« Lutter contre… l’anxiété climatique. » L’édito de Charles SANNAT

[Source : Insolentiae]

par Charles Sannat

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Il
y a quelques jours, dans ma petite ville normande, deux jeunes filles,
angoissées climatiques et planétaires, ont décidé de faire une « clean
walk » ce qui doit se traduire par une marche du nettoyage…

Tout le monde a trouvé cela charmant.

Moi je trouve cela con-con, et plus les autres trouvent cela charmant plus je trouve cela con-con.

Tout
d’abord, nous payons des impôts et des taxes pour l’entretien, ce qui
veut dire que le nettoyage n’est pas fait convenablement, mais là n’est
pas le plus important. L’essentiel, c’est la culpabilisation
environnementale qui pousse certains à ce type d’actions charmantes
(sans aucun intérêt à terme, mais qui ne font pas mal non plus), et
d’autres carrément à la dépression environnementale puisqu’il n’y a plus
d’avenir, on va tous mourir… Merci Greta la dépressive chronique.

Culpabilité

La
culpabilité est une émotion causée par la transgression d’une norme
morale. Il s’agit d’une émotion proche du concept du remords.

Dans
la classification des émotions morales de Jonathan Haidt, la
culpabilité fait partie des émotions auto-conscientes, celles permettant
aux individus de réguler leurs actions. L’embarras et la honte sont des
émotions proches de la culpabilité. La culpabilité s’en distingue car
elle entraîne des remords, la volonté de réparer sa faute,
s’accompagnant d’empathie envers les victimes. Selon l’anthropologue
Ruth Benedict, les cultures peuvent être classées en fonction de
l’importance de l’utilisation de la honte ou de la culpabilité pour
réguler socialement les activités de leurs membres.

Vous êtes victime d’une manipulation psychologique !

C’est cela que vous devez comprendre avant tout débat sérieux sur le climat ou l’écologie.

Il faut retirer l’irrationnel, le passionnel de l’équation.

Quand on est culpabilisé il est très difficile de raisonner objectivement…

Libérez-vous !

Le
sort du monde, de la planète et des abeilles n’est pas entre vos mains
et ceux qui vous font croire l’inverse le font pour vous culpabiliser,
pour vous manipuler, et pour vous soutirer de l’argent.

Ce qui tue
la planète c’est la mondialisation, avec nos produits fabriqués en
Chine sans norme antipollution ou environnementale ce qui fait que ces
usines ne pourraient plus fonctionner chez nous. Nous avons délocalisé
nos emplois mais aussi notre pollution.

S’émouvoir de l’urgence
climatique un i-phone à la main, trier ses poubelles jaunes pour que le
contenu termine dans l’incinérateur général qui a besoin de combustible
sec pour brûler l’humide, bref, tout ceci est une vaste foutaise, un
immense mensonge.

Il n’est pas grave ce mensonge tant que vous n’êtes pas malheureux.

Il
le devient lorsque vous devenez des angoissés climatiques, et chez nos
jeunes, l’angoisse climatique atteint des niveaux ahurissants.

On ne protégera pas la planète avec ce système économique de consommation de masse.

La consommation de masse est la négation de toute politique environnementale.

Alors
si vous voulez vraiment faire quelque chose pour la planète, cessez de
consommer à outrance, réparez au maximum, et choisissez la simplicité et
la sobriété volontaire. C’est peu, c’est imparfait, mais c’est le bon
début !

C’est dans nos actes de consommation que se joue
l’essentiel de la protection de l’environnement. Pas dans le recyclage,
car si l’on pousse le raisonnement, il n’y a pas à recycler ce qui n’a
pas été produit parce que cela n’a pas été acheté !

La cause
première de tous les problèmes environnementaux imputables à l’humain,
ce n’est pas le mauvais remplissage de votre poubelle jaune, mais le
système totalitaire marchand, mondialisé, et basé sur la consommation de
masse et la production de masse. Tout le reste n’est qu’écume des
choses.

Prendre soin de notre maison commune !

Cela
n’est pas une raison pour ne pas prendre soin de notre maison commune
évidemment. Evidemment qu’il faut trier. Mais au même moment, le camion
des poubelles jaunes qui passait deux fois par semaine ne passe plus
qu’une fois par semaine, et ma taxe d’ordures ménagères augmente… Je
refuse donc d’être culpabilisé. Je paye plus, et on me ramasse moins ma
poubelle jaune. Du coup, je vais aller acheter un second bac. Je le
ferai bien volontiers, mais sans culpabilité.

Je vais même acheter de plus en plus de produits en vrac pour éviter les emballages.

Tout faire pour se comporter mieux et réduire notre empreinte est une bonne chose, mais sans culpabilité.

Vous ne sauverez pas la planète.

Vous ne pouvez pas sauver la planète.

Car le système vous impose en réalité de la tuer, de la polluer, de la pourrir pour que ce système puisse tourner !

De
l’agriculture intensive à la pétrochimie, de la mondialisation à la
pollution des usines en Asie cachées en Inde ou en Chine, des
supertankers aux super porte-conteneurs, des millions de poids-lourds 
chargés de tous ces produits jetables, c’est le système qui pourrit
cette planète.

Alors, ne soyez pas culpabilisés, vous n’avez
aucune chance de sauver la planète. Même en vous suicidant ou en n’ayant
pas d’enfant… la planète crèvera du système totalitaire marchand. Avec
ou sans vous, ou sans votre descendance. Ne soyez pas naïf.

Mais
vous pouvez, nous pouvons prendre soin de notre maison commune, en
achetant un lopin de terre, une maison à la campagne, en y créant des
oasis de biodiversité et en y aimant la vie.

Le meilleur remède à
l’anxiété écologique, c’est de sortir de la propagande, démonter le
mensonge, expliquer que vous ne pouvez pas sauver la planète contre ce
que le système impose, et refuser la culpabilité.

Le meilleur
remède à l’anxiété écologique, c’est aussi l’action. En travaillant
votre résilience dans un monde complexe, en réduisant vos besoins, en
augmentant votre degré de liberté, vous vous rendez plus fort, plus
robuste face aux crises économiques, mais vous protégez aussi notre
maison commune. Cela part d’une idée simple.

La… simplicité volontaire.

La sobriété volontaire.

Les
jeunes filles qui font des « clean walk » un i-phone à la main, produit
en Chine par des enfants sans droits sociaux, me feront toujours
marrer…

C’est charmant, mais vraiment con-con.

Signé un vieux con bougon !!!

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

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