13/04/2022 (2022-04-13)
[Source : hommelibre]
La science aurait réglé la question climatique ? Détrompez-vous. Voici un des scientifiques de haut niveau qui conteste les méthodes et les conclusions du GIEC. Il a pourtant été un des conseillers climat de Barak Obama.
Le doute
Il se nomme Steven Koonin. Cet homme tranquille est une tête, multidiplômé d’éminentes universités. Tranquille mais actif pour l’environnement, il a entre autres travaillé chez BP pour étudier le développement à long terme des énergies renouvelables.
Il a également travaillé pour le président Obama comme haut responsable du Département de l’énergie. Ce Département a d’ailleurs publié un article élogieux à son sujet. Extrait:
« Le Dr Koonin a particulièrement défendu les programmes de recherche en simulation haute performance, calcul exascale, énergie de fusion inertielle et surveillance, rapport et vérification des gaz à effet de serre. (…) En tant que scientifique en chef chez BP de 2004 au début de 2009, le Dr Koonin a développé la stratégie technologique à long terme pour les sources d’énergie alternatives et renouvelables. »
Ce n’est pas un fantaisiste.
Pour Steve Koonin ce que les médias, les politiciens et les militants disent à propos de la science du climat, est si éloigné de la science actuelle que c’est absurdement, manifestement faux.
Après avoir adhéré aux thèses du GIEC, le doute s’est installé.
Impossibles prévisions
En 2013 il réalisait que:
« Les humains exercent une influence croissante, mais physiquement faible, sur le réchauffement climatique. Les résultats de nombreux modèles climatiques différents sont en désaccord, voire en contradiction, les uns avec les autres et avec de nombreux types d’observations.
En bref, la science est insuffisante pour faire des prévisions utiles sur la façon dont le climat va changer au cours des prochaines décennies, et encore moins sur l’effet que nos actions auront sur lui. »
Il vient de publier un livre sur la science, dont le titre est explicite:
« Non établie ? Ce que la science du climat nous dit, ce qu’elle ne dit pas, et pourquoi c’est important ».
Sa critique est sévère. Selon cet article qui résume son livre :
« Steven Koonin explique qu’il a commencé à avoir des doutes sur la solidité des conclusions du GIEC en lisant le dernier rapport du GIEC, en 2014 : « La science du climat était beaucoup moins mûre que je ne l’avais supposé… La science ne peut pas faire des prévisions utiles sur le changement climatique des décennies à venir et encore moins sur les effets de nos actions… » »
Impact humain minime
« Je sentis que la communauté scientifique désinformait le public en ne disant pas toute la vérité ».
Il fit paraître dans le Wall Street Journal du 19 septembre 2014 un article intitulé « La science du climat n’est pas établie ». Il y écrivait :
« L’impact de l’activité humaine sur le climat semble comparable à la variation naturelle du climat ».
Certains de ses collègues ont défendu une forme d’omerta :
« Certains scientifiques pensaient qu’il n’y a pas de mal à un peu de désinformation si cela aide à « sauver la planète » et qu’il ne fallait pas « mentionner les doutes qu’ils pouvaient avoir ». Paul Watson, cofondateur de Greenpeace, disait : « Ce qui compte n’est pas ce qui est vrai, mais ce que les gens croient vrai ». Ils préféraient la persuasion à l’information, l’efficacité à l’honnêteté. »
On a demandé son exclusion de sa chaire de la New York University. C’est une conception particulière des partisans de l’inclusion: l’annulation des personnes qui dérangent la doctrine officielle.
L’alarmisme climatique dominait les media, les ONG, la politique et donc les autorités et responsables scientifiques. Steven Koonin en fut choqué. Car pour lui, « l’impact économique du réchauffement dû à l’homme sera minime (environ deux ans de croissance économique) jusqu’à la fin du siècle » (même avec un réchauffement de 6°C, quatre fois celui visé par les Accords de Paris).
Contradiction
Il relève des problèmes d’insuffisance de données dans les rapports du GIEC, par exemple :
« Les nuages posent un problème, car ils sont généralement plus petits que les dimensions d’une boite. Ils doivent être remplacés par des hypothèses de caractéristiques homogènes dans la boite. Leur influence sur le climat est en fait très mal connue. Les aérosols posent aussi un problème, car ils refroidissent l’atmosphère dans des conditions mal connues. »
Ce spécialiste des modélisations affirme :
« Certaines des hypothèses des modèles ont été faites pour que les résultats des modèles correspondent à l’historique des températures passées, d’autres pour obtenir les hausses de température futures souhaitées par leurs auteurs. »
D’ailleurs :
« … les résultats des modèles sont en contradiction les uns avec les autres et avec beaucoup d’observations et sont devenus de plus en plus divergents avec chaque génération de modèle. »
Il semble que de plus en plus de gens, et de scientifiques, commencent à ne plus supporter l’alarmisme climatique. Je rappelle aussi la contrition de Michael Shellenberger, ancien activiste revenu à la raison. Son livre : Never Apocalypse. (image 4)
Après avoir pointé les mensonges du GIEC, Steve Koonin va plus loin dans la critique de l’alarmisme des vecteurs dédiés à la peur: alarmisme des médias, des politiques et des militants. Il relativise le rôle du CO2.
0,7 %
Son récent livre n’est pas encore traduit en français et il faudra le lire pour disposer de plus de détails sur ses affirmations. Heureusement cet article le résume avantageusement. Suite des extraits :
« Steven Koonin donne une raison scientifique essentielle pour laquelle le CO2 émis par l’homme a peu d’influence sur la température de l’atmosphère : la saturation de l’effet de serre du CO2 par le CO2 naturel.
Il compare ce phénomène à celui d’une « vitre noire » : une première couche de peinture noire sur une vitre transparente la rend en partie opaque ; une deuxième couche ne change pratiquement rien à son opacité. De même le CO2 anthropique ne change presque rien au réchauffement dû au CO2 naturel : la chaleur absorbée par tout le CO2 émis par l’homme depuis 1750 ne représente que 0,7% de la chaleur absorbée par le CO2 naturel. »
Je fais confiance à ses calculs, n’ayant pas la possibilité de les vérifier par moi-même.
Simulations
Il n’est pas le seul à aboutir à ces conclusions. En 2014, avec la méthode de l’identification*, un scientifique français spécialiste mondial des modèles, Philippe de Larminat (image 2 : son livre), écrivait:
« Les simulations de l’auteur (ndla: lui-même) sont bien moins alarmistes que celle présentées dans le dernier rapport du GIEC qui indique des augmentations de température dans une fourchette de 2 °C à 6 °C dans les 100 prochaines années. Les simulations de l’auteur indiquent quant à elles une fourchette comprise entre 0,5 °C et 2 °C sur la même période. »
Il ajoute:
« Dans son ouvrage l’auteur démontre tout l’intérêt de la méthode d’identification* qui, sur la base des données, montre la contribution essentielle de l’activité solaire dans l’augmentation de la température du globe, alors que cette dernière est très largement minimisée dans les modèles du GIEC.
Une analyse statistique met en évidence que cette minimisation est d’au moins un facteur 10 ! Dans cette situation les modèles du GIEC n’ont pas été en mesure de prédire la pause climatique** en vigueur depuis presque 20 ans. »
Agence politique
Sur l’image 3 on voit l’évolution de la température mondiale moyenne depuis 2002. On constate bien la pause jusqu’en 2016, année d’un El Niño extrêmement intense qui a provoqué une bouffée de chaleur peu résorbée ensuite par une Niña faible.
L’image 4 montre l’évolution des températures de surface des océans, les réelles en noir en bas du graphique, comparées aux prévisions délirantes des modèles qui tous déforment et exagèrent. C’est sur la base des pires estimations de ces modèles que se fonde l’idée d’urgence climatique. On dirait que le réel n’est pas d’accord et veut casser le moral du GIEC.
Le GIEC se trompe, et il cache la vérité, selon ces observations, et selon les expériences réalisées par les deux scientifiques de pointe que je cite aujourd’hui.
Le problème du GIEC est sa politisation. Comme indiqué dans ses statuts, il a été créé pour prouver le réchauffement par tous les moyens, pas pour étudier le climat de manière objective et contradictoire. Ses membres et soutiens sont pour beacoup des activistes écopolitiques, ou des flippés comme Greta.
Leurre
D’ailleurs les rapports du GIEC sont séparés en deux. Une version longue, plutôt nuancée, et une version courte pour les décideurs politiques, version beaucoup plus alarmiste. Et ses chiffres laissent place à une très large approximation. Par exemple :
« Selon le nouveau rapport des experts du climat du Giec adopté ce vendredi à Stockholm, la température moyenne sur la Terre devrait augmenter de 0,3° à 4,8° d’ici à 2100. Ce qui représente une hausse du niveau des océans de 26 à 82 cm. »
Augmentation entre 0,3° et 4,8°, un rapport de 1 à 16 (ça fait quand-même beaucoup !) dont les médias alarmistes et les activistes radicologistes ne retiennent que la valeur la plus élevée – qui est la plus alarmiste et anxiogène et pourtant la moins probable. Idem pour les océans: de 26 à 82 cm, il y a un battement inutilisable car on ne sait pas quelle sera la réalité.
L’urgence climatique est un leurre, écrivait François Gervais récemment. Plus je creuse le sujet, plus j’en viens à la même conclusion.
Et je suis extrêmement attristé de voir tant de gens suivre aveuglément ces discours de peur qu’on nous injecte comme un poison, ou comme un formatage de type religieux. On n’est pas loin d’une sorte de hold-up économique et moral sur la société dans son ensemble.
Hypnose
À la télé l’autre jour, des activistes du climat s’exprimaient. L’un disait: « Je ne prendrai plus l’avion ». Quel dommage pour lui. Un autre affirmait qu’être végan est une condition de base pour être activiste du climat. Une condition ? Les petits tyrans affûtent leurs armes.
Une autre s’opposait à cela. Mais comment se rendra-t-elle en Amérique, continent qu’elle souhaite visiter? « En voilier » dit-elle. Construire des voiliers pollue, les matériaux polluent, la présence de dizaines de milliers de voiliers sur les océans va polluer pire que le plastic. Bon, ils sont à l’âge où l’on dit des conneries avec beaucoup de sérieux. J’attends de les voir s’émanciper de la peur.
Le réchauffement n’est pas la question environnementale majeure, c’est bien plus la pollution.
On peut espérer que le réalisme reprendra ses droits. Ou alors, à force de renoncements (ils savent déjà interdire), l’économie s’écroulera. Qui ça, « ils »? Les rouges, les activistes, les politiques intéressés à faire des voix, les réacs du climat, les fachos du thermomètre, et les autres. Ils seront chômeurs de par leur propre initiative. Cette génération qui a tout reçu va-t-elle détruire les acquis dont notre notre vie bénéficie tant? Il me semble que c’est un vrai débat dont les enjeux ne sont pas encore transparents.
Résiste !
Le GIEC n’est pas un organisme scientifique neutre mais une officine politique et le fer de lance de lobbys de plus en plus puissants. Les grandes questions environnementales à quoi je souscris sont la réduction des pollutions, l’aménagement des territoires et des villes, la santé des forêts, les économies d’énergie. Cette courte liste n’est pas exhaustive.
Il devient nécessaire, urgent peut-être, de mettre en cause sans ménagement les méthodes et conclusions du GIEC, et la doctrine politico-médiatique de l’apocalypse, avant que la folie de l’urgentisme climatique ait durablement porté atteinte à notre civilisation, et ait engendré une génération de « sauveurs » qui deviendront nos tyrans en grandissant.
Une nouvelle oppression se met en place, avec notre consentement aveugle. La critique de ce système d’oppression ne suffit pas, il faut une résistance active.
Il nous faut réfléchir au comment résister.
[Voir aussi le dossier Climat]
*Note 1:
« L’identification est la détermination d’un modèle mathématique à partir des observations en entrée et en sortie du système que l’on souhaite étudier. En d’autres termes, trouver (identifier) les liens entre les causes et les effets. Dans le sujet qui nous intéresse, les entrées sont la concentration du dioxyde de carbone atmosphérique, l’activité solaire ou encore l’activité volcanique. La sortie est la température de surface du globe. On parle ici de modèle « boite noire », c’est-à-dire que les liens entre les entrées et la sortie sont purement mathématiques, à aucun moment cette modélisation ne cherche à représenter physiquement la réalité des processus mis en œuvre. La méthode est donc « libre » et non contrainte a priori.
Les modèles du GIEC1 sont tout le contraire : ce sont des modèles numériques basés sur les lois physiques. Ainsi les résultats obtenus par ces modèles dépendent fortement des lois implémentées. Ces modèles sont donc d’une part fortement contraints par les variables et paramètres des équations qui les construisent et d’autre part évidemment incapables de reproduire des processus qui n’ont pas été pris en compte parce que, par exemple, trop complexes. »
**Note 2:
La pause a duré jusqu’en 2015. Un très puissant et long El Niño a ensuite envoyé une grosse bouffée de chaleur dans l’atmosphère et fait monter les moyennes. Il a fallu attendre quatre ans pour qu’une Niña digne de ce nom, puissante, commence à inverser la tendance. La contribution des océans au réchauffement est remarquable à chaque épisode El Niño intense depuis 30 ans.
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