06/09/2021 (2021-01-28)
Par Dr Gérard Delépine
[Source : FranceSoir]
En Israël la mortalité Covid19 n’est pas nulle, mais a au contraire battu son record le 26 janvier !
La campagne médiatique glorifiant la campagne de vaccination israélienne sans s’intéresser à l’évolution de l’épidémie[1] nous oblige à revenir sur le sujet des contaminations et mortalité en Israël concomitants à la vaccination afin que nos lecteurs bénéficient d’une information équilibrée.
Une information mensongère
Un article du Parisien[2] signé J. Cl. m’a particulièrement interpellé en affirmant : « Zéro, zéro. Ces dernières 24 heures, Israël n’a dénombré aucune nouvelle contamination et aucun nouveau mort du coronavirus. » Qui a pu le renseigner aussi mal ? A-t-il été trompé par un employé de Pfizer ? Il aurait dû vérifier ses informations parfaitement incompatibles avec les chiffres des dix jours précédents rappelés ci-après[3]. Ceci est particulièrement grave car les chaines de télévision ont diffusé ce même message, lui faisant probablement confiance.
Dans aucune épidémie de l’histoire ancienne et récente, n’a été observée en un jour une chute totale des contaminations de 4492 à zéro, ni de 79 décès à 0. L’invraisemblance de ces données aurait dû l’interpeller et justifier une vérification, règle d’or des journalistes d’enquête.
Un pari risqué
Le gouvernement israélien a réussi la prouesse de vacciner près de 3 millions de ses concitoyens en cinq semaines, mais a-t-il eu raison de les transformer si vite en cobayes ?
Du point de vue scientifique, c’est passionnant car il s’agit d’un essai thérapeutique phase 3 d’ampleur inégalée qui apportera les réponses aux questions auxquelles Pfizer n’a pas répondu par ses essais bâclés.
Mais d’un point de vue éthique et médical, c’est très discutable. L’association Médicale Mondiale dans la déclaration d’Helsinki rappelant les leçons de Nuremberg stipule qu’un traitement expérimental[4] ne doit être administré que s’il est susceptible de rendre un service personnel à celui qui le reçoit après une information loyale.
Or chez les moins de 45 ans sans comorbidité qui représente 70% des israéliens la balance avantages-risques ne peut être que défavorable ; en effet, à cet âge le risque naturel de la maladie est infime alors que des complications graves en particulier allergiques ont été observées et qu’on ne se sait toujours pas si le vaccin est susceptible d’empêcher les contaminations, ni s’il est capable de diminuer la mortalité. La surveillance serrée de l’épidémie en scrutant l’incidence des contaminations et de la mortalité après vaccination est donc capitale.
Et chez les personnes âgées à risques (qui sont extrêmement peu représentées dans les essais) les risques de complications vaccinales graves ont été mis en évidence par l’alerte lancée récemment par l’agence sanitaire norvégienne [5].
Il est difficile d’être Cassandre [6]
L’évolution inquiétante de l’épidémie observée depuis la vaccination d’après les données publiées par l’OMS m’avait amené à lancer un cri d’alarme[7], largement critiqué dans les médias et rapidement noyé dans une floppée d’articles vantant les succès de cette vaccination d’après les taux d’anticorps ou l’évolution favorable de petits groupes particuliers. Et ces journalistes n’ont pas paru s’intéresser à l’évolution de l’épidémie sur l’ensemble de la population. Or une campagne de vaccination a pour but d’empêcher la transmission de la maladie et de diminuer la mortalité dans la population. Ces deux critères sont les seuls pertinents.
Depuis la vaccination, d’après l’OMS[8], incidence et mortalité quotidiennes se sont envolées avec une incidence de nouveaux cas passée de 2792 le 20 décembre à 4924 le 25 janvier et une mortalité quotidienne passée de 18 le 20 décembre à 69 le 26/1 établissant ainsi le record absolu mensuel (plus de 1000 morts en un mois[9]) et journalier (69) depuis le début de l’épidémie.
Pourquoi les médias toujours prompts à diffuser des communiqués des services de communication des firmes ne s’intéressent plus aux faits objectifs publiés par l’OMS ? Se censurent-ils spontanément ou cèdent-ils aux pressions extérieures ?
Certes, on ne peut affirmer pour l’instant que la vaccination est seule responsable de cette flambée de la maladie. Il ne s’agit pour l’instant que d’une corrélation temporelle, mais d’un signal d’alarme fort.
Après examen du dossier remis à la FDA, Peter Doshi chargé de recherche sur les services de santé pharmaceutiques de l’Université du Maryland estime[10] : « l’efficacité réelle est beaucoup plus faible que celle affirmée jusqu’à présent, bien en dessous du seuil d’efficacité de 50 % fixé par les autorités réglementaires pour l’approbation”.
Or le risque d’une telle flambée après la première injection du vaccin Pfizer avait été précisément souligné par un communiqué de presse de l’Académie de Médecine du 11 janvier [11] :
« dans le contexte actuel de recrudescence épidémique, c’est la persistance d’un taux d’immunité faible, voire insuffisant, pendant les semaines supplémentaires précédant la seconde injection qui doit être prise en considération. Le risque individuel d’aggravation par « anticorps facilitants doit être évoqué quand l’infection survient chez une personne ayant un faible taux d’anticorps neutralisants ».
Ce même communiqué de presse attirait aussi l’attention sur le risque de favoriser des variants :
« sur le plan collectif, l’obtention d’une couverture vaccinale élargie, mais fragilisée par un faible niveau d’immunité, constitue un terrain favorable pour sélectionner l’émergence d’un ou de plusieurs variants échappant à l’immunité induite par la vaccination ».
Nous espérons de tout cœur que les craintes que nous inspirent cette aggravation considérable de l’épidémie depuis la vaccination n’annoncent pas une catastrophe vaccinale et qu’après la deuxième injection, les choses s’amélioreront pour nos amis israéliens par l’infléchissement des courbes de contaminations et de mortalité.
Mais cette affaire montre qu’il est dangereux de jouer les apprentis sorciers et d’accélérer les mises sur le marché aux dépens de la sécurité sanitaire.
Auteur(s): Gérard Delépine pour FranceSoir
Notes
[2] Coronavirus : en Israël, le vaccin fait chuter de 60% l’hospitalisation des plus âgés Le Parisien 26/1/21 https://www.leparisien.fr/societe/sante/coronavirus-en-israel-le-vaccin-fait-chuter-de-60-l-hospitalisation-des-plus-ages-26-01-2021-8421312.php.
[3] Tableau coronavirus-statistiques.com choisir le pays souhaité, ici nombre de cas en Israël.
[4] Actuellement les vaccins anticovid ne représentent pas des traitements validés par la science car les résultats définitifs complets n’ont pas été publiés.
[5] Covid-19 : l’Agence norvégienne du médicament établit un lien entre 13 décès et les effets secondaires du vaccin France info 16/01/2021.
[6] Cassandre aimée d’Appolon avait reçu en cadeau le don de la prophétie ; mais quand elle l’a quitté, faute de pouvoir lui retirer sa voyance, Appolon s’est vengé en empêchant les gens de croire à ce qu’elle prophétisait. Cela a causé la destruction de Troie par les grecs car Cassandre, qui avait averti qu’il ne fallait surtout pas faire entrer le cheval dans la ville, n’a été crue par personne.
[7] Le vaccin Pfizer augmente-t-il le risque de contamination et de mort par Covid19 ? France soir le 16/01/2021 https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/le-vaccin-pfizer-augmente-t-il-le-risque-de-contamination-et-de-mort-par-covid19.
[8] OMS Covid Dashboard du 27/1/2021 https://covid19.who.int/.
[9] Coronavirus: Israël franchit la barre des 4.000 décès, le taux de contamination grimpe à 9,1% (ministère) I24 news
https://www.i24news.tv/fr/actu/israel/1610919208-coronavirus-israel-franchi-la-barre-des-4-000-deces-ministere.
[10] Peter Doshi Will covid-19 vaccines save lives ? BMJ 27 10 2020 Current trials aren’t designed to tell us : BMJ 2020 ;371 :m4037 http://dx.doi.org/10.1136/bmj.m403.
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