« Convoi de la liberté », la révolte populaire ne faiblit pas malgré la répression et les menaces

09/02/2022 (2022-02-09)

[Source : lecourrierdesstrateges.fr]

Les manifestations contre les mesures sanitaires se poursuivent dans la capitale canadienne. Une situation « hors de contrôle » pour le maire de la ville qui sollicite l’aide des autorités fédérales. La « répression » a déjà commencé, la police d’Ottawa a menacé d’arrêter quiconque apporterait de l’essence ou un autre soutien matériel aux camionneurs. Autre manœuvre de coercition, la plateforme de récolte de dons « GoFundMe », grâce à laquelle les organisateurs du « Freedom Convoy » canadien ont réussi à récolter dix millions de dollars, a communiqué qu’elle ne leur reverserait pas les fonds. À l’instar des milliers de camionneurs canadiens qui protestent dans la capitale Ottawa, les camionneurs d’autres pays ont commencé à organiser leurs propres versions du « Freedom Convoy ».

Le maire d’Ottawa déclare l’état d’urgence

Le maire d’Ottawa, Jim Watson, a déclaré l’état d’urgence alors qu’environ 500 camions et véhicules du « Freedom Convoy » continuent de s’attarder dans les rues de la capitale canadienne pour protester contre les mandats de vaccination.

“Déclarer l’état d’urgence reflète le grave danger et la menace pour la sûreté et la sécurité des résidents posés par les manifestations en cours et souligne la nécessité du soutien d’autres juridictions et niveaux de gouvernement”, a déclaré la ville dans un communiqué.

Une situation «hors de contrôle», Jim Watson. La capitale fédérale a besoin de renforts pour mettre fin à l’état de «siège» dans lequel elle se trouve, a-t-il expliqué dans une lettre au gouvernement, plaidant pour l’envoi de 1800 policiers supplémentaires. «Nous devons mettre fin à cette manifestation, mais nous ne pouvons pas le faire seuls», a reconnu lundi le chef de la police Peter Sloly, appelant lui aussi «à l’aide».

Le chef de la police d’Ottawa a laissé entendre que les Forces armées canadiennes pourraient devoir être appelées pour gérer les manifestants persistants dans la capitale canadienne.

“Il s’agit d’un problème national, pas d’un problème d’Ottawa“, a déclaré le chef de la police d’Ottawa, Peter Sloly , lors d’une séance d’information aux conseillers municipaux. “Je suis de plus en plus inquiet qu’il n’y ait pas de solution policière à cela.”

Justin Trudeau, de retour en personne à la Chambre des communes, après une semaine d’isolement pour cause de Covid, a déclaré “Il faut que ça cesse”.

Néanmoins, le premier ministre a admis que l’envoi de l’armée pour mettre fin au mandat anti-vaccin et à la manifestation anti-gouvernementale qui a paralysé la capitale nationale pendant près d’une semaine n’est “pas dans les cartes pour le moment”.

Insensibles aux déclarations politiques, les manifestants, eux, continuent de réclamer “la levée des obligations vaccinales, des restrictions, et le rétablissement des droits et des libertés des Canadiens”, a déclaré lundi Tamara Lich, l’une des organisatrices du mouvement, lors d’un live sur YouTube.

“Nous essayons, en ce moment, de tendre la main à tous les partis fédéraux afin que nous puissions commencer des pourparlers et voir comment nous pouvons avancer”, a-t-elle ajouté.

Les politiciens “ne savent pas quoi faire de nous. Mais tout ce qu’ils ont à faire, c’est de revenir à la raison. C’est à eux de résoudre ça”, a estimé auprès de l’AFP John Lambert, 59 ans, camionneur et manifestant.

Trudeau amplifie la répression

“Quiconque tenterait d’apporter des supports matériels (gaz, etc.) aux manifestants pourrait faire l’objet d’une arrestation. L’application est en cours”, a annoncé la police dans un tweet arborant la mention “IMPORTANT”.

Les manifestants, de leur côté, se sont dits étonnés de l’élan de soutien de leurs concitoyens canadiens. 

“Le soutien a été incroyable”clame un camionneur. “Je n’ai jamais rien vu de tel. Je n’ai jamais été aussi fier d’être Canadien.”

Nicholas Wansbutter, qui a été engagé par le Justice Centre de Calgary pour représenter le « Freedom Convoy », a condamné les actions de la police d’Ottawa comme potentiellement illégales

“Les personnes qui apportent de la nourriture, de l’eau, de l’essence ou d’autres fournitures aux camionneurs qui manifestent pacifiquement n’enfreignent aucune loi. Il n’y a aucun fondement à cette menace policière. “, a déclaré Wansbutter dans un communiqué.

« Dans une société libre et démocratique régie par la primauté du droit, les citoyens peuvent librement s’associer les uns aux autres, y compris pour donner et recevoir des biens et des cadeaux. Il n’y a aucune loi qui permettrait à la Police d’Ottawa d’arrêter des personnes pour avoir donné du carburant ou de la nourriture à un autre Canadien », a poursuivi Wansbutter. 

“Les camionneurs eux-mêmes exercent leurs libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique, comme ils ont légalement le droit de le faire.”

La police d’Ottawa a annoncé, dimanche 6 février, que plus de 450 contraventions avaient été émises depuis samedi matin pour des infractions allant du bruit excessif et des violations de la ceinture de sécurité aux plaques d’immatriculation obstruées et aux silencieux inappropriés. Ils ont également annoncé avoir ouvert 97 enquêtes pénales liées au Freedom Convoy.

Encore plus absurde, un juge ontarien a accordé, lundi 7 février, une injonction de 10 jours interdisant aux camionneurs stationnés dans les rues du centre-ville d’Ottawa de klaxonner constamment.

“Tonner un klaxon n’est pas l’expression d’une grande pensée à ma connaissance”, a déclaré le juge de la Cour supérieure de l’Ontario, Hugh McLean, lors d’une procédure judiciaire, selon la CBC.

La plateforme GoFundMe suspend la collecte de fonds du mouvement des camionneurs canadiens

Le GoFundMe a été lancé le 14 janvier par Tamara Lich, qui est également secrétaire du parti séparatiste occidental Maverick. Elle indique que l’argent servira à payer le carburant ainsi que la nourriture et l’hébergement des camionneurs participants.

La page GoFundMe pour soutenir le “Freedom Convoy” des camionneurs canadiens approchait les 10 millions de dollars lundi 1er février, soit plus d’argent que les principaux partis politiques fédéraux du Canada n’ont collecté au cours du dernier trimestre de 2021.

Des reportages avaient commencé à circuler la semaine dernière, signalant que la page GoFundMe pour “Freedom Convoy 2022” avait été gelée et que les organisateurs devaient expliquer comment les millions de dollars de fonds collectés seraient dépensés

«Cette cagnotte est actuellement suspendue car nous la vérifions afin de nous s’assurer qu’elle est conforme à nos conditions d’utilisation et aux lois et réglementations applicables» : telle est la mention ajoutée par la plateforme de financement participatif GoFundMe le 2 février à propos de la collecte de soutien.

La plateforme précise «collaborer avec les forces de l’ordre locales» à cet effet.
« Nous avons maintenant la preuve par les forces de l’ordre que la manifestation auparavant pacifique s’est transformée en occupation, avec des rapports de police faisant état de violence et d’autres activités illégales. ». Un narratif que Trudeau et les libéraux employaient aussi pour discréditer le mouvement quelques jours auparavant.

Après avoir versé le premier million récolté aux organisateurs, la plateforme a décidé de geler les neuf millions restants et de clore la campagne de dons

Le Justice Centre for Constitutional Freedoms , le cabinet d’avocats basé à Calgary, a annoncé qu’il représentait le Freedom Convoy 2022 à Ottawa et qu’il avait une équipe d’avocats sur le sol fournissant une assistance et des conseils juridiques.

“L’équipe juridique du Justice Center travaille au nom des organisateurs du convoi pour s’assurer que tous les fonds collectés par GoFundMe sont remis aux camionneurs aux fins prévues“, a déclaré le cabinet d’avocats dans un communiqué.

Preuve que ce « racket » choque, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a déclaré que lui et le procureur général de l’État enquêteraient sur GoFundMe après que la plate-forme en ligne de financement participatif ait mis fin à la campagne de financement officielle canadienne “Freedom Convoy”. Confronté à des allégations de fraude, GoFundMe est ensuite revenu sur sa position concernant la redistribution des fonds et a déclaré qu’il rembourserait automatiquement les milliers de donateurs.

Un vent de liberté qui s’internationalise

Des camionneurs du monde entier roulent en solidarité avec le convoi canadien. Des initiatives comparables ont été observées à Leeuwarden aux Pays-Bas, à Schwerin en Allemagne, ou encore à Canberra en Australie.

Au moins 1 000 personnes se sont rassemblées près du Parlement à Canberra pour protester contre le mandat du vaccin et les restrictions, a rapporté samedi le Canberra Times. Les organisateurs ont appelé 5 millions d’Australiens à converger vers la capitale avant le retour du Parlement le 8 février.

Les camionneurs à travers l’Europe prévoient également des convois. Un groupe du World Freedom Convoy sur Signal prévoit deux manifestations distinctes, a rapporté le Brussels Times . En une semaine environ, 40 000 personnes ont rejoint le chat Signal. Les camionneurs prévoient de se rendre dans leurs capitales respectives le 7 février, et le groupe européen élargi se dirigera vers Bruxelles le 14 février.

Aram Lemmer, propriétaire d’une entreprise et organisateur en Autriche, a déclaré au Toronto Star que lui et deux autres organisateurs s’étaient engagés à envoyer 2 500 véhicules à Vienne en convoi le 13 février, y compris des voitures, des camions, des tracteurs et des cyclistes. Ils exigent que le gouvernement renonce à toutes les restrictions et démissionne. 

En France, le mouvement semble monter en puissance puisque des centaines de publications ont été postées sur les réseaux. Parmi elles, des appels à la mobilisation pacifique et des offres pour fournir logement, boissons, nourriture, ou couvertures en guise de soutien. De plus en plus d’automobilistes affichent également leur participation au mouvement en publiant des photos de leur véhicule avec une feuille A4 accrochée sur le tableau de bord ou un sticker: “je soutiens le convoi de la liberté”.

Sans surprise les syndicats ont indiqué qu’ils ne participeront pas au convoi.

“Aujourd’hui, on n’a pas de renseignements démontrant que cela s’organise de manière importante”, a répondu ce mardi 8 février sur BFMTV, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. “Mais nous sommes attentifs et la réponse de l’Etat sera extrêmement ferme si c’est le cas.”

Enfin côté américain, un groupe de camionneurs prévoit une manifestation aux États-Unis, se rendant au Capitole américain à Washington, DC.

Brian Brase, co-organisateur de la manifestation américaine, a déclaré à que l’effort des camionneurs américains était “un peu moins de 140 000 personnes lorsque Facebook nous a censuré”Le 2 février, Facebook a supprimé une page Facebook intitulée “Convoy to DC 2022”.

Brase a déclaré que des camionneurs de partout aux États-Unis appelaient à se joindre à l’effort. “Nous avons des entreprises de camionnage de tout le pays qui nous appellent, chauffeurs”, a-t-il déclaré. Il a taquiné un communiqué de presse majeur avec des détails le mardi 8 février. “Le volume de réponse… Je vais dire que nous serons aussi grands que le Canada, sinon plus.”

Le soulèvement du peuple canadien est incroyable et ce « siège » de leur capitale Ottawa se fait avec un niveau d’intelligence rarement vu auparavant. Ils savent à quoi s’attendre en détail de la part des médias, des agitateurs/contre-manifestants ainsi que des personnes introduites dans la foule pour causer des problèmes.

Ils ont apporté assez de fournitures pour être là pendant des semaines. Ils ont installé des cantines et des services dans les rues.

Ce sont des gens qui savent ce qu’ils font et Trudeau le sent. Malgré cela il s’obstine comme en atteste son gouvernement libéral qui tente de ressusciter un projet de loi sur la censure en ligne. 

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