07/01/2024 (2024-01-06)
Par le Dr Gérard Delépine
Le 04/01/2024, Anne Le Gall sur Radio France a encensé une étude française actualisant les thèses et les méthodes du Lancet Gate1 2 pour prétendre que l’hydroxychloroquine utilisée contre le covid aurait causé « près de 17 000 décès dans six pays (en Belgique, en Espagne, en France, en Italie, en Turquie et aux États-Unis) », que « le nombre de victimes est probablement bien plus grand. » et ajoutait que plusieurs travaux de recherche auraient souligné « son inefficacité dans cette indication ».
Peut-on reprocher à une journaliste non-médecin d’affirmer de telles bêtises, mais elle aurait dû se rendre compte que la prétendue étude n’était pas une étude de faits avérés, mais seulement une simulation biaisée3 basée de plus sur des données en partie inventées comme l’a très bien démontré Gibergie dans son excellente analyse4. Elle aurait pu aussi vérifier les résultats publiés par l’OMS et les agences sanitaires qui ont utilisé ce traitement et demander des commentaires au professeur Raoult qu’elle accuse de tous les maux.
Pour tenter de l’instruire, nous lui rappellerons quelques faits indiscutables qu’elle paraît ignorer alors qu’ils sont authentifiés par les données de L’OMS, par des agences sanitaires et les déclarations de ministres de la Santé de nombreux pays.
Dans le monde réel, l’hydroxychloroquine n’est guère toxique
C’est l’un des médicaments qui a été le plus utilisé dans le monde. Depuis 1945, il a été administré contre le paludisme à des milliards d’adultes, d’enfants et de femmes enceintes pendant de très longues périodes sans accident toxique notable au prix de quelques précautions chez les cardiaques, les malades de porphyrie ou de rétinopathie. Ce médicament est si peu toxique qu’on pouvait, avant le Covid, se le procurer en France sans ordonnance.
Et brutalement, à l’occasion du covid, il se serait transformé en médicament tueur ? Il faut ne rien connaître à la médecine, n’avoir aucune mémoire, ou être de mauvaise foi pour croire pareille sornette.
Le docteur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann à Dakar et professeur titulaire de la chaire d’infectiologie de l’université Cheikh Anta Diop qui a largement utilisé le traitement Raoult contre le Covid, a confirmé la faible toxicité de ce traitement lors d’une interview à Marianne sur le sujet 5 :
« On a constaté des effets secondaires, mais bénins, qui ont tous disparu sans qu’il y ait de traitement supplémentaire, notamment des diarrhées… … On a eu à constater quelques cas de troubles du rythme cardiaque, qui ont cessé sans traitement, ainsi que quelques cas de palpitations cardiaques. Globalement le traitement est bien supporté. ».
Cette bonne tolérance habituelle chez les sujets sains et aux doses recommandées est confirmée par tous les manuels de thérapeutique.
Le traitement Raoult a prouvé son efficacité en Algérie
Le 31 mars 2020, le ministre de la Santé algérien, Abderrahmane Benbouzid, annonçait à la radio :
« Le Comité scientifique installé auprès du ministère de la Santé a décidé de démarrer le traitement à la chloroquine sur tous ceux qui sont déclarés positifs au Covid-19 ainsi que sur tous ceux qui auront des signes de contamination ».
Très rapidement des médecins d’Alger et d’Oran signalent les excellents résultats de ce protocole.
Le 31 mai 2020, lors de la réunion du Conseil algérien des ministres présidée par le chef de l’État, le ministre de la Santé déclarait que le protocole de traitement à la chloroquine avait prouvé « son efficacité avec le rétablissement de 98,2 % des patients atteints, sur un total de plus de 16 000 cas traités. La situation sanitaire du pays se stabilise. Ce qui a permis “une reprise des activités sanitaires au niveau des hôpitaux, y compris les interventions chirurgicales non urgentes”. »
Depuis janvier 2022, l’épidémie Covid est terminée en Algérie, et en octobre 2022 la mortalité Covid globale y était 22 fois moindre que celle de la France pour une population des 2/3 (44M vs 67M) soit, par million d’habitants, 15 fois moindre.
Une telle différence n’est pas expliquée par leurs facteurs de mauvais pronostic: mêmes pourcentages de plus de 60 ans6 7, et un peu plus d’obèses en Algérie (23 % vs 17 %)8 9.
Le climat algérien, différent de celui de la France pourrait être invoqué, mais la comparaison avec la Tunisie permet de l’exclure. En effet, Algérie et Tunisie partagent le même climat, des populations et des habitudes de vie communes. Mais la Tunisie a, comme la France, appliqué la stratégie de l’OMS « pas de traitement précoce et tout vaccin » et comme la France compte 16 fois plus de morts par million que l’Algérie.
Le traitement Raoult a aussi prouvé son efficacité au Sénégal
Le docteur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann à Dakar et professeur titulaire de la chaire d’infectiologie de l’université Cheikh Anta Diop, expliquait à Marianne10 :
« J’ai choisi au départ, en mars 2020, d’utiliser cette combinaison thérapeutique après lecture d’articles scientifiques sur l’effet de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine ainsi qu’après avoir étudié les analyses préliminaires du Professeur Raoult. Par ailleurs, ces molécules étaient connues en Afrique, pas très coûteuses et accessibles rapidement. C’était une urgence, une question de santé publique. On ne pouvait pas rester sans rien faire. Dès les premières études, nous avons remarqué que l’azithromycine associée à l’hydroxychloroquine faisait mieux que l’absence de traitement ou que l’hydroxychloroquine seule. »
« Nous avons depuis réalisé une analyse multivariée 11 ; le résultat reste constant : l’association de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine pour soigner est bénéfique. »
Au 31/12/2023 le Sénégal comptait 113 morts attribuées au Covid par million d’habitants contre 2590/M en France (22 fois moins)12.
Le président sénégalais Macky Sall a d’ailleurs remercié le professeur Raoult en l’élevant à la dignité de commandeur dans l’ordre national du Lion.
Le traitement Raoult a aussi prouvé son efficacité en Côte d’Ivoire
La directive du ministère de la Santé, édictée le 4 avril 2020, a recommandé l’utilisation de l’hydroxychloroquine associée à une antibiothérapie pour les cas sévères. Les espoirs portés sur l’arrivée des vaccins ont été tempérés par la réticence d’une partie de la population à adhérer à la campagne nationale de vaccination et à peine 40 % de la population du pays était injectée en décembre 22, lorsque l’épidémie s’est arrêtée.
Grâce au traitement Raoult, au 31/12/2023, la Côte d’Ivoire comptait 29 morts attribuées au Covid par million d’habitants contre 2590/M en France (89 fois moins !).
Le traitement Raoult a aussi prouvé son efficacité dans de nombreux autres pays africains
En Guinée, le docteur Noël Tordo, grand virologue et responsable de l’Institut Pasteur à Conakry a rapporté sur sud radio 13 :
« En Guinée, nous donnons de la chloroquine et cela a ses effets sur les premières phases »
En RD Congo, le président Félix Tshisekedi a estimé en 2020 qu’il était « urgent que soit produite une quantité industrielle de chloroquine »14.
Mais aussi au Bénin, Burkina Faso, Cameroun où les gouvernants ont généralisé le traitement à base de chloroquine bien connue sur le continent, peu chère et vendue en pharmacie sans ordonnance. Cette utilisation massive de la chloroquine explique en partie la très faible mortalité Covid (30 à 200 fois inférieure à celle des USA ou de l’Europe) tout à fait inattendue dans ces pays pauvres où les systèmes de santé sont quasi inexistants :
La pauvreté de ces pays africains leur a épargné la corruption et la propagande pro vaccination et leur a permis d’utiliser les traitements bon marché qui ont sauvé leurs populations. Mais peut-être que Anne Le Gall et Radio France ignorent-ils l’Afrique…
L’ensemble des médias français a repris ces désinformations sur la prétendue toxicité de la chloroquine et sa supposée inefficacité du traitement Raoult, sans même émettre des réserves sur leur méthodologie, ni leurs hypothèses fausses. Leurs conclusions ne sont plus crédibles aujourd’hui avec le recul et les chiffres de mortalité Covid dont on dispose. Honte à eux et aux auteurs lyonnais de ce torchon pseudo-scientifique qui les discrédite.
On peut même se demander si leur responsabilité pénale ne serait pas engagée pour diffusion de fausses informations mettant en danger la vie d’autrui. L’avenir nous le dira.
Sortie désespérée de l’impasse dans laquelle les mondialistes se trouvent ?
De nombreux tweets commentent cette attaque en piqué de tous nos médias le même jour à la même heure… grotesque et pitoyable :
et bien d’autres… bonne lecture.
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