29/01/2024 (2024-01-29)
[Source : epochtimes.fr]
Par Aaron Day
Cet article a pour but de sensibiliser à la menace urgente que représente les monnaies numériques des banques centrales (MNBC1), d’aborder la question de l’implication potentielle de Jeffrey Epstein dans, d’une part, le financement de ces projets et, d’autre part, le rôle qu’il a pu jouer dans la modification de l’objectif initial du bitcoin, désormais inutilisable en tant qu’alternative à l’argent liquide pour les transactions quotidiennes. L’article reprend également un extrait de mon livre, « The Final Countdown », qui détaille les choses et fournit des conseils pratiques pour se prémunir de l’avènement des MNBC.
La menace des MNBC
Imaginez un avenir où chaque dépense que vous faites est suivie, non pas par une banque, mais par votre gouvernement. Ce n’est pas de la science-fiction, mais bel et bien la réalité des monnaies numériques des banques centrales, ou MNBC, si elles devaient voir le jour. Une MNBC n’est pas simplement une nouvelle forme d’argent, c’est aussi un outil de surveillance et de contrôle du comportement humain.
Le concept est simple, mais profond : une monnaie numérique est émise par le gouvernement et peut être programmée pour ne fonctionner que selon certaines règles spécifiques. Par exemple, votre bas de laine pourrait être gelé si vos activités en ligne ne sont pas conformes aux normes gouvernementales en vigueur, ou des prélèvements obligatoires pourraient être systématiquement imposés pour relancer l’économie d’un pays. Ce niveau de contrôle pourrait notamment s’étendre aux choix quotidiens, et dicter les produits d’épicerie que vous devez ou ne devez pas acheter ou les vacances auxquelles vous avez accès, le tout sur la base d’un système de notation numérique.
Mon livre traite de ce sujet et dépeint un avenir où les MNBC pourraient nous mener vers une société dystopique.
L’urgence de cette question m’a incité à me tourner vers les cryptomonnaies et les métaux précieux en 2019, lorsque je suis complètement sorti du dollar. Cela m’a poussé à écrire un livre, et même à me présenter à l’élection présidentielle américaine pour faire la lumière sur ces questions cruciales. En tant que membre du Brownstone Institute, mon objectif actuel est d’éduquer et de responsabiliser les gens sur les risques potentiels des MNBC, qui pourraient potentiellement être mises en œuvre avant les élections de 2024.
Au cours de mes voyages, j’ai constaté que le public ne connaissait pas bien les MNBC. Plus de 80 % des Américains n’en ont même jamais entendu parler, les médias grand public couvrant rarement le sujet. Ceux qui en ont entendu parler les voient comme une préoccupation future lointaine, ou pensent qu’elles pourraient être pratiques en plus d’être inclusives, une croyance particulièrement répandue parmi les jeunes générations.
Cet article vise à clarifier et à mettre en garde contre l’état actuel de la technologie des MNBC, à expliquer l’élan politique actuel en faveur de leur adoption et à mettre en évidence les liens curieux et inquiétants qui existent entre Jeffrey Epstein et l’évolution des cryptomonnaies. Les liens d’Epstein avec le laboratoire multimédia du MIT — qui a joué un rôle central dans d’importants essais de MNBC et a influencé les changements apportés à la fonctionnalité du Bitcoin — tendent à suggérer que le Bitcoin n’est plus la monnaie révolutionnaire qu’il était, mais est en réalité devenu un outil destiné aux élites.
Les documents publiés par le tribunal fédéral du district sud de New York n’ont fait que rendre encore plus mystérieuses les motivations et agissements d’Epstein. Son intérêt pour les cryptomonnaies a été documenté dès 2017, et bien que l’étendue de son implication reste floue, celle-ci est suffisante pour justifier un examen approfondi.
En tirant la sonnette d’alarme sur les liens entre Epstein et l’écosystème des cryptomonnaies et des MNBC, je vise à remettre en question tous les récits qui veulent réduire les MNBC à leur côté purement positif. Ses partisans, tels que le Forum Économique Mondial (FEM), la Banque mondiale, les Nations Unies (U.N.), les banques centrales et certaines personnalités politiques, affirment que les MNBC sont un gage d’inclusion financière et qu’elles permettront de lutter contre le terrorisme et le blanchiment d’argent. Mais le véritable objectif de ces monnaies ne réside pas là, toutes ces belles paroles ne relèvent que du marketing. Leur but est de contrôler. Cela devrait être particulièrement évident à quiconque a fait l’expérience de la tyrannie et de l’érosion des libertés individuelles pendant le Covid. Cet article, ainsi que les interviews vidéo à venir, vise à éplucher les couches de cette question complexe et à explorer les conséquences potentielles pour nos libertés financières.
Les MNBC arrivent (extrait partiel du chapitre 4 de « The Final Countdown »)
Les États-Unis se trouvent à un tournant décisif, car la poursuite des MNBC par le gouvernement prend une ampleur sans précédent. Au cours des 12 prochains mois, l’idéal de liberté qui est cher aux Américains pourrait être mis à mal par la mise en place d’une monnaie numérique contrôlée de manière centralisée. À l’insu de beaucoup, la Réserve fédérale a déjà mené avec succès trois projets pilotes de MNBC de grande envergure, et Joe Biden s’est fait le champion de cette cause par la promulgation d’un décret exécutif, le décret 14067. Par ce décret, plusieurs administrations du pays ont entrepris de jeter les bases de monnaies numériques, donnant ainsi naissance aux scénarios dystopiques décrits au début de cet article et plus en détail dans mon livre.
Dans cette section, nous examinerons ce fameux décret, nous nous pencherons sur les trois programmes pilotes des MNBC et nous explorerons les implications de l’infrastructure FedNow, lancée à l’échelle nationale en juillet 2023, qui pourrait permettre le déploiement rapide des MNBC aux États-Unis. Mais la situation est plus grave qu’il n’y paraît, car les autorités américaines veulent pouvoir contrôler et programmer non seulement l’argent, mais aussi les actifs numériques.
Imaginez que les actions, les obligations, les maisons, les voitures, les ordinateurs, etc. puissent être suivis de manière centralisée par le gouvernement et que la vente ou le transfert de ces actifs puisse être bloqué par de multiples tiers (notamment le gouvernement, la Réserve fédérale et d’autres tiers centralisés). Le choc, le malaise et la colère que ces révélations provoquent devraient unir tous ceux qui cherchent des alternatives à ce qui est en train de se passer dans ce monde et qui s’efforcent de partager toutes ces informations cruciales avant qu’il ne soit trop tard.
Décret 14067
Le décret a été signé le 9 mars 2022 par Joe Biden, sous le titre « Ensuring Responsible Development of Digital Assets » (Assurer le développement responsable des actifs numériques). Selon ce décret, le gouvernement américain doit adopter une approche globale du développement des actifs numériques, y compris des MNBC. Et sa portée est considérable, puisqu’il couvre un large éventail de questions liées aux actifs numériques, notamment leur impact potentiel sur le système financier, la sécurité nationale et la protection des consommateurs. Le décret demande également au gouvernement américain de collaborer avec des partenaires internationaux afin d’élaborer des « normes responsables » (on parle ici de l’ONU, du FEM, du FMI, de la Banque mondiale et de la Banque des règlements internationaux (BRI)).
Jim Rickards, expert réputé des marchés financiers et de la géopolitique, a averti des problèmes importants que soulève ce décret ainsi que de son caractère excessif. Il estime qu’en plus d’être trop ambitieux, le texte ne fournit pas suffisamment d’indications sur la manière dont le gouvernement compte développer et mettre en œuvre les MNBC. Il craint également que cela n’entraîne une érosion de la vie privée et de la souveraineté financière. Il explique que le Décret 14067 est une étape dangereuse vers une société sans argent liquide. Il donne au gouvernement trop de pouvoir pour suivre et contrôler nos transactions financières. Il ajoute :
« Ce décret constitue une menace pour la vie privée et la souveraineté financière. Il pourrait conduire à l’érosion de notre droit à contrôler notre propre argent ».
Pour le dire très clairement, le président des États-Unis a proposé la mise en place d’un cadre qui ressemble au cauchemar dystopique que nous essayons si désespérément d’éviter. M. Rickards prévient :
« Ce décret est une occasion manquée de développer l’innovation et la concurrence dans le système de paiement. Au lieu de cela, il s’agit d’une recette pour le contrôle et la surveillance par le gouvernement ».
Programmes pilotes des MNBC aux États-Unis
Avant même le décret, la Réserve fédérale était déjà bien engagée dans la recherche, le développement et le pilotage des MNBC.
Par exemple, via le projet Hamilton, le projet Cedar, le Regulated Liability Network (RLN). Avant de continuer, gardons bien à l’esprit que ces trois projets pilotes ont été financés par le laboratoire multimédia du MIT, qui entretenait des relations directes avec Jeffrey Epstein.
Projet Hamilton
Le projet Hamilton, une coentreprise entre la Federal Reserve Bank of Boston et le MIT, s’est penché sur l’utilisation d’une MNBC de détail dans le cadre d’un programme pilote qui s’est déroulé entre 2020 et 2022. Une MNBC de détail est une forme numérique de monnaie fiduciaire émise par une banque centrale (en l’occurrence la Réserve fédérale) et accessible directement par le public. Cette forme de monnaie électronique remplacerait le dollar et serait utilisée pour effectuer des paiements, épargner ou réaliser des investissements.
Un livre blanc publié récemment détaille les résultats du programme pilote, et montre notamment qu’un dollar numérique peut traiter un grand nombre de transactions en toute sécurité. Le programme pilote a réussi à traiter un maximum de 1,7 million de transactions par seconde. À titre de comparaison, le système bancaire américain actuel ne peut traiter que 150 000 transactions par seconde. Il est clair que cette nouvelle MNBC a la capacité technique de remplacer l’infrastructure financière existante.
Le groupe qui dirige le projet Hamilton, le MIT Digital Currency Initiative, a été financé en partie par le MIT Media Lab, qui a reçu des contributions de donateurs éminents tels que Bill Gates et Jeffrey Epstein. Ces liens suggèrent l’existence d’un programme mondialiste visant à consolider le pouvoir central et à compromettre les souverainetés individuelles. Joi Ito, l’ancien directeur du MIT Media Lab, et Bill Gates se seraient rendus à plusieurs reprises sur l’île tristement célèbre d’Epstein. Il a démissionné de son poste de directeur du MIT Media Lab le lendemain de la publication de l’article de Ronan Farrow dans le New Yorker, intitulé « Comment un centre de recherche universitaire d’élite a dissimulé ses relations avec Jeffrey Epstein ».
Difficile de se faire une idée précise de l’ampleur de l’implication financière d’Epstein dans le Media Lab du MIT. Néanmoins, l’article du New Yorker nous donne quelques indications :
« Il a été reconnu qu’Epstein avait facilité l’obtention d’au moins 7,5 millions de dollars de dons au profit du laboratoire, dont 2 millions de dollars de la part de Gates et 5,5 millions de dollars de la part de [Leon] Black. Ces contributions ont été décrites dans des courriels comme étant “pilotées” par Epstein ou faites sur son insistance. »
« Le personnel du laboratoire était tellement conscient de l’implication d’Epstein que certains membres du bureau de Joi Ito désignait Epstein sous le nom de Voldemort ou de “celui qu’on ne doit pas nommer”. »
Dans une déclaration, le président du MIT, L. Rafael Reif, a présenté ses excuses en déclarant :
« Rétrospectivement, nous reconnaissons avec honte et douleur que notre institution a contribué à rehausser son prestige [Epstein], en aidant par inadvertance à détourner l’attention de son comportement odieux. Aucune expression de regret ne peut inverser cela ».
Outre les investissements directs et indirects d’Epstein dans le MIT Multimedia Lab, comme le rapporte le Washington Post, il a également placé 1,2 million de dollars dans les propres fonds d’investissement d’Ito.
L’on apprend également, grâce à cet article de Slate, que Joi Ito a visité l’île d’Epstein dans le but de bénéficier des largesses du milliardaire.
Le projet Cedar
Contrairement à d’autres initiatives, le projet Cedar vise à étudier les applications potentielles et les cas d’utilisation d’une MNBC, en particulier dans le contexte du marché de gros. Ce projet est une entreprise commune impliquant la Federal Reserve Bank of New York, plusieurs institutions bancaires de premier plan, JPMorgan Chase, Bank of New York Mellon et State Street, ainsi que la BRI et le MIT Media Lab, le même qui a joué un rôle dans le projet Hamilton.
Le marché de gros désigne un environnement financier dans lequel les transactions sont généralement de grande ampleur et de valeur élevée, et sont effectuées principalement entre des institutions financières telles que des banques, des entreprises et d’autres entités financières. Il s’agit en fait d’une arène en coulisses où des échanges monétaires substantiels ont lieu, loin du domaine des transactions individuelles ou de détail.
Le projet Cedar s’adresse donc principalement aux institutions financières et aux parties prenantes qui opèrent sur le marché de gros. L’objectif du projet est de comprendre comment un dollar numérique pourrait être utilisé dans ce contexte, en facilitant ces transactions importantes de manière efficace, sûre et transparente.
Dans le cadre de ce programme pilote, le projet Cedar étudie notamment la capacité qu’a la technologie d’assurer la sécurité des transactions sur le marché de gros, les challenges réglementaires potentiels et la compatibilité du dollar numérique avec l’infrastructure financière existante.
D’un point de vue technique, le programme pilote a été un succès, et a ouvert la voie à la phase suivante du projet : vendre le concept au public et obtenir un consensus parmi les banques centrales.
Réseau de responsabilité réglementée (RLN)
Outre le projet Cedar (qui en est à sa deuxième phase pilote), la Federal Reserve Bank of New York est également impliquée dans un autre projet pilote appelé Regulated Liability Network (RLN) qui « vise à explorer la faisabilité d’un réseau interopérable de monnaie numérique de gros des banques centrales et de monnaie numérique des banques commerciales sur un registre partagé ».
Qu’est-ce que cela signifie exactement ? Imaginez une situation dans laquelle tous les actifs que vous achetez (actions, obligations, maisons, voitures, appareils électroniques, bijoux, etc.) sont émis sous forme de jetons numériques qui peuvent être suivis et traités par le gouvernement ou autre au moyen d’un cadre centralisé. Outre la possibilité de censurer et de geler votre argent si vous ne vous comportez pas comme l’exigent les autorités, celles-ci peuvent également bloquer la vente et même l’utilisation de vos actifs.
Imaginez donc que vous achetiez un ordinateur via une MNBC. Un jeton numérique est créé et associé à cet ordinateur. Si vous adoptez un comportement que les autorités n’apprécient pas, elles peuvent suivre votre ordinateur et désactiver à distance votre capacité à l’utiliser ou à le vendre. Dans le chapitre 1, nous avons vu comment le gouvernement peut contrôler votre UBI sur la base de votre score de crédit social. Avec un système tel que le RLN, ils pourraient également bloquer votre capacité à vendre votre voiture ou votre maison, ou même entraver votre capacité à utiliser vos biens à distance grâce à ce type de suivi des biens numériques et de surveillance à distance.
Comme les deux autres programmes pilotes, celui du RLN est lié à des organisations mondialistes, dont la BRI et le MIT Media Lab (qui participe aux trois programmes pilotes de MNBC).
« Le projet pilote RLN est le fruit d’une collaboration entre un certain nombre d’institutions financières, de régulateurs et de fournisseurs de technologie de premier plan. Il s’agit d’une étape importante dans le développement d’un écosystème d’actifs numériques réglementé. »
L’étranglement du bitcoin
La première ligne du livre blanc sur le bitcoin décrit ses fonctionnalités : « Une version purement peer-to-peer de l’argent électronique permettrait d’envoyer des paiements en ligne directement d’une partie à l’autre sans passer par une institution financière ». Dès sa création, le bitcoin a été conçu comme une forme améliorée de monnaie, offrant aux personnes du monde entier la possibilité de posséder une « monnaie saine » pouvant être dépensée à tout moment et en tout lieu. Avec des coûts de transaction négligeables — une simple fraction de centime — les fonds pouvaient être transférés presque instantanément.
Cependant, en 2017, le bitcoin a subi des changements majeurs qui l’ont rendu pratiquement inutile en tant que monnaie. Cette année-là, le bitcoin a connu d’importantes difficultés de croissance, qui se sont traduites par des frais de transaction élevés et des retards. La communauté Bitcoin s’est retrouvée au cœur d’un débat intense sur la manière de faire évoluer le réseau pour mieux gérer le volume croissant des transactions. Parmi les acteurs clés de ce débat figuraient des développeurs indirectement financés par Joi Ito du MIT Multimedia Lab, et coïncidait avec la première et unique interview de Jeffrey Epstein sur Bitcoin. Voici ce que nous comprenons de l’état de Bitcoin en 2017 :
1. Frais élevés et retards de transaction : Les frais de transaction du Bitcoin ont grimpé en flèche au milieu de la congestion de 2017. En décembre de cette année-là, les frais de transaction moyens ont atteint un pic d’environ 55 dollars, une augmentation brutale par rapport aux frais inférieurs à un dollar observés l’année précédente. Le réseau a également souffert de retards importants ; des transactions qui auraient dû être confirmées en une dizaine de minutes pouvaient prendre des heures, voire des jours, en particulier si les frais attachés étaient insuffisants pour inciter les « mineurs ».
[NDLR Le Bitcoin est gourmant en énergie, au moins proportionnellement à la quantité produite (« minée »). Il exige des ressources informatiques sans cesse croissantes. Il est logique qu’à un moment il se heurte à cette réalité et donc que les frais de transactions suivent cette tendance à l’envolée. Il n’y a pas besoin de l’intention de quelqu’un pour aboutir à ce résultat. Par contre une personne lucide et prévoyante peut l’anticiper et en tenir compte.]
2. Exemple spécifique de problèmes liés aux transactions : Les fêtes de fin d’année 2017 ont été un bon exemple de ces problèmes. L’explosion du volume de transactions a entraîné des retards importants et des frais exorbitants pour de nombreux utilisateurs. Voici quelques tweets d’utilisateurs déçus de la fin de l’année 2017.
– @ChrisPacia Frais de bitcoin pour un tx de taille médiane = 30,72 $ (20 déc. 2017)
– @beijingbitcoins Les frais de transaction moyens de Bitcoin Core ont augmenté de près de 600 % au cours des deux dernières semaines seulement. Ce n’est pas soutenable. (21 déc. 2017)
– @ErikVoorhees Avec des frais de 40 $, nous avons largement dépassé le prix du café. Même un achat à 250 $ aujourd’hui n’a pas de sens avec le bitcoin. (21 déc. 2017)
3. Impact sur les détaillants et les sites web : Les conditions de transaction peu pratiques ont amené de nombreux grands détaillants et sites web à reconsidérer l’utilisation des bitcoins comme méthode de paiement. Notamment
– Steam : une plateforme populaire de distribution de jeux numériques a cessé d’accepter le bitcoin en décembre 2017 en raison des frais élevés et de la volatilité.
– Stripe : une société de traitement des paiements a mis fin à la prise en charge de Bitcoin en avril 2018, citant des temps de transaction lents, des frais élevés et moins de cas d’utilisation.
Voici une citation directe de Stripe expliquant leur décision d’arrêter d’utiliser Bitcoin pour les paiements :
« Au cours de la dernière année ou des deux dernières années, à mesure que les limites de la taille des blocs ont été atteintes, Bitcoin a évolué pour devenir mieux adapté à être un actif qu’à être un moyen d’échange. Compte tenu de la réussite globale de la communauté Bitcoin, il est difficile de contester les décisions qui ont été prises en cours de route. (Et nous nous réjouissons assurément de voir un projet novateur et ambitieux réussir aussi bien.) Mais il n’est plus possible de soutenir Bitcoin en tant qu’option de paiement ».
– Microsoft : a temporairement interrompu les paiements en bitcoins en janvier 2018, citant les mêmes préoccupations que d’autres entreprises. L’entreprise a par la suite fait marche arrière.
– Fiverr : une place de marché en ligne pour les services de freelance a cessé d’accepter Bitcoin en février 2018 en raison des frais élevés et de la lenteur des transactions.
– Expedia : un site web de réservation de voyages a cessé d’accepter le bitcoin en juin 2018, citant les mêmes raisons.
– Reddit : le populaire forum en ligne a cessé d’accepter les paiements en bitcoins pour Reddit Gold en mars 2018, citant les frais élevés et les délais de transaction.
4. L’influence de Joi Ito et du MIT Media Lab : Joi Ito, en tant que directeur du MIT Media Lab, a eu un impact sur la communauté Bitcoin par l’intermédiaire de la Digital Currency Initiative (DCI) de son laboratoire, un programme engagé dans divers projets de recherche et de développement liés aux cryptomonnaies. L’association de Joi Ito avec Digital Garage, qui finançait la DCI, signifie que son influence sur le développement de Bitcoin était indirecte, mais réelle : la DCI soutenait en effet des acteurs de premier plan de Bitcoin, par exemple Wladimir van der Laan et Cory Fields, qui ont joué un rôle essentiel dans la mise à jour et l’amélioration de la base de code de Bitcoin, y compris la mise en œuvre de Segregated Witness (SegWit). Je n’entrerai pas dans les détails de SegWit dans cet article, mais je dirai brièvement qu’il s’agit d’un changement technique qui a joué un rôle essentiel dans la transformation de Bitcoin qui est passé de moyen d’échange (espèces numériques) à réserve de valeur (or numérique).
[NDLR Utiliser une monnaie purement virtuelle comme réserve de valeur relève de manque d’anticipation et de naïveté. Les données numériques peuvent être effacées bien plus facilement que l’on pourrait faire brûler un tas de billets de banque ou faire fondre des lingots d’or. Et que se passera-t-il si un jour l’Internet et le matériel électronique tombent en panne, par exemple à la suite d’un méga flash solaire ?]
5. Les commentaires publics de Jeffrey Epstein sur le bitcoin en 2017 : Dans le contexte des problèmes de mise à l’échelle de Bitcoin et de l’implication de Joi Ito et de la DCI du MIT Media Lab, l’article « Billionaire financier weighs in on the future of Bitcoin » (le financier milliardaire s’exprime sur l’avenir de Bitcoin) de Dylan Love, publié par The Next Web le 10 octobre 2017, prend toute son ampleur. La description que fait Jeffrey Epstein du Bitcoin comme étant davantage une réserve de valeur qu’une monnaie reflète l’évolution de l’identité de Bitcoin au cours de cette période — une évolution concomitante à la mise en œuvre de SegWit et aux débats sur la mise à l’échelle. Ce changement correspond à la période pendant laquelle le MIT Media Lab, indirectement financé par Epstein, a été impliqué dans le développement de Bitcoin, ce qui a conduit à des liens spéculatifs sur l’impact potentiel d’Epstein sur l’évolution du Bitcoin.
Les développements de 2017 ont souligné les problèmes d’évolutivité du Bitcoin et ont suscité de nombreuses tentatives de résolution. Bien que SegWit ait été introduit pour résoudre certains de ces problèmes, le débat sur l’évolutivité du Bitcoin perdure, la communauté étant toujours à la recherche de solutions durables pour gérer efficacement un volume de transactions croissant.
Que signifie tout cela ?
Voici le nœud du problème :
1. La Réserve fédérale a mené à bien trois projets pilotes de MNBC en partenariat avec le MIT Media Lab.
2. Joi Ito, président du MIT Multimedia Lab, a reçu des fonds directement de Jeffrey Epstein ainsi que d’autres sources, dont Bill Gates, par l’intermédiaire d’Epstein. Nombre de ces contributions ont été marquées comme relevant de dons anonymes.
3. Parallèlement, la DCI a financé des développeurs tels que Wladimir van der Laan et Cory Fields, dont les modifications ont transformé le Bitcoin, qui est passé d’un système d’argent numérique peer-to-peer à une réserve de valeur.
4. À la même époque, Jeffrey Epstein a fait ses seules remarques publiques sur le Bitcoin, le qualifiant explicitement de réserve de valeur plutôt que de monnaie.
5. Suite à la publication de l’article du New Yorker détaillant l’implication d’Ito avec Epstein, Ito a démissionné dans la journée. Le MIT a réagi en révisant sa politique et en s’engageant à faire don d’un montant équivalent aux fonds reçus de toute fondation Epstein à une organisation caritative soutenant les victimes d’abus sexuels.
Avons-nous des preuves concluantes liant directement le financement d’Epstein aux projets pilotes de MNBC ou à la transformation de Bitcoin d’un moyen d’échange en une réserve de valeur ? Non, pas directement. En fait, la plupart des projets pilotes ont débuté après la dernière arrestation d’Epstein, le 6 juillet 2019. Je doute qu’Epstein ait été impliqué dans le Projet Cedar ou le Réseau de responsabilité réglementée. Cependant, le projet Hamilton a été annoncé en 2020 et vraisemblablement, son financement était prévu longtemps avant l’annonce.
Néanmoins, il est évident que tout un chacun devrait se méfier des progrès réalisés dans le développement des MNBC, de l’intention des gouvernants de les mettre en œuvre, et faire preuve d’un scepticisme sain quant aux intentions et à l’implication de Joi Ito, du MIT Multimedia Lab et de Jeffrey Epstein dans le déploiement des MNBC et dans la restriction des capacités de Bitcoin.
J’ai l’intention d’étudier plus en détail le domaine spécifique du financement potentiel par Epstein du projet Hamilton (ce projet qui remplace l’argent liquide) ainsi que SegWit (qui a fait passé Bitcoin de l’argent liquide numérique à l’or numérique). Alors que le bitcoin était de plus en plus adopté comme alternative au dollar, il a été étranglé. Peu après, un projet était lancé pour créer les MNBC, soit une alternative au Bitcoin, sous contrôle de l’État. Ces sujets méritent certainement d’être approfondis.
Pour approfondir nombre de ces sujets, je vous invite à lire mon livre, « The Final Countdown » (Le compte à rebours final). Il décrit l’avenir dystopique qui nous attend peut-être, façonné par les MNBC et les systèmes de crédit social. Il traite de la progression mondiale des MNBC, de l’effondrement imminent du dollar et des monnaies fiduciaires en général, et présente des mesures tangibles pour se prémunir des MNBC en adoptant et en utilisant des cryptomonnaies, de l’or et de l’argent qui soient autodétenus, et ce dans le cadre d’une économie parallèle.
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