Pardonne-moi Francis

01/02/2023 (2023-02-01)

Lettre ouverte à tous les Francis
qui luttent pour les libertés

Par Alain Tortosa

Oui pardonne-moi mon impuissance !
Nous ne nous connaissons pas, en tous les cas pas intimement, et pour autant j’ai la prétention de ressentir une partie de ta souffrance.

Douleur que tu n’exprimes pas toujours avec des mots quand ton corps semble parler, voire même hurler, à ta place.
Alors oui nous ne sommes pas (encore ?) amis, mais c’est pourtant en cette qualité que je m’exprime.

Pourquoi toi ?
Pourquoi t’ai-je « choisi » comme « cible » alors que nous sommes si nombreux, nous les résistants, à être en souffrance en ces temps difficiles ?

Je ne saurais l’expliquer, mais ce n’est pas la première fois que ce besoin s’exprime en moi.
Nous nous étions croisés une première fois à Avignon lors d’une rencontre organisée par Carlo.
J’avais ressenti au lendemain le besoin de t’écrire une lettre ouverte pour te dire :

« Tu n’es pas seul ! ».

Pudeur, peur du jugement, manque de confiance en moi ?
Toujours est-il que je n’avais couché que quelques mots avant de les laisser se perdre…

En te voyant vendredi, en te regardant devrais-je dire, j’ai à nouveau ressenti dans mon cœur, dans mes tripes, le poids du monde que tu sembles porter bien seul.

Mais Francis garde encore son panache !
Quand une connaissance te demande si tu vas bien, tu te plies aux conventions sociales.
Tu réponds un « oui » de façade, comme je le fais aussi, et autrui se sent soit rassuré, soit fait semblant d’y croire par pudeur ou sentiment d’impuissance.

Je ne me l’explique pas, personne me m’y oblige et pourtant je porte trop souvent le poids de cette humanité en détresse.
Tant de souffrances, d’injustices, de divisions où l’indifférence est reine et la solidarité l’exception.

Difficile d’être debout, droit et optimiste en voyant les ténèbres de ce monde.
Une civilisation qui peut imprimer des milliers de milliards d’euros lors d’une plandémie afin d’acheter le silence du peuple.
Et dans le même temps, constater que les « grands » de ce monde n’arrivent pas à trouver 30 milliards par an pour mettre fin définitivement à la famine dans le monde.

Le « n’arrivent pas » étant un synonyme « ne veulent pas » ou plutôt de « préfèrent ne pas ».
Une planète sur laquelle il est totalement légal et moralement acceptable de spéculer sur une future famine.

Mon déplacement à Paris m’a encore renvoyé en pleine gueule la laideur de ce monde.
Quelle violence de passer d’une bouche de métro avec des SDF qui ne possèdent rien à la rue du Faubourg Saint-Honoré qui m’inspire un zoo pour nantis et me donne envie de vomir.
Comme quoi le zoo de Vincennes n’est pas là où l’on pourrait le croire.

Des boutiques qui présentent des habits dont des pulls, particulièrement laids, à plus de 10 000 euros, représentent le summum de l’indécence et de la folie des hommes.

Le laid et la folie ne touchent pas que les nantis.
Que dire de pantalons vendus usés, déchirés, délavés aux produits chimiques toxiques par des enfants dans les usines bidonvilles de pays pauvres.
Quel est le regard de ces esclaves sur les dégénérés que nous sommes devenus ?

Mais ne vous méprenez pas.
Le pire n’est pas que ces personnes aient perdu tout sens du vivant, du merveilleux, de la nature et dont le sentiment d’existence se résume à dépenser pour dépenser des habits hors de prix, vêtements qu’ils ne porteront peut-être jamais…

Non, l’insondable est que notre société accepte des hommes, femmes et même enfants dormant dans les rues en hiver.
Les associations et bénévoles généreux qui cherchent à aider ces malheureux permettent paradoxalement à l’État de se dédouaner et se défausser sur eux alors que cela relève de son entière responsabilité.

Je ne parle ici que de la misère visible, mais que dire des milliards d’esclaves dont la sueur et le sang permettent notre confort matériel d’Occidentaux.
Le Grand Reset semble avoir trouvé la solution en voulant aussi faire de nous des habitants du tiers-monde.

LA question centrale est :

Comment pouvons-nous vivre dans un tel monde ?

Les fourmis que nous sommes sont impuissantes tant qu’elles n’œuvrent pas ensemble à la destitution de la reine !

S’autoflageller n’apporte pas de réconfort à celui qui souffre.
Ce n’est pas en brisant mes membres que je pourrais rendre le sourire à un enfant qui a perdu les siens sur une mine antipersonnel.
Mines qui permettent l’enrichissement de pourritures qui volent légalement des milliards sur la souffrance de leurs frères humains.
Mines probablement fabriquées par d’autres enfants dans des usines prison.

Vous pourriez vous dire en cet instant que j’ai oublié le sujet de mon texte, quid de Francis ?
Je suis peut-être dans l’affabulation, dans le délire, mais j’ai pourtant le sentiment de n’avoir jamais dévié de mon propos.
Puisses-tu me pardonner si je suis en dehors de toute réalité.

Je voulais réagir à ta vibrante intervention lors de « la journée des libertés » organisée par Carlo1

Tu nous dis croiser régulièrement des inconnus qui te remercient chaleureusement pour ton implication dans la défense des droits de l’homme, des libertés et de la démocratie.
Élan d’amour qui pour autant semble aussi te blesser.

Je ne peux croire que cet amour spontané et gratuit ne te réchauffe le cœur.
Pour autant j’ai entendu ta détresse impliquant le fait que les résistants ont aussi, voire même surtout besoin d’aide concrète.
L’amour ne se dit pas uniquement avec des mots, mais avec des actes, vérité qu’il est toujours bon de répéter.

Il est facile de critiquer, il est facile de dénigrer, il est facile de crier au loup, il est facile de faire sa vierge effarouchée… facile, mais pas forcément moral si l’on demeure un simple spectateur.

Les résistants qui n’ont pas une fortune personnelle, un patrimoine ou une famille pouvant subvenir à leurs besoins fondamentaux ont une nécessité réelle, voire même vitale, d’argent pour, ne serait-ce que survivre, manger et pouvoir continuer la lutte.
Quel fut l’esprit du résistant, il n’en demeure pas moins avoir un corps.

Ce n’est pas charité que de les aider matériellement en fonction de ses capacités.

Dans un monde juste, chacun aurait accès à un toit, à l’eau, à l’électricité et j’en passe…
Nous nous devons de pallier les carences et l’ignominie de nos dirigeants.
Je pense ici aux personnels suspendus sans salaire ni indemnité dont le seul objet de la sanction était de les détruire psychiquement et matériellement afin de prévenir toutes vocations.

Je pense que tu fais partie de ceux qui n’ont écouté que leur cœur, leurs valeurs, en risquant tout.
Et cela ne date pas d’hier avec ton implication dans le mouvement des Gilets Jaunes, les « sans-dent » comme disait Hollande.

De toute évidence tu en payes le prix aujourd’hui et je pourrais dire que le montant de la facture est indécent.
Au-delà de ces réalités matérielles factuelles, je ne peux pas croire que le manque de ressources soit aujourd’hui ce qui te pèse le plus.

Je ne suis pas stupide, encore que, au point de penser que ce fait serait anecdotique.

Oui, il faut aider matériellement et financièrement
en fonction de nos ressources les résistants
qui ont des difficultés financières du fait de la dictature !

Cela ne se discute pas, quand bien même l’on n’épouserait pas l’intégralité de leurs idées.

Je pourrais même ajouter que les soutenir relève d’un devoir égoïste, si, si…
Comprenez qu’il est impossible de mettre son énergie pour remplir son frigo tout en mettant une énergie équivalente au service de la cause.

Donnons, donnons, donnons égoïstement pour notre liberté !

Cette parenthèse étant refermée, il m’est possible de revenir à mon ressenti.

J’ai la croyance que la croix que tu portes n’est pas uniquement le fruit de difficultés financières et encore moins du manque d’implication des inconnus éveillés que nous sommes.

Ce n’est pas à toi, l’humaniste, que je vais rappeler cette vérité.

La dignité de l’homme ne se mesure pas à son compte en banque !

Je pourrais même affirmer que c’est plutôt le contraire, quand bien même il existe des exceptions.

L’homme qui n’a rien, qui vit dans la rue, a plus de dignité que l’occupant de l’Élysée.

Riche ou pauvre, tu resteras un grand homme, un fou admirable et respectable.

Je me répète, mais je ne peux croire que ton épuisement, ton abattement, la tristesse visible au fond de tes yeux, ne soit que le reflet de ces difficultés financières.
Si honte il y a, celle-ci repose sur tous les responsables de ta situation, et certainement pas sur toi et la sincérité de ton action totalement désintéressée.

Alors oui, je te sens profondément blessé, meurtri et épuisé…

J’imagine que tu n’es pas né de la dernière pluie, que tu as une idée assez précise de la nature humaine.

Et pourtant…

Malgré les épreuves que tu as eu à endurer durant ta vie, malgré tes expériences, je crois qu’ils ont encore réussi à te blesser.

Il faut dire que ces dernières années ont été riches d’enculés, mais aussi de moutons dociles.

Et ce sans parler des collabos qui n’ont pas le panache des dictateurs.

Pourtant derrière cet écrasement, l’extraordinaire tribun est encore présent.

Tu as encore une puissance inouïe pour mener l’estocade, un panache chevaleresque.

Mais je ressens aussi que tu puises l’énergie dans tes dernières ressources tel un taureau fier se relevant une dernière fois avant la mise à mort.

Oui j’envie le sort du taureau mourant dans une arène après une lutte épique, une mort digne, debout, à la lumière.
En rien comparable à l’égorgement d’une vache encore consciente dans un abattoir sombre, empli d’effluves de sang et de cris d’effroi.

Tu n’es pas homme à mourir sans lutter jusqu’à ton dernier souffle.
C’est peut-être un des éléments, cette fougue, cette passion, cet engagement, cette sincérité non calculée, quasi viscérale qui fait que nul n’est indifférent à ta présence.

L’évocation de ton nom, chez « les gens bien », est au mieux synonyme de ricanements et au pire d’un profond mépris, voire d’une haine.
Certains te détestent ainsi viscéralement tandis que d’autres t’adorent.
J’imagine que tu ne recherches ni l’un… ni l’autre…

Ce que je connais de l’homme m’empêche bien entendu de te haïr.
Comment ne pas respecter ton action, ta droiture et ton absence de compromis contre nature ?

Mais je ne suis pas non plus du genre à aduler des humains et encore moins moi-même.

Les zombies que la société a modelés se contentent de faire quelques pas de côté lorsqu’une personne s’effondre à la sortie du métro suite à une myocardite vaccinale.
C’est tout juste s’ils la voient.

En revanche, j’ai l’intime conviction que si c’était toi qui t’effondrais, certaines personnes n’hésiteraient pas à t’insulter, tandis que d’autres te donneraient des coups de pied dans le ventre et dans la gueule avec satisfaction.
Sans doute la rançon de l’absence de faux semblants.

Mais si ton abattement n’est pas uniquement forgé d’un manque de ressources ou de soutien concret de la part des résistants, qu’en est-il ?

Le proverbe qui dit que « l’on est jamais trahi que par les siens » est sans doute le plus révélateur.

Force est de constater que les « artistes », je me dois de mettre ce mot entre guillemets, ont totalement disparu durant la crise sanitaire et qu’ils n’ont pas pointé le bout de leur nez pour le conflit en Ukraine.
Cette profession, car il ne s’agit plus que d’individus qui pensent à leur carrière, leur notoriété et à l’argent, a disparu du paysage… Envolée.

J’ai été éduqué et baigné dans l’idée que les artistes étaient là pour défendre la liberté d’expression, les libertés, le pluralisme, la démocratie, les droits de l’homme, la paix, l’amour et j’en passe.

Les avez-vous entendus durant la dictature Covid ?

À part quelques-uns qui ont osé relever la tête pour la rebaisser aussitôt et se prostituer, ils se comptent sur le doigt d’une main.

En fait ce que je dis est faux, ils ont été des milliers et sont encore des milliers à être de vulgaires collabos.
À s’insurger contre celles et ceux qui ne portent pas le masque.
À exiger que les non-vaccinés perdent leur statut de citoyen, leur travail ou leurs droits.
À voir en ceux qui refusent une troisième guerre mondiale et critiquent le clown corrompu Zelenski, des traîtres pro-Poutine.
Mais comment peuvent-ils encore se regarder dans un miroir tant ils sont sales et à vomir ?
Qu’ils ne s’étonnent pas de voir que les Français boycottent les salles de cinéma.

Et je ne parle pas du journalisme dont l’encéphalogramme est totalement plat.
Ils auraient dû être tous dans la rue lorsque le média RT a été censuré, que ceux-ci partagent la ligne éditoriale ou pas.

J’en reviens donc tout naturellement à toi Francis.

Ils ont osé !
Oui les « artistes » ont tout osé te concernant !

Ton abattement est probablement proportionnel à l’illusion que tu te faisais de la profession et de personnes que tu pensais être des « amis ».

Car même si cette crise nous a permis de rencontrer des personnes formidables avec qui nous partageons tant, notre cœur est meurtri d’avoir perdu des êtres chers pour lesquelles notre simple existence est devenue insupportable.

Au lieu d’être à tes côtés, au lieu de te soutenir, au lieu de lancer des campagnes médiatiques pour te défendre toi et la liberté d’expression…
Ces personnes du monde artistique ont fait quoi ?

Des campagnes de presse et des pétitions pour réclamer plus de dictature !

Un à un, ils t’ont tourné le dos au point qu’il t’est désormais impossible d’avoir aujourd’hui une salle, une campagne de promotion, ou le droit de parole dans un média mainstream.
Tu as été rayé du paysage médiatique hormis pour te salir, tu n’existes plus !

Nous pourrions faire le parallèle entre les « médecins » et les « artistes ».

La souffrance des soignants suspendus, qui sont restés dignes, qui défendent encore et toujours le secret médical et leur serment d’Hippocrate ont subi le même sort.
La grande « famille », la « confraternité » a fondu comme neige au soleil.
Du jour au lendemain les soignants qui n’ont pas courbé l’échine sont devenus des parias, des personnes non fréquentables, et même des complotistes à abattre !

Encore aujourd’hui, voyez-vous les personnels injectés, y compris les lâches qui ont fait de faux passes, réclamer le retour des suspendus ?

Quelle dignité reste-t-il à ces êtres pitoyables qui pleurent le manque de personnels dans les médias et qui n’ouvrent pas leur gueule pour dire que leurs camarades, suspendus sans salaire depuis 500 jours, leurs amis de 30 ans pourraient venir les aider dans l’heure qui suit ?

Triste planète s’il en est, de tous ces collabos de l’ombre.
La situation est bien entendu identique dans les autres professions ayant subi l’obligation expérimentale… Pompiers, gendarmes, etc.

Mais toi Francis, tu sembles un cas encore plus « particulier » !

La question que l’on pourrait se poser est :

« Pourquoi tant de haine à ton encontre ? »

Pourquoi le monde médiatique, qui n’a plus rien d’artistique, ne se borne pas à l’indifférence, s’ils n’adhèrent pas à tes idéaux ?

Pour la simple raison que tu es leur Jiminy Cricket, le miroir de leur noirceur !

Oui toi Francis, tu leur renvoies violemment en pleine gueule leur connerie, leur lâcheté, leur couardise, leur renoncement, leur collaboration et j’en passe…

Tu leur interdis d’enterrer au plus profond la noirceur de leur être.

Tu es un phare ancré solidement dans la Terre qui les éblouit alors qu’ils ne sont que ténèbres.
Tu les empêches de ne pas voir et de faire semblant.

En te voyant toi, si lumineux, si honnête, si intègre, et pourquoi pas, si con… la frontière entre le héros et le con est souvent bien mince… mais toi au moins tu gardes une dignité qui est un lointain souvenir les concernant.
En te voyant toi, ils se prennent en pleine gueule la noirceur de leur âme.
En te voyant toi, ils ne peuvent oublier.

Te faire taire, t’écraser devient banalement humain.
Ta simple existence constitue une violente agression à laquelle ils répondent par une violence encore plus forte n’ayant aucun argument à te renvoyer.

La Vérité fait mal.

Ah quel « panache » de te traiter de fou, d’illuminé, de malade mental, de complotiste, d’extrême droite, voire d’antisémite et j’en passe !
Cela mesure à quel point ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, un vague souvenir qui se dissout dans la brume.

Au contraire de t’écraser, j’aimerais que tu prennes cette bêtise, cette lâcheté, cette méchanceté, cette haine, comme on reçoit une vraie Légion d’honneur.

Légion d’honneur officielle qui récompense aujourd’hui le crétin, le menteur, le voleur, le violeur, le pédophile ou le collabo !

Pour autant j’ai l’impression que le phare Francis perd peu à peu de sa vigueur et j’ai peur qu’il ne s’éteigne définitivement et se transforme en souvenir… une simple ligne dans les livres d’histoire.

Lorsque je t’observe, j’ai mal, je ressens et je porte ta souffrance.
Ridicule me diras-tu, car cela ne soulage en rien la tienne.

Mais soyons logiques, comment pourrais-je te donner ce que je cherche pour moi ?

Il est des humains qui ont le choix, mais tel n’est pas notre cas, le cas de ceux qui résistent à l’oppression.
Juste, injuste, qu’importe, c’est un fait.
Nous sommes chacun, en fonction de nos possibilités, un rempart, une brique, une feuille de papier qui est là pour dire « non » et porter la parole de celles et ceux qui n’ont pas la capacité de se défendre.

Nous avons le devoir, que dis-je, l’obligation, de rester et ce quelque soit la souffrance.
Nous, résistants de fer ou de paille (comme moi) sommes les derniers remparts face à la Bête.

Notre renoncement serait leur faire un cadeau.
Notre renoncement serait une invitation à poursuivre encore plus dans l’immonde.
Notre renoncement serait leur victoire.
Notre renoncement serait la fin de l’humanité.

Je ne suis pas Charlie, la parodie ridicule de bons sentiments hypocrites, mais en revanche je peux affirmer :

« Je suis Francis ! ».

Merci
Alain Tortosa2
30 janvier 2023 https://7milliards.fr/tortosa20230130-francis-lalanne-resistons.pdf

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