On naît Français ET on le devient, ou l’avenir toujours ouvert pour la France

27/10/2022 (2022-10-27)

Par Lucien SA Oulahbib

Le défaut majeur, semble-t-il, de certaines analyses sur la situation française actuelle — qu’il s’agisse de sa crise structurelle endémique (pléthore de l’interventionnisme étatiste hors de ses champs de compétence, déviation ploutocratique de ses élites…) et de ces symptômes conjoncturels (comme l’absence d’une réelle démocratie « participative » et l’abandon des systèmes judiciaires et éducatifs aux résidus du gauchisme culturel se rénovant dans la sous-culture — underground — démocrate américaine accentuant l’errance de l’esprit, de la culture commune, de l’âme française), en particulier celles émanant du défaitisme nihiliste, du défensif stationnaire, comme du globalisme consumériste — consiste à ne pas ou à ne plus admettre qu’il a toujours existé un fond inénarrable autochtone premier français qui cherche à persister malgré les guerres intestines. Ceci comme d’ailleurs toute ethnie majeure ayant regroupé au fil du temps d’autres sous-groupes cherche à le faire dans le monde. Tout en admettant d’autre part que la spécificité, mondiale, de la Nation française consiste aussi à absorber d’un côté tout élément qui désire s’y inscrire, tout en reconnaissant également que ce dernier peut lui imprimer une nouvelle individualité, à la seule restriction cependant (ce qui diffère du melting-pot US aujourd’hui en panne) que cette dernière n’outrepasse pas les conditions de possibilité de création de nouveaux Français dans ce cadre très strict, mais non contraignant de l’esprit laïc, c’est-à-dire non pas la neutralité de la sécularisation à l’anglo-saxonne, mais l’édification sereine, à la fois cartésienne et rousseauiste (copiée par Kant et l’idéalisme allemand jusqu’à Marx inclus) d’un esprit critique au sens fort de ce terme comme il était entendu naguère : mise en crise ou doute permanent non pas pour fragiliser (comme le théorise la Biennale de l’art contemporain à Lyon), mais pour solidifier les acquis civilisationnels, l’art de vivre à la française incarné désormais dans sa devise, afin non pas d’être seulement défensifs, mais aussi et surtout de créer de nouveaux acquis en vue de l’accomplissement et non pas la seule « sobriété »…

Et c’est bien là où le bat blesse : ce n’est pas en supprimant le droit du sol ou, à l’inverse, les frontières, que l’on répare l’ascenseur non seulement social, mais spirituel et donc national (la Nation comme Destin) surtout lorsqu’il s’avère être celui qui brasse le mieux, du moins brassait le mieux, certes, avant que l’État ne soit désormais accaparé par les tenants, de fait apatrides, d’une idéologie antinationale, même pas pro-européenne, puisque leur objectif consiste uniquement à (dé)construire le trans homo consumericus.

Or c’est justement en réparant l’accès ascensionnel à la culture commune — qui sert de support, laïc, au partage des contenus de valeurs, et dont l’essoufflement patent explique la paralysie générale actuelle en matière d’enseignement, de justice, d’économie, de politique —, que l’on pourra, grâce à cette Riposte Laïque, ressouder les fondamentaux constitutionnels de la nation française incarnés par les articles 1, 2, 3 de la d.d.h.c. Ils font d’ailleurs parties du Bloc de constitutionnalité (aussi nous nageons, sans le savoir pour beaucoup, dans l’illégitimité la plus complète à cet égard, ces articles étant violés de bout en bout depuis au moins 2005…).

Il n’y a donc pas à opposer la nécessité de maintenir un équilibre ethnique partout (y compris à Callas) tout en lui donnant un but, celui de fortifier, solidifier la nation française comme ce projet destinal qui s’avère être bien supérieur en réalité effective aux solutions multiculturalistes qui mènent nécessairement vers la guerre civile (déjà connue merci) se surajoutant en quelque sorte ou exprimant peut-être la guerre spirituelle et aussi quotidienne actuelle aux données éparpillées en « vrac » (les faits « divers »), guerre asymétrique contre les mots, les morts et les vivants au nom de « la » Terre et d’une « Humanité » qui n’ont jamais demandé qu’on parle en leur nom (pas plus que Dieu à vrai dire).

Il y a ainsi là une bien belle supercherie qui s’avère si multiforme qu’elle épouse aussi tous les problèmes de l’heure allant, en France, de Lola, symbole de cette culture commune crucifiée, y compris de l’autre côté de la Méditerranée, fabriquant seulement des zombis massifiés par des paraboles qataries parlant désormais plutôt anglais que français — accroissant encore plus la déculturation et l’accroissement des déracinés qui viennent échouer dans tous les sens du terme en France d’une part, jusqu’à, d’autre part, ce déjeuner raté entre le président français et le chancelier allemand puisque l’absence de conférence de presse signifie en réalité que même l’UE est morte, sous poumon américain artificiel, et que survit dans ses débris camouflés une Allemagne cherchant à s’étendre à l’Est tout en tentant de s’arrimer de plus en plus au gaz américain grâce aux établissements de terminaux pour gaz liquéfié américain que les néo-maoïstes vont aider à construire à Hambourg.

Où l’on comprend alors mieux pourquoi plusieurs niveaux de réalité sont en fait intriqués au plus haut niveau : à un étage inférieur de la Pyramide les conflits restent ouverts (mais l’on donnera le change en limitant sans doute provisoirement la part des investissements maoïstes en Europe), à un autre, supérieur (dans les alcôves ouatées de la Jet Set cosmopolite) les intérêts sont confondus ; ce qui explique pourquoi le « virus » Covid-19 fabriqué dans un laboratoire P4 maoïste, fabriqué par la France puis nécessairement sous contrôle militaire chinois avec ouverture à des financements américains, symbolise ainsi au top niveau l’alliance mafieuse (mais onirique) de toutes les oligarchies en cette Secte Globale dont le visage d’ange se craquelle cependant au fur et à mesure, laissant transparaître ses grimaces de SHA.

Dans ce contexte, deux questions finales demeurent : est-ce que, premièrement, et à ce niveau là d’intégration des mafias et des États profonds (s’opposant dans les niveaux inférieurs cependant à la façon des constructeurs automobiles concurrents en surface, mais fabriquant ensemble les mêmes pièces) s’insèrent aussi la mafia et l’État profond russe ? D’où le caractère somme toute encore limité de la déflagration qui s’apparenterait alors plus à la guerre d’Espagne dans laquelle chacun des futurs belligérants expérimente ses armes nécessaires pour l’hégémonie dans les niveaux inférieurs de la Pyramide sectaire ?… D’un autre côté, et pour infirmer cela, il est possible également qu’au plus haut niveau de la Pyramide les luttes civilisationnelles sont aussi présentes, ce qui fait par exemple que la Pologne joue le jeu américain en Ukraine (afin de récupérer sa sphère d’influence à l’ouest, souvenons-nous du grand royaume Lituano-polonais), mais refuse de le suivre dans sa destruction de la famille et de l’individu comme le veut le transhumanisme fortement présent dans les instances directionnelles de la Secte, et penche dans ce cas plutôt du côté de la Hongrie, la Russie, voire la Turquie et au fond tout le bloc civilisationnel traditionnel refusant cette implosion tourbillonnaire emportant le bloc occidental.

Dans ces conditions, est-ce que, deuxièmement, la France — de plus en plus mise sur la touche au sein même de l’UE et dans le monde (Macron courant après Biden lors d’un G.7 pour quémander une entrevue après l’affaire de la vente ratée des sous-marins à l’Australie, Macron mis hors jeu par sa dépendance financière à la BCE) — peut cependant profiter des failles de l’Allemagne puisqu’elle a détruit son industrie nucléaire pour inféoder ses renouvelables au gaz russe (et maintenant aux terminaux chinois et au gaz américain) puisqu’elle refuse, de fait, de continuer la coopération militaire dans l’industrie d’armement (tout en achetant le F-35 plutôt que le Rafale, tout comme la Pologne…) est-ce que la France peut profiter de l’occasion en un mot pour prendre le large ?…

Comment ?… Par « la politique de la chaise vide » : en sortant comme l’Espagne et le Portugal du faux accord énergétique qui tue EDF et la classe moyenne entrepreneuriale française (alors que les « boucliers » divers s’avèrent être plutôt des pansements dérisoires sur une plaie de plus en plus béante) en réorientant massivement l’investissement public encore disponible dans le soutien effectif aux régions dynamiques afin que les synergies avec l’Italie du côté de Lyon, avec l’Allemagne du côté de Strasbourg, du Sud du côté de Marseille (avec un port rénové, ce qui implique d’écarter la mafia cégétiste) à l’Ouest en redonnant à Nantes son aéroport afin de ne plus être obligé de passer par Paris pour commercer à l’international, en faisant en sorte que Bordeaux se développe également sur ce point, de même que Lille en synergie avec la Belgique…

Pour ce faire, il faut avancer sans tenir compte des injonctions bruxelloises, quitte à ne plus payer la part française au budget européen, sachant que tant que la France peut payer les intérêts de sa dette, cette politique, serrée, sur la crête, peut passer, surtout en s’ouvrant plus vers le Sud, mais aussi en tentant de renouer avec l’Afrique, l’Asie hors influence maoïste (Vietnam, Inde…), l’Amérique du Sud (en renouant avec le Brésil admirateur d’Auguste Comte jusqu’à adopter sa devise) en cherchant enfin à calmer les tensions en Ukraine en refusant de l’armer et en appelant à la négociation, position minimaliste certes, puisque la vocation française stratégiquement serait de renouer avec l’alliance de revers…

Mais nous n’en sommes pas là encore, du moins si l’on raisonne comme si nous étions à la porte du Pouvoir. Qui « nous » ? C’est toujours la question car sans une réponse solide à cette interrogation un tel renouveau s’avère impossible, même si ce terme ne sonne pas français….

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