13/04/2021 (2021-04-13)
[Source : Le courrier des stratèges (lecourrierdesstrateges.fr)]
Par Edouard Husson
France Soir pourra garder son label de site « d’information politique et générale ». Cette décision met hors d’elle la presse mainstream et déchaîne les accusations de « complotisme » et de « fake news ». En fait le titre est une cible de ses « confrères » précisément à cause de son succès et de son souci d’une information vérifiée. A l’époque de la presse subventionnée, des vérités officielles, de la censure Big Tech et des chasses aux sorcières, ce n’est pas pardonnable.
FranceSoir a donc sauvé sa tête. Le verdict est tombé hier. Saisie fin janvier par Roselyne Bachelot, la Commission paritaire des publications et des agences de presse (CPPAP) a tranché: le site d’information peut garder son label de site « d’information politique et générale » (IPG). Théoriquement, le titre aurait accès, par conséquent, à des aides d’État accordées par le Ministère de la Culture et de la Communication, relevant du « fonds stratégique de développement de la presse ». France Soir n’a pas utilisé cette possibilité. En revanche, la plupart des grands titres de la presse nationale ou régionale émargent à ce fond, certains pour des montants de plusieurs centaines de millions d’euros. À l’annonce de la décision, on a vu se multiplier les récriminations de la presse mainstream (en France synonyme de médias subventionnés). Ainsi Le Figaro ou Libération reprennent-ils largement à leur compte les accusations de complotisme qui étaient déjà à l’origine de l’enquête diligentée par la Ministre de la Culture. On reproche à FranceSoir de ne pas s’être aligné sur les thèses officielles durant toute la crise du COVID 19 : le site a largement fait place aux médecins qui, tels Didier Raoult, défendent des traitements préventifs ou précoces contre le virus. Il a invité certains des plus remarquables analystes de la crise sanitaire comme le professeur suisse Jean-Dominique Michel. Il a posé sans tabous la question de la fiabilité des vaccins, pointé les approximations du gouvernement et des instances d’experts, posé la question des libertés fondamentales… et gagné 3 millions de visiteurs uniques chaque mois.
Le succès, ça ne se pardonne pas au pays inventeur de la guillotine!
Médias du monde ancien contre média de son temps
Ce qui se joue autour de la tentative de déstabiliser FranceSoir de la part de ses concurrents, peut être analysé à quatre niveaux:
- Il y a bien entendu un enjeu de liberté d’information et d’opinion. Ce que d’aucuns qualifient de complotiste, c’est tout simplement le souci d’informations qui ne soient pas simplement la reproduction de discours gouvernementaux et de communiqués de la bureaucratie d’État.
- La digitalisation des médias est profondément déstabilisante pour les médias traditionnels et elle a favorisé l’émergence de titres nouveaux, flexibles et adaptés aux nouveaux publics. C’est mondialement que les médias du monde ancien tentent de disqualifier leurs concurrents, en particulier en les accusant de propager des fausses nouvelles et en s’appuyant sur l’appareil d’État pour obtenir de nouveaux types de censures.
- À ceci vient s’ajouter le contexte spécifiquement français de la difficulté à réformer et faire bouger de vieilles structures. Alors même que le titre était en train de couler définitivement par refus des salariés d’évoluer, on ne pardonne pas à Xavier Azalbert d’avoir pris le taureau par les cornes et refondé le journal.
- Enfin, il existe un autre enjeu qui est de celui de savoir si les médias veulent répondre à la soif d’information libre du public ou bien conforter l’entre-soi des grandes métropoles et de leur information contrôlée, au service du Great Reset. Très clairement les géants de la Big Tech, par la censure qu’ils mettent en œuvre sur les réseaux sociaux, pensent que l’information doit refléter uniquement la parole officielle des visiteurs de Davos ou des amis de la Chine communiste, le tout sur fond d’agit prop gauchiste.
Tel David contre Goliath, FranceSoir combat pour l’information de tous les citoyens et nos libertés, individuelles et collectives. Il y aura d’autres tentatives de déstabilisation. Mais réjouissons-nous que, cette fois, l’État n’ait pas cédé à la pression des minorités ni du monde ancien.
⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.