La fuite en avant : le nouveau logiciel politique de la France ?

Par Jacques MYARD (https://www.nationetrepublique.org/)

Le dictionnaire nous donne du concept de la fuite en avant une définition limpide et précise : fait de fuir ses problèmes sans les résoudre ou poursuivre une action problématique en négligeant ses conséquences !

Il faut se poser la seule question qui vaille : la fuite en avant est-elle devenue le nouveau logiciel de la société, tout comme celui du gouvernement, la raison non rationnelle de ses décisions qui le pousse à aller de l’avant au mépris des réalités de tous ordres ? En avant, on verra bien !

Relevons au passage que les médias utilisent très souvent ce terme accusant les politiques, mais aussi les clubs ou associations de succomber à cette fuite.

Certes, nos concitoyens n’aiment pas l’immobilisme et le sur-place, ils se disent parfois : allons de l’avant, quoi qu’il arrive. Cette politique suiviste des événements n’est pas sans danger, car le propre d’une politique est de comprendre les tenants et aboutissants des événements sans succomber aux émotions du tout-venant.

Prenons quelques exemples pour illustrer cette dangereuse dérive :

— L’écologie, travestie en idéologie apocalyptique, fait feu de tout bois et s’acharne contre toute autorité, vociférant la menace de la fin du monde, à chaque occasion les Khmers écolos choisissent la fuite en avant dans la violence…

— Dans le même ordre d’idées, les délinquants règlent leurs différends avec des Kalachnikovs, fuite en avant des faibles qui seront rattrapés et exécutés par d’autres délinquants, scellant ainsi le cercle de la violence au quotidien ; police et justice sont devenues les simples comptables des assassinats en série…

— La France compte toujours 3 millions de chômeurs, nombre d’entreprises ne parviennent pas à recruter des saisonniers ou des employés pérennes, les marchands d’esclaves poussent le gouvernement à ouvrir les frontières, déjà fort perméables, afin de faire venir de nouveaux migrants, sous-payés et incapables à se loger ; voilà une superbe politique de gribouille, l’exemple parfait de la fuite en avant du gouvernement…

— Délivrance du permis à 17 ans : pourquoi pas ? disent les communicants de Macron-Jupiter, en quête d’une sympathie perdue par la saga des retraites, mais le gouvernement a-t-il mesuré les conséquences de cette proposition ? Non il a pris la décision et pour le reste, on verra après : jolie fuite, en avant surprise…

— Procédures judiciaires tatillonnes et dirimantes : il ne se passe de jours sans que des tribunaux annulent des procédures policières et obligent à remettre en liberté des malfrats, voire des assassins pour le plus grand plaisir des avocats qui ont manipulé le Parlement et complexifié les procédures afin de réussir les requêtes en annulation… cela pourrait presque apparaître comme une fuite en avant… juridico-complotiste…

— Le Président de la République a pris de multiples décisions en faveur de l’Ukraine, livraison d’armements, aides alimentaires, mais la France s’est toujours montrée très réservée, voire hostile à son entrée dans l’OTAN — refus français au Sommet OTAN de Bucarest en 2008 — ; quant à son adhésion à l’UE, nombre de pays s’inquiètent de la compatibilité de Kiev avec les principes de l’UE

Ô surprise, E. Macron laisse entendre que la France serait favorable à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, sans doute pour plaire aux ultras européens anti-russes, ou pour garantir la pérennité de cette guerre en Europe ; voilà une superbe fuite en avant qui cadre parfaitement avec la définition du dictionnaire « poursuivre une action problématique en négligeant ses conséquences » !

— Le français est la langue de la République, article 2 de la Constitution, visiblement Emmanuel Macron l’a oublié et sous l’effet d’un suivisme béat de l’empire américain, n’a de cesse de glorifier le « globish » anglo-saxon, pratiquant la plus belle fuite en avant suicidaire : c’est ainsi qu’à l’occasion du « Sommet de Paris pour un nouveau Pacte Financier Mondial », la Présidence de la République invite les chefs d’État à un dîner utilisant le Sabir globish et reléguant le français au second rang ; plus qu’une faute c’est une trahison culturelle !

Il est urgent que la France retrouve la cohérence de ses fondamentaux, son indépendance et la défense de ses intérêts.

Tout n’est pas perdu cependant !

— C’est avec délice que nous avons entendu le PDG de Dassault, Éric Trappier, fustiger la naïveté du gouvernement en matière d’armements européens, notamment sur le projet de l’avion SCAF, en dénonçant la subordination totale de nos partenaires européens aux Américains, il faut se féliciter qu’à nouveau Dassault aviation et Dassault Systèmes s’associent pour créer un système informatique indépendant de Washington, un Internet souverain dans les secteurs géostratégiques, BRAVO !

J’avais proposé de le faire il y a quelques années à l’Assemblée nationale, les bons esprits avaient ricané. Merci Dassault !

« Tout a sombré, rien n’est perdu,
Tout s’est englouti, rien n’a péri,
Tout s’est abimé, rien n’est mort,
Tout a disparu, tout reparaît »

Victor Hugo

Mais surtout, gardons en mémoire l’Appel du 18 juin de Charles de Gaulle

« Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. »

Tout est affaire de volonté, la volonté d’être nous-mêmes, d’être libre !