03/04/2022 (2022-04-03)
[Source : lesakerfrancophone.fr]
35e jour de l’opération spéciale russe en Ukraine – un « spécial négationnistes » !
Par The Saker – Le 31 mars 2022 – Source The Saker’s Blog
Combien d’entre vous se souviennent du flot incessant d’avertissements selon lesquels « Poutine travaille pour Schwab » ou « Poutine est de mèche avec Netanyahou », il va « vendre le Donbass » et il « bluffe » au sujet des sanctions.
Puis vint l’ultimatum. Ils l’ont négligé.
Puis vint l’opération militaire spéciale (SMO). Ils l’ont négligée.
Puis vint la nouvelle selon laquelle la Russie vendrait du gaz aux États hostiles uniquement en roubles. négligée.
Vous voyez, pour eux, il n’y a que deux options :
- Poutine est un agent de Davos/Bilderberger/CFR/WEF/etc.
- Poutine bluffe
Alors laissez-moi vous demander à tous : avec huit ans d’expérience à se tromper à chaque fois, pourquoi écouter ces clowns ?
Je veux dire, sérieusement, non seulement ils ont tort, mais ils utilisent tous les points de discussion des PSYOPs américaines. Certains le font au nom de la liberté, de la démocratie et de leur amour pour l’Ukraine pure et sans nazis qu’ils soutiennent tant, d’autres le font au nom de la Sainte Russie et de leur désir de renverser Poutine pour le remplacer par… … quelqu’un de mieux.
Après avoir passé des ANNÉES à déboulonner leurs bêtises, je me demande maintenant, avec Poutine qui dit cela : [Voir la vidéo originale sur Rumble, NdT]
Vont-ils finalement admettre qu’ils avaient tort ?
Pourquoi pas ? Parce que pour eux, TOUTE victoire, même juste une victoire perçue, pour la Russie n’est pas une victoire pour la Russie, mais une victoire pour ce « méchant Poutine » qu’ils détestent de tout leur cœur. En outre, ils préfèrent de loin que des nazis de bonne foi l’emportent sur la Russie. Pour l’Empire du Mensonge, les Nazis sont des salauds, mais ce sont « nos salauds ». Rien de nouveau ici.
La Russie a battu les sanctions économiques initiales exactement dans le délai prévu par Poutine. Mais les opposants ont choisi de le nier ou de le rejeter.
Aujourd’hui, le rouble est revenu à sa position d’avant le 24 février, mais ils ne considèrent pas cela comme pertinent.
Ensuite, il y a ceux qui croient encore que les nazis sont en train de gagner. Sur tous les fronts. Eh bien, voici la carte d’aujourd’hui et vous décidez par vous-même qui gagne et qui perd :
Spécialement pour les surdoués de l’alternative, voici une répartition de ce qui se passe selon Scott Ritter :
- La guerre des grandes flèches – une introduction. Pour tous ceux qui se grattent la tête avec confusion, ou qui dépoussièrent leurs uniformes de cérémonie pour le défilé de la victoire ukrainienne à Kiev, à cause des nouvelles sur le « changement stratégique » de la Russie, vous pourriez vouloir vous familiariser à nouveau avec les concepts militaires de base.
- La guerre de manœuvre est un bon point de départ. Comprenez que la Russie a commencé son « opération militaire spéciale » avec un grave déficit en effectifs – 200 000 attaquants pour quelque 600 000 défenseurs (ou plus). Un conflit classique d’attrition n’était pas envisageable. La victoire russe a nécessité une manœuvre.
- La guerre de manœuvre est plus psychologique que physique et se concentre davantage sur le niveau opérationnel que sur le niveau tactique. La manœuvre est un mouvement relationnel – comment vous déployez et déplacez vos forces par rapport à votre adversaire. La manœuvre russe dans la première phase de son opération soutient cela.
- Les Russes avaient besoin de façonner le champ de bataille à leur avantage. Pour ce faire, ils devaient contrôler la façon dont l’Ukraine employait ses forces numériquement supérieures, tout en répartissant leur propre puissance de combat, plus petite, pour atteindre au mieux cet objectif.
- Stratégiquement, pour faciliter la capacité de manœuvrer entre les fronts sud, centre et nord, la Russie avait besoin de sécuriser un pont terrestre entre la Crimée et la Russie. La prise de la ville côtière de Marioupol était essentielle à cet effort. La Russie a accompli cette tâche.
- Pendant que cette opération complexe se déroulait, la Russie devait empêcher l’Ukraine de manœuvrer ses forces numériquement supérieures de manière à perturber l’opération de Marioupol. Pour ce faire, elle a eu recours à plusieurs opérations de soutien stratégique : feintes, opérations de fixation et attaque en profondeur.
- Le concept de feinte est simple : une force militaire est perçue comme se préparant à attaquer un endroit donné, ou mène effectivement une attaque, dans le but de tromper un adversaire et de l’amener à engager des ressources en réponse aux actions perçues ou réelles.
- L’utilisation de la feinte a joué un rôle majeur dans l’opération Tempête du désert, où les forces amphibies des Marines ont menacé la côte koweïtienne, obligeant l’Irak à se défendre contre une attaque qui n’a jamais eu lieu, et où la 1ère division de cavalerie a réellement attaqué Wadi Al Batin pour coincer la Garde républicaine.
- Les Russes ont fait un usage intensif de feintes en Ukraine, avec des forces amphibies au large d’Odessa gelant les forces ukrainiennes sur place, et une attaque majeure de feinte vers Kiev obligeant l’Ukraine à renforcer ses forces sur place. L’Ukraine n’a jamais été en mesure de renforcer ses forces à l’est.
- Les opérations de fixation étaient également cruciales. L’Ukraine avait rassemblé quelque 60 000 à 100 000 soldats à l’est, en face du Donbass. La Russie a mené une vaste attaque de fixation destinée à maintenir ces forces pleinement engagées et incapables de manœuvrer par rapport aux autres opérations russes.
- Au cours de l’opération Tempête du désert, deux divisions de Marines ont reçu l’ordre de mener des attaques de fixation similaires contre les forces irakiennes déployées le long de la frontière entre le Koweït et l’Arabie saoudite, immobilisant ainsi un nombre important d’hommes et de matériels qui ne pouvaient être utilisés pour contrer l’attaque principale des États-Unis à l’ouest.
- L’attaque de fixation russe a immobilisé la principale concentration de forces ukrainiennes à l’est et l’a éloignée de Marioupol, qui a été investie et réduite. Les opérations de soutien menées depuis la Crimée contre Kherson ont permis d’élargir le pont terrestre russe. Cette phase est maintenant terminée.
- La Russie s’est également engagée dans une campagne d’attaque stratégique en profondeur visant à perturber et à détruire la logistique, le commandement et le contrôle, la puissance aérienne et l’appui-feu à longue portée de l’Ukraine. L’Ukraine est à court de carburant et de munitions, ne peut pas coordonner ses manœuvres et ne dispose pas d’une force aérienne significative.
- La Russie est en train de redéployer certaines de ses principales unités, qui étaient engagées dans des opérations de feintes dans le nord de Kiev, afin qu’elles puissent soutenir la phase suivante de l’opération, à savoir la libération du Donbass et la destruction de la principale force ukrainienne à l’est.
- Il s’agit d’une guerre de manœuvre classique. La Russie va maintenant tenir l’Ukraine au nord et au sud pendant que ses forces principales, renforcées par les unités du nord, les Marines et les forces libérées par la prise de Marioupol, cherchent à envelopper et à détruire 60 000 forces ukrainiennes à l’est.
- C’est la guerre des grandes flèches à son meilleur, quelque chose que les Américains connaissaient mais ont oublié dans les déserts et les montagnes d’Afghanistan et d’Irak. Cela explique également comment 200 000 Russes ont pu vaincre 600 000 Ukrainiens. Ainsi se termine l’abécédaire de la guerre de manœuvre, à la russe.
Maintenant, rien de tout cela n’est très avancé ou exotique. Et si un Marine américain peut le comprendre, n’importe qui d’autre doté d’une éducation de base et de bon sens peut le faire aussi. À moins, bien sûr, que vous n’ayez un programme idéologique qui vous empêche d’accepter la réalité.
Je passerai peut-être encore plus tard, c’est vraiment une journée riche en événements.
Andrei
PS : et, oui, les Russes continueront à négocier et à parler avec tout le monde. Il faut s’y habituer !
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
[Source : lesakerfrancophone.fr]
36e jour de l’opération spéciale russe en Ukraine – un regard sur les militaires ukrainiens
Par The Saker – Le 1er avril 2022 – Source The Saker’s Blog
Aujourd’hui, je souhaite commenter un sujet que je n’ai pas encore abordé : la qualité des forces armées ukrainiennes.
Cette nuit, deux hélicoptères ukrainiens volant à très basse altitude et à grande vitesse ont traversé la frontière russo-ukrainienne et, en seulement six minutes de vol, se sont retrouvés à côté d’une installation de stockage de carburant près de la ville russe de Belgorod. Ils ont tous deux tiré, l’un a raté son coup, mais le second a parfaitement atteint son but et l’ensemble de l’installation de stockage de carburant a pris feu. Ce n’est pas grave, l’incendie a été circonscrit, mais c’est tout de même très embarrassant.
Autre cas : avant-hier soir, un groupe de 5 hélicoptères ukrainiens a décollé de Nikolaev, a volé à 7 mètres au-dessus des vagues et a atterri à Marioupol. Leur mission était d’évacuer les dirigeants de la force Azov qui se cachaient encore dans l’installation industrielle Azovstal. Après leur décollage, deux hélicoptères ont été abattus, mais trois autres se sont envolés, et il est possible que trois hélicoptères aient amerri dans les eaux au large de la côte (ce qui n’est pas clair à l’heure actuelle).
Pourquoi ces deux événements me semblent-ils très révélateurs ?
Parce que cela montre que les soldats ukrainiens ont BEAUCOUP de courage TRÈS RÉEL. De plus, dans ces deux opérations, la préparation de ces missions a fait l’objet d’une planification minutieuse. Ils ne sont donc pas seulement courageux, ils sont intelligents.
Oui, le Ukie Volkssturm est une blague, mais pas l’ensemble de l’armée ukrainienne et certainement pas les nazis du « bataillon » Azov (ce n’est pas vraiment un bataillon, mais plutôt un régiment ou une petite brigade, mais répartis dans des secteurs clés des défenses ukrainiennes). Pourquoi est-il si important de réaliser cela ?
Parce qu’une ÉNORME bataille se prépare dans le Donbass.
Petit rappel :
Bien que personne ne connaisse la taille réelle de la force ukrainienne encerclée dans le Donbass, la plupart des observateurs situent cette force à environ 60 à 80 000 hommes. Ils sont TRÈS bien armés, grâce à 7 années de livraison massive d’armes par l’Empire du Mensonge. Leurs défenses sont très solides, puisqu’ils les préparent également depuis sept ans. En outre, les Ukrainiens essaieraient de faire venir une autre force importante d’Ukraine centrale pour renforcer leurs forces dans le Donbass ou pour l’aider à s’échapper de leur chaudron.
D’autre part, personne ne sait vraiment combien de forces russes et de la LDNR sont concentrées autour du Donbass. Des rapports font état d’« immenses » colonnes de forces russes se dirigeant vers le Donbass, y compris certaines des forces russes qui ont été déployées près de Kiev pour coincer les forces ukrainiennes loin du Donbass.
La même feinte a été utilisée par la flotte de la mer Noire au large des côtes d’Odessa.
Il y a deux façons de contrôler une route : vous pouvez vous tenir sur la route, placer un barrage routier, peut-être poser des mines et, d’une manière générale, être physiquement sur cette route. Ou vous pouvez le faire à distance, sans marcher sur la route mais en étant capable de tirer (armes légères, RPG, artillerie, CAS) sur tout véhicule circulant sur cette route. L’« encerclement » russe des forces ukrainiennes dans le Donbass en deux petits chaudrons qui sont eux-mêmes enfermés dans un plus grand chaudron est un mélange de ces deux techniques. En d’autres termes, les Ukrainiens ont encore conservé une certaine capacité à se déplacer sur le terrain. Mais seulement à très haut risque. N’oubliez pas que le Donbass est un terrain plutôt plat et que les Russes ont la suprématie aérienne. Mais, avec suffisamment de chance, un immense courage et de la détermination, quelques véhicules blindés ou voitures pourraient essayer de sortir, ou des renforts pourraient entrer. Examinons ces deux options :
Sortir : pour quelques véhicules, et avec beaucoup de chance, cela pourrait encore être faisable. Mais pour l’écrasante majorité des forces ukrainiennes dans le Donbass, ce n’est pas une option. Non seulement elles manquent de carburant, mais toute force importante attirerait l’attention des Russes (ce qui n’est pas le cas d’une voiture de 4 passagers roulant à pleine vitesse dans l’obscurité), ce qui entraînerait des frappes immédiates.
Déplacement vers l’intérieur : ici, les Ukrainiens auraient encore du carburant (ou ils n’essaieraient même pas, ce qu’ils font apparemment), mais le problème est qu’il est impossible de cacher une force importante aux Russes qui pourraient alors utiliser leur artillerie à longue portée et leur appui aérien rapproché pour détruire cette force. Je suis personnellement très dubitatif quant aux chances d’une sous-unité ukrainienne de parvenir jusqu’au Donbass.
Et pourtant.
La propagande ukrainienne est plus que ridicule, mais nous ne devons PAS supposer que si les propagandistes ukrainiens sont des clowns, les soldats ukrainiens le sont aussi. Le fait est que les Ukrainiens n’ont jamais eu l’initiative, et qu’ils ne l’ont toujours pas, et que toutes leurs contre-attaques, y compris l’attaque aérienne sur Belgorod, n’ont eu qu’un effet limité et local. Mais cela ne signifie pas qu’ils ne se battraient pas très fort pour leur vie, même encerclés, même sans couverture aérienne, sans possibilité de rotation des forces et sans suffisamment de carburant pour s’engager dans une guerre de manœuvre.
Voici à quoi ressemble la carte de la zone d’opérations aujourd’hui :
- Le cercle jaune représente à peu près la zone où se jouera l’issue de cette bataille.
- La petite flèche noire représente l’effort probable des Ukrainiens pour envoyer des renforts.
- La grande flèche noire représente le mouvement des forces russes qui s’éloignent de Kiev et se dirigent vers le Donbass.
En parlant de cartes : si elles montrent plus ou moins la réalité militaire sur le terrain, elles ne montrent pas les réalités politiques de la même manière. La vérité est qu’il y a beaucoup de villes qui sont bloquées/encerclées par les forces russes, mais qui sont toujours dirigées par les « anciennes » autorités, nazies. Oui, les Russes pourraient entrer et dénazifier ces villes manu militari, mais cela prendrait du temps, ferait des victimes des deux côtés et ruinerait l’infrastructure civile. Et les Russes ne veulent certainement pas que, disons, Kharkov devienne une deuxième Marioupol.
Aparté : certains d’entre vous ont dû entendre ce canard sur les Russes « à court de munitions », non ? Eh bien, les résidents locaux près des positions ukrainiennes dans le Donbass rapportent que depuis trois jours, l’artillerie russe n’a cessé de bombarder les positions ukrainiennes. En réalité, quiconque a étudié l’armée soviétique, puis russe, sait qu’à l’exception de certains systèmes très modernes qui viennent d’être déployés, la Russie dispose d’énormes stocks de munitions. En fait, lorsque les Russes préparent une offensive militaire, les dépenses en munitions, POL, et toute autre forme de logistique nécessaire sont soigneusement calculées. Si ce n’est pas le cas, l’ordre d’attaquer ne sera pas donné. Et, à quelques exceptions près, le type de matériel et de fournitures que les Russes utilisent en Ukraine est à la fois moderne et abondant. D’ailleurs, certains signes indiquent que les forces ukrainiennes sont à court de munitions, la plupart de leurs bombardements sont dirigés vers les villes de la LDNR et font chaque jour des dizaines de morts et de blessés parmi les civils.
Une option possible serait de prévenir les autorités nazies que si l’armée russe n’envahira pas leur ville, elle peut utiliser des forces et des moyens spéciaux pour cibler « uniquement » ces autorités nazies. Oui, les nazis tendront des pièges, comme, par exemple, placer le téléphone portable d’un dirigeant nazi juste au-dessus d’un jardin d’enfants, de sorte que les services de renseignement russes devront effectuer des préparatifs et une planification minutieux, ou simplement proférer la menace et attendre que les nazis paniquent et se demandent où le missile promis sera dirigé.
Tout cela signifie ce qui suit :
- Les Russes doivent prendre les Ukrainiens beaucoup plus au sérieux et si cela signifie avoir des avions d’alerte précoce et des intercepteurs en patrouille aérienne de combat 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, alors c’est ce que les Russes doivent faire. Une paire de MiG-31BM en CAP constante à haute altitude au-dessus de l’Ukraine centrale serait un bon début.
- Bien que l’issue ne fasse aucun doute, les Russes doivent être très prudents et supposer que les Ukrainiens se battront avec compétence et courage.
- Je n’aime pas faire des prédictions, et encore moins des prédictions temporelles, mais je pense que nous devons nous préparer à une bataille majeure de plusieurs semaines, voire d’un mois.
- Il faut partir du principe que les PSYOP de l’Empire du mensonge vont passer en mode d’attaque totale, et comme il sera très difficile de comprendre ce qui se passe, nous devons nous préparer à une attaque majeure de nos esprits.
- Une fois que la force ukrainienne dans le Donbass sera vaincue, cela signifiera essentiellement la fin de la deuxième phase de cette opération militaire spéciale (OMS) et les meilleurs Ukrainiens capables de combattre auront disparu. Une troisième phase commencera, probablement par une attaque sur les régions de Nikolaev et d’Odessa.
Cependant, nous devons nous rappeler que toutes les guerres sont de nature politique et que, tandis que le « cadran de la douleur » militaire est monté assez haut pour les Ukrainiens, les PSYOPs américaines continuent de dire aux Ukrainiens qu’ils sont en train de gagner et que bientôt les premiers chars ukrainiens entreront à Moscou. La chute de facto de Marioupol (comme en témoignent les tentatives désespérées d’évacuer les dirigeants d’Azov par hélicoptère) est déjà un coup dur pour le récit ukrainien. Mais ce coup est dérisoire par rapport à ce qui se passera lorsque les meilleures forces dont dispose l’Ukraine disparaîtront tout simplement des cartes du Donbass. À ce moment-là, aucune quantité d’air chaud, de grandes déclarations ou autres mensonges ne feront la différence – une telle défaite est impossible à dissimuler, elle fera la une des journaux.
En outre, nous devons garder une autre chose toujours présente à l’esprit : si, dans le combat réel, les Russes sont confrontés à des Ukrainiens, dans la guerre elle-même, la Russie ne se bat pas contre les nazis de Kiev, mais contre les États-Unis, l’OTAN et l’UE et leurs États vassaux. Il est également certain que l’administration « Biden » ne souhaite pas la paix mais, au contraire, qu’elle veut que cette guerre dure le plus longtemps possible et qu’elle détruise autant que possible la population et l’infrastructure civile ukrainiennes. Et, bien sûr, les Russes ne négocient pas avec les nazis, ils négocient avec l’oncle Shmuel via les nazis. Grande différence. En ce moment, certains Ukrainiens pourraient être prêts à regarder la réalité en face et à se rendre, juste pour sauver des vies et l’infrastructure ukrainienne. Mais ils savent que les nazis les tueront ou kidnapperont les membres de leur famille (comme cela est arrivé à un maire ukrainien). Et ces nazis ne reçoivent d’ordres que de nombreux « conseillers » occidentaux à Kiev qui leur disent « battez-vous jusqu’au dernier soldat, puis nous vous évacuerons ».
On pourrait dire que les Ukronazis purs et durs agissent comme les commissaires politiques pendant la guerre civile russe.
Les Russes ont combattu lors de la première phase avec une force délibérément inférieure à la force ukrainienne adverse. Mais contre une force d’élite ukrainienne profondément retranchée dans des défenses lourdement fortifiées, la Russie devra combiner deux choses : plus d’hommes et plus de puissance de feu. Et, de l’avis général, c’est exactement ce à quoi ils se préparent.
L’empire du mensonge est tellement désespéré maintenant, que les PSYOP américains prétendent que les généraux russes ont peur de dire à Poutine « l’horrible vérité » et que Shoïgu prépare un coup d’état contre Poutine. Pour l’instant, les Ukronazis disent que les Russes sont en fuite, mais même le Pentagone américain admet que les forces qui se sont éloignées de Kiev ne font que se regrouper.
Rappelez-vous qu’en guerre de manœuvre, vous ne » tenez pas le terrain « , pas plus qu’en guerre navale, et c’est ce que la première phase de cette opération spéciale visait à faire. Mais dans le Donbass, la tenue du terrain va devenir beaucoup plus importante et comme les deux camps sont très compétents et courageux, ne vous attendez PAS à de grands mouvements sur la carte. Au contraire, attendez-vous à plusieurs semaines d’un très sévère « broyage » des défenses ukrainiennes, suivi de mouvements lents et délibérés, principalement sur de courtes distances – de quelques centaines de mètres à quelques clics.
J’espère que ce qui précède sera utile lorsque la deuxième phase sera pleinement lancée.
Une dernière chose : l’aide militaire occidentale à l’Ukraine. La plus grande partie se trouve en Pologne. Il est vrai que l’on trouve BEAUCOUP de matériel occidental à Marioupol ou dans le Donbass, mais ce matériel a été apporté il y a longtemps. Il suffit de regarder la carte, de voir où se trouve la frontière polono-ukrainienne, puis de regarder où se trouve le cercle jaune. Pour faire la différence, les systèmes d’armes occidentaux doivent traverser toute l’Ukraine et pénétrer dans une zone hautement contestée et dangereuse. Comment une telle livraison peut-elle être effectuée ? Trois options :
- Route
- Le train
- Par les airs
Dans les trois cas, si la force est minuscule, disons quelques voitures remplies de MANPADs, il y a une chance de réussir, bien qu’elle soit minime, et une telle « livraison » serait extrêmement dangereuse. Mais les Ukrainiens ont maintenant prouvé qu’ils pouvaient être très forts et très intelligents. Mais ces minuscules renforts ne feront aucune différence. Une force plus importante le pourrait, mais elle serait instantanément détectée et attaquée par les armes à distance, l’appui aérien rapproché et l’artillerie à longue portée des Russes. Donc toute cette histoire d’envoi d’armes aux Ukrainiens n’est qu’un ramassis de conneries. Ce ne sont que des fake news sans intérêt.
Jusqu’à présent, les Russes n’ont pas considéré une telle possibilité comme importante, d’où le fait qu’ils n’ont fait sauter aucun pont, ni miné à distance aucune route, ni détruit aucune voie ferrée (à ma connaissance). Mais si le risque d’un renforcement significatif de l’Ukraine occidentale devient une menace réelle, vous pouvez être assuré que les Russes feront tout ce qui précède, d’autant plus qu’il y a très peu de villes et de civils dans certaines parties de cette voie vers l’Est.
Jusqu’à présent, la politique russe a consisté à laisser les forces (secrètes) de l’OTAN se rassembler dans une zone de rassemblement, puis à les frapper très fort. Il s’agit d’une stratégie très efficace que les forces de l’OTAN n’ont trouvé aucun moyen de contrer (ne serait-ce que parce que les défenses aériennes de l’OTAN sont une blague, même contre les missiles transsoniques et subsoniques et les drones).
Enfin, les Ukrainiens n’ont plus d’armée de l’air, ni de marine, mais ils ont prouvé qu’ils pouvaient encore utiliser des hélicoptères volant très bas et très vite, surtout la nuit lorsque les opérateurs de la défense aérienne locale peuvent les confondre avec un hélicoptère russe (les tirs amis sont toujours un risque majeur en temps de guerre). De plus un hélicoptère est une cible difficile, non seulement ils volent très bas, mais ils peuvent voler à la fois rapidement (par exemple pour éviter un MANPAD) ou très lentement, pour se cacher des chasseurs et des intercepteurs. Un hélicoptère se déplaçant lentement et volant à basse altitude est une cible difficile pour le radar et le système de recherche et de suivi infrarouge des avions de combat. Un terrain vallonné ou montagneux rend la détection encore plus difficile.
Les hélicoptères d’attaque russes sont tous dotés de capacités air-air, à la fois de canons et de missiles, et peuvent donc être utilisés très efficacement contre les hélicoptères ukrainiens (qui ont une génération complète de retard sur les hélicoptères russes modernes), mais il faut qu’ils soient prêts et qu’ils volent sous couverture aérienne. C’est donc faisable, mais cela prend du temps.
Conclusion
La phase 1, la guerre de manœuvre pure, est terminée et a été un succès militaire.
Politiquement, c’était presque un échec, non seulement les PSYOPS de l’Empire du Mensonge ont totalement écrasé les efforts de contre-propagande russes plutôt maladroits et primitifs, mais les Russes n’ont pas non plus réalisé qu’ils ne pouvaient pas compter sur les autorités civiles locales pour faire simplement leur travail sous un nouveau drapeau.
En d’autres termes, la Russie n’a pas réussi à dénazifier correctement les villes situées au cœur de l’arrière-garde russe. Cette erreur de calcul va devoir être corrigée à la dure : avec plus d’hommes et plus de puissance de feu.
La phase deux de cette guerre sera la liquidation du chaudron du Donbass et elle décidera de l’issue de cette guerre (même si cette issue n’a jamais fait de doute).
Sur une note personnelle, j’ajouterai seulement que le mois dernier m’a convaincu que la Russie ne devrait PAS occuper de façon permanente plus de l’Ukraine que la LDNR « complète » plus toute la côte ukrainienne de la mer Noire. Mais la Russie ne peut pas non plus laisser l’Ukraine comme une boîte de Pétri pour les toxines nazies. Il me semble donc que la solution optimale serait un éclatement du pays en plusieurs États successeurs : neutres, dotés uniquement de forces de police et d’armes légères et comprenant clairement que la Russie a les moyens d’intervenir militairement à tout moment si les États successeurs tentent de violer leur statut de pays neutre, non armé et dénazifié.
Cela se produira-t-il ?
Je ne sais pas, Poutine m’a déjà surpris deux fois avec des opérations très risquées que j’aurais déconseillées (la Syrie et cette « grande » opération sépciale au lieu d’une « petite » libération de « seulement » la LDNR). Considérant que la Russie n’a utilisé qu’une petite fraction de ses forces armées, il m’est impossible de prédire ce que Poutine et l’état-major russe décideront à l’issue de la deuxième phase.
Enfin, je vais prendre les deux prochains jours de congé, sauf évolution majeure, bien sûr.
Donc jusqu’à lundi, si Dieu le veut.
Andrei
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone
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