La guerre en Ukraine : la frappe meurtrière sur l’immeuble résidentiel à Slaviansk par un missile « russe »

18/04/2023 (2023-04-18)

Par Oleg Nesterenko,
Président du CCIE,
Ancien directeur du MBA, professeur auprès des masters des Grandes Écoles de Commerce de Paris.

Après la frappe meurtrière sur un immeuble résidentiel dans la ville de Slaviansk de la région du Donetsk, à Donbass, le 14 avril dernier, la propagande de Kiev diffuse largement la vidéo des restes d’un missile de fabrication russe en affirmant que ce sont les restes d’un missile lancé par les monstres russes, l’un de ceux qui ont touché l’immeuble.

La propagande sur les missiles russes bombardant les civils, répétée à de nombreuses reprises dès le début de la phase active du conflit en Ukraine est largement et aveuglement reprise par les mainstream médias occidentaux, sans le début d’une moindre vérification des faits.

Aujourd’hui, l’appareil de propagande du régime de Kiev a fait, une fois de plus, une grave erreur en montrant le numéro de série de la fusée (plus précisément, du moteur de celle-ci) : 5V55. Pourquoi ceci est-il une grave erreur ? C’est très simple : ce numéro 5V55 (5B55 en russe) est celui attribué à la première série du complexe S-300 PS de la défense aérienne. À savoir, que cela est justement l’un des seuls trois systèmes de missiles antiaériens que les forces armées ukrainiennes disposent depuis 1991 (hormis les toutes nouvelles livraisons des systèmes occidentaux) : S-300 PT, S-300 PS et S-300 V.

En ce qui concerne les unités de la défense aérienne des forces armées de la Fédération de Russie, elles ont été intégralement rééquipées des années auparavant, bien avant le début du conflit en Ukraine, par la version ultérieure et profondément modernisée de ce système de défense. Version structurellement distincte et qui comporte des numéros de série complètement différents de ceux affichés sur le corps du propulseur exposé par l’Ukraine actuellement.

Plus un seul système S-300 PS n’est en service au sein de l’armée russe.

Ainsi, l’appareil de propagande de Kiev, sans le vouloir, confirme que l’attaque meurtrière contre l’immeuble résidentiel à Slaviansk — ville, dont la majorité de la population est profondément pro-russe — a été infligée par un missile de leur propre système de défense antiaérienne.

Ce fait malheureux est, en soit, pas étonnant, étant donné que les forces armées ukrainiennes placent une partie de leurs lanceurs obsolètes équipés souvent de missiles défectueux, faute d’âge, directement sur les territoires des villes, en totale violation du droit international humanitaire. Par ailleurs, l’utilisation des missiles S-300 dans le ciel au-dessus de zones densément peuplées n’est nullement dissimulée par les autorités ukrainiennes qui se vantent régulièrement d’avoir abattu des fusées russes au-dessus de telle ou telle ville ukrainienne.

À noter que ce type d’« accident » n’arrive guère pour la première fois. Parmi les derniers, les plus connus, celui en date du 8 avril 2022, quand exactement la même modification obsolète du missile antiaérien a frappé la gare de la ville de Kramatorsk. De même que pour le projectile tombé sur l’immeuble résidentiel à Slaviansk, le numéro de série de celui retrouvé sur le lieu du massacre à Kramatorsk était bien celui en service dans les forces armées ukrainiennes. Vu que des restes de la fusée du même système ont été retrouvés par les forces pro-russes sur leurs positions bombardées dans le Donbass dès 2015 et qu’ils comportaient des numéros de série extrêmement proches de celui explosé le 8 avril 2022 — même l’unité précise des forces antiaériennes de l’armée ukrainienne qui les a lancés a été déterminée. Une affaire judiciaire est instruite et le tribunal du Donetsk attend les responsables pour les traduire en justice.

Nul besoin de commenter en détail un autre cas connu, quand ce même modèle de missile ukrainien est tombé sur le territoire de la Pologne, le 15 novembre 2022, et y faisant une victime civile. Une déclaration du mensonge prémédité de Zelensky a immédiatement suivi le méfait en accusant la Russie. Même après l’apport des preuves matérielles indiscutables du contraire par la Pologne, qui a dû le faire, vu l’évidence flagrante des faits, et non pas suite au zèle vis-à-vis de la vérité — aucun réel retour formel, direct et officiel sur sa déclaration n’a jamais eu lieu de la part de Kiev et aucune prise de responsabilité n’a toujours pas eu et, d’ailleurs, n’aura jamais lieu.

Bien évidemment, le pouvoir ukrainien a trouvé la parade, l’unique possible, pour expliquer ces faits plus que gênants en déclarant haut et fort que l’armée russe continue à utiliser les missiles de cette modification obsolète pour la raison que leurs missiles plus modernes sont à deux pas d’être épuisés. La première déclaration de Kiev sur l’épuisement imminent des missiles modernes russes date du mois de mars 2022 — second mois de la confrontation. Tout au long de l’année qui a suivi, cette annonce farfelue a été répétée à de nombreuses reprises, sans se soucier du fait que chaque mois suivant la réalité sur le théâtre des opérations démontrait le contraire.

En parlant de l’utilisation des systèmes S-300 par la Russie, Kiev en tire un double bénéfice : d’une part, en se soustrayant de sa responsabilité sur des crimes commis contre sa propre population, d’une manière volontaire ou involontaire ; d’autre part, en remettant cette lourde accusation sur les forces armées russes, le régime ukrainien fournit un des éléments clés pour le fonctionnement de l’appareil de la propagande « atlantiste » qui n’a certainement guère besoin de la moindre preuve à l’appui dans le cadre de la guerre de la désinformation qu’elle mène vis-à-vis de la population occidentale, afin de continuer à recevoir l’approbation de la majorité pour la continuation de l’alimentation militaro-financière de la guerre en Ukraine.

Les déclarations sur l’utilisation par l’armée russe des systèmes obsolètes S-300 PS comportant les numéros de série 5V55 sont mensongères et totalement coupées de la réalité.

N’ayant passé dans ma jeunesse qu’une année dans les murs d’une école militaire supérieure du commandement des régiments des missiles stratégiques de la Fédération de Russie, mais en ayant, néanmoins, toujours de bons contacts auprès des officiers des divers régiments russes de missiles qui sont une excellente source d’information sur le sujet, il ne m’est pas difficile d’exposer très en détail les preuves techniques prouvant les mensonges orchestrés par le régime de Kiev.

Un tel exposé prendra plusieurs pages — je me retiens donc de le produire au sein de cet article. Cela étant, je mets au défi les journalistes à l’esprit corrompu et principes moraux discutables des mass-medias de la propagande « atlantiste » russophobe de me présenter leurs « preuves » de l’origine russe des crimes de guerre en question et de m’obliger, ainsi, à présenter un dossier complet sur le sujet qui sera la preuve de leur profonde incompétence et de leur amateurisme dans le métier de journaliste qu’ils n’ont pas dû choisir et dont l’action frôle le crime, tout au moins sur le plan moral, vu les ravages qu’elle cause dans les esprits des masses crédules.


Oleg NESTERENKO
Président du CCIE

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