Cet ouvrage, monumental à bien des égards, est sous-titré « Le mythe de l’aide américaine ». C’est ce thème qui est traité avec force arguments et documents par Annie Lacroix-Riz.
La thèse « impérialiste » était que, mus par un élan généreux, les États-Unis avaient, quasiment philanthropiquement, porté secours à la vieille Europe pour se redresser après le désastre de la Seconde Guerre mondiale. Le vieil adage populaire qui dit que le cœur est à gauche et le portefeuille à droite est plein de vérités et l’auteure le démontre.
La Première guerre mondiale n’a eu que des vaincus et un seul vainqueur : les USA qui vont alors dominer le monde et imposer leur Talon de Fer. Dès lors, ils vont n’avoir de cesse que d’imposer leurs intérêts, leurs politiques, leur économie, leur ordre militaire au monde entier. Et cela sur tous les plans.
L’auteure détaille beaucoup, et à raison, l’interventionnisme nord-américain dans le cinéma pour imposer ses films et son idéologie. L’utilisation après la guerre du Festival de Cannes en fut sans doute une pierre importante et annonciatrice. Les Accords Blum/Byrnes à la sortie de la guerre sont une soumission croissante à Hollywood et à ses intérêts, l’Art y a peu à voir.
Ce livre montre aussi les accords économiques entre Washington et Berlin, de tout temps pourrait-on dire, notamment par des consortiums d’intérêts économiques communs, y compris entre 1939 et 1945. La reconnaissance du ventre sera telle que, par exemple, les Américains assureront après 1945, 2 200 calories aux Allemands vaincus et leurs prisonniers contre 1 200 aux Français. Le coffre-fort a ses raisons que le cœur ignore.
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