Le néonazisme pour les nuls

19/06/2022 (2022-06-19)

Par Lucien SA Oulahbib

C’est bien sûr contre-intuitif, mais la supériorité du néonazisme venant de la gauche néo-léniniste sur le néonazisme venant de la droite ethno-différentialiste consiste à agir sans le dire. C’était déjà le cas pour le léninisme à la différence du fascisme et du nazisme canal historique : le léninisme et encore moins le stalinisme n’annonçaient pas sur tous les toits qu’il fallait éliminer physiquement tous les ennemis du « prolétariat » ; ils prenaient des gants en parlant de rhétorique musclée (même Engels le faisait pour justifier la notion de dictature du prolétariat dans son « Anti-Dühring »). Et quand ils tuaient quand même pour de vrai, c’était indexé au fait de supprimer des « ennemis de classe » et non pas de « race », ou au nom d’un « hygiénisme » ou d’un « scientisme » comme le fit surtout le nazisme « classique » et aujourd’hui le néonazisme de la Secte S.H.A (scientiste, hygiéniste, affairiste).

D’où la confusion qui court depuis Raymond Aron et malgré la tentative d’Hannah Arendt de « subsumer » ces trois idéocraties dans la notion de « totalitarisme ». Aron l’admettait, mais insistait sur le fait qu’il y a une différence de nature entre les camps de la mort et les camps de travail. Or, il s’agit d’une différence de degré, par ailleurs hypocrite, puisque si en effet l’on ne mourait pas tout de suite au Goulag (et il y avait des camps de travail sous le nazisme classique), le froid, la famine, les coups faisaient le reste à moyen terme. Les nazis classiques sélectionnaient en amont ceux qui pouvaient encore servir comme forçats, éliminant d’entrée de jeu vieillards, malades, enfants, femmes (mais pas toutes…) puis assassinant les autres lorsqu’ils ne servaient plus à rien ou étaient en surnombre vers la fin.

Sous le léninisme, en particulier stalinien, l’économie soviétique a tenu principalement pendant des années grâce aux camps de travail. Sans eux, elle se serait effondrée encore plus vite. Ainsi pendant près de vingt ans, des millions de gens membres de l’Empire soviétique sont passés dans les camps et des millions en sont morts. Ne parlons pas des régimes maoïste, polpotien, etc..

La différence, peut-être tout de même, consiste en ce que les manipulations médicales n’existaient pas en URSS, sans doute parce qu’ils n’y croyaient pas considérant que seules la manipulation du milieu et la destruction des dégénérés bourgeois suffisaient.

Aujourd’hui, le léninisme s’est refait en France une « santé » à partir des années 68 et grâce à Althusser/Derrida (et à BHL, leur fils spirituel). La fascination qu’a toujours eue la gauche pour la force et la contrainte a pu être absorbée comme énergie additionnelle (à la façon des Immortels) tout en la condamnant politiquement officiellement lorsqu’elle vient de la droite, mais en la justifiant lorsqu’elle vient de la gauche (Bataille, Badiou), en la glorifiant artistiquement et sexuellement 1, mais la condamnant aujourd’hui lorsqu’elle provient de petits « blancs », tout en étant pardonnée juridiquement quand ce sont ses alliés islamophiles qui la créent aujourd’hui, car ils n’auraient pas les « codes » sauf qu’ils ne peuvent pas les avoir puisque cela se trouve interdit par les leurs… Cherchez l’erreur !…

Et à cette violence politique acceptée et justifiée lorsqu’elle vient de la « gauche » s’ajoute maintenant la violence génitale qui force certains jeunes (adultes) sous influence à manipuler leur « genre » et les autres à renier leur unisexualité (y compris les « gays » sous pression des « queers », le tout au nom du « progrès »). Elle est doublée d’une violence hygiéniste qui insiste de plus en plus pour que l’injection expérimentale contre la C19 devienne obligatoire (alors qu’il s’agit d’une maladie aisément soignable par des méthodes classiques). Mélenchon attend par exemple le feu vert de l’OMS (corrompue pourtant jusqu’à l’os) pour agir, et ce sur un ton péremptoire (qui passe pour du talent oratoire).

Puis en final et alors que la gauche « classique » voulait jusqu’à supprimer le mot « race » de la Constitution française, la gauche issue du néo-léninisme ayant également aujourd’hui absorbée l’hygiénisme, le scientisme et l’esthétique libidinale fasciste et nazie a franchi le Rubicon après des années d’apologie du tiers-mondisme et de diabolisation de la colonisation occidentale (restant silencieuse sur celles provenant de ses alliés arabo-musulmans et maoïstes) pour glorifier tout ce qui serait « non blanc », allant jusqu’à justifier un nouveau type de ségrégation (y compris chez les LGBTQIA+) les « intersectionnés » ayant plus de points que les autres pour prendre du galon (comme il a été vu à Lyon dernièrement).

C’est justement la force de ce néonazisme principalement venu de la gauche néo-léniniste que de masquer ce processus, d’agir sans le dire, sélectionnant, cooptant au sein de la Secte tout adepte désireux de ne pas mourir socialement dans certains secteurs de la production intellectuelle universitaire culturelle, de faire carrière au sein des appareils d’État et des ONG, et ce de plus en plus facilement puisque cette Secte a été désormais choisie par l’affairisme globaliste transcourants, comme Image institutionnelle (Disney, Coca…) afin d’accélérer la destruction des différences civilisationnelles, sexuelles, nationales, maintenues sous forme de folklores cependant jusqu’à en restaurer les décors par ailleurs très prisés par les touristes et les nostalgiques, ou comment faire d’une pierre trois coups.

Pendant ce temps, le néonazisme venu « d’extrême droite » reste lui marginal, malgré quelques effets suprémacistes ici et là, déjà parce qu’il ne vient pas de la « droite libérale », mais de sous-courants antirépublicains post-monarchistes façon Drumont et Maurras s’étant recyclés dans l’hypernationalisme ethno-différentialiste. Ce flambeau fut repris dans les années 60 par ladite « Nouvelle droite » en France (à ne pas confondre avec « Ordre Nouveau » bien plus anticommuniste qu’antisémite/antisioniste) et d’ailleurs toujours à la manœuvre y compris dans le « zemmourisme ». Il plombe dans ce cas, et malgré leur nombre infime, toute recomposition des droites, puisque le néonazisme néo-léniniste, dominant partout, et surfant sur la culpabilité de la droite non gaulliste (ayant préféré en 1936 « Hitler au Front Populaire ») aura beau jeu de montrer cette poutre (plus qu’une paille) plantée dans l’œil de la « droite nationale » (incarnée ensuite dans les lois antijuives pétainistes concernant les juifs… français…) tout en soulignant, comme l’a fait Macron dans son débat avec Marine Le Pen, qu’il n’y a pas de désaccord de fond pour la contrainte scientiste, hygiéniste, affairiste (avec Mélenchon aussi).

Le tout permet ainsi au néonazisme venu de la gauche de continuer à parader, malgré ses millions de cadavres qui s’accumulent lorsque l’on voit encore aujourd’hui le nombre d’assassinats effectués par ses alliés islamophiles en Afrique, comme au Nigeria ces temps-ci, sans oublier ses alliés pourtant issus du nazisme classique en Ukraine (Azov et compagnie), sans oublier également ceux du bolivarisme mafieux comme au Venezuela, ou au Nicaragua obligé d’en appeler à la Russie et aux USA pour juguler les gangs. ces derniers ne sont par ailleurs guère critiqués par la gauche, en particulier léniniste (Clémentine Autain polémiquant récemment avec le président du RN), qui a toujours vu chez eux une « révolte antibourgeoise », ce qui est bien sûr archifaux à voir la fascination pour le clinquant et l’arrivisme nourri de blanchissement multiforme de plus en plus visibles dans les quartiers dits difficiles laissés de plus en plus culturellement à l’abandon par « l’élite » dite « républicaine et laïque ».

Aussi, l’intérêt d’adopter une telle étiquette — celle du néonazisme — pour qualifier l’alliance, de plus en plus subjective, du néo-léninisme fasciné par les manips scientistes (comme la Ropa), de l’islamophilie, et de l’affairisme scientiste, hygiéniste, trans-courant et globaliste, consiste non pas à atteindre plus rapidement le « point Godwin », mais à renouveler et clarifier les actuelles classifications politiques qui datent de l’après Seconde Guerre mondiale. Il s’agit en particulier d’assainir cet épais marais de nuages conceptuels qui laisse croire que lorsque certains veulent enfermer, injecter, confiner, ils le feraient pour notre « bien » alors qu’il s’agit d’appliquer le scénario scientiste, hygiéniste, affairiste (le Grand Reset) sous prétexte de santé et de préservation de la Terre. En réalité de destruction de l’une et de l’autre malgré l’apparence du contraire (le fait d’éliminer tout CO2 aurait des répercussions dommageables pour l’agriculture, le confondant exprès à la lutte contre les pollutions). Le tout précisément sans le dire. Sans explicitement avouer que l’on agit aux antipodes de ce qui est énoncé (pour s’en protéger, il faut renverser dans la négation tout propos officiel comme le conseillaient autrefois les soviétologues).

Cette prudence communicationnelle du néo-léninisme (masquant sa conversion hygiéniste, scientiste et affairiste dans une virulence exacerbée contre « l’extrême droite », le « racisme », le « complotisme », alors qu’il s’énonce en réalité lui-même) est bien la preuve d’une suprématie pérenne présente du néo-léninisme sur l’ethno-différentialisme de plus en plus aujourd’hui dans l’impasse malgré quelques succès électoraux et médiatiques ici et là, le premier allant jusqu’à faire croire qu’il est l’opposant fondamental du globalisme hygiéniste, scientiste, affairiste, alors qu’il en est seulement l’assistance sociale.

⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.

  1. [1] L’apologie de Sade par Foucault défendant par ailleurs la Terreur, ou celle de Masoch par Deleuze soutenant les Brigades rouges, la fascination de Sartre pour Genet défendant le terrorisme palestiniste par virilité homo, Le bleu du ciel de Bataille, l’instant de ma mort de Blanchot — étudiés iciTropique du Cancer de Miller — ayant sans doute inspiré Nabe… — Portier de nuitSalô, Les nuits fauves, Nettoyage à sec… comme témoignages[]