… Toute l’histoire économique des siècles précédents, associée à l’ère moderne, a signifié non seulement la liquidation de la civilisation rurale traditionnelle, mais aussi la suppression de l’indépendance alimentaire, ainsi que de la foi et de tout le système axiologique de ce monde.
Notons au passage que les régimes communistes, comme les régimes libéraux en Occident, ont réussi à inoculer un mépris généralisé pour la condition paysanne et, en même temps, une admiration inconditionnelle pour tout ce qui touche à la ville avec toutes ses prérogatives de civilisation prétendument supérieure. La fuite des villages vers la ville s’est répandue dans le monde entier. C’est ainsi qu’est né le phénomène de la haine de soi, de la négation de sa propre identité sociale, culturelle et religieuse, de l’obsession de l’abandon du passé rural au profit d’un avenir urbain. Sur tous les continents, l’esprit collectif est profondément marqué par la perception du village comme inférieur, arriéré, archaïque et donc détestable par rapport à la ville. La « religion du progrès » et la fascination de la ville nous séduisent irrémédiablement par l’illusion de gravir un échelon social supérieur qui procure une « estime de soi » exagérée et une vie plus facile.
Ainsi, pas à pas, décennie après décennie, de peuples dotés d’une identité propre, nous nous sommes transformés en masses dépersonnalisées. Et une fois rassemblés dans de grandes agglomérations urbaines, nous sommes devenus une masse de manœuvres pour les manipulateurs de l’ombre, pour les maîtres de l’argent, pour ceux qui nous préparent actuellement à une incarcération permanente dans un camp de concentration mondial sous une tyrannie technocratique.
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