Fox News, tous les journaux mainstream et que même Elon Musk s’en saisisse confirme qu’il y a manifestement anguille sous roche.

Pourquoi donc ? Tout en ayant des réserves par rapport à ce type de présentation de contenu, voici une vidéo qui réalise une première enquête sur la question.

L’envers du décor

Comme toujours, il faut se demander : qui sont les héros de la fable ? D’où vient et où va l’argent ? Quelles sont les solutions vers lesquelles on pousse le public ? Voici les éléments les plus significatifs :

Tim Ballard a tout d’abord loyalement servi la CIA et le département de la sûreté américain dans des missions de lutte contre le terrorisme. En 2013, lorsqu’il quitte, en apparence, les services du gouvernement, Tim Ballard crée l’Opération Underground Railroad (OUR) une organisation caritative a engrangé 47 millions de dollars de revenus. Manifestement ça rapporte et personne ne s’y oppose. Du côté de ses fréquentations, il est ordonné chevalier de l’ordre souverain militaire du temple de Jérusalem en 2015. Il fait partie du board [comité directeur] de l’organisation caritative américaine « Afghanistan World Foundation » aux côtés d’Henry Kissinger, d’Albert de Monaco et d’une brochette de stars comme Céline Dion, Anne Heche (assassinée ?) et de tout le gratin qui travaille avec la CIA. En 2019, sous l’administration Trump, il est nommé à la tête d’un service dépendant du DHS (un « ministère » intimement lié à la CIA, à la NSA et au FBI) : le partenariat public privé pour mettre fin au trafic d’êtres humains. L’image qu’il « opère tout seul dans son coin » pour pallier au manque d’action du gouvernement semble donc peu convaincante. Il semble au contraire chouchouté par les élites.

L’argent du film, selon Tim Ballard en personne, viendrait principalement de Carlos Slim et John Paul DeJora, deux milliardaires louches, proches des familles Gates et Clinton, justement accusés d’être impliqués dans les réseaux de pédocriminalité. A priori, cela semble plutôt surprenant…

Où vont les dons ? Dans la vidéo ci-dessus, Greg Reese affirme qu’Angel Studios encourage les gens à « aider à combattre le trafic d’enfants » en les renvoyant vers le Projet Polaris, qui est lié à John Podesta et aux Clinton, et qui financerait en fait le trafic d’enfants, en rapportant plus de 150 milliards de dollars par an. Neil Harmon, le patron d’Angel Studio est un mormon qui a œuvré pour les missions de l’église des derniers jours au Mexique, une institution qui a été accusée de servir de plaque tournante à toutes sortes de trafics.

On remarquera aussi que l’on ne donne jamais la parole aux victimes dans les interviews ou les projections cinéma. Cathy O’Brien, Anneke Lucas et tant d’autres femmes qui ont dénoncé les réseaux pédocriminels depuis 30 ans sont absentes de toute cette opération. Au point qu’un certain nombre de survivantes dénoncent le fait que ce film ne les aide en rien et l’estiment même contre-productif.

[Voir aussi :
Le film « Sound of Freedom » ne révèle pas qui sont les trafiquants d’enfants et comment y mettre fin]

Hypothèses

Toute la question est donc de savoir pourquoi ce film sort aujourd’hui avec une telle promotion du « système ». On peut faire les suppositions suivantes :

  • Face à l’éveil général du public quant à l’existence du trafic d’enfants et de l’implication des hautes sphères de pouvoir, l’on tente de détourner l’attention du public du dossier Epstein qui prend une tournure particulièrement gênante pour des gros bonnets tels que Bill Gates, Sergey Brin (Google) ou Jamie Dimon (banque JP Morgan) ou encore Woody Allen (à nouveau), Noam Chomsky, etc.
  • De manière générale, il y a une fatigue du public concernant les sujets sur le Covid et l’Ukraine, l’enlèvement d’enfants renouvelle l’angoisse du public pour le maintenir dans l’état d’hébétude nécessaire à la poursuite de l’Agenda 2030 (avec le climat).
  • En finançant le film, les personnages accusés d’être liés au réseau pédophile espèrent rétablir leur image et éliminer les accusations portées contre eux.
  • Le film et les opérations de Tim Ballard ne concernent que des réseaux qui opèrent à l’étranger. On va rechercher les enfants au fond de la jungle, alors qu’en réalité, ils se trouvent dans toutes les grandes cités. « Ça se passe ailleurs ».
  • Faire du trafic d’êtres humains une question de politique « bi-partisane » pour influencer les élections en faveur de Trump.
  • Introduire plus de contrôle ou de surveillance. Plus de 500 millions de personnes ont lancé des recherches sur le net pour savoir si l’objectif du film ne serait pas de promouvoir les puces d’identification pour les enfants. Tim Ballard s’est pour sa part défendu de jamais vouloir faire une telle chose. Mais si la puce est souvent agitée comme un épouvantail, c’est peut-être pour faire oublier la mise en place d’un système de surveillance par l’enregistrement des données biométriques et par d’autres moyens de traçage.
  • La Digital Crimes Unit de Microsoft serait prêt à déployer un attirail de solutions qui proposent par exemple de monitorer les téléphones, les plateformes internet et les réseaux sociaux et d’opérer avec des outils de surveillance par géolocalisation. (voir son « white paper pour lutter contre le trafic d’êtres humains.) Microsoft travaille avec le National Center for Missing and Exploited Children, une organisation fondée par les époux Clinton et Blair, la Child Rescue Coalition, le réseau de police international et le bureau du crime et de la drogue de l’ONU.

Il y a fort à parier que le public, hanté par l’idée du kidnapping d’enfants finisse par accepter l’une ou l’autre forme de traçage renforcé et que l’on en profite pour raboter à nouveau la protection des données privées.

9 MILLIONS DE PHOTOS, et toujours pas de réseau

Pour revenir au début de l’article où nous avons mentionné la réaction des journaux autorisés, les réseaux pédocriminels sont des fantasmes complotistes. En effet, depuis que le dossier bis de l’affaire Dutroux a été enterré, vu l’importance des noms qui y ont été cités et la trentaine ou plus de personnes décédées durant l’enquête, cette notion a définitivement disparu de nos contrées. Un exemple récent donne pourtant de quoi s’interroger à nouveau :

En mars 2020 (en pleine hystérie Covid) 5 hommes, dont 3 Belges, ont été condamnés pour détention de 9 MILLIONS de photos de pornographie enfantine, principalement de jeunes garçons.

Selon l’article de La libre Belgique : « Une grande partie de ces images étaient par ailleurs inconnues des enquêteurs, laissant imaginer qu’elles étaient l’œuvre des suspects eux-mêmes dont certains n’auraient pas hésité à se servir de leurs propres enfants. » On reste pantois !

Surtout ne pas laisser l’existence d’un réseau pédophile effleurer l’esprit des lecteurs. Avec un peu de chance, l’idée que 5 types sont parvenus à collecter 9 millions d’images avec les quelques enfants qu’ils sont parvenus à contacter individuellement finira par passer. Sur le site de Pédopolis, un média moins plébiscité, l’on parlait à la même date d’un réseau qui touche 40 pays. L’affaire a fait peu de bruit, les condamnations n’ont pas traîné. Il reste les questions principales : où sont les dizaines de milliers de victimes qui constituent ce fichier ? Qui d’autre est impliqué ?

Parler de ce qui se passe chez nous !

Nul besoin d’attendre la sortie de Sound of Freedom pour parler de ce sujet. Il faut saisir l’occasion pour revenir sur ce qui se passe chez nous. Avec l’affaire Dutroux, l’affaire Outreau, le fichier Zandvoort ou les abominations qui ont lieu en Ukraine (voir Eyes of the Devil) tout le monde sait qu’en réalité le trafic d’enfants est étroitement lié aux milieux du pouvoir dans tous les pays d’Europe.

Le fait qu’un enfant sur cinq est victime de pédocriminalité doit être une de nos priorités, d’autant que les politiques actuelles d’hypersexualisation de l’enfance aggravent les risques de violence.

Je vous invite à consulter ma lettre précédente sur les actions à mener dans votre entourage et à attirer aussi l’attention sur les films et documentaires qui en disent plus long que Sound of Freedom.

6 DOCUMENTAIRES À VOIR

  1. Innomable (2021) Retour en archives sur l’effroyable « affaire Dutroux », qui suscita au milieu des années 1990 l’émoi puis la colère du peuple belge face aux dysfonctionnements de la justice. Document en quatre parties des disparitions jusqu’au procès.
  1. L’affaire Dutroux, affaire de réseau ? » (2021) Un film qui plaide pour la réouverture du dossier bis, celui de concerne « l’élite » du pays.
    L’affaire « Dutroux » contient de nombreuses zones d’ombres, des enquêtes interrompues, beaucoup de décès étranges. Dossier wikileaks ici
  2. Outreau, l’autre vérité Outreau, un symbole de l’erreur judiciaire ? Que treize des dix-sept accusés aient été acquittés après un ou deux procès, n’est-ce pas le fonctionnement normal de la justice ? Outreau, un fiasco judiciaire ? Oui, mais ce n’est pas celui qui a été dit.
  3. Zandvoort, le fichier de la honte Dans tous les dossiers de pédocriminalité et de disparitions d’enfants, le nom de « Zandvoort » n’est jamais très loin, telle une hydre, un serpent de mer… Fantasme ? Non. Contrairement au Loch Ness, les CD Rom de Zandvoort ont l’affreux mérite d’exister. Preuve irréfutable d’un trafic épouvantable de photos et de vidéos d’enfants violés, martyrisés.
  4. Trance, l’histoire de Cathy O’Brien Tiré du livre ce documentaire retrace la vie de Cathy O’Brien, esclave sexuelle durant 30 ans, au service des présidents Ford, Reagan et Bush. Échappant à la mort in extremis et luttant pour protéger sa vie durant les années qui ont suivi, elle a dénoncé devant le congrès américain les réseaux pédocriminels liés au gouvernement et aux opérations de la CIA, notamment le programme de contrôle de l’esprit MK Ultra.
  5. 1 sur 5, le film contre la pédocriminalité Selon les chiffres officiels en France, 1 mineur sur 5 est victime de pédophilie. Voici un documentaire de Karl Zero pour expliquer la réalité des chiffres et l’urgence à agir. Cela fait environ 13 millions de victimes, il est urgent de se saisir de cet enjeu de société.

⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.