À Hong Kong comme ailleurs, les vaccins et les mesures contraignantes ne sont pas efficaces

Par Dr Gérard Delépine

Depuis l’apparition du Covid, la Chine représente pour beaucoup de nos dirigeants le modèle. C’est la Chine qui a réalisé le premier confinement aveugle contraire à toute l’expérience médicale des épidémies précédentes. Nos médias vantent aussi l’efficacité du gouvernement chinois à obliger la population à se vacciner.

Mais la situation actuelle à Hong Kong confirme que se vacciner ne protège ni celui qui se fait injecter ni les autres et que les confinements ne servent à rien.

À Hong Kong comme dans le reste de la Chine : « tous vaccinés »

Les vaccins chinois SinoPharm et Coronavac (SinoVac) élaborés à partir de virus inactivés sont de vrais vaccins au sens de Pasteur. Ils ont été approuvés par l’OMS et massivement distribués.

En Chine, 1 milliard 200 millions de personnes ont été vaccinées dont 100 % des personnes âgées ou à risque.

Les villes autour des aéroports internationaux et des ports de marchandises pourraient également être concernées par des mesures de confinement, si les cas de Covid se multiplient dans le pays.

En Chine, les cas réapparaissent

Le fantasme du zéro Covid, déjà abandonné par la plupart des pays qui ont essayé de le mettre en œuvre ne résiste pas à la réalité. Depuis Omicron, les cas se multiplient.

À Hong Kong, les cas explosent malgré vaccin et confinement

Les autorités de Hong Kong poursuivent la stratégie « zéro Covid » prônée par la Chine continentale associant vaccins et des confinements stricts dès l’apparition de nouveaux cas.

Dans cette ville de 7 millions d’habitants, vaccinés à 86 %, des mesures drastiques ont été instaurées dès le début de la pandémie et en l’espace de deux ans, la mégalopole n’avait enregistré que 12 000 cas de Covid-19.

Mais l’arrivée d’Omicron a sonné le glas des espoirs de ses gouvernants.

Malgré la vaccination, la quarantaine imposée à toute personne arrivant sur le territoire, le port du masque généralisé, les dépistages massifs et le traçage des cas contacts. Plus de 190 000 cas ont été enregistrés depuis janvier 2022.

D’après la Dépêche(([1] https://www.ladepeche.fr/2022/03/07/covid-19-le-variant-omicron-seme-le-chaos-a-Hong Kong-un-flot-record-de-ressortissants-quitte-la-ville-10153682.php)), les établissements hospitaliers affichent complet et les malades s’entassent sur des brancards positionnés à l’entrée des hôpitaux, en plein air. Les morgues, elles aussi, seraient saturées, car la vague affiche ici un taux de mortalité à 5,2 %, le plus élevé au monde.(([2] https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-hongkong-en-panique-face-a-la-flambee-epidemique-20220314))

Toute personne testée positive au virus est placée à l’isolement. Pour isoler tous les contaminés, y compris les asymptomatiques, dans des installations dédiées, la ville est en train de construire d’immenses centres de quarantaine où des cellules d’isolement ont été érigées.

Mais la comparaison des mortalités par million d’habitants de Hong Kong très vacciné (86 %) et très contraint et de l’Afrique peu vaccinée (<5 %) ou de Madagascar (<2 %) montre que l’utilisation de traitements précoces est infiniment plus efficace.

Vaccins et confinement valent-ils la peine ?

Devant cet échec manifeste, la population de Hong Kong, pourtant très résiliente, commence à s’interroger demandant à l’administration de faire le point sur l’énormité du prix et de l’utilité des mesures pour lutter contre la pandémie de Covid-19.

Naubahar Sharif professeur de politique publique à l’Université des sciences et technologies de Hong Kong (HKUST) résume ainsi le problème(([3] https://www.scmp.com/comment/opinion/article/3173137/Hong Kong-faces-hard-questions-over-pain-pandemic-restrictions)):

« l’éducation de nos enfants a été retardée entre février 2020 et maintenant par la nature stop-start de leur scolarité en personne.

Les enfants les plus chanceux ont eu la possibilité de participer à un maximum de six mois d’enseignement en face à face, à temps plein, dans les locaux de l’école. Les moins fortunés n’ont pas vécu une seule journée dans ce format depuis quelque 24 mois. Au cours de la pandémie, le consensus des éducateurs et des chercheurs montre clairement que beaucoup a été perdu. Nous avons payé un coût incalculable qui pèse sur le développement des compétences sociales, des aptitudes mentales et de la résilience des élèves.

Nos athlètes en herbe ont également été retardés dans leur développement. Outre le succès de Hong Kong aux Jeux olympiques de Tokyo — dont l’essentiel de la préparation a eu lieu avant la pandémie — nos athlètes ont payé le prix du manque d’opportunités de concourir au plus haut niveau et d’opposer leur talent à leurs pairs internationaux.

Cela a été particulièrement vrai pour les sports d’équipe, comme tout le monde peut le voir en considérant les saisons nationales tronquées de football et de rugby à Hong Kong. Les athlètes en développement, notamment les plus jeunes d’entre eux, n’ont pas pu progresser dans le développement de leurs compétences.

Je n’ai presque pas besoin de mentionner le ralentissement de notre croissance économique, si visible dans la vie quotidienne de beaucoup, des questions se posent sur les coûts et les avantages. À quel prix Hong Kong fait-il ce qu’il faut pour lutter contre le Covid-19 ? Quel prix Hong Kong a-t-il déjà payé et pour quel gain ? Quel prix supérieur est-il prêt à payer ? Quand tout est dit et fait, cela en aura-t-il valu la peine ? »

Les Chinois posent publiquement les questions que nos politiques n’osent pas aborder !

Quand le président français se félicite de sa politique anti-covid qui nous a pourtant assuré deux fois plus de morts Covid (et d’innombrables victimes collatérales) par million qu’à Hong Kong, presque aucun politique n’ose le critiquer !

Quel prix la France a-t-elle déjà payé et pour quel gain ? 

Quel prix supérieur sommes-nous prêts à payer avec la pseudo vaccination inefficace ? 

Cela en aura-t-il valu la peine ?