08/10/2020 (2020-10-08)
[Source : Le Tribunal de l’infaux]
La dissidence, une maladie mentale : Patrick Lagacé et le journalisme d’inspiration soviétique
« Si seulement nous avions été solidaires contre la menace commune, nous aurions pu facilement la vaincre. Alors, pourquoi ne l’avons-nous pas fait? Nous n’aimions pas assez la liberté. De plus, nous n’avions pas conscience de la situation réelle… Nous avons purement et simplement mérité tout ce qui s’est passé par la suite. »
Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne, L’Archipel du Goulag
Le journalisme étant une profession consistant à poser beaucoup de questions, on peut sérieusement se demander si Patrick Lagacé ne ferait pas mieux de songer à réorienter sa carrière, puisque, de son propre aveu, le journaliste/chroniqueur/animateur se pose toujours la même question lorsqu’il voit ce qu’il qualifie de « délire anti-masque ».
Dans son billet publié dans La Presse et titré « Les idiots du village global », Patrick écrit :
« Et chaque fois que je vois un délire anti-masque, je me pose toujours la même question : est-ce une maladie mentale ? »
Sur un ton méprisant digne d’une élite complètement déconnectée de la réalité, la star médiatique, pour qui les studios de radio et de télé font depuis longtemps partie du quotidien, remet en question la santé mentale de ceux qui ne possèdent pas ce privilège, simplement parce qu’ils doivent se filmer dans des espaces exempts de tout prestige, réservés aux gens ordinaires :
« Je les vois faire des vidéos dans leurs chars – ce mode de communication qui indique invariablement un bel équilibre psychique […] »
Invariablement.
Patrick a posé sa seule et unique question à « un ami psychiatre qui préfère ne pas être identifié pour éviter de se faire accuser de poser des diagnostics à distance, ce qu’il ne veut bien sûr pas faire… », mais qu’il s’empresse de faire quand même.
Dans la logique manichéenne de l’omniprésent chroniqueur, les personnes qui contestent les mesures sanitaires sont réduites à leur plus simple expression. Ce sont des « anti-masques ». Pour le psychiatre anonyme, cela ne pose aucun problème puisqu’il se lance sans gêne dans une évaluation délirante de leur psyché sur la base de cette simple épithète.
En résumé, selon l’avis de ce professionnel de la santé mentale, les « anti-masques » sont :
- des oppositionnels, soit des gens « qui s’opposent à tout et à tout le monde »
- « des gens qui ont tendance à mettre en doute l’intégrité des autres, en cas de désaccord… »
- des gens pour qui « la réalité est ce qui est devant eux, c’est ce qu’ils peuvent voir, toucher, point […], du premier degré pur, une absence totale de nuance, de gris »
Le fait de réduire tous les contestataires à la désignation « anti-masque » et leur attribuer un seul profil psychologique n’est-il pas « du premier degré pur, une absence totale de nuance, de gris »? On dirait que le psychiatre fait un peu de projection.
Il poursuit son diagnostic à distance :
« Mon expérience de ce type de personnes, c’est qu’ils ont vécu des humiliations dans la vie. Ce ne sont pas des gens qui ont un grand pouvoir sur leur vie. S’opposer, et ici s’opposer au masque, c’est une forme de reprise de pouvoir sur leur vie… »
Ah ces oppositionnels, victimes d’humiliations et d’impuissance! Le monde se porterait tellement mieux sans eux!
Les George Sand, Rosa Parks, Thérèse Casgrain, Simone de Beauvoir, Sophie Scholl, Simonne Monet-Chartrand, Ghandi, Martin Luther King, Simon Bolivar, René Lévesque, Michel Chartrand, Chelsea Manning, Julian Assange, Jésus et tous les autres oppositionnels auraient donc dû vivre leurs humiliations dans le silence et l’inaction, se résigner à leur impuissance et laisser le monde vivre en paix!
Esti d’gang de malades mentals! [NdNM : à peu près équivalant à « Putain de bande de malades mentaux »]
Et ça se reproduit…
Vraisemblablement investi d’une mission contre ces hordes de décérébrés qui s’opposent à tout, y compris à la pensée unique, Patrick a redoublé d’ardeur en interviewant la psychiatre Marie-Ève Cotton au sujet des « conspirationnistes » à son émission Le Québec maintenant au 98,5.Marie-Ève Cotton
D’une remarquable bravoure, c’est à visage découvert que Dr. Cotton se permet de diagnostiquer à distance « les conspirationnistes », et à spéculer sur le vécu de ce groupe de personnes dont elle ignore les noms et n’a jamais vu les visages, mais dont elle sait, grâce à sa grande expertise, qu’ils croient en de soi-disant théories fantaisistes qu’elle prend soin de ne pas nommer afin que l’on ne puisse pas vérifier s’il s’agit de théories ou de faits avérés.
Ces personnes anonymes ont bien sûr des caractéristiques communes et seraient à risque de sombrer dans le conspirationnisme en raison d’un « moindre niveau d’intelligence et de capacités analytiques, d’un moindre niveau d’études et de littératie ».
C’est fort!
Elle est comme dieu. Elle connait le niveau d’études et les capacités analytiques et intellectuelles de personnes inconnues qui pensent des choses sur des sujets.
Ce sont des gens qui ont « peu de sources de valorisation », « des gens qui ont des caractéristiques d’avoir subi des pertes récemment, perte d’emploi, séparation, etc. », « ce sont des gens qui ont de la difficulté à gérer de l’incertitude », des gens « qui ont perdu le contrôle de leur vie », qui en adhérant aux théories du complot « se placent dans une position très gratifiante, très narcissisante » et ils ont besoin de ça, parce que dans leur vie ils manquent de ce genre de gratification-là, d’être admirés par les autres », tout ça et pire encore, mais inutile d’aller plus loin.
Il est évident que c’est absolument n’importe quoi et que cette femme n’a rien compris lorsqu’elle affirme qu’adhérer à de soi-disant théories complotistes équivaut à se placer « dans une position très gratifiante », comme par exemple se faire constamment traiter de malade mental dans les médias.
L’auteure de ces lignes, diplômée en journalisme, n’adhère à aucune théorie du complot et appuie tous ses propos sur des faits vérifiables et vérifiés. Cela n’a pas empêché Radio-Canada de la faire passer pour une complotiste dans un article désormais brandi par ses disciples afin de la discréditer et de la dénigrer.
Non, Docteure, le complotisme, qu’on en soit un adepte ou que l’on n’en porte seulement l’étiquette, est tout sauf un gage de gloire et de gratification.
Votre discours démontre en fait le contraire de ce que vous dites.
Vous êtes vous-même en train de dénigrer ces personnes publiquement en avançant tout à fait gratuitement qu’elles épousent des idées saugrenues en raison de leur ignorance, de leur manque d’éducation et de leur faiblesse intellectuelle, pour ne nommer que quelques-unes de vos remarques désobligeantes. Lorsque l’on se fait constamment traiter d’idiot n’ayant aucun pouvoir sur sa vie dans les grands médias, on est aux antipodes de l’admiration, madame.
Choisir de penser de manière critique, de se baser sur des faits occultés par les médias de masse et de renoncer à la pensée unique, ce que les médias amalgament trop souvent avec les croyances aux « théories du complot », c’est choisir de se tenir debout dans une marre de mépris et d’encaisser les coups, les uns après les autres, année après année.
Votre discours est d’un non-sens ahurissant. On se croirait dans un mauvais film de Woody Allen.
Quiconque questionne le discours dominant sait très bien que sa prise de position n’est pas un passeport pour la gloire, mais plutôt un aller-simple pour la case médiatique « maladie mentale ».
Ce qui nous amène à l’URSS.
Les abus de la psychiatrie en URSS
La « maladie » de la dissidence.
Voilà le titre d’une critique de livres parue en 1977 et portant sur les abus de la psychiatrie en Union soviétique.
Extrait :
« Tout au long des années 1970, l’abus de la psychiatrie pour réprimer les dissidents en URSS a attiré l’attention et l’indignation internationales plus que toutes les autres formes de persécution. »
L’un de ces livres, Russia’s Political Hospitals: The Abuse of Psychiatry in the USSR (Les hôpitaux politiques russes : L’abus de la psychiatrie en URSS), décrit comment les « individus critiques de diverses pratiques soviétiques officielles » et autres personnes dérangeantes ont été « enfermés dans des hôpitaux psychiatriques pour des raisons politiques plutôt que médicales ».
Durant les années 1960-1970, sous le règne de Brejnev, « on a fait des plus célèbres dissidents soviétiques une cible de choix pour l’hospitalisation psychiatrique […] Les hôpitaux psychiatriques ordinaires servaient couramment à incarcérer des dissidents pour de courtes périodes dans le but de les intimider ou de les écarter du chemin lors d’importants événements étatiques ».
« Les auteurs découvrent bien des choses qui ne vont pas d’un point de vue médical et illustrent abondamment la façon dont l’‘’école de Snezhnevsky’’ a facilité le diagnostic des dissidents comme malades mentaux et fixé une norme pour les psychiatres dans tout le pays, lesquels sont tenus de traiter ces cas qui leur sont transmis par les organes de sécurité.
[L]a grande majorité des psychiatres […] sont relativement ignorants quant à la manière dont on abuse de leur profession au profit de la sécurité politique.
Certains, en raison de leur incompétence, de leur lâcheté ou de leurs convictions, coopèrent pleinement avec les organes de sécurité et diagnostiquent “la dissidence comme une maladie” […] »
Patrick Lagacé et ses psychiatres sont-ils des apparatchiks en mission au service de l’État?
Sur le plan médical, rien ne justifie les mesures sanitaires imposées à tous les Québécois pour lutter contre un virus somme toute bénin. Le taux de mortalité de la COVID-19 serait d’environ 0,4 % « pour les personnes symptomatiques » selon les « meilleures estimations » du Centers for Disease Control (CDC), et il y aurait jusqu’à 75 % d’asymptomatiques, donc le taux de mortalité peut être estimé au mieux à environ 0,1 % au pire à environ 0,3 %. De plus, les personnes asymptomatiques transmettraient rarement le virus selon l’OMS*.
Au lieu de s’acharner sur le peuple, pourquoi Patrick Lagacé ne s’attaque-t-il pas au Collège des médecins?
Selon des statistiques récentes, les pays qui emploient l’hydroxychloroquine au début de l’infection ont un taux de mortalité inférieur de 77,4 % comparativement aux pays qui l’emploient peu ou pas. Or, le 21 mars 2020, le Collège des médecins du Québec a jugé les ordonnances de chloroquine et d’hydroxychloroquine « inappropriées » pour traiter la COVID. A-t-on, par cette décision injustifiée, délibérément laissé mourir des personnes vulnérables?
Au lieu de perdre du temps à diagnostiquer et discréditer des citoyens qui voient clairement que les mesures sanitaires imposées en Occident ne reposent sur aucune base scientifique et servent de prétexte à une prise de contrôle sans précédent sur les peuples, Patrick Lagacé devrait s’acharner sur le Collège des médecins, nos gouvernements, l’OMS et Bill Gates, l’ingénieur en informatique, devenu à la fois le kingpin des vaccins et l’expert numéro un en santé publique, grâce à ses milliards et l’influence qu’il s’est achetée.
Malheureusement, cela ne risque pas d’arriver avant qu’il ne soit trop tard car nos journalistes semblent être plus que jamais les apparatchiks de l’ordre établi.
Bienvenue en QRSS.
Note
* Extrait d’un article de Statnews sur la déclaration de Maria Van Kerkhove, responsable technique de l’OMS pour l’épidémie de COVID-19 : « Certaines personnes infectées sont “vraiment asymptomatiques”, a-t-elle déclaré, mais les pays qui procèdent à un traçage détaillé “ne trouvent pas de transmission secondaire” à partir de ces cas. “C’est très rare”, a-t-elle déclaré. »
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