L’entêtement à perdre en France

18/06/2022 (2022-06-18)

Par Lucien SA Oulahbib

À « gauche » (extrêmes et deep écolo compris) surnage toujours cette idée maligne qu’en tondant les plus gros béliers, le troupeau de moutons s’en trouvera soulagé, même si ce dernier doit accepter que « l’on ne naît pas bélier, on le devient ». Ceci fait que la tonte ne se faisant qu’une fois pour toutes lorsqu’il s’agit des plus gros, elle sera en continu pour les autres, d’autant que le blocage des prix pour des denrées et marchandises étrangères ne dure qu’un temps, à moins d’établir, en plus du contrôle des capitaux et des changes, celui du commerce (« au nom de la lutte contre le réchauffement climatique » également).

Il ne faudra pas non plus oublier que devant les demandes insatiables qui seront déclenchées et la montée en puissance de l’assistanat tournant à plein régime, la désorganisation logistique s’accentuera comme il a été vu ailleurs : à quoi bon se lever si le chèque de solidarité est rondelet ? Sans oublier qu’avec un SMIC à 1500 euros net (soit dans les 3000 pour le patron, y compris petit), la proposition de travail va se faire rare (y compris dans les restaurants), à moins de les nationaliser, mais le problème restera le même : qui va se lever à six heures du matin sinon sans doute le migrant fraîchement arrivé ? D’où la reconstitution sans fin d’inégalités, non plus seulement de salaires, mais aussi de statut : ceux qui se lèvent, ceux qui restent chez eux en « télétravail » (du moins officiellement)

Et puis le Grand Reset court toujours — piquouse et compagnie lourdement « conseillées » sans doute si l’on veut garder son « alloc » — accélérant également l’arrivée décuplée de « chances pour la France » lorsque celles-ci auront entendu parler de cette manne à venir (le directeur de Frontex a dû démissionner il y a quelques mois tant il ne s’agit plus de refouler, mais d’accompagner), le tout sans qu’il y ait même besoin en réalité de « travailler » puisque dans l’ensemble, et à terme, de plus en plus de moutons blancs et puis ensuite moins blancs, etc. passeront eux aussi à la casserole et ainsi de suite (comme il a été vu en 17 en Russie, et divers pays d’Amérique du Sud et d’Afrique depuis) du moment qu’ils sont jugés un peu trop gras selon les critères du futur « passe citoyen ».

Ceci fait que dans une situation qui se détériore à vitesse grand V (l’amour dure deux ans : 1981-1983), même les gentils moutons y passeront, surtout ceux (effet Kiss cool) qui habitent là où il ne faut plus, continuant eux à être de plus en plus égorgés, volés, violés. L’important dans ce cas consistera à le nier (« ce n’est qu’un sentiment lié à votre éducation raciste blanche ») tout en continuant d’accuser les béliers et aux autres moutons « réactionnaires », encore là, même si les « victimes » sont en sang et frissonnent dans leurs beaux draps bleus et blancs froissés. Mais cette soumission ne servira à rien, bien au contraire, car le sacrifice des boucs émissaires a toujours été une solution pérenne, surtout lorsque l’on s’apercevra qu’en fait la tonte annuelle du troupeau à « 14 tranches » s’avérera impossible lorsqu’il n’y a plus (du tout) moyen de refaire de la laine.

À « droite » (extrême centre compris), surnage toujours cette idée obtuse qu’en tondant un peu tout le monde (mais plus les moyens que les gros), en fermant les yeux ici et là sur des « aides » égalitaristes sournoises (autant le gros que le petit) tout en faisant la manche à Bruxelles (la gauche aussi veut faire la manche, mais en beuglant. Pas sûr que cela marche — on l’a vu en Grèce), tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, surtout lorsque les grands axes du Grand Reset restent respectés (piquouse pour toutes et tous, le tout électrique, etc.).

Mais sans doute que la mort « sociale » pour tous promise par la gauche sera plus lente, plus anesthésiée, quoiqu’inéluctable, tant le tissu industriel français dans ses tréfonds est de plus en plus touché (à voir d’ailleurs le nombre d’entreprises qui ferment une par une dans les petites et même moyennes localités de plus en plus à l’abandon, sans parler de l’explosion de la violence contre les personnes qui, il est vrai, n’est qu’un « sentiment » de « blanc hétéronormé »).

En sus des déserts sanitaires sécuritaires et éducatifs s’ajoutent donc des déserts économiques, commerciaux, sociétaux, le tout avec une hausse monumentale des carburants (et bientôt de l’énergie, la guerre contre la Russie s’accentuant), alors que le trajet domicile/travail s’est considérablement allongé, depuis des lustres. Il s’agit d’une situation à produire du gilet jaune « en veux-tu, en voilà ». Et pourtant rien ne bouge tant le dégoût et le désespoir sont désormais les deux mamelles défraîchies et pendantes d’une France de plus en plus catin, bien plus que courtisane.

Et puis au niveau électoral, autant toute la « gauche » a réussi à retrouver vaille que vaille le score du parti socialiste d’il y a trente ans (ce qui est maigre et encore plus une fois rapporté aux inscrits), la « droite » elle, toujours subjuguée par la sentence d’un Chirac (radical-socialiste en réalité) refusant l’alliance de toutes les droites, républicaines, s’enfonce dans l’autodestruction, agrémentée de noms d’oiseaux et en permanence comme s’il s’agissait seulement de trouver l’homme ou la femme providentielle…

Bref, avec plus de 52 % d’abstention pourtant, la France fait pire que les USA en plus petit, alors que de tout temps elle était connue pour abriter un peuple « politique », à croire que hormis une poignée qui s’arrache les maigres suffrages exprimés, la majorité des inscrits (sans compter ceux qui ne le sont pas ou plus) n’est en fait pas du tout satisfaite du simplisme ahurissant, mais violemment agitée et revendiquée (« si tu n’es pas avec moi tu es complotiste, vendu à Poutine, Biden ou Bruxelles »). Ce qui veut dire peut-être qu’existe encore l’espoir que se lèvent de nouvelles Jeanne d’Arc, Jeanne Hachette, de nouveaux Bayard, Duguesclin, Roland, Charles, pour sortir enfin la France de l’ornière dans laquelle elle s’est (in)volontairement mise.

On peut toujours rêver.

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