14/01/2021 (2021-01-14)
Par Joseph Stroberg
De nos jours, il semble bien que le terme « fascisme » ait largement perdu son sens originel, à l’image de l’évolution d’une bonne partie du vocabulaire politique, économique, social, culturel et éducatif… vers la « novlangue » chère à Orwell. En revenant aux sources de sa définition, et en examinant succinctement nos systèmes prétendument « démocratiques », nous pourrons facilement constater le caractère effectivement fasciste de nos sociétés actuelles, à la différence près que le nationalisme est maintenant très mal vu et remplacé par l’obligation doctrinale de penser en termes d’Europe (ou de fédérations, confédérations et autres super-groupes étatiques équivalents ailleurs dans le monde).
Le « fascisme », tel qu’il a été mis en œuvre en Italie par Mussolini avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, représentait un pouvoir gouvernemental totalitaire soutenu par les corporations d’entreprises et porté par le nationalisme. Un tel pouvoir peut très bien s’accommoder d’élections représentatives dans des nations abusivement qualifiées de « démocraties », et Mussolini lui-même avait été élu en 1924. L’essence d’un tel régime politique est l’alliance étroite entre le gouvernement et les grandes entreprises privées possédées par de riches familles élitistes. Le nationalisme fournissait surtout le moyen de forcer l’adhésion populaire.
Actuellement, nous nous trouvons dans une situation similaire dans la très grande majorité des nations du monde, qu’elles soient ou non « démocratiques ». Le peuple n’y a jamais été souverain, même pas en Suisse. Dans toutes les nations modernes, le vrai pouvoir est toujours détenu par les élites richissimes, celles qui sont les principaux actionnaires des grandes banques et des entreprises internationales, souvent via des fonds de gestion privés dont la plupart des gens ignorent même le nom. Par leur argent, elles corrompent la plupart des hommes politiques et des responsables gouvernementaux, même ceux qui au départ étaient animés d’un certain idéalisme populaire. Rares sont ceux qui y échappent. Elles se parent de vertu par des fondations prétendument philanthropiques qui ne sont que des outils pour mieux atteindre leur principal objectif, celui de l’aboutissement du Nouvel Ordre Mondial.
La fusion entre les pouvoirs gouvernementaux et les entreprises transnationales est devenue telle qu’elle s’affiche maintenant ouvertement au travers des « partenariats public-privé » ou PPP. De plus, de nombreux hommes politiques gèrent aussi des entreprises privées ou en sont actionnaires. Et de nombreux entrepreneurs privés se sont aussi lancés en politique. Pendant ce temps, le seul pouvoir et poids politique d’un membre du peuple consiste de temps en temps à élire un « représentant » qui souvent représente bien plus les intérêts des élites dirigeantes que ceux de la masse populaire. Lorsqu’un éligible travaille réellement pour le peuple, il est généralement ignoré des grands médias ou ridiculisé ou discrédité par eux. Et comme le peuple croit voter utile en ne choisissant que parmi les gros partis politiques, il ne fait qu’aller dans le sens prévu et contrôlé par les élites.
La principale différence avec le fascisme originel est que le moderne est plus masqué et qu’au lieu de s’appuyer sur les nationalismes, il vise plus large, le but étant un gouvernement mondial unique dirigé ad vitam aeternam par les mêmes familles élitistes. Et pour cela, le concept même de nations leur devient dépassé et dangereux. Il leur faut au contraire maintenant détruire ces dernières. En définitive, quelle est la seule liberté laissée aux peuples ? Celle de consommer.
(Voir aussi La bureaucratie contre la liberté, Ne plus nourrir la Bête, L’étau des systèmes invisibles).
Le Nouveau Monde devrait être toute autre chose qu’une fusion entre les mondes public et privé, à tel point que ces deux notions pourraient même finir par disparaître, les entreprises n’existant alors que selon la volonté populaire et uniquement le temps de mener à bien le projet pour lequel elles sont créées, ceci en toute transparence et autogestion.
(Voir aussi : Public et privé).
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