Pierre de Gaulle pourfend la politique ukrainienne d’Emmanuel Macron

08/01/2023 (2023-01-08)

[Source : BV]

Personne ne peut dire si le général de Gaulle aurait ou non approuvé les propos qu’un de ses petits-fils, Pierre de Gaulle, quatrième fils de l’amiral Philippe de Gaulle, vient de tenir. Des propos à contre-courant du discours dominant aujourd’hui au sujet de la guerre en Ukraine et du soutien, notamment militaire, apporté par la France. Ce petit-fils du fondateur de la Ve République, le grand public ne le connaissait pas jusqu’à présent mais il fait parler de lui depuis plusieurs mois.

Ainsi, le 12 juin 2022, à l’occasion de la fête nationale russe, invité par l’ambassade de Russie à Paris, en se référant à son grand-père, il a déclaré que l’intérêt de la France est de garder les meilleures relations possibles avec Moscou, allant jusqu’à dénoncer « le rôle funeste de l’OTAN qui s’élargit sans cesse ainsi que la politique inconsidérée de l’Ukraine ». Il a même accusé les Occidentaux de n’avoir pas réagi aux bombardements ukrainiens sur le Donbass durant huit ans. Selon lui, Washington avait réussi à recréer la confrontation Est-Ouest dans le seul but de diviser les Européens en imposant leur économie et leur politique. Il estimait que « les Américains n’ont jamais accepté que la Russie, après 1991, se développe selon le modèle occidental »… Il en avait appelé à Emmanuel Macron pour qu’il ait le courage de se libérer de l’OTAN, soulignant une dépendance de plus en plus forte vis-à-vis des États-Unis.

Le 25 novembre dernier, interviewé par Le FigaroPierre de Gaulle avait qualifié de « grave erreur » la décision de « se couper des Russes, dont on ne peut nier l’importance économique, scientifique, politique et géostratégique », rappelant que, « tout au long de sa vie et fort de plus de trente années d’expérience des dirigeants soviétiques, même aux pires moments de la guerre froide, le général de Gaulle s’est toujours efforcé de garder une bonne relation de partenariat avec la Russie ».

Le 16 décembre dernier, Pierre de Gaulle accordait un entretien à Irina Dubois, présidente de l’association Dialogue franco-russe, diffusé sur YouTube par la chaîne congolaise TLR-TV, au cours duquel il déclare que « l’équilibre entre la France et la Russie est essentiel à la stabilité de l’Europe », estimant que « l’opinion publique commence à prendre conscience du jeu pervers et des mensonges américains et de l’OTAN » ainsi que leur volonté « d’utiliser cette crise ukrainienne pour déstabiliser l’Europe ». Il cite Mme Merkel qui, récemment, a déclaré qu’elle n’avait jamais eu l’intention d’appliquer les accords de Minsk, lesquels garantissaient la sécurité des habitants du Donbass. Et Pierre de Gaulle d’estimer que l’ancienne chancelière allemande « a tout fait pour poser les bases de ce conflit qui fait souffrir désormais des millions de personnes. Elle a permis à Kiev d’annihiler la culture russe, la langue des populations russophones. »

[Voir aussi (avec vidéos) :
Pierre de Gaulle : « Moins de 50% des aides arrivent aux ukrainiens »
et
Le petit fils de Gaulle sur l’existence d’un agenda américain en Ukraine : « Rôle funeste de l’OTAN »]

Pierre de Gaulle accuse aussi les Américains de profiter économiquement de ce conflit en nous vendant leur gaz quatre fois plus cher qu’à leur propre pays. Puis il s’en prend à Ursula von der Leyen, qui a laissé une ardoise de cent millions d’euros de frais inexpliqués lorsqu’elle était ministre de la Défense allemand et dont les liens avec l’industrie pharmaceutique via son mari et son fils ne sont pas clairs. Il regrette que Macron, qui n’est pas le leader politique charismatique dont nous aurions besoin, ne représente pas les valeurs patriotiques que défend Poutine, comme le lever du drapeau, la religion, les traditions, la famille.

À propos de l’Ukraine, Pierre de Gaulle poursuit en déclarant que « l’Ukraine est l’un des pays les plus corrompus au monde » et que « les pauvres Ukrainiens sont trompés par Washington qui pense que leur victoire est proche, mais le grand perdant de cette guerre sera l’Europe en s’engouffrant dans cette crise de par la volonté des politiques ».

Si certains passages de cet entretien sont sans doute sujets à caution, il n’empêche qu’il doit nous amener à nous poser cette question : que ferait aujourd’hui le général de Gaulle ? Tout le monde se réclamant du gaullisme aujourd’hui – même Emmanuel Macron -, il n’y a pas de raison que nous ne nous la posions pas nous-mêmes, cette question ! A fortiori, un des petits-fils de De Gaulle peut aussi se la poser…

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