Déconstruction : les dessous de l’attaque des « Woke » contre la science

21/02/2022 (2022-02-21)

[Source : RL]

Par Alain Falento

Nous entendrons par wokisme ce corpus idéologique qui réunit tous ceux qui ont vocation à se plaindre, tous ceux qui considèrent que si leur vie, leur statut social ou leur surface financière ne sont pas en accord avec leurs espérances, c’est uniquement parce que les Occidentaux blancs, et principalement les mâles, œuvrent depuis des millénaires pour qu’il en soit ainsi. Le nom « woke », qui signifie « éveillé » en anglais, montre immédiatement l’humilité de tous ces gens, puisque par définition, les non-woke sont donc des « endormis », des bœufs.

[Voir aussi :
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Le wokisme est plus une idéologie religieuse que politique]

S’agrègent donc autour de ce concept les féministes, les minorités sexuelles, raciales et tous ceux qui s’estiment légitimes à se plaindre et à réclamer des compensations. Ils sont bien entendu implicitement extrêmement hiérarchisés ; tout en haut de la pyramide trônent les transsexuel.l.e.genr.é () .es.binair.e.s.ou non (veuillez excuser ma syntaxe approximative) noires handicapées, qui ont vocation à tirer la grande majorité des bénéfices, puis par ruissellement on retrouvera tout en bas la femme blanche hétérosexuelle féministe. Au milieu, toutes les combinaisons les plus improbables sont envisageables. Une sorte de pyramide de Ponzi qui ne fonctionne que par cooptation.

Tout ce petit monde n’a qu’une seule obsession : faire cracher au bassinet et humilier le Monstre, l’Infâme, unique responsable de toutes ces discriminations : l’homme blanc hétérosexuel. Si possible chrétien.
Bien entendu, un certain nombre de concepts fondateurs furent nécessaires à la construction de cette idéologie, représentatifs des différents courants. Ainsi, « le privilège blanc », « la culture du viol », « le patriarcat » et « le racisme systémique » forment le socle du wokisme.
Muni de ce trousseau idéologique, que n’importe quel abruti peut s’approprier en quelques instants et surtout auquel il peut s’identifier, les leaders de la non-pensée woke sont donc partis à l’assaut des systèmes universitaires des pays occidentaux.

Comme tout parasite ou nuisible, les woke ont choisi comme porte d’entrée les endroits les plus friables de nos universités, là où les fondations sont faiblardes, où tout est discutable, où tout est affaire d’opinion, où tout le monde peut raconter n’importe quoi, là où les étudiants sont connus pour être les plus faibles intellectuellement, à savoir les prétendues « sciences humaines ».

La stratégie de conquête universitaire des woke est simple. Ils mettent un pied dans la porte, parviennent à placer l’un des leurs à un poste de maître de conférences, ce dernier deviendra professeur, ne recrutera que des thésards woke qui deviendront eux-mêmes professeurs. En quelques années ils parviennent à s’emparer de pans entiers des universités.

Jusqu’à maintenant cela ne représentait pas vraiment un problème car il faut le dire, on se fout royalement des sciences humaines. Tout le monde sait parfaitement que ce sont de gigantesques usines à chômeurs prétentieux qui finissent dans le meilleur des cas dans les centres de tris postaux. Ils sont un peu – si l’on peut se permettre une analogie biologique – la couche de graisse incompressible du corps de la société. Un étudiant woke a au moins le mérite, de par son statut, de ne pas figurer dans les statistiques du chômage.

Tout aurait pu en rester là. Mais les woke sont ambitieux, hargneux, vindicatifs. Il leur en fallait plus.
Depuis quelques semaines nous voyons se répandre dans la presse dite « progressiste » et féministe des articles sur le condor de Californie.
Slate, Le Huffington post, Libération n’ont d’yeux que pour cet oiseau qui n’est pourtant qu’un charognard géant peu ragoûtant.

Cette soudaine passion pour l’ornithologie mérite toute notre attention car ces idéologues malfaisants ne font jamais rien par hasard ; leur instinct de destruction est sans égal et tout article qui semble de près ou de loin scientifique a nécessairement un but malsain bien précis.
Le point de départ de cette épidémie d’articles vient d’une découverte récente sur cette espèce d’oiseaux. Des biologistes ont observé des cas de reproduction par parthénogenèse sur certaines femelles. La parthénogenèse n’est pas un phénomène nouveau, il est observé depuis longtemps chez les reptiles, mais il n’avait jamais été observé chez des oiseaux de grande taille.

Schématiquement la parthénogenèse est une forme de reproduction par laquelle une femelle donne naissance à un nouvel individu sans que l’œuf ait été fécondé par un mâle.
Les esprits les plus vicieux d’entre vous auront déjà compris de quoi il s’agit. Il n’en fallait pas plus à quelques féministes incultes pour se vautrer dans un anthropomorphisme grotesque. À en croire ces articles, Madame Condor de Californie et ses copines en ont eu assez de ces Messieurs Machos Condor et elles ont décidé de faire des bébés toutes seules par parthénogenèse.

Nous n’aurons pas la cruauté d’analyser en détail les conclusions que tirent ces pseudo-journalistes de cette découverte. Mélangeant théorie de l’évolution mal comprise et féminisme, elles en déduisent que ce phénomène est bon pour la nature car il évite les bagarres entre mâles pour l’accès aux femelles. La société Condor de Californie s’en trouverait ainsi apaisée, la violence éradiquée, les ressources épargnées.

Bien entendu, à aucun moment ne leur vient à l’idée que si la reproduction sexuée s’est imposée dans la Nature, c’est qu’elle permet de conserver une diversité génétique nécessaire pour que l’espèce puisse s’adapter à des modifications de l’environnement. La parthénogenèse, quant à elle, entraîne un appauvrissement du patrimoine génétique qui, s’il se généralise, aboutirait implacablement à la disparition de l’espèce.

De même, elles semblent ne pas avoir intégré le fait que ces phénomènes ne sont nullement le fait de la volonté d’individus mais le fruit de millions d’années de sélection naturelle, en tout cas selon le paradigme scientifique en vigueur de nos jours.
L’intérêt qu’il convient de porter à ces articles réside dans le fait qu’il représente une première incursion des woke dans les sciences de la vie. Cette apologie de la parthénogenèse n’a d’autre objectif que de démontrer le caractère superflu et même nuisible des mâles. La prochaine étape, qui ne tardera pas à venir, consistera à demander notre euthanasie pure et simple, ou pour le moins symbolique, par notre « déconstruction ».

La déconstruction. Voilà l’outil de base, la boule de démolition de tout woke qui se respecte. Les woke veulent déconstruire tout et tout le monde et repartir de zéro.
Mais qu’est-ce exactement que cette déconstruction ?
Ce concept, emprunté au philosophe français Jacques Derrida, qui eut un succès fou au États-Unis dans certains « nanocosmes » universitaires et psychanalystes dans les années soixante, nous revient donc en pleine gueule tel un boomerang.

Pour rester poli, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette doctrine est aux mieux absconse, et au pire, inutile et incertaine.
Afin de se faire une opinion, rien ne vaut ces lignes d’un thuriféraire de Derrida, philosophe autoproclamé, décrivant la déconstruction comme : «  la construction d’une dimension supplémentaire à l’analyse, une dimension prenant en compte, en plus de l’objet analysé, l’analyste et son langage, une dimension où le contenu et le contenant de la production analytique s’enchevêtrent et se disséminent, une dimension hyperréflexive dans laquelle tout en-soi, quelle que soit son apparente fixité, se révèle dans un vertigineux mouvement hélicoïdal dont la force centrifuge le projette ailleurs que dans sa simple possibilité d’être, et finalement le projette dans l’impossible ». Certains appellent cela de la philosophie…

Ce salmigondis, une fois digéré et recraché par le sociologue Pierre Bourdieu, puis simplifié, devient la fameuse « déconstruction » des préjugés. L’induction logique, qui a permis le développement de notre science, est balayée d’un revers de main. Le but même de la sociologie est nié. Bien entendu aucun préjugé n’a de fondements. Toute généralisation est à bannir. Seule la particularité doit être considérée. Une seule forme de préjugé est cependant admise, celle envers les hommes blancs qui, eux, sont tous coupables de tous les maux passés, présents et à venir pour l’éternité.

D’aucuns pourraient considérer qu’il n’est pas nécessaire de se préoccuper des élucubrations d’une poignée de fous (en réalité des folles majoritairement) car ils sont extrêmement minoritaires et par conséquent marginalisés. Penser ainsi c’est commettre une grossière erreur d’appréciation.
Il est bon de rappeler que la Russie n’a pas sombré si brutalement dans la nuit communiste parce qu’une majorité de Russes se seraient convertis en quelques années. Il est avéré que le communisme soviétique s’est imposé alors que seul un petit pourcentage de la population adhérait à cette doctrine. La grande majorité n’y a juste pas prêté attention.

Se contenter de ricaner des wokes c’est ricaner des termites qui rongent votre charpente. À la fin ils gagnent et le toit s’effondre. Comme le disait le comte de Montalembert : « Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s’occupe de vous tout de même ». Il faut de même s’intéresser aux wokes avant que ces derniers ne décident de notre sort et de celui de nos enfants en entraînant notre société dans un maelström de bêtise et d’ignorance.

Les gauchistes et autres wokes se sont mis en capacité de proposer un système paralogique cohérent, facilement transmissible et aisément accessible aux esprits faibles.
Le responsable de tous les maux de la Terre est l’homme blanc occidental chrétien hétérosexuel. Ce dernier a exploité et violenté les femmes depuis toujours en les privant de nourriture (c’est ainsi que la grande pensée de l’anthropologue Françoise Héritier explique que les femmes soient plus petites que les hommes). De même il a, par la colonisation, exploité les richesses des Africains et nié leur immense culture. À partir de ces préceptes simples tout est donc permis à son encontre. Les minorités raciales ne réussissent pas dans le système scolaire, c’est que l’école est raciste et discriminatoire. Les ethnies africaines se massacrent entre elles, c’est l’héritage de la colonisation.

Les élites africaines sont corrompues, c’est bien entendu à cause des corrupteurs occidentaux.
Après avoir revisité l’histoire, la sociologie et l’anthropologie, les wokes débarquent maintenant dans les sciences, utilisant la biologie comme porte d’entrée. Au Royaume-Uni, les écoliers apprennent à l’école que la majorité des découvertes scientifiques seraient le fait de femmes, que l’Histoire des sciences, écrites par les hommes, aurait volontairement éclipsées. Einstein n’était que le vulgaire scribe de son épouse, Pasteur un pitoyable plagiaire de sa femme. J’ai même découvert il y a quelques semaines que Beethoven était de toute évidence…de race noire.

La prochaine étape de cette entreprise destructrice concernera, à n’en pas douter, les fondements mêmes de la rationalité, à savoir la logique et les mathématiques. L’illuminée Sandrine Rousseau a d’ailleurs déjà ouvert la porte en affirmant qu’elle préférait une sorcière à un homme rationnel.
En effet, la logique dite « standard », sur laquelle se fondent les mathématiques et a fortiori toute notre science, est basée sur trois principes fondamentaux que sont le principe d’identité, le principe du tiers exclu et le principe de non-contradiction (il existe des logiques alternatives mais à ma connaissance elles ne sont que des curiosités universitaires).

Les noms en eux-mêmes de ces trois principes sont parfaitement insupportables aux oreilles d’un woke. Pas assez inclusifs, trop genrés, trop blancs, trop masculins. Le mot principe est lui-même masculin. C’est insupportable.
De plus les mathématiques c’est difficile, exigeant. Les slogans et affirmations gratuites n’y ont pas leurs places. Les mathématiques et la logique sont donc des instruments de domination des mâles occidentaux blancs sur les femmes et les racisés. Il faut les déconstruire au plus vite.
Au moment même où j’écris ces lignes, je viens de découvrir qu’il existe une manière déconstructiviste de résoudre une équation du premier degré.

Il y a fort à parier que dans les mois qui viennent, les mathématiques seront attaquées frontalement, probablement dans les universités américaines les plus vérolées par l’idéologie woko-féministo-BlackLivesMatteriste. Les traditionnels petits problèmes de trains et de robinets seront certainement remplacés par des ateliers collaboratifs au sein desquels les étudiants auront l’opportunité de développer leur intuition. Ces nouveaux préceptes pédagogiques seront importés chez nous par nos gauchistes et cela en sera terminé de la capacité de la France à produire des ingénieurs et scientifiques de haut niveau.

On peut légitimement se demander pour quelle raison les universitaires raisonnables, qui représentent encore une majorité, ne s’opposent pas à cette mascarade ? La réponse n’est que trop évidente : par lâcheté, par peur d’être taxé de racisme ou d’incitation à la discrimination. Les plus courageux ont déjà été excommuniés.

Si ne nous parvenons pas à endiguer cette vague d’imbécillité, nous pourrons toujours caresser le secret espoir que ces gens développeront leur propre logique, leur propre science, qu’ils les utiliseront pour construire des trains et des avions woke… et qu’ils les emprunteront.
Quant à moi je continuerai à utiliser les modes de transport issus de la bonne vieille science moisie, occidentale, blanche, non racialisée et non déconstruite.

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