04/10/2021 (2021-10-04)
[Source : lecourrierdesstrateges.fr]
La Chine traverse une véritable pénurie d’électricité, en partie due à un rationnement décidé par le gouvernement chinois lui-même, qui met aujourd’hui en danger l’équilibre économique mondial. Largement imputable à la raréfaction du charbon, encore beaucoup utilisé en Chine, cette crise cause déjà de nombreuses pénuries de bien de consommation, qui se répercute sur l’ensemble des pays du monde. Le danger, encore imperceptible, pourrait causer un grand krach économique et une hyper-inflation dans les mois à venir.
La pénurie d’électricité, due à une pénurie de charbon en Chine paraît, aux Européens ordinaires, complètement surannée et improbable. Et pourtant, elle pourrait avoir des répercussions économiques considérables, et mettre l’économie mondiale au bord d’un collapse colossal.
Une pénurie d’électricité en partie organisée
On oublie trop souvent que la Chine est encore très dépendante du charbon pour fabriquer son énergie, et tout particulièrement son électricité. Dès le mois de décembre 2020, la Chine décidait de rationner son électricité faute de charbon suffisant à consommer.
En réalité, cette pénurie est organisée. Selon le consensus des analystes, la Chine dispose en effet encore de plusieurs décennies de réserves prouvées de charbon. Simplement, l’objectif écologique de neutralité carbone oblige les autorités du pays à jongler entre les réserves prouvées et le niveau de pollution dégagé par le charbon.
Pour répondre à ces objectifs environnementaux, les autorités chinoises promettent depuis plusieurs années de mettre en place des mécanismes de limitation de la production de carbone. Ce fameux marché du carbone est finalement entré en vigueur cette année, avec 4 ans de retard.
Pour mémoire, la Chine produit près du tiers des émissions de CO2 dans le monde.
On le voit, le rationnement électrique résulte directement de l’application à la Chine des normes environnementales mondiales.
Une vraie tension industrielle
Dans ce contexte très particulier, la Chine a rapidement vu les difficultés survenir, ce qui constitue une vraie prise de risque pour le régime chinois lui-même. En effet, depuis plusieurs semaines, 17 régions représentant 66% du PIB chinois ont imposé des restrictions à la production d’électricité, tout particulièrement dans le domaine industriel. Mais l’ampleur de la consommation mondiale, largement poussée par le plan Biden et son helicopter money, oblige les usines à augmenter leur production et à puiser dans les réserves.
Face à cette surchauffe, le gouvernement doit ordonner des coupures d’électricité tous azimuts. Ainsi, le taïwanais Unimicron Technology, fournisseur d’Apple, a révélé que ses sites dans deux régions de Chine continentale devaient stopper leur production de dimanche jusqu’à jeudi. Un sous-traitant du fabricant américain de voitures électriques Tesla a reçu un ordre similaire, selon un communiqué boursier.
Pourtant, le gouvernement chinois a tout fait pour éviter d’en arriver là, ordonnant notamment, en contradiction avec les engagements environnementaux du pays, la réouverture de 53 mines au cours de l’été.
Malgré ses tentatives d’échapper au pire, la situation paraît désormais bloquée, et l’ensemble de la planète condamné aux pénuries.
Les risques d’hyper-inflation toujours plus grands
Jamais le monde contemporain n’aura connu une telle réunion de facteurs susceptibles de relancer l’hyper-inflation. L’industrie chinoise fortement perturbée par les pénuries d’électricité devrait en effet raréfier des biens très recherchés comme les téléphones portables ou les ordinateurs.
Dans le même temps, la consommation, notamment aux Etats-Unis, continue son expansion. Selon Reuters, les dépenses de consommation ont augmenté de 0,8% au mois d’août outre-Atlantique. Le taux d’épargne y est tombé à moins de 10%.
Les éléments d’une grave surchauffe sont là, et devraient se traduire par une forte augmentation des prix. On pourrait même pousser jusqu’à affirmer que l’économie mondiale se prépare à une nouvelle “stagflation”, puisque les normes environnementales chères aux écologistes et à Greta Thunberg empêchent toute croissance.
En l’état, l’inflation américaine atteint les 3,6% annuels.
Une situation compliquée pour le gouvernement chinois
Mais la principale difficulté, et le principal risque de collapse mondial tient à la situation intérieure en Chine. Les analystes estiment en effet que la croissance de l’économie chinoise devrait désormais se heurter à de sérieux obstacles du fait de l’application des normes environnementales. L’américaine Goldman Sachs dit tabler désormais sur 7,8% contre 8,2% auparavant, du fait des « importantes pressions » sur les industries lourdes. La prospérité de l’une des sociétés les plus étatisées et les plus surveillées au monde est donc en jeu.
Cette crainte probable du gouvernement chinois de devoir face à une déception des Chinois vis-à-vis de la politique économique peut expliquer le regain de tension impérialiste dans le pays. Depuis quelques semaines, l’aviation chinoise multiplie en effet les incursions dans l’espace aérien taïwanais et envoie les signaux d’une stratégie agressive.
La guerre pour détourner l’attention des problématiques intérieures ? Voilà une stratégie bien connue, qui doit vous pousser à réfléchir sur votre propre stratégie de résistance à un collapse mondial. Nous avons déjà évoqué ce sujet à plusieurs reprises. Nous en ferons un thème de prédilection désormais.
Au passage, on peut se demander comment ce premier exemple marquant de passage à la décroissance du fait de l’application de la neutralité carbone n’illustre pas les risques de conflit mondial liés aux changements environnementaux.
[Source : lefigaro.fr]
Taïwan : incursion record de 39 avions militaires chinois
Par Le Figaro avec AFPPublié le 02/10/2021 à 05:56, mis à jour le 02/10/2021 à 19:44
Les incursions de l’aviation chinoise dans la zone aérienne de défense de l’État insulaire sont de plus en plus fréquentes. Taïwan accuse Pékin de faire monter la pression et de vouloir nuire à la paix dans la région.
Un nombre record d’avions militaires chinois, 39 au total, ont pénétré dans la zone d’identification de défense aérienne de Taïwan samedi 2 octobre battant le record de 38 incursions de la veille, 1er octobre et jour anniversaire de la Chine communiste. Cette démonstration de force intervient quelques jours après que Pékin a accusé la Grande-Bretagne d’avoir envoyé un navire de guerre dans le détroit de Taïwan avec de «sinistres desseins». Taïwan a accusé Pékin, ce samedi, de faire monter la pression et de vouloir nuire à la paix dans la région.
La présence dans sa zone d’identification de défense aérienne («Adiz», selon son acronyme en anglais) de 22 avions de chasse, deux bombardiers et un avion de lutte anti-sous-marine a conduit les forces militaires taïwanaises à faire décoller leurs propres aéronefs pour leur intimer l’ordre de partir, a indiqué le ministère de la Défense.
Plus de 500 incursions cette année contre 380 la précédente
Une zone d’identification de défense aérienne est un espace aérien dans lequel un État souhaite identifier et localiser les aéronefs pour des raisons de sécurité nationale. Les incursions de l’aviation chinoise dans cette zone sont fréquentes, Pékin entendant effectuer ainsi des démonstrations de force. Plus de 500 ont déjà été détectées cette année contre 380 l’an dernier, ce qui constituait déjà un record. Le précédent record quotidien avant ces deux journées de vendredi et samedi remonte au 15 juin, lorsque 28 appareils avaient franchi la zone de défense aérienne de Taïwan.
La Chine communiste considère l’île, dirigée aujourd’hui par un régime démocratique, comme une province rebelle appelée à rentrer dans son giron, si nécessaire par la force. La Chine n’a pas cessé d’intensifier les pressions sur Taïwan depuis l’élection en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, qui rejette la vision de Pékin selon laquelle l’île fait partie d’une «seule Chine».
La semaine dernière, Pékin a envoyé 24 appareils dans cette zone après que Taïwan a demandé à adhérer à un important accord commercial transpacifique. Les incursions de vendredi interviennent après que la Grande-Bretagne a envoyé, le 27 septembre et pour la première fois depuis 2008, un navire de guerre dans le détroit de Taïwan.Le commandement de l’Armée populaire de libération a condamné cet acte, accusant la Grande-Bretagne de nourrir de «mauvaises intentions visant à saboter la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan».
⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.