14/06/2021 (2021-06-14)
Par Joseph Stroberg
Le journaliste Richard Boutry vient de lancer un sondage sur cette question, via Twitter :
Cependant :
Un général remplit essentiellement un rôle militaire, offensif et/ou défensif et s’il intervient dans le gouvernement d’une nation, deux directions principales s’offrent à lui :
- Comme dans le cas du Général de Gaulle, il peut intervenir pour redresser le pays ou en défendre la souveraineté (par exemple face à l’OTAN) ;
- Comme dans le cas de Napoléon Bonaparte, il peut se lancer dans des actions de conquête et d’offensives contre d’autres nations, au risque d’entraîner finalement la nation à sa perte.
Jeanne d’Arc n’était pas un général, mais elle a joué un rôle déterminant dans la restauration de la France en mettant en branle le processus qui a permis ensuite de bouter les Anglais hors du royaume de France.
Charles Martel n’était au départ qu’un maire de palais, et donc remplissait un rôle essentiellement administratif. Il a cependant contribué à chasser presque totalement les musulmans hors de la Gaule.
Si une nation 1 ne doit pas mourir ou doit ressusciter (comme la Pologne à la suite de ses partitions), elle trouvera toujours une femme ou un homme providentiel pour l’incarner et lui redonner sa grandeur ou la ramener à la vie. Ce peut aussi bien être un soldat, qu’une pucelle ou même qu’un poète ou qu’un homme de religion. D’une certaine manière, la nation (ou, derrière elle, la nature) trouve toujours une voie et celle-ci semble finalement suivre la loi d’Économie 2.
Les plus grands restaurateurs de nations ont généralement été aussi les plus humbles serviteurs de ces dernières, car lorsque l’ambition ou la mégalomanie interviennent au contraire, la nation voit son parcours de redressement infléchi plus ou moins fortement vers la route du chaos et de la destruction partielle ou complète. Pour l’avenir de la France, ce qu’il convient de rechercher n’est pas une fonction spécifique qu’elle soit militaire ou d’une autre nature, mais des capacités particulières qui soient utilisées avec réelle humilité (et donc notamment non accompagnée de déclarations telles que « En toute humilité, je… »). Ces capacités gagnent bien entendu à être celles nécessaires pour faire face à la situation vécue par la nation.
La France est actuellement plongée dans une situation chaotique du fait d’élites corrompues et de sa participation à l’entreprise totalitaire qu’est l’Union Européenne (un genre d’avatar de l’URSS, à la différence que les goulags s’y trouvent sur le plan mental et dans l’univers émotionnel, par le biais de la pensée unique et de la bien-pensance). Elle est profondément divisée en communautés actuellement peu compatibles et par de multiples courants idéologiques plus ou moins fanatiques et extrémistes. Elle a perdu pratiquement toutes ses racines profondes (religieuses, politiques, économiques, sociales, culturelles, artisanales, agricoles et artistiques…) au mauvais profit du matérialisme, d’une prétendue démocratie, du « woke », d’industries étrangères, d’agriculture industrielle, et de décadence… La pierre angulaire qui a été supprimée est celle représentée par la religion traditionnelle du pays depuis la gaule jusqu’à la période révolutionnaire : le christianisme. De la destruction de cette pierre, de cette « Église » 3, découlent toutes les autres destructions, décadences et dégradations qui sont intervenues dans les différents secteurs de la vie de la nation.
Pour restaurer la France, mais pas du tout nécessairement dans le maintien d’une Cinquième République ni dans la création d’une Sixième, les capacités qui semblent indispensables sont probablement au moins les suivantes :
- capacité à stimuler l’âme française, franque, gauloise ou celte en chacun des habitants du pays, à part éventuellement ceux qui se sentent trop étrangers à cet esprit et préféreront revenir à leurs propres racines, distinctes;
- capacité à unir les partisans de la restauration malgré leurs divergences d’opinions et de goûts;
- capacité à s’effacer devant les souhaits exprimés du plus grand nombre;
- capacité à révéler ce qui était caché et à fonctionner lui-même en transparence, avec honnêteté et franchise;
- capacité à se satisfaire de peu dans la vie concrète (afin de ne pas chercher à amasser des fortunes personnelles sur les dos des membres de la nation);
- capacité à arbitrer les conflits pour amener des solutions qui puissent satisfaire toutes les parties impliquées;
- capacité à reconnaître et à stimuler les aptitudes des partisans de la restauration, autant dans son entourage proche que plus lointain;
- capacité à percevoir et à accueillir différents points de vue (et différentes croyances) et à en tirer la synthèse ou la substance essentielle;
- capacité à s’entourer de conseillers désintéressés, efficaces, intelligents et sages dans les domaines qu’il ne maîtrise pas ou connaît peu;
Est-ce qu’un général français possède actuellement de telles capacités ?
Voir aussi : La France revivra-t-elle?
⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.
- [1] Habituellement : groupe humain partageant une même culture, une même histoire et une même langue. Cependant, par nation nous entendons plutôt ici un ensemble d’individus qui partagent une même vibration fondamentale sur le plan de la conscience (ou des âmes), de l’approche mentale et des égrégores affectifs et émotionnels le plus souvent liés à un territoire particulier aux frontières floues. La nation française, selon cette nouvelle notion, n’est alors pas spécifiquement liée à la langue française, mais est héritée de la Gaule et des Celtes qui étaient présents sur le territoire approximatif de la France actuelle et d’une partie de la Belgique, au moins.[↩]
- [2] Celle qui permet la plus petite dépense d’énergie pour le résultat optimal ou maximal, du moins lorsque l’ambition personnelle (comme dans le cas d’un Napoléon) ne vient pas interférer[↩]
- [3] non pas « Catholique Romaine » faussement universelle, mais simplement humaine. Simon Pierre n’était pas fait de roches, mais de chair et de sang. « Église » signifie originellement l’ensemble des fidèles du Christ[↩]