Changement climatique. Plus de 40 ans de prédictions erronées…

17/10/2021 (2021-10-17)

[Source : Point de vue Suisse (schweizer-standpunkt.ch)
via Arrêt sur Info (arretsurinfo.ch)]

Le rapport entre le CO2 et le changement climatique

Entretien avec Ueli Gubler,* ingénieur HTL

Depuis quelque temps, le sujet du «réchauffement climatique» a une influence massive et directe sur la réalité de nos vies – que ce soit sous la forme de taxes incitatives, de réglementations énergétiques voire de notre alimentation. L’objectif de toutes les mesures politiques est de réduire massivement les émissions de CO2 afin d’éviter le réchauffement de la planète.

Les Nations Unies et des organismes internationaux tels que le «Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat» (GIEC) appellent de manière alarmiste les gouvernements à convertir le plus rapidement possible notre société et notre économie en un système «neutre en CO2». La conversion mondiale bat son plein.

Les mesures ne sont pas adoptées partout. Un projet de loi fédérale sur le CO2 a été rejeté par la population suisse en juin 2021. Le professeur Reto Knutti, expert en climatologie, a ensuite averti de manière presque menaçante qu’une catastrophe mondiale ne pourrait être évitée que si l’on faisait confiance en des experts comme lui et que l’on soutenait des mesures drastiques (cf. Infosperber.ch, 22 août 2021).

Derrière cette affirmation se trouve l’hypothèse selon laquelle nos émissions de CO2 sont trop élevées, ce qui provoquerait le réchauffement de la planète. Mais presque personne ne comprend à quoi cette connexion est censée ressembler.

«Point de vue Suisse» a eu l’occasion de discuter des implications scientifiques avec l’expert Ueli Gubler.


Point de vue Suisse: Monsieur Gubler, vous vous penchez depuis des décennies sur la question des prévisions climatiques. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous impliquer plus intensément dans la question du climat?

Ueli Gubler: Ce sont les prévisions contradictoires, qui ont été corrigées à plusieurs reprises. En particulier la déclaration de Hans von Storch et Lennart Bengtsson (deux spécialistes allemands du climat renommés), qui ont admis avec résignation en 2013 et 2014 qu’il y avait une erreur fondamentale dans les modèles. M. Bengtsson a reproché à sa guilde de «balayer sous le tapis» les résultats contredisant le changement climatique anthropique.

Encore et encore, j’ai été frappé par les prédictions inexactes sur notre futur climat. J’ai alors commencé à me pencher plus intensément sur cette question:

Depuis plus de 40 ans, les climatologues établissent des prévisions qui se sont presque toutes révélées fausses. Le secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger, par exemple, a averti devant les Nations Unies à New York, encore en avril 1974, que si la combustion des énergies fossiles continue d’augmenter, la température tombera à 0°C d’ici 2015,(([1] L’effet de serre naturel fait que la température moyenne de la Terre est d’environ +14°C. La «valeur naturelle» est déterminée par des modèles. Leurs résultats varient entre 56°F et 58°F. cf. https://data.giss.nasa.gov/gistemp/faq/abs_temp.html (cf. aussi Wikipédia https://de.wikipedia.org/wiki/Globale_Erw%C3%A4rmung#Der_wissenschaftliche_Konsens_zum_Klimawandel) )) ce qui équivaudrait à une ère glaciaire. Depuis 1980, nous sommes confrontés à des avertissements de réchauffement – et plus récemment seulement d’événements extrêmes.

En outre, il est surprenant que de nombreux chercheurs en climatologie, comme Bengtsson, ne commencent à émettre des critiques que lorsqu’ils prennent leur retraite. Cela en dit long.

Et puis, parlons des rapports sur le CO2: toutes les substances chimiques ont des propriétés bien définies. Seul le CO2 présenterait une abondance de propriétés pouvant conduire à des événements extrêmes les plus divers. C’est une affirmation sans fondement.

Et – pour nous les humains, les 100 pires années n’ont pas été une phase de réchauffement, mais la phase de refroidissement entre 1350 et 1450.

Les experts officiels du climat attribuent l’augmentation de la température de la Terre aux émissions de CO2 d’origine humaine. Pourquoi cela?

Le réchauffement actuel de la planète a débuté après 1850, à la suite du «petit âge glaciaire» sur l’hémisphère nord [du 14e au 19e siècle], une période très froide marquée par de nombreuses mauvaises récoltes et famines. La question est donc de savoir si le réchauffement actuel serait plus modéré sans la combustion des énergies fossiles. C’est la question centrale qui se pose.

Objectivement, la question devrait être la suivante: «Quel pourcentage est attribuable au réchauffement naturel et quel pourcentage est attribuable au réchauffement d’origine humaine?» La recherche climatique «politisée» insiste sur le fait que l’homme est le seul responsable. Si les facteurs naturels étaient également pris en compte, le tapis serait probablement tiré sous les pieds du «mouvement climatique».

Qu’entendez-vous par sources «naturelles» d’émissions de CO2?

Il y a un échange annuel de CO2 entre l’atmosphère et les plantes d’environ 100 gigatonnes de carbone (pas de CO2).(([2] Il faut faire attention à savoir si l’on parle du CO2 ou du carbone (C) qu’il contient. Dans le cycle du CO2, on ne parle généralement que du carbone (C). La raison en est que les combustibles fossiles font partie du cycle du CO2. Ce n’est que lorsqu’ils brûlent qu’ils deviennent du CO2. Un kilogramme de carbone se transforme en 3,6 kg de CO2.)) Les plantes absorbent le CO2 et le libèrent à nouveau lors de leur décomposition ou de leur combustion. Un échange analogue, d’une ampleur similaire, a lieu entre l’atmosphère et les océans. L’eau chaude rejette du CO2; l’eau froide en absorbe. Les volcans actifs émettent également de grandes quantités de CO2.

Comment se représenter le gaz CO2?

Le CO2 est un gaz invisible, inodore, insipide et non toxique. Les médias nous le décrivent comme un gaz toxique. La question est de savoir pourquoi ils font cela. La quantité de CO2 dans l’air n’est que de 0,0004 ou 400/millionième. Pour simplifier: si une bouteille d’un demi-litre contenait tout le gaz contenu dans l’atmosphère terrestre, une seule goutte de ce gaz serait du CO2. Ou en d’autres termes encore: une bouteille d’un demi-litre contient 10 000 gouttes. Si chaque goutte devait représenter une partie de l’air, seules 4 d’entre elles seraient du CO2 et, parmi elles, une seule serait du CO2 produit par l’homme.

Comment le CO2 est-il censé réchauffer notre climat?

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat GIEC tente de répondre à cette question depuis 30 ans – sans succès! Il dispose de 30 modèles climatiques produisant des résultats différents selon les hypothèses retenues. Cela prouve que rien n’a été prouvé. On a élaboré la «théorie de l’effet de serre» et on tente d’atteindre une réponse avec ce modèle. Dans le meilleur des cas, 29 modèles sont corrects et un seul est faux – dans le cas le plus ennuyant, tous les modèles sont faux.

Comment fonctionnent les modélisations?

L’histoire de la Terre et du climat ne fournit aucun indice de l’existence d’une relation de cause à effet entre la teneur en CO2 et la température de la Terre. C’est le secret des différents modélisateurs.

La question initiale centrale, acceptée à la fois par les alarmistes et les sceptiques du climat, est la suivante: «De combien la Terre se réchauffera-t-elle si la teneur en CO2 double?». La réponse est ce qu’on appelle la «sensibilité climatique». Les hypothèses varient entre 0,24°C et 6°C – soit d’un facteur 25!

La question du doublement de la teneur en CO2 est difficile. Elle suppose une augmentation exponentielle du CO2 pour obtenir un réchauffement linéaire. En d’autres termes, chaque particule de CO2 supplémentaire produit un effet plus faible que celui qui l’a précédé. Il s’agit de la même loi logarithmique que pour le bruit.(([3] Pour obtenir une augmentation linéaire de la pollution sonore, le bruit à sa source doit augmenter au carré. Si 30 000 personnes crient «Goal» dans un stade de football, ce n’est pas 30 000 fois plus bruyant que si une seule personne crie «Goal». Pour le premier doublement, il faut 2 personnes, pour le suivant déjà 4, pour le suivant déjà 8, pour le suivant 16, pour le suivant 32 et ainsi de suite. On parle alors d’exponentielle, dans ce cas de logarithme (2ème puissance). La distance de freinage d’un véhicule augmente avec la même régularité (double vitesse = quatre fois la distance de freinage; 3 triple vitesse = 9 fois la distance de freinage).)) Il est trop long ici d’entrer dans le fonctionnement de l’effet de serre. Juste une remarque: de nombreuses questions restent ouvertes, de la théorie proprement dite au nombre et à la pondération des différents facteurs.

Est-il possible de déterminer une augmentation de la température mondiale, et quelle est son ampleur?

Par rapport à la fin du petit âge glaciaire vers 1850, elle est d’un peu plus d’un degré. Toutefois, le taux d’augmentation a fluctué au cours des 150 dernières années. Les alarmistes climatiques s’inquiètent de la pause actuelle du réchauffement. C’est ce qu’on appelle un hiatus (une pause).(([4] Hiatus: depuis l’an 2000, la température n’augmente plus parallèlement aux émissions de CO2. Les nombreux experts du climat sont perplexes à ce sujet. Leurs modèles ne le prévoyaient pas (cf. von Storch et Bengtsson ci-dessus). Ce terme est utilisé dans ce contexte.))

Selon la théorie des gaz à effet de serre, la température naturelle cible de la Terre est de 14,88°C.(([2] cf. note de bas de page 2)) Curieusement, elle n’a jamais été atteinte au cours des 150 dernières années. En fanfare, la température la plus élevée jamais mesurée a été annoncée en 2016: 14,83°C. Beaucoup de choses ne collent pas! La température cible mondiale n’a jamais été atteinte pendant l’ère industrielle!

Y a-t-il d’autres facteurs que le CO2 qui influencent le climat?

Le géoscientifique Milutin Milankovic a calculé un cycle qui porte son nom il y a 80 ans. Il a tenu compte du fait que l’axe de la Terre «oscille» (une fois tous les 25 000 ans). En outre, l’inclinaison de l’axe de la Terre fluctue entre 22,5 et 24,5 degrés en 40 000 ans. Troisièmement, l’orbite de la Terre autour du Soleil n’est pas constante.

Quatre cycles du Soleil lui-même sont connus, qui affectent l’activité solaire. Ils influencent les courants océaniques, qui suivent un cycle d’environ 60 ans. On les appelle les oscillations des océans Pacifique et Atlantique. Il y a d’autres facteurs qui sont discutés et de nouveaux facteurs sont ajoutés en permanence. Ce sont des facteurs massifs qui influencent le bilan thermique de notre planète. Les modèles climatiques ne tiennent guère compte de tout cela.

Une question hérétique: est-il possible que les fluctuations climatiques se produisent indépendamment des niveaux de CO2?

Oui, un regard sur l’histoire de la Terre et du climat montre que la teneur en CO2 et la température de la Terre ont fluctué massivement. Toutefois, on ne peut discerner ni une corrélation ni une relation de cause à effet.

L’histoire de la Terre et du climat ne fournit aucune preuve de l’existence d’une relation de cause à effet entre la teneur en CO2 et la température de la Terre.
On ne cesse de montrer des images du recul des glaciers en Suisse pour illustrer le changement climatique provoqué par l’homme. Mais maintenant, nous lisons aussi qu’autrefois la Suisse a déjà été sans glacier?

La réponse doit être limitée à la période chaude actuelle entre la dernière, la quatrième et la cinquième période glaciaire qui s’annonce. En octobre 2020, le glacier de Morteratsch a libéré un tronc de mélèze vieux de 10 000 ans à 2200 mètres d’altitude. Cela prouve qu’il devait faire 2°C de plus à l’époque. L’Institut de recherche sur les glaciers du Tyrol et l’Université de Berne ont reconstitué les hauts et les bas des limites de la forêt sur la base de ces découvertes. Il existe environ quatre époques au cours desquelles la Suisse était totalement ou presque totalement dépourvue de glaciers. Il est frappant de constater que le va-et-vient des cultures humaines a beaucoup à voir avec le climat. D’une manière générale, on peut établir le lien suivant: lorsque le temps était beau et chaud, les gens se portaient bien. Vu sous cet angle, il n’est pas compréhensible que certaines personnes souhaitent le retour des glaciers. Nous ne serions alors plus en mesure de nourrir la population.

Lorsque l’on examine les nombreux résultats de la «recherche climatique» officielle, dont certains sont très discutables, on se demande qui décide de la recherche et de la prise en compte des résultats de la recherche dans les conseils politiques?

Bon nombre de chercheurs en climatologie critiquent le fait que les fonds destinés à la recherche ne sont versés que si la preuve du changement climatique anthropique(([6] Par changement climatique anthropique, on entend le changement climatique provoqué par l’homme en raison de la combustion de combustibles fossiles. Cela contraste avec le changement climatique naturel, que les experts en climatologie ne peuvent expliquer, par exemple les quatre périodes glaciaires au cours des 400 000 dernières années.)) est promise dans la demande. Dans le cas contraire, les chercheurs perdraient leur emploi.

Les résultats sont toujours présentés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Le GIEC effectue-t-il ses propres recherches?

Il s’agit d’un conseil politique qui ne mène pas de recherches lui-même. Il a été fondé en 1988 avec pour mission de prouver le changement climatique anthropique. Il n’y est pas encore parvenu. En outre, les chercheurs dans les domaines de l’énergie solaire et des océans se plaignent que leurs résultats ne sont pas pris en compte dans les rapports récurrents sur l’«état des connaissances». Seul ce qui peut fournir des preuves est admis.

Que reprochez-vous au débat actuel sur le climat?

Qu’il n’y a pas du tout de débat sur le climat. Toute personne osant poser des questions critiques est immédiatement qualifiée de «négationniste du climat». Toute tentative de discussion est étouffée dans l’œuf.

A quoi pourrait ressembler, selon vous, une recherche réaliste sur le climat?

Après plus de 40 ans de prédictions grossièrement erronées, la recherche sur le climat devrait être interrompue. Il en va de même pour la politique. Mais tous deux n’y parviendront guère, car ils se sont trop égarés.

Il n’y a aucune raison de continuer à exclure de manière persistante une faculté, par exemple la recherche sur le soleil, les océans et les glaciers.

D’ailleurs, avant de donner une «chimiothérapie» à l’économie et à la société, il faut s’assurer qu’elle fonctionne. Même si elles ont un effet, les mesures s’évanouiront, car la Suisse ne représente que 1‰ des émissions mondiales de CO2. Les pays leaders que sont la Chine, les Etats-Unis et l’Inde ne suivront pas. Si l’Afrique devait un jour se réveiller économiquement, elle n’étoufferait certainement pas l’élan économique avec des énergies «renouvelables» guère abordables.

M. Gubler, merci pour cet éclairage intéressant.

(Traduction «Point de vue Suisse»)

* Ueli Gubler, ingénieur HTL, journaliste indépendant, va au fond des affirmations et des conjectures. En tant qu’ingénieur, il examine de près certaines lois et certains chiffres.


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