La crise mondiale du secteur agricole — L’exemple français

13/02/2024 (2024-02-13)

[Source : les7duquebec.net]

Par Robert Bibeau.

En quelques termes l’auteur de la vidéo ci-dessous résume le présent et l’avenir du secteur agricole dans tous les pays capitalistes. Ces mots choisis pour décrire le « modèle » français sont : Concentration – monopolisation – fusion – financiarisation – spéculation – mécanisation – robotisation – rationalisation – rentabilisation – marchandisation et mondialisation de l’agriculture industrielle française, européenne, occidentale et mondiale. Ce secteur économique subit le même sort que le reste de l’économie marchande moderne et mondialisée. La voix paysanne a disparu depuis longtemps des champs et des prairies françaises et européennes…, remplacée par les flux numériques transitant sur les marchés boursiers interconnectés.

Les petits propriétaires fonciers capitalistes agraires entonnent leur chant du cygne désespéré… alors que les prolétaires agricoles, de plus en plus nombreux sur ces immenses exploitations mécanisées, cherchent une voix parmi les décombres anthropiques, coincés entre les mythes du « retour à la paysannerie », du « retour au lopin mystique », du « retour au marché national protectionniste », en avant pour le « Frexit » et la sortie de l’Union Européenne honnie, en avant pour l’utopique « démondialisation ». Enfin, de la part des fascistes « verts » on entend « développons une agriculture industrielle de masse sans engrais, fertilisants, pesticides et herbicides »… et autres fadaises.

Ces stratégies de confinement agricole nationaliste sont irréalistes… dans un monde déjà très fortement mondialisé, numérisé, interconnecté, mécanisé, robotisé et massifié. Ne pas oublier que le secteur économique agricole et l’industrie agroalimentaire doivent nourrir plus de 8 milliards d’individus. Le Grand capital international qui commande aux succursales nationales du capital gouvernemental ne laissera aucune force politique ou populiste s’opposer à ses plans de guerre généralisé, pas davantage à ses volets agraire, ou alimentaire, qu’à son volet militaire.

Que faire alors ? Il est faux de prétendre que le Grand capital mondial – multinational et national français cherche à détruire le secteur agricole français, canadien, américain ou européen ! Au contraire, les contraintes que le Capital mondial impose aux marchés agricoles visent à rendre ces secteurs plus productif, plus performant, plus rentable, à son profit bien entendu. Pour atteindre ces objectifs, l’agriculture doit se plier aux contraintes de : Concentration — monopolisation – fusion – financiarisation – spéculation – mécanisation – robotisation – rationalisation — rentabilisation – marchandisation et mondialisation… quitte à jeter sur le pavé des milliers de petits capitalistes agraires et des milliers de travailleurs agricoles excédentaires.

Il est impossible de « réformer » ou d’améliorer le fonctionnement du capitalisme pour le bénéfice du peuple, des travailleurs agricoles et du prolétariat international. Pour survivre, le prolétariat agricole et de l’agroalimentaire comme celui de tous les secteurs de l’économie bourgeoise doivent renverser ce mode de production décadent et créer un nouveau mode de production.

En attendant, nous soutenons la révolte des petits agriculteurs en cours de paupérisation et de prolétarisation, et des ouvriers agricoles qui luttent pour la défense de leurs conditions de vie et de travail à la ferme et à l’usine, en France, au Canada, en Europe et dans le monde.

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