Menhirs gaulois contre éoliennes : 1-0

[Source : france3-regions.francetvinfo.fr]

[Illustration : Les alignements de Saint-Dénec sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 27 décembre 1923 • © DR]

La justice a tranché : des menhirs classés empêchent la construction d’éoliennes

Par Sylvaine Salliou et AFP

L’autorisation de construire et d’exploiter trois éoliennes à Porspoder (Finistère) a été annulée par la justice, ce 1er octobre. Le juge a estimé que plusieurs menhirs classés au titre des monuments historiques étaient trop proches du site.

« Le projet porte une atteinte excessive tant au paysage environnant qu’au patrimoine archéologique », écrit la cour administrative d’appel de Nantes dans un arrêt rendu mardi, annulant l’autorisation environnementale accordée par le préfet du Finistère en 2022.

Le site prévu jouxte en effet « les menhirs de Kergadiou, dont l’un est dressé et l’autre couché, situés à 540 mètres de l’éolienne n° 3« , souligne la cour dans un communiqué. « Aucun relief ni obstacle naturel ne sépare les éoliennes litigieuses de ces menhirs de granit rose, classés au titre des monuments historiques par un arrêté du 25 septembre 1883, menhirs qui constituent des marqueurs dans le paysage », note la cour. 

« Par leur proximité et leur hauteur, les éoliennes litigieuses auraient pour effet de perturber le rapport d’échelle de ces menhirs, et plus particulièrement du menhir dressé de Kergadiou, à leur environnement paysager », insiste-t-elle.

[Lire la suite sur france3-regions.francetvinfo.fr]

[Voir aussi :
La Gaule et les Gaulois avant César
et Jésus le Gaulois ?]




Comment la Palestine a été volée par les sionistes




Le franc-maçon Albert Pike a-t-il prédit trois guerres mondiales ?

[Source : quora.com]

Par Robert Walker

Non, Albert Pike n’a PAS prédit trois guerres mondiales en 1871. Il s’agit d’un souvenir imaginaire erroné d’un prétendu complot — visant à faire fuir le pape d’Italie en Russie pour ensuite transformer l’Empire russe en un pays catholique et détruire le catholicisme par une révolution russe — qui s’avère être basé sur une très longue lettre inventée par un mystificateur anti-catholique convaincu. Il s’agit donc d’une histoire imaginative sur trois guerres mondiales basée sur une prétendue lettre concernant un complot visant à renverser le catholicisme, qui n’a rien à voir avec les guerres mondiales et qui, à son tour, n’est pas une lettre authentique, mais un canular qui n’a jamais été écrit par qui que ce soit à qui que ce soit.

Dans son premier livre, William Carr affirme que le cardinal Caro y Rodriguez de Santiago du Chili a déclaré en 1925 qu’une lettre d’Albert Pike à Mazzini prédisant trois guerres mondiales, datant de 1871, était exposée au British Museum.

Dans un livre ultérieur, Carr a corrigé cette affirmation en indiquant dans une note de bas de page que le British Museum lui avait dit que la lettre n’avait jamais existé et en se déclarant surpris que Rodriquez ait pu commettre une telle erreur.

Mais il s’avère que c’est Carr qui a commis une erreur. Il donne un numéro de page au cardinal Rodriguez qui mentionne une lettre datant de 1871, mais cette lettre n’a rien à voir avec les guerres mondiales.

Carr dit beaucoup de choses très bizarres qui ne peuvent pas être vraies. Il affirme par exemple que des rabbins complotaient pour déclencher une nouvelle guerre mondiale cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale (des rabbins complotant pour une troisième guerre mondiale après l’holocauste ??) et que les francs-maçons communiquaient entre eux sur de longues distances à l’aide de la radio avant que celle-ci ne soit découverte.

Bien entendu, il n’y a pas eu de troisième guerre mondiale après la Seconde Guerre mondiale.

Plus récemment, en 2013, Chris Moffat a fait une demande de liberté d’information auprès du British Museum, qui lui a répondu que si la lettre avait existé, elle aurait été transférée à la British Library. Catherine Atkinson a ensuite adressé une demande de liberté d’information à la British Library, qui lui a répondu qu’elle n’avait jamais eu la lettre, pas plus que le British Museum.

Voici leur réponse : « Nous avons examiné votre demande et la British Library, et avant elle le British Museum, n’a jamais possédé le document en question, qui n’a donc jamais été exposé à la British Library ou au British Museum. »

Elle n’a jamais été exposée dans l’une ou l’autre de ces organisations.

Voir : (Lettre d’Albert Pike — une demande de liberté d’information à la British Library)

Aller à la dernière réponse de la page, lien direct :

130129%20Response%20Freedom%20of%20Information%20Request%201304.pdf?cookie_passthrough=1

(Lettre d’Albert Pike — une demande de liberté d’information au British Museum)

[Voir aussi :
https://www.whatdotheyknow.com/request/confirmation_of_the_albert_pike/response/2655262/attach/4/240514%20Response%202435.pdf?cookie_passthrough=1
et
https://www.whatdotheyknow.com/request/albert_pike_letter_to_mazzini/response/2657066/attach/4/240515%20Response%202436.pdf?cookie_passthrough=1]

Voici ce que dit William Carr lorsqu’il donne sa source :

Pike a expliqué ce qui est censé se passer dans une lettre qu’il a écrite à son directeur (Mazzini) de la W.R.M. le 15 août 1871. Cette lettre est citée ailleurs. Elle est cataloguée dans la bibliothèque du British Museum, Londres, Angleterre [9] et a été citée et référencée par des douzaines d’autorités et d’étudiants de la W.R.M., y compris le cardinal Rodriguez du Chili. (Voir page 118 de The Mysteries of Freemasonry Unveiled, 1925. Traduction anglaise, 1957).

Dans sa description de la lettre de 1871, le cardinal décrit ensuite un complot visant à forcer le pape à fuir en Russie et à transformer ainsi l’empire russe en un pays catholique, puis à fomenter une révolution en Russie contre le pape. Ce qui conduirait alors à l’éradication du catholicisme dans le monde.

L’autre indication de la participation de la Maçonnerie à la Révolution et au bouleversement actuel en Russie est une lettre dans Le Diable au XIXe Siècle (1896), attribuée à Albert Pike, « Souverain Pontife de la Maçonnerie Universelle », assisté de dix Anciens de la Grande Loge du Suprême Orient de Charleston au très illustre Joseph Mazzini, datée du 15 août 1871. Ce que j’ai dit du document précédemment mentionné, Les Protocoles, je le dis de celui-ci : Authentique ou non, la lettre avait été publiée suffisamment longtemps avant les événements pour ne pas être une invention accommodée post factum. Sa publication est cataloguée au British Museum de Londres et le plan attribué à Pike figure également en partie dans Le Palladisme de Margiotta, p. 186, publié en 1895. Il s’agit d’un plan visant à détruire le catholicisme, à chasser le pape d’Italie et à le forcer à se réfugier en Russie ; puis, lorsque l’empire autocratique sera devenu la citadelle de la chrétienté papale, « nous, poursuit l’auteur de la lettre, nous déchaînerons les nihilistes et les athées, et nous provoquerons un formidable cataclysme social qui, dans toute son horreur, montrera clairement aux nations l’effet de l’athéisme absolu, origine de la sauvagerie et de la plus sanglante agitation. Alors, partout, les citoyens, obligés de se défendre contre la minorité mondiale des révolutionnaires, extermineront ces destructeurs de la civilisation, et la multitude, désabusée du christianisme, dont les esprits déistes seront dès lors sans boussole, anxieuse d’un idéal, mais ne sachant où lui rendre son adoration, recevra la vraie lumière par la manifestation universelle de la pure doctrine de Lucifer mise enfin à la vue du public, manifestation qui résultera du mouvement général de réaction qui suivra la destruction du christianisme et de l’athéisme, tous deux vaincus et exterminés à la fois » (La Cause, p. 77 et suivantes).

Ce texte est extrait d’une page détaillée où l’auteur a apparemment réussi à localiser une copie du livre original et inclut des captures d’écran des pages concernées :

[Voir ci-dessous la capture PDF de la page :]



Kissinger et la frivolité stratégique

Par Nicolas Bonnal

La frivolité stratégique, notion dessinée par Kissinger dans ses œuvres, est devenue une donnée permanente en Occident, à l’heure où nous risquons de sombrer dans un énième et, espérons-le, définitif holocauste militaro-humanitaire. Mais laissons de côté les risques actuels et rappelons ce que nous disait ce maître sous-estimé et grand amateur (comme votre serviteur modeste) du grand dix-neuvième siècle alors :

« Mais l’histoire punit tôt ou tard la frivolité stratégique. La Première Guerre mondiale a éclaté parce que les dirigeants politiques ont perdu le contrôle de leurs propres tactiques. Pendant près d’un mois après l’assassinat du prince héritier autrichien en juin 1914 par un nationaliste serbe, la diplomatie a été menée sur le modèle dilatoire de nombreuses autres crises surmontées au cours des dernières décennies. Quatre semaines se sont écoulées pendant que l’Autriche préparait un ultimatum. Des consultations ont eu lieu ; comme c’était le plein été, les hommes d’État ont pris des vacances. Mais une fois l’ultimatum autrichien soumis en juillet 1914, son échéance a imposé une grande urgence à la prise de décision, et en moins de deux semaines, l’Europe s’est lancée dans une guerre dont elle ne s’est jamais remise. »

Grand défenseur du Traité de Vienne et de l’axe Metternich-Castlereagh Kissinger ajoute (longuement) sur cette irresponsabilité générale :

« Au cours des quarante années qui ont suivi le règlement de Vienne, l’ordre européen a amorti les conflits. Au cours des quarante années qui ont suivi l’unification de l’Allemagne, le système a aggravé tous les différends. Aucun des dirigeants n’a prévu l’ampleur de la catastrophe imminente que leur système de confrontation routinière soutenu par des machines militaires modernes rendait presque certaine tôt ou tard. Et ils y ont tous contribué, inconscients du fait qu’ils étaient en train de démanteler un ordre international : la France par sa détermination implacable à reconquérir l’Alsace-Lorraine, ce qui nécessitait la guerre ; l’Autriche par son ambivalence entre ses responsabilités nationales et ses responsabilités en Europe centrale ; l’Allemagne en essayant de surmonter sa peur d’un encerclement en affrontant en série la France et la Russie côte à côte avec un renforcement des forces navales, apparemment aveugle aux leçons de l’histoire selon lesquelles la Grande-Bretagne s’opposerait certainement à la plus grande puissance terrestre du continent si elle agissait simultanément comme si elle avait l’intention de menacer la prééminence navale de la Grande-Bretagne. La Russie, par ses incursions constantes dans toutes les directions, menaçait simultanément l’Autriche et les vestiges de l’Empire ottoman. Et la Grande-Bretagne, par son ambiguïté occultant le degré de son engagement croissant aux côtés des Alliés, combinait les inconvénients de chaque option. Son soutien rendit la France et la Russie inflexibles ; son attitude distante a semé la confusion chez certains dirigeants allemands, qui ont cru que la Grande-Bretagne pourrait rester neutre dans une guerre européenne. »

Aucune guerre occidentale à mon sens n’est nécessaire. Et de la même manière qu’en expliquant à Chesterton que les idées chrétiennes ont toujours été folles (que ce soit sous la forme croisée, renacentiste, wokiste, bergoglienne ou inquisitoriale ou hérétique et/ou réformée), on pourrait dire à Kissinger que la stratégie en occident a toujours été frivole. C’est Daniélou qui a raison : l’Occidental est un aryen prédateur et destructeur, rien d’autre. Ah oui, il claironne humanitaire en même temps…

Kissinger :

« Il est généralement inutile de réfléchir à ce qui aurait pu se passer dans des scénarios historiques alternatifs. Mais la guerre qui a bouleversé la civilisation occidentale n’avait aucune nécessité inévitable. Elle est née d’une série d’erreurs de calcul commises par des dirigeants sérieux qui n’ont pas compris les conséquences de leur planification, et d’un tourbillon final déclenché par une attaque terroriste survenue dans une année généralement considérée comme une période de calme. En fin de compte, la planification militaire a pris le pas sur la diplomatie. C’est une leçon que les générations futures ne doivent pas oublier. »

Tout cela est dans World Oder. On va citer Wikipédia qui ajoute (dans son excellente version anglaise) sur notre France éternelle et bonapartiste :

« Kissinger avait introduit la notion de frivolité dans son livre “Diplomatie” (1994), décrivant les actions des hommes d’État de la seconde moitié du XIXe siècle qui ont finalement conduit à la Grande Guerre. Il a notamment souligné les actions de Napoléon III qui considérait la politique étrangère de la France, selon les mots du baron Hübner, comme “un instrument qu’il utilise pour assurer son règne en France”. “La frivolité est une indulgence coûteuse d’un homme d’État”, et Napoléon s’est rapidement retrouvé piégé dans les crises qu’il a provoquées sans réfléchir aux conséquences à long terme : après avoir contrarié la Russie en rejoignant la guerre de Crimée en 1853 et en soutenant la révolte polonaise (1863), il n’a trouvé aucun soutien contre l’affirmation de soi allemande dès 1864 pendant la deuxième guerre du Schleswig. Le contrôle sur les arrangements de pouvoir en Allemagne, dont la France jouissait depuis des siècles (depuis le cardinal de Richelieu), a été perdu en un éclair. »

Rôle affolant et criminel des médias toujours (repenser et compléter la Galaxie Gutenberg de Macluhan) :

« Dans “L’ordre mondial”, Kissinger décrit comment les résolutions diplomatiques de la première crise marocainede la deuxième crise marocaine et de la crise bosniaque ont donné l’impression que la prise de risques pour apaiser les journalistes nationalistes et l’opinion publique agitée était une manière normale de mener la politique étrangère. Les hommes d’État s’étaient habitués à faire pression sur les autres grandes puissances sur des questions d’intérêt secondaire, comptant sur les diplomates pour trouver des moyens d’éviter de véritables guerres. Le statu quo européen global était en fait acceptable pour toutes les grandes puissances (il n’y avait pas de conflits territoriaux en Europe à l’exception de l’Alsace-Lorraine), mais il n’a fallu que deux semaines entre l’ultimatum en 10 points et le début des hostilités. L’Europe ne s’est jamais remise de cette indulgence. »

Kissinger a été prolongé et complété par le penseur russe Timothée Bordachev. Malheureusement je trouve (et on constate) que l’opération militaire spéciale qui va déboucher sur un holocauste (et à déjà tué, déplacé et ruiné des millions de personnes) relève de la même frivolité stratégique. Cette au départ tranquille promenade militaire va dégénérer en holocauste : voir Paul Craig Roberts.

Une histoire pleine de fureur, et écrite par des idiots… Il semble d’ailleurs que Kissinger ne se faisait pas trop d’illusions sur notre futur en fureur.

Sources :

https://www.chinhnghia.com/H_Kissinger_-_World_Order.pdf

https://en.wikipedia.org/wiki/Strategic_frivolity

https://www.paulcraigroberts.org/2024/09/19/the-british-prime-minister-and-nato-secretary-general-say-putins-red-lines-can-be-ignored-because-he-never-enforces-them/

https://ria.ru/20240921/rossiya-1973652406.html




Septembre 1939, le suicide de l’Europe

[Source : francephi.com]

Par FrancePhi Diffusion

Bernard Plouvier démontre que jamais Adolf Hitler, ni d’ailleurs personne dans le IIIe Reich, n’a envisagé une « Guerre pour Dantzig », ville germanique depuis un demi-millénaire. Bien loin de suivre sur ce point ce qu’il avait écrit en 1924 dans Mein Kampf, le Führer n’envisage pas une guerre contre les Franco-Britanniques. Il n’a planifié qu’une guerre, celle contre l’URSS, citadelle du marxisme, pour 1942-43-44 au plus tôt. En 1939, le réarmement allemand n’est que partiellement réalisé et l’économie n’est pas, loin de là, une économie de guerre. Avant de devenir une Nation martyre, les Polonais ont servi de boutefeux, manipulés par des bellicistes acharnés de Londres, New-York, Washington et Paris. Et cette histoire absurde se termine en 1945 par l’abandon « réaliste » des Polonais par les Britanniques et les Nord-Américains confrontés aux exigences de l’ogre soviétique, tandis que disparaît le rôle civilisateur d’une Europe dépassée par les « cousins d’Amérique » et minée par les pirates marxistes.

Entretien avec Bernard Plouvier

« En 1939, Germains et Polonais rêvaient d’expansion à l’échelle européenne, tandis que les autocrates nord-américain et soviétique croyaient possible la conquête de l’ensemble des États et des Nations de la planète… »

Entretien avec Bernard Plouvier qui vient de publier Septembre 1939, le suicide de l’Europe aux éditions Dualpha.
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

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Qui doit être accusé, en bonne logique, d’avoir voulu une « Guerre pour Dantzig » ?

À peu près tous les chefs d’État et les leaders d’opinions publiques en Occident et en URSS… sauf les Allemands qui ont été ébahis de devoir guerroyer pour recouvrer Dantzig, ville allemande depuis 1304, fondée par les membres de la Ligue Hanséatique et qui ne fut jamais une ville polonaise avant 1945.

Du côté de la France et de l’Angleterre qui déclarent la guerre au IIIe Reich le 3 septembre 1939, une foule de politiciens et d’observateurs avaient prédit dès 1919 et jusqu’en 1938 un risque de guerre absurde pour le Couloir (Korridor en allemand) et l’État de Dantzig, administré par la SDN (Société Des Nations) conjointement à diverses administrations polonaises extrêmement agressives. Blum et Reynaud, Lloyd George et Churchill avaient à un moment ou un autre réclamé le retour de Dantzig au Reich… puis un avis contraire fut donné : pas question d’autoriser le Reich à reprendre son bien !

Quant à Joseph Staline, il a très volontiers envisagé de guerroyer contre un gouvernement de type fasciste dominant la Nation polonaise, dont les dirigeants mégalomanes espéraient ressusciter la Grande Pologne médiévale, après une facile victoire contre une « armée allemande inexpérimentée, composée de recrues sous-entraînées et sous-alimentées »… puisque la propagande, en tous lieux, proclamait « la ruine de l’économie allemande et la révolte du peuple allemand dès le premier coup de canon. »

Quid de l’entrée en guerre ?

Ce livre rapporte l’invraisemblable quantité de bobards alarmistes que les bellicistes britanniques (notamment les agents du MI-6) ont fait ingurgiter mois après mois, de janvier à la fin mars 39, à Neville Chamberlain, par ailleurs assailli en permanence par les injonctions des bellicistes, notamment du Président des USA.

L’on n’est guère étonné, de ce fait, que le Premier britannique, excédé, malade (il souffre d’un cancer colique dont il mourra le 9 novembre 1940), abruti par une multitude d’ordres venus du Président des USA, de sollicitations appuyées de financiers basés à New York, des banquiers de la City et d’Afrique du Sud, des industriels britanniques travaillant à fond depuis 1936 pour la Défense nationale, ait fini par octroyer un « chèque en blanc » aux dirigeants polonais.

Dans la nuit du 23 au 24 août 1939, est signé à Moscou devant un Staline hilare un accord germano-soviétique, agrémenté d’un protocole secret prévoyant une action de l’Armée Rouge en Pologne si la guerre devient inévitable. Or, c’est pour éviter la guerre qu’Adolf Hitler fait signer cet accord par son ministre Joachim v. Ribbentrop, espérant que le risque de conflit général fera reculer tout le monde et que Dantzig, ville allemande, fera retour pacifiquement au Reich.

Les opérations de guerre en Pologne furent-elles aussi rapides qu’on l’a dit ?

Bien plus qu’on ne le reconnaît usuellement. Il y eut 8 à 9 jours de véritables combats, puis un nettoyage de poches de résistance. Le coût pour la Wehrmacht fut très faible : cinq fois moindre que les prévisions du Führer. On décrit le détail des opérations et l’on insiste sur les bombardements de Varsovie, dans leur cause — qui aurait dû être évitée par les militaires polonais — et l’ampleur des morts et des destructions, très inférieure aux légendes de la Deception (Propagande) alliée. On rectifie les bobards sur les chiffres de victimes civiles polonaises en 1939 et l’on présente les tueries d’Allemands vivant en Pologne, qui ont débuté mi-août 1939.

Quelles conclusions peut-on en tirer ?

En 1939, Germains et Polonais rêvaient d’expansion à l’échelle européenne, tandis que les autocrates nord-américain et soviétique croyaient possible la conquête de l’ensemble des États et des Nations de la planète soit par la souriante dictature du capitalisme, soit par celle, plus déplaisante, du communisme bureaucratique — deux doctrines dont les humoristes et les humanistes de l’époque disaient qu’elles « étaient l’exploitation de l’homme par l’homme et son inverse ». Par cette guerre stupide et inutile, l’Europe perdit son rôle d’agent civilisateur. Les nations de la moitié orientale du continent subirent un demi-siècle de barbarie marxiste et celles de la moitié occidentale devinrent de gentils consommateurs vivant dans des succursales des USA. Et tout cela, pour avoir voulu empêcher la direction du Reich de reprendre pacifiquement une terre peuplée à 96-97 % d’Allemands !

Septembre 1939, le suicide de l’Europe, Bernard Plouvier, éditions Dualpha, 392 pages, 43 euros.

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Collection « Vérités pour l’Histoire »

Hitler, une biographie médicale et politique
– tome 1 : L’Essor
– tome 2 : La Conquête du Pouvoir
– tome 3 : Les Triomphes des années de paix
– tome 4 : Les Triomphes d’un homme pressé
– tome 5 : Crimes et amorce du désastre
– tome 6 : La fin de l’aventure
Pie XII contre Hitler
L’Affaire Galilée. Une supercherie du sot XIXe siècle ?
La ténébreuse affaire Dreyfus, préface de Philippe Randa
– tome 1 : Anticatholicisme et antijudaïsme ; – tome 2 : L’affaire Dreyfus : nouveaux regards L’énigme
Roosevelt, faux naïf et vrai machiavel
Points de détail controversés sur le IIIe Reich et la IIe Guerre mondiale, 2e édition
Faux et usages de faux en Histoire
Traîtres et comploteurs dans l’Allemagne hitlérienne
Dictionnaire de la Révolution française
François d’Assise. L’utopie évangélique et l’attente de la Parousie
Les Juifs dans le Reich hitlérien
– tome 1 : De l’opulence à la tragédie (1873-1938) ; – tome 2 : Du nouvel avant-guerre au culte de la Shoah (1938 — …)
Les Juifs de France durant la IIe Guerre mondiale (volume 1)
Les Juifs de France durant la IIe Guerre mondiale (volume 2)
La fin d’un monde. L’An 14 : la guerre dont tout le monde voulait
L’hécatombe (septembre 1914 — mai 1917)
Les illusions de la victoire (juin 1917 — novembre 1919)
Aspects méconnus du IIIe Reich au crible du non-conformisme
« Vérité » historique et doute nécessaire sur le IIIe Reich et la IIe Guerre mondiale (1933-1945)
Dignitaires connus ou méconnus du IIIe Reich (suivi de) La conduite hitlérienne de la guerre
Le Führer et le Duce (volume 1)
Le Führer et le Duce (volume 2)
Verbatim d’un délire sanitaire (Covid-19 Incompétence, panique et gros mensonges), avec Philippe Randa
Les guerres soviéto-finnoises de 1939-1944
Septembre 1939, le suicide de l’Europe

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Collection « Documents pour l’histoire »

Le Führer et son image (1889-1939)
Le Führer en guerre (1939-1945)
Le Führer dans l’intimité (1925-1945)
Le Reich maudit (volume 1)
Le Reich maudit (volume 2)
Berlin. De la défaite honorable à la barbarie soviétique (volume 1)
Berlin. De la défaite honorable à la barbarie soviétique (volume 2)
Berlin. De la défaite honorable à la barbarie soviétique (volume 3)

aux éditions de l’Æncre
Collection « Patrimoine des religions »

Jésus de Nazareth le grand consolateur, 2e éd.

Collection « Nouveaux enjeux du XXIe siècle »

Décadence et invasion : la destinée de l’Occident

Collection « À nouveau siècle, nouveaux enjeux »

Réflexions sur le Pouvoir. De Nietzsche à la Mondialisation
Le XXIe siècle ou la tentation cosmopolite
Le devoir d’insurrection

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Tucker Carlson et le syndrome Churchill

Par Nicolas Bonnal

Tucker Carlson discutant avec Darryl Cooper a dit courageusement que les conséquences de la victoire anglo-saxonne en 1945 ont été mauvaises pour nous — et pour les peuples anglo-saxons, grand-remplacés et soumis à la tyrannie mondialiste-néo-communiste-antiraciste-écologiste ; et en même temps il a découvert le syndrome Churchill (voir le texte de McDonald sur Unz.com) : c’est la rage d’anéantir le monde « pour en faire un lieu sûr pour la démocratie ». On a vu les résultats de l’intervention de Wilson en 1917-18 : destruction de l’Europe encore chrétienne, impériale ou traditionnelle, avènement non des cosaques et du Saint-Esprit, mais des bolchéviques et du communisme, et surtout préparation de la guerre suivante comme le devina Bainville (qui avait aussi pressenti « l’incendie à venir lié au sionisme », voyez mes textes). Un auteur italien traduit par notre ami Robert Steuckers, parlant de la nuisance anglaise, a parlé de retour de Grand Jeu dans ces préparatifs de guerre terminale contre la Russie. Je dirais qu’on a plutôt affaire au syndrome Churchill.

Churchill est l’homme politique le plus nul possible (voir le livre de John Charmley) sur le plan pratique, et qui ne se sentait à l’aise que dans des guerres totales et d’extermination contre les Allemands, qui étaient la cible de l’époque. Or sur ordre des néo-cons beaucoup plus inspirés par Churchill que par Strauss les hommes politiques nuls ou même obscènes que nous avons en occident veulent se lancer dans une guerre éternelle de type orwellien contre la Russie ; dans l’espoir que ces chefs de guerre insensés seront célébrés par des foules toujours plus abruties. Ils oublient que Churchill fut jeté dehors par ses électeurs british en 1945, preuve sans doute que la satisfaction n’était pas à la hauteur des aspirations du chéri des journalistes.

On va citer le capitaine Grenfell, auteur de Haine inconditionnelle, ami du romancier à clefs John Buchan, sur les buts aberrants de Churchill, car ce pseudo-conservateur se mit à déifier le stalinisme pour écraser l’hitlérisme (qui lui avait proposé dix fois la paix). Je cite la traduction de mes amis du Saker francophone :

« Mais, en supposant que la suppression par la force des tyrannies dans des pays étrangers constituât le devoir des Britanniques, pourquoi trouvait-on une autre tyrannie, partenaire des Britanniques dans ce processus ? La tyrannie communiste, en Russie, était pire que la tyrannie nazie en Allemagne ; les conditions générales de vie du peuple russe étaient largement inférieures à celles des Allemands ; le travail de forçat en Russie était employé à grande échelle, en comparaison à la même pratique sur le sol allemand, la cruauté n’y avait rien à envier à celle du côté allemand, et de nombreux observateurs la décrivent même comme bien plus importante.

La technique répugnante des purges, des interrogatoires brutaux amenant à “confession”, et l’espionnage domestique généralisé était déjà à l’œuvre en Russie depuis des années avant qu’Hitler n’introduise ces mêmes méthodes en Allemagne, qu’il copia probablement de l’exemple russe. Mais M. Churchill encensait la Russie comme allié des plus bienvenus, quand elle se trouva embarquée dans la guerre. »

Plus loin Grenfell souligne le bilan effrayant et ruineux de cette guerre pour l’Angleterre :

« Il s’était montré prêt à tout sacrifier pour parvenir à cette victoire, et les sacrifices consentis par lui laissèrent ses co-vainqueurs britanniques à moitié ruinés, rationnés, emprisonnés financièrement dans le camp de concentration de leur île, assistant à la désintégration de leur Empire, leur propre pays occupé par des soldats américains, et leur économie nationale dépendant de la charité étasunienne. Tout cela pour quoi ? Pour que les Allemands se vissent désarmés de manière permanente ? À peine trois ou quatre années passées, nous suppliions les Allemands de se réarmer aussi rapidement que possible. »

C’est l’ambiance de 1984. Avec une guerre interminable à venir.

Grenfell a tout résumé : on a détruit le pays et l’Europe pour rien, pour se retrouver avec une URSS plus forte que jamais. Puis avec une Europe « anglo-américaine » (ils ont bon dos les anglo-saxons parfois…) plus belliciste que jamais…

Ce n’est pas un hasard si Orwell a écrit son 1984 pendant cette triste époque. Voyez l’enfant aux cheveux verts de Losey ; on est passé de l’Angleterre edwardienne maîtresse du monde vers 1900 à un pays prolétarisé et clochardisé y compris sur le plan culturel et sociétal. Et c’est Churchill et sa rage guerrière qui ont précipité tout cela. Mais puisqu’on vous dit qu’il a sauvé le monde et la paix…

Les nazis volaient des territoires ? Grenfell, qui n’est pas russophile pour un sou, remarque justement (et cela explique la claque de Kaliningrad…) :

« Pourtant, à Yalta, il accepta que des centaines de milliers de kilomètres carrés de territoire polonais (sans parler des territoires lettons, lituaniens ou estoniens) fussent accordés, sans l’aval des habitants, aux gâteurs d’âme, en désaccord flagrant de la Charte Atlantique que lui-même et le président des USA avaient claironné au monde au cours de la même guerre, et en déni flagrant de la déclaration de guerre britannique contre l’Allemagne de 1939, qui précisément garantissait l’inviolabilité du territoire polonais. En outre, les compensations accordées au polonais sous forme de territoire d’Allemagne orientale, et l’allocation de la moitié du reste de l’Allemagne à une occupation russe, eurent pour effet de supprimer la zone tampon historique entre Moscou et les pays bordant l’Atlantique. »

Et Grenfell d’ajouter justement :

« Aucune raison réaliste n’existait de considérer l’alliance de la Russie comme loyale et digne de confiance. »

Sur Roosevelt, Grenfell rejoint les libertariens américains :

« On peut également admettre que le président Roosevelt, à cette époque, était dans un état d’hallucination fascinée quant à la pureté virginale des motivations du maréchal Staline… »

Revenons à la situation présente : nos élites s’inspirent et se réclament d’un homme politique opportuniste, belliqueux et corrompu, aussi incapable en temps de guerre qu’en temps de paix, et qui fut prêt à tout pour gagner une guerre déshonorante (un million de civils allemands carbonisés sous les bombes, quatorze millions de déplacés, etc.) et déplorable sur le plan des résultats (Shoah, massacres, ruine, etc.).

Comprenez donc qu’ils vous affameront, vous priveront d’eau, d’électricité, de bagnole, de liberté (mais pas d’infos ou de vaccin…), mais qu’ils continueront dans leur aberration guerrière jusqu’au bout. Tout sera bon pour exterminer la Russie (ennemi de certains sur le long terme, revoir notre texte sur Emmanuel Todd et sur Nietzsche) qui a fièrement retrouvé sa place, une fois l’Allemagne écrasée.

Sources :

Nicolas Bonnal sur Amazon.fr

https://www.dedefensa.org/article/emmanuel-todd-et-le-conflit-judeo-russe

https://www.unz.com/article/the-carlson-cooper-podcast-a-major-step-forward

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/09/16/londres-en-guerre-avec-moscou-pour-detruire-l-europe.html

https://www.revuemethode.org/sf021722.html

1920 : Jacques Bainville explique Hitler et la Deuxième Guerre Mondiale —Les 4 Vérités Hebdo — La publication anti bourrage de crâne (les4verites.com)




Le régime de l’homme des cavernes était loin d’être primitif : Mythes sur le régime paléo

[Source : www.icr.org]

Page du livre : Percer les mystères de la création.

Par Brian Thomas, PhD

D’innombrables écoliers ont appris qu’ils avaient évolué à partir d’hommes des cavernes qui ne portaient pas de vêtements, communiquaient par grognements et étaient des chasseurs primitifs. Mais nombre de leurs professeurs ne savent pas répondre à la question « comment savez-vous cela ? ». De minuscules restes de grains broyés ont été récemment découverts sur les sites d’habitation des Néandertaliens et, comme tant d’autres découvertes récentes, ils contredisent un mythe courant sur les origines de l’Homme, fondé sur l’évolution.

Les récits de l’évolution humaine, même ceux qui figurent dans les manuels scolaires et les musées reconnus, font la part belle à l’imagination.1 2 G. K. Chesterton, l’un des auteurs les plus perspicaces du XXe siècle, a souligné cette tendance en 1925, lorsque les récits de l’évolution humaine de l’« Homme de Java » ont été embellis, un peu comme le sont aujourd’hui les récits de Lucy ou d’Ardi. Chesterton a observé que le professeur de paléontologie évolutionniste « produit son petit os, ou sa petite collection d’os, et en déduit les choses les plus merveilleuses ».3

Un tableau complet de la vie du supposé homme des cavernes est brossé et présenté au monde, mais où un tel professeur obtient-il ces détails ? « Il a trouvé à Java un morceau de crâne… Mais l’effet sur la science populaire a été de produire une figure complète et même complexe, finie jusqu’aux derniers détails des cheveux et des habitudes », a écrit Chesterton.4

Des décennies après la rédaction de cet article, il a finalement été démontré que l’homme de Java n’était qu’une combinaison frauduleuse d’os fossilisés provenant d’espèces non apparentées et prélevés à des endroits différents, ce qui a donné raison à l’intuition de Chesterton. En 2009 et 2010, la découverte de compétences avancées en matière de communication et de construction a continué à remettre en question les représentations « primitives » des premiers hommes.5 6 7 La découverte récente de la récolte, de la préparation et de la consommation de céréales par les hommes de l’Antiquité vient s’ajouter à cette liste.

Les anciens humains sont généralement considérés comme des chasseurs de gibier armés d’un gourdin primitif. Mais « une nouvelle étude montre qu’ils cuisinaient et mangeaient des légumes ». L’examen de restes fossilisés de Neandertal provenant de Belgique et d’Irak a révélé que leurs dents contenaient des granules d’amidon provenant de céréales. Amanda Henry, auteur principale de l’étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, a déclaré à CNN : « Les Néandertaliens sont souvent décrits comme très arriérés ou primitifs… Nous commençons maintenant à comprendre qu’ils possédaient des technologies et des comportements très avancés. »8

Un rapport antérieur de PNAS décrivait des outils de broyage de l’âge de pierre qui contenaient encore des restes de grains. Les chercheurs ont trouvé des centaines de grains d’amidon à différents stades de transformation, provenant de diverses plantes. Les chercheurs ont conclu qu’« il est probable que des aliments végétaux à haute teneur énergétique étaient disponibles et ont été utilisés comme composants de l’économie alimentaire de ces chasseurs-cueilleurs mobiles ».9

Ainsi, les preuves montrent que les anciens humains pratiquaient la chirurgie,10 fabriquaient des bijoux ornés et des outils efficaces,11 avaient des pratiques funéraires élaborées, n’étaient pas originaires d’Afrique,12 et on sait aujourd’hui qu’ils appréciaient une cuisine cultivée à base de fruits et de céréales disponibles au lieu de se contenter de viande. Les élèves peuvent-ils se fier à une quelconque partie de l’évolution humaine telle qu’elle leur a été enseignée ?

La croyance ferme en un récit darwinien de l’évolution humaine a embourbé et brouillé la recherche sur le passé de l’Humanité. Les professeurs dont parlait Chesterton auraient pu découvrir les compétences avancées des anciens humains en lisant simplement la Genèse.

[NDLR La Bible est un ensemble de textes anciens écrits par différents contributeurs et dont on peut tirer diverses interprétations. À ce titre, elle ne peut être utilisée comme base de recherche scientifique. Celle-ci doit au contraire s’appuyer sur l’observation directe, éventuellement par le biais d’instruments. Les créationnistes ont tendance à prendre au pied de la lettre l’intégralité des textes bibliques, alors que la réalité pourrait être quelque chose d’intermédiaire entre leur récit imaginatif et celui, sans doute aussi spéculatif, des darwiniens et des néo-darwiniens.]

Voir aussi :
Les cultures de chasseurs-cueilleurs sont-elles vraiment paléo ?

Références

1 Thomas, B. Les illustrations d’humains anciens faussent les faits. ICR News. Publié sur icr.org le 7 décembre 2009, consulté le 11 janvier 2011.

2 Thomas, B. L’art d’« Ardi ». ICR News. Publié sur icr.org le 15 octobre 2009, consulté le 11 janvier 2011.

3 Chesterton, G. K. 2008. L’homme éternel. Radford, VA : Wilder Publications, 18 (réimpression, publié à l’origine aux États-Unis en 1925).

4 Idem.

5 Thomas, B. Des marques d’outils humains ont été découvertes à l’époque de Lucy. ICR News. Publié sur icr.org le 18 août 2010, consulté le 11 janvier 2011.

6 Thomas, B. Des découvertes montrent que l’humanité primitive était avancée. ICR News. Publié sur icr.org le 17 mars 2010, consulté le 11 janvier 2011.

7 Thomas, B. Une ancienne porte en bois au design « remarquable ». ICR News. Publié sur icr.org le 27 octobre 2010, consulté le 11 janvier 2011.

8 Said, S. Étude: Les Néandertaliens cuisinaient et mangeaient des légumes. CNN. Posté sur cnn.com le 29 décembre 2010, consulté le 11 janvier 2011, rapportant une recherche publiée dans Henry, A. G., A. S. Brooks et D. R. Piperno. 2011. Microfossils in calculus demonstrate consumption of plants and cooked foods in Neanderthal diets (Shanidar III, Iraq ; Spy I et II, Belgique). Proceedings of the National Academy of Sciences. 108 (2): 486-491.

9 Revedin, A. et al. 2010. Trente mille ans de preuves de la transformation des aliments d’origine végétale. Actes de l’Académie nationale des sciences. 107 (44) : 18815-18819.

10 Thomas, B. Des preuves surprenantes de chirurgie de l’âge de pierre ont été trouvées en France. ICR News. Publié sur icr.org le 4 février 2010, consulté le 12 janvier 2011.

11 Thomas, B. Bateaux et bijoux : les hommes de l’âge de pierre étaient étonnamment modernes. ICR News. Publié sur icr.org le 25 janvier 2010, consulté le 19 janvier 2011.

12 Thomas, B. Des dents anciennes bouleversent l’évolution humaine. ICR News. Publié sur icr.org le 14 janvier 2011, consulté le 14 janvier 2011.




Le communisme messianique dans la Réforme protestante

[Publication initiale : nicolasbonnal.wordpress.com]

Le communisme messianique dans la Réforme protestante : un texte essentiel du génie libertarien Rothbard pour montrer comment la Bible (et sa couronne l’Apocalypse, recyclée et accommodée à toutes les sauces) est un poison qui rend fou — et comment l’Europe est devenue un continent toqué depuis la Renaissance, la Réforme et… l’imprimerie (NDLR : et les croisades alors, notamment celle de 1204 qui anéantit Constantinople ?). L’actuelle démence apocalyptique occidentale sur fond d’inégalités ontologiques, de dérèglement monétaire et… sexuel trouve son explication dans ce texte magistral (7390 mots). Le capitalisme judéo-protestant est très proche de la peste bolchévique à toutes les époques : il ne sert donc à rien de les opposer.

— Nicolas Bonnal

[Source : https://mises.org/mises-daily/messianic-communism-protestant-reformation]

Par Murray N. Rothbard — 30/10/2017

[Cet article est extrait de Une perspective autrichienne sur l’histoire de la pensée économique, vol. 1, La pensée économique avant Adam Smith.]

Zélotes communistes : les anabaptistes

Parfois, Martin Luther a dû avoir l’impression d’avoir déclenché le tourbillon, voire ouvert les portes de l’Enfer. Peu de temps après que Luther ait lancé la Réforme, diverses sectes anabaptistes sont apparues et se sont répandues dans toute l’Allemagne. Les anabaptistes croyaient à la prédestination des élus, mais ils croyaient aussi, contrairement à Luther, qu’ils savaient infailliblement qui étaient les élus : c’est-à-dire eux-mêmes. Le signe de cette élection était dans un processus de conversion émotionnel et mystique, celui de « naître de nouveau », baptisé dans le Saint-Esprit. Un tel baptême doit être un adulte et non un enfant ; plus précisément, cela signifiait que seuls les élus devaient être membres d’une secte qui obéissait aux multiples règles et croyances de l’Église. L’idée de la secte, contrairement au catholicisme, au luthéranisme ou au calvinisme, n’était pas une appartenance globale à l’Église dans la société. La secte devait être distinctement séparée, réservée aux élus uniquement.

Compte tenu de ce credo, l’anabaptisme pouvait suivre deux voies, et il l’a effectivement fait. La plupart des anabaptistes, comme les mennonites ou les amish, sont devenus de véritables anarchistes. Ils ont essayé de se séparer autant que possible d’un État et d’une société nécessairement pécheurs, et se sont engagés dans une résistance non violente aux décrets de l’État.

L’autre voie, empruntée par une autre aile d’anabaptistes, était de tenter de s’emparer du pouvoir dans l’État et de façonner la majorité par une coercition extrême : en bref, l’ultrathéocratie. Comme le souligne de manière incisive Mgr Knox, même lorsque Calvin a établi une théocratie à Genève, celle-ci devait faire pâle figure à côté d’une théocratie qui pourrait être établie par un prophète bénéficiant d’une révélation mystique continue et nouvelle.

Comme Knox le souligne, dans son style scintillant habituel :

dans la Genève de Calvin… et dans les colonies puritaines d’Amérique, l’aile gauche de la Réforme a signalé son ascendant en imposant le rigorisme de sa morale avec tous les mécanismes de discipline disponibles ; par excommunication ou, en cas d’échec, par punition laïque. Sous une telle discipline, le péché est devenu un crime, qui doit être puni par les élus avec un intolérable pharisaïsme…

J’ai qualifié cette attitude rigoriste de pâle ombre du principe théocratique, car une théocratie pure et simple exige la présence d’un ou de plusieurs dirigeants divinement inspirés, auxquels le gouvernement appartient en vertu du droit à l’illumination mystique. Les grands réformateurs n’étaient pas, il faut le souligner, des hommes de cette envergure ; c’étaient des experts, des hommes du nouveau savoir…1

Ainsi, l’une des différences cruciales entre les anabaptistes et les réformateurs les plus conservateurs était que les premiers revendiquaient une révélation mystique continue, forçant des hommes tels que Luther et Calvin à se rabattre sur la Bible seule comme première et dernière révélation.

Le premier chef de l’aile ultrathéocrate des anabaptistes fut Thomas Müntzer (vers 1489-1525). Né dans le confort de Stolberg en Thuringe, Müntzer a étudié aux universités de Leipzig et de Francfort et est devenu très instruit dans les Écritures, les classiques, la théologie et les écrits des mystiques allemands. Devenu un adepte presque aussitôt que Luther lança la Réforme en 1520, Müntzer fut recommandé par Luther pour le pastorat de la ville de Zwickau. Zwickau se trouvait près de la frontière de Bohême, et c’est là que l’inquiétant Müntzer fut converti par le tisserand et adepte Niklas Storch, qui avait séjourné en Bohême, à la vieille doctrine taborite qui avait fleuri en Bohême un siècle plus tôt. Cette doctrine consistait essentiellement en une révélation mystique continue et en la nécessité pour les élus de prendre le pouvoir et d’imposer une société de communisme théocratique par la force brutale des armes. De plus, le mariage devait être interdit et chaque homme devait pouvoir avoir n’importe quelle femme à sa guise.

L’aile passive des anabaptistes était constituée d’anarchocommunistes volontaires, qui souhaitaient vivre seuls en paix ; mais Müntzer a adopté la vision Storch du sang et de la coercition. Quittant très rapidement le luthéranisme, Müntzer se sentit comme le prophète à venir, et ses enseignements commencèrent alors à mettre l’accent sur une guerre de sang et d’extermination à mener par les élus contre les pécheurs. Müntzer affirmait que le « Christ vivant » était entré de façon permanente dans sa propre âme. Doté ainsi d’une parfaite connaissance de la volonté divine, Müntzer s’est affirmé comme étant le seul à pouvoir accomplir la mission divine. Il a même parlé de lui-même comme « devenant Dieu ». Abandonnant le monde de l’apprentissage, Müntzer était désormais prêt à passer à l’action.

En 1521, un an seulement après son arrivée, le conseil municipal de Zwickau, effrayé par ces délires de plus en plus populaires, ordonna l’expulsion de Müntzer de la ville. En signe de protestation, une grande partie de la population, en particulier les tisserands, menés par Niklas Storch, se révoltèrent, mais le soulèvement fut réprimé. À ce moment-là, Müntzer se rendit à Prague, à la recherche des restes taborites dans la capitale de la Bohême. S’exprimant dans des métaphores paysannes, il a déclaré que le temps de la récolte est arrivé, « c’est pourquoi Dieu lui-même m’a engagé pour sa récolte. J’ai affûté ma faux, car mes pensées sont très fortement fixées sur la vérité, et mes lèvres, mes mains, ma peau, mes cheveux, l’âme, le corps et la vie maudissent les incroyants. Müntzer, cependant, n’a trouvé aucun vestige taborite ; le fait qu’il ne connaisse pas le tchèque et qu’il doive prêcher avec l’aide d’un interprète n’a pas aidé la popularité du prophète. Il fut donc dûment expulsé de Prague.

Après avoir erré pendant plusieurs années dans la pauvreté dans le centre de l’Allemagne, signant lui-même « Messager du Christ », Müntzer obtint en 1523 un poste ministériel dans la petite ville de Thuringe d’Allstedt. Là, il s’est forgé une large réputation en tant que prédicateur employant la langue vernaculaire et a commencé à attirer un large public de mineurs sans instruction, qu’il a formé en une organisation révolutionnaire appelée « La Ligue des élus ».

Un tournant dans la carrière orageuse de Müntzer survint un an plus tard, lorsque le duc Jean, prince de Saxe et luthérien, entendant des rumeurs alarmantes à son sujet, vint voir le petit Allstedt et demanda à Müntzer de lui prêcher un sermon. C’était une opportunité pour Müntzer et il la saisit. Il mit la situation en jeu : il appela les princes saxons à faire leur choix et à prendre position, soit comme serviteurs de Dieu, soit comme serviteurs du Diable. Si les princes saxons veulent prendre position aux côtés de Dieu, alors ils « doivent tenir bon avec l’épée ». “Ne laissez plus vivre, conseilla notre prophète, les méchants qui nous détournent de Dieu. Car un impie n’a pas le droit de vivre s’il fait obstacle à ce qui est pieux. La définition de Müntzer des « impies » était bien sûr globale. « L’épée est nécessaire pour exterminer » les prêtres, les moines et les dirigeants impies. Mais, prévient Müntzer, si les princes de Saxe échouent dans cette tâche, s’ils échouent, « l’épée leur sera retirée… S’ils résistent, qu’ils soient massacrés sans pitié… ». Müntzer revient ensuite à son analogie préférée avec le temps des vendanges : « Au moment des vendanges, il faut arracher la mauvaise herbe de la vigne de Dieu… Car les impies n’ont pas le droit de vivre, sauf ce que les élus choisissent de leur permettre… » la manière dont le millénaire, le Royaume millénaire de Dieu sur terre, serait inauguré. Mais une condition essentielle est nécessaire pour que les princes puissent accomplir cette tâche avec succès ; ils doivent avoir à leurs côtés un prêtre/prophète (devinez qui !) pour inspirer et guider leurs efforts.

Curieusement, à une époque où aucun premier amendement n’empêchait les dirigeants de traiter sévèrement l’hérésie, le duc Jean ne semblait pas se soucier de l’ultimatum frénétique de Müntzer. Même après que Müntzer ait prêché un sermon proclamant le renversement imminent de tous les tyrans et le début du royaume messianique, le duc n’a rien fait. Finalement, sous l’insistance insistante de Luther selon laquelle Müntzer devenait dangereux, le duc Jean dit au prophète de s’abstenir de toute prédication provocatrice jusqu’à ce que son cas soit tranché par son frère, l’électeur.

« Le clergé, qui constituait l’élite dirigeante de l’État, s’exonérait d’impôts tout en imposant des impôts très lourds au reste de la population. »

Cette douce réaction des princes saxons fut cependant suffisante pour lancer Thomas Müntzer sur la dernière voie révolutionnaire. Les princes s’étaient montrés indignes de confiance ; la masse des pauvres allait maintenant faire la révolution. Les pauvres étaient les élus et établiraient une règle de communisme égalitaire obligatoire, un monde où toutes choses seraient possédées en commun par tous, où chacun serait égal en tout et chacun recevrait selon ses besoins. Mais pas encore. Car même les pauvres doivent d’abord être libérés des désirs mondains et des jouissances frivoles, et doivent reconnaître la direction d’un nouveau « serviteur de Dieu » qui « doit se manifester dans l’esprit d’Élie… et mettre les choses en mouvement ». (Encore une fois, devinez qui !)

Considérant la Saxe comme inhospitalière, Müntzer escalada les remparts d’Allstedt et s’installa en 1524 dans la ville thuringienne de Muhlhausen. Expert en pêche en eaux troubles, Müntzer a trouvé un foyer amical à Muhlhausen, qui était en proie à des troubles politiques depuis plus d’un an. Prêchant l’extermination imminente des impies, Müntzer paradait dans la ville à la tête d’une bande armée, portant devant lui un crucifix rouge et une épée nue. Expulsé de Muhlhausen après la répression d’une révolte de ses alliés, Müntzer se rendit à Nuremberg, qui à son tour l’expulsa après avoir publié des pamphlets révolutionnaires. Après avoir erré dans le sud-ouest de l’Allemagne, Müntzer fut invité à nouveau à Muhlhausen en février 1525, où un groupe révolutionnaire avait pris le relais.

Thomas Müntzer et ses alliés entreprirent d’imposer un régime communiste à la ville de Muhlhausen. Les monastères ont été saisis et tous les biens ont été décrétés comme étant en commun, et la conséquence, comme l’a noté un observateur contemporain, a été qu’« il a tellement affecté les gens que personne ne voulait travailler ». Le résultat fut que la théorie du communisme et de l’amour devint rapidement en pratique un alibi pour un vol systémique :

Quand quelqu’un avait besoin de nourriture ou de vêtements, il allait vers un homme riche et le lui demandait au nom de Christ, car Christ avait ordonné que tous partagent avec les nécessiteux. Et ce qui n’était pas donné gratuitement était pris de force. Beaucoup agissaient ainsi… Thomas [Müntzer] institua ce brigandage et le multiplia chaque jour.2

À ce moment-là, la grande guerre des paysans éclata dans toute l’Allemagne, une rébellion lancée par la paysannerie en faveur de son autonomie locale et en opposition au nouveau régime centralisateur, fiscal élevé et absolutiste des princes allemands. Dans toute l’Allemagne, les princes ont écrasé avec une grande brutalité la paysannerie faiblement armée, massacrant ainsi environ 100 000 paysans. En Thuringe, l’armée des princes affronte les paysans le 15 mai avec beaucoup d’artillerie et 2 000 cavaliers, luxe refusé aux paysans. Le landgrave de Hesse, commandant de l’armée des princes, offrit l’amnistie aux paysans s’ils livraient Müntzer et ses partisans immédiats. Les paysans furent fortement tentés, mais Müntzer, brandissant son épée nue, prononça son dernier discours enflammé, déclarant que Dieu lui avait personnellement promis la victoire ; qu’il attraperait tous les boulets ennemis dans les manches de son manteau ; que Dieu les protégerait tous. Juste au moment stratégique du discours de Müntzer, un arc-en-ciel est apparu dans le ciel, et Müntzer avait déjà adopté l’arc-en-ciel comme symbole de son mouvement. Pour les paysans crédules et confus, cela semblait un véritable signe du Ciel. Malheureusement, le signal ne fonctionne pas et l’armée des princes écrase les paysans, tuant 5 000 personnes et ne perdant qu’une demi-douzaine d’hommes. Müntzer lui-même s’est enfui et s’est caché, mais a été capturé quelques jours plus tard, torturé pour lui faire avouer, puis exécuté.

Thomas Müntzer et ses signes ont peut-être été vaincus et son corps a peut-être moisi dans la tombe, mais son âme a continué à marcher. Son esprit a été entretenu non seulement par ses adeptes de son époque, mais aussi par les historiens marxistes, depuis Engels jusqu’à nos jours, qui ont vu dans ce mystique illusoire un exemple de la révolution sociale et de la lutte des classes, et un précurseur des prophéties chiliastiques de la « scène communiste » du futur marxiste prétendument inévitable.

La cause müntzerienne fut bientôt reprise par un ancien disciple, le relieur Hans Hut. Hut prétendait être un prophète envoyé par Dieu pour annoncer qu’à la Pentecôte 1528, le Christ reviendrait sur terre et donnerait le pouvoir de faire respecter la justice à Hut et à sa suite de saints rebaptisés. Les saints « prendraient alors des épées à double tranchant » et exerceraient la vengeance de Dieu sur les prêtres, les pasteurs, les rois et les nobles. Hut et ses partisans « établiraient alors le règne de Hans Hut sur terre », avec Muhlhausen comme capitale privilégiée. Le Christ allait alors instaurer un millénaire marqué par le communisme et l’amour libre. Hut fut capturé en 1527 (avant que Jésus ait eu la chance de revenir), emprisonné à Augsbourg et tué en tentant de s’échapper. Pendant un an ou deux, des adeptes huttiens ont continué à émerger, à Augsbourg, Nuremberg et Esslingen, dans le sud de l’Allemagne, menaçant d’établir leur Royaume de Dieu communiste par la force des armes. Mais vers 15 h 30, ils furent détruits et supprimés par les autorités alarmées. L’anabaptisme de type müntzerien allait désormais s’installer dans le nord-ouest de l’Allemagne.

Le communisme totalitaire à Münster

À cette époque, le nord-ouest de l’Allemagne était parsemé d’un certain nombre de petits États ecclésiastiques, chacun dirigé par un prince-évêque. L’État était dirigé par des clercs aristocratiques, qui élisaient l’un des leurs comme évêque. Généralement, ces évêques étaient des seigneurs laïcs qui n’étaient pas ordonnés. En négociant les impôts, la capitale de chacun de ces États s’était généralement approchée d’un certain degré d’autonomie. Le clergé, qui constituait l’élite dirigeante de l’État, s’exonérait d’impôts tout en imposant des impôts très lourds au reste de la population. En général, les capitales en sont venues à être dirigées par leur propre élite de pouvoir, une oligarchie de guildes, qui utilisait le pouvoir gouvernemental pour cartelliser leurs diverses professions et occupations.

Le plus grand de ces États ecclésiastiques du nord-ouest de l’Allemagne était l’évêché de Münster, et sa capitale, Münster, une ville d’environ 10 000 habitants, était dirigée par les corporations municipales. Les guildes de Münster étaient particulièrement sollicitées par la concurrence économique des moines, qui n’étaient pas obligés d’obéir aux restrictions et réglementations des guildes.

Pendant la guerre des paysans, les capitales de plusieurs de ces États, dont Münster, en profitèrent pour se révolter et l’évêque de Münster fut contraint de faire de nombreuses concessions. Cependant, avec l’écrasement de la rébellion, l’évêque reprit les concessions et rétablit l’ancien régime. Cependant, en 1532, les corporations, soutenues par la population, purent riposter et reprendre la ville, obligeant bientôt l’évêque à reconnaître officiellement Münster comme ville luthérienne.

Mais cela n’était pas destiné à le rester longtemps. De tout le nord-ouest, des hordes de passionnés anabaptistes affluèrent à Münster, cherchant l’avènement de la Nouvelle Jérusalem. Du nord des Pays-Bas sont venus des centaines de Melchiorites, disciples du visionnaire itinérant Melchior Hoffmann. Hoffmann, un apprenti fourreur sans instruction originaire de Souabe dans le sud de l’Allemagne, avait erré pendant des années à travers l’Europe en prêchant l’imminence de la Seconde Venue, dont il avait conclu, d’après ses recherches, qu’elle aurait lieu en 1533, le quinzième centenaire de la mort de Jésus. Le melchiorisme avait prospéré dans le nord des Pays-Bas et de nombreux adeptes affluaient désormais à Münster, convertissant rapidement les classes les plus pauvres de la ville.

Entre-temps, la cause anabaptiste de Münster reçut un coup de pouce lorsque le jeune ministre éloquent et populaire Bernt Rothmann, fils très instruit d’un forgeron de la ville, se convertit à l’anabaptisme. À l’origine prêtre catholique, Rothmann était devenu un ami de Luther et le chef du mouvement luthérien de Münster. Converti à l’anabaptisme, Rothmann a prêté sa prédication éloquente à la cause du communisme tel qu’il était censé exister dans l’Église chrétienne primitive, tenant tout en commun sans le mien ni le tien et donnant à chacun selon ses « besoins ». En réponse à la réputation de Rothmann, des milliers de personnes affluèrent à Münster, des centaines de pauvres, de déracinés, de désespérément endettés et « des gens qui, après avoir épuisé la fortune de leurs parents, ne gagnaient rien dans leur propre industrie… ». Des gens, en général, attirés par l’idée de « piller et voler le clergé et les bourgeois les plus riches ». Les bourgeois horrifiés tentèrent de chasser Rothmann et les prédicateurs anabaptistes, mais en vain.

En 1533, Melchior Hoffmann, sûr que la Seconde Venue aurait lieu d’un jour à l’autre, retourna à Strasbourg, où il avait eu beaucoup de succès, se faisant appeler le prophète Élie. Il a été rapidement jeté en prison et y est resté jusqu’à sa mort une décennie plus tard.

Hoffmann, malgré toutes ses similitudes avec les autres, était un homme pacifique qui conseillait la non-violence à ses partisans ; après tout, si le retour de Jésus était imminent, pourquoi s’engager contre les incroyants ? L’emprisonnement d’Hoffmann, et bien sûr le fait que 1533 s’est écoulé sans seconde venue, ont discrédité Melchior, et ainsi ses partisans de Münster se sont tournés vers des prophètes post-millénaristes bien plus violents qui croyaient qu’ils devraient établir le Royaume par le feu et l’épée.

Le nouveau chef des anabaptistes coercitifs était un boulanger hollandais de Haarlem, un certain Jan Matthys (Matthyszoon). Faisant revivre l’esprit de Thomas Müntzer, Matthys envoya des missionnaires ou « apôtres » de Haarlem pour rebaptiser tous ceux qu’ils pouvaient et nommer des « évêques » ayant le pouvoir de baptiser. Lorsque les nouveaux apôtres arrivèrent à Münster au début de 1534, ils furent accueillis, comme on pouvait s’y attendre, avec un énorme enthousiasme. Pris par la frénésie, Rothmann lui-même fut rebaptisé, suivi par de nombreuses ex-religieuses et une grande partie de la population. En une semaine, les apôtres avaient rebaptisé 1 400 personnes.

Un autre apôtre arriva bientôt, un jeune homme de 25 ans qui avait été converti et baptisé par Matthys quelques mois plus tôt. Il s’agissait de Jan Bockelson (Bockelszoon, Beukelsz), qui allait bientôt devenir connu dans les chansons et les histoires sous le nom de Johann de Leyde. Bien que beau et éloquent, Bockelson était une âme troublée, étant né fils illégitime du maire d’un village hollandais et d’une serve de Westphalie. Bockelson a commencé sa vie comme apprenti tailleur, a épousé une riche veuve, mais a ensuite fait faillite lorsqu’il s’est installé comme commerçant indépendant.

En février 1534, Bockelson gagna le soutien du riche marchand de tissus Bernt Knipperdollinck, le puissant chef des guildes de Münster, et épousa judicieusement la fille de Knipperdollinck. Le 8 février, le gendre et le beau-père ont couru ensemble dans les rues, appelant tout le monde au repentir. Après beaucoup de frénésie, de masses se tordant sur le sol et de visions apocalyptiques, les anabaptistes se sont soulevés et ont pris la mairie, obtenant ainsi la reconnaissance légale de leur mouvement.

En réponse à ce soulèvement réussi, de nombreux luthériens riches quittèrent la ville et les anabaptistes, se sentant exubérants, envoyèrent des messagers dans les environs pour appeler tout le monde à venir à Münster. Le reste du monde, proclamaient-ils, serait détruit dans un mois ou deux ; seule Münster serait sauvée pour devenir la Nouvelle Jérusalem. Des milliers de personnes sont venues d’aussi loin que la Flandre et la Frise, dans le nord des Pays-Bas. En conséquence, les anabaptistes obtinrent bientôt la majorité au conseil municipal, et ce succès fut suivi trois jours plus tard, le 24 février, par une orgie de pillage de livres, statues et tableaux dans les églises et dans toute la ville. Bientôt Jan Matthys lui-même arriva, un homme grand et maigre avec une longue barbe noire. Matthys, aidé par Bockelson, devint rapidement le quasi-dictateur de la ville. Les anabaptistes coercitifs s’étaient enfin emparés d’une ville. La Grande Expérience Communiste pouvait maintenant commencer.

Le premier programme puissant de cette théocratie rigide fut, bien entendu, de purger la Nouvelle Jérusalem des impurs et des impies, en prélude à leur extermination ultime dans le monde entier. Matthys a donc appelé à l’exécution de tous les catholiques et luthériens restants, mais la tête froide de Knipperdollinck a prévalu, puisqu’il a averti Matthys que massacrer tous les autres chrétiens qu’eux pourrait rendre le reste du monde nerveux et qu’ils pourraient tous venir écraser le Nouveau. Jérusalem dans son berceau. Il fut donc décidé de prendre la meilleure décision et, le 27 février, les catholiques et les luthériens furent chassés de la ville, au milieu d’une horrible tempête de neige. Dans un acte préfigurant le Cambodge communiste, tous les non-anabaptistes, y compris les personnes âgées, les invalides, les bébés et les femmes enceintes, ont été précipités dans la tempête de neige, et tous ont été forcés de laisser derrière eux tout leur argent, leurs biens, leur nourriture et leurs vêtements. Les luthériens et catholiques restants furent obligatoirement rebaptisés, et tous ceux qui refusaient ce ministère furent mis à mort.

L’expulsion de tous les luthériens et catholiques a suffi à l’évêque, qui a commencé un long siège militaire de la ville le lendemain, le 28 février. Avec chaque personne enrôlée pour les travaux de siège, Jan Matthys a lancé sa révolution sociale communiste totalitaire.

La première étape consistait à confisquer les biens des expulsés. Tous leurs biens matériels étaient placés dans des dépôts centraux, et les pauvres étaient encouragés à prendre « selon leurs besoins », les « besoins » devant être interprétés par sept « diacres » nommés choisis par Matthys. Lorsqu’un forgeron protesta contre ces mesures imposées par les étrangers néerlandais, Matthys arrêta le courageux forgeron. Convoquant toute la population de la ville, Matthys a personnellement poignardé, abattu et tué le forgeron « impie », et jeté en prison plusieurs citoyens éminents qui avaient protesté contre son traitement. La foule fut avertie de profiter de cette exécution publique et elle chanta docilement un hymne en l’honneur du meurtre.

Un élément clé du règne de terreur anabaptiste à Münster était désormais dévoilé. Infailliblement, tout comme ce fut le cas pour les communistes cambodgiens quatre siècles et demi plus tard, la nouvelle élite dirigeante comprit que l’abolition de la propriété privée de l’argent réduirait la population à une dépendance totale et servile à l’égard des hommes de pouvoir. C’est ainsi que Matthys, Rothmann et d’autres ont lancé une campagne de propagande affirmant qu’il n’était pas chrétien de posséder de l’argent à titre privé ; que tout l’argent devait être détenu en commun, ce qui signifiait en pratique que tout argent, quel qu’il soit, devait être remis à Matthys et à sa clique dirigeante. Plusieurs anabaptistes qui gardaient ou cachaient leur argent ont été arrêtés puis terrorisés jusqu’à ce qu’ils rampent à genoux vers Matthys, implorant leur pardon et le suppliant d’intercéder auprès de Dieu en leur faveur. Matthys a alors gracieusement « pardonné » aux pécheurs.

Après deux mois de pressions sévères et incessantes, une combinaison de propagande sur le christianisme consistant à abolir l’argent privé, et de menaces et de terreur contre ceux qui ne se rendaient pas, la propriété privée de l’argent fut effectivement abolie à Münster. Le gouvernement a saisi tout l’argent et l’a utilisé pour acheter ou louer des biens du monde extérieur. Les salaires étaient distribués en nature par le seul employeur restant : l’État théocratique anabaptiste.

La nourriture était confisquée dans les maisons privées et rationnée selon la volonté des diacres du gouvernement. De plus, pour accueillir les immigrants, toutes les maisons privées étaient effectivement communisées, chacun étant autorisé à s’installer n’importe où ; il était désormais illégal de fermer, et encore moins de verrouiller, les portes. Des salles à manger communes ont été créées, où les gens mangeaient ensemble en écoutant des lectures de l’Ancien Testament.

Ce communisme obligatoire et ce règne de terreur ont été menés au nom de « l’amour » communautaire et chrétien. Toute cette communisation était considérée comme le premier pas de géant vers un communisme égalitaire total, où, comme le disait Rothmann, « tout devait être en commun, il n’y aurait plus de propriété privée et plus personne ne devait faire de travail, mais simplement faire confiance à l’autre ». Dieu. » Bien entendu, la partie sans travail n’est jamais arrivée.

Un pamphlet envoyé en octobre 1534 aux autres communautés anabaptistes salue le nouvel ordre de l’amour chrétien par la terreur :

Car non seulement nous avons mis tous nos biens dans une réserve commune sous la garde des diacres et en vivons selon nos besoins ; nous louons Dieu à travers le Christ d’un seul cœur et d’un seul esprit et sommes désireux de nous entraider dans tout type de service.

Et par conséquent, tout ce qui a servi les buts de l’égoïsme et de la propriété privée, comme acheter et vendre, travailler pour de l’argent, prendre des intérêts et pratiquer l’usure… ou manger et boire la sueur des pauvres… et en effet tout ce qui offense l’amour — tout de telles choses sont abolies parmi nous par le pouvoir de l’amour et de la communauté.

Avec une grande cohérence, les anabaptistes de Münster ne prétendaient pas préserver la liberté intellectuelle tout en communiquant toute la propriété matérielle. Car les anabaptistes se vantaient de leur manque d’éducation et affirmaient que ce seraient les ignorants et les non-lavés qui seraient les élus du monde. La foule anabaptiste prit un plaisir particulier à brûler tous les livres et manuscrits de la bibliothèque de la cathédrale et finalement, à la mi-mars 1534, Matthys interdit tous les livres à l’exception du Bon Livre — la Bible. Pour symboliser une rupture totale avec le passé pécheur, tous les livres privés et publics ont été jetés sur un grand feu de joie communautaire. Tout cela garantissait, bien entendu, que la seule théologie ou interprétation des Écritures ouverte aux Münstériens était celle de Matthys et des autres prédicateurs anabaptistes.

À la fin du mois de mars, cependant, l’orgueil démesuré de Matthys l’a mis à terre. Convaincu à Pâques que Dieu lui avait ordonné, ainsi qu’à quelques fidèles, de lever le siège de l’évêque et de libérer la ville, Matthys et quelques autres se précipitèrent hors des portes contre l’armée assiégeante et furent littéralement mis en pièces. À une époque où l’idée d’une pleine liberté religieuse était pratiquement inconnue, on peut imaginer que les anabaptistes que les chrétiens les plus orthodoxes pourraient trouver ne gagneraient pas une très aimable récompense.

La mort de Matthys laisse Münster entre les mains du jeune Bockelson. Et si Matthys avait châtié les habitants de Münster avec des fouets, Bockelson les aurait châtiés avec des scorpions. Bockelson n’a pas perdu de temps pour pleurer son mentor. Il prêchait aux fidèles : « Dieu vous donnera un autre prophète qui sera plus puissant ». Comment ce jeune passionné pourrait-il surpasser son maître ? Début mai, Bockelson a attiré l’attention de la ville en courant nu dans les rues avec frénésie, tombant ensuite dans une extase silencieuse pendant trois jours. Lorsqu’il se releva, il annonça à toute la population une nouvelle dispensation que Dieu lui avait révélée. Avec Dieu à ses côtés, Bockelson a aboli les anciens bureaux municipaux du conseil et des bourgmestres et a installé un nouveau conseil dirigeant composé de 12 anciens, avec lui-même, bien sûr, comme l’aîné des anciens. Les anciens disposaient désormais d’un pouvoir total sur la vie et la mort, sur les biens et l’esprit de chaque habitant de Münster. Un système strict de travail forcé a été imposé, tous les artisans non enrôlés dans l’armée étant désormais des employés publics, travaillant pour la communauté sans récompense monétaire. Cela signifiait bien sûr que les corporations étaient désormais abolies.

Le totalitarisme à Münster était désormais achevé. La mort était désormais le châtiment de pratiquement tout acte indépendant, bon ou mauvais. La peine capitale a été décrétée pour les crimes graves de meurtre, de vol, de mensonge, d’avarice et de querelle ! La mort fut également décrétée pour toute forme d’insubordination imaginable : les jeunes contre leurs parents, les épouses contre leurs maris et, bien sûr, quiconque contre les représentants élus de Dieu sur terre, le gouvernement totalitaire de Münster. Bernt Knipperdollinck fut nommé grand bourreau pour faire appliquer les décrets.

Le seul aspect de la vie jusqu’alors laissé intact était le sexe, et celui-ci tombait désormais sous le marteau du despotisme total de Bockelson. La seule relation sexuelle autorisée était le mariage entre deux anabaptistes. Les relations sexuelles sous toute autre forme, y compris le mariage avec l’un des « impies », étaient un crime capital. Mais bientôt Bockelson dépassa ce credo un peu démodé et décida d’instaurer la polygamie obligatoire à Münster. Comme de nombreux expulsés avaient laissé derrière eux leurs femmes et leurs filles, Münster comptait désormais trois fois plus de femmes que d’hommes à marier, de sorte que la polygamie était devenue technologiquement réalisable. Bockelson a converti les autres prédicateurs plutôt surpris en citant la polygamie parmi les patriarches d’Israël, ainsi qu’en menaçant de mort les dissidents.

La polygamie obligatoire était un peu trop pour de nombreux Münstériens, qui ont lancé une rébellion en signe de protestation. La rébellion fut cependant rapidement écrasée et la plupart des rebelles furent mis à mort. L’exécution était également le sort de tous les autres dissidents. C’est ainsi qu’en août 1534, la polygamie fut instaurée de manière coercitive à Münster. Comme on pouvait s’y attendre, le jeune Bockelson prit immédiatement goût au nouveau régime et, peu de temps après, il eut un harem de 15 épouses, dont Divara, la belle jeune veuve de Jan Matthys. Le reste de la population masculine a également commencé à s’habituer au nouveau décret comme à des canards à l’eau. Beaucoup de femmes n’ont pas apprécié avec autant de bienveillance la nouvelle dispense, et les anciens ont donc adopté une loi ordonnant le mariage obligatoire pour toutes les femmes en dessous (et probablement aussi au-dessus) d’un certain âge, ce qui impliquait généralement d’être une troisième ou une quatrième épouse obligatoire.

De plus, comme le mariage parmi les impies était non seulement invalide, mais aussi illégal, les épouses des expulsés devenaient désormais une proie équitable et étaient forcées d’« épouser » de bons anabaptistes. Le refus de se conformer à la nouvelle loi était bien entendu passible de la peine de mort et un certain nombre de femmes ont été exécutées en conséquence. Les « vieilles » épouses qui étaient mécontentes de l’arrivée de nouvelles épouses dans leur foyer furent également réprimées et leurs querelles devinrent un crime capital. De nombreuses femmes ont été exécutées pour s’être disputées.

Mais le bras long de l’État ne pouvait aller plus loin et, lors de leur premier revers interne, Bockelson et ses hommes durent céder et autoriser le divorce. En effet, la cérémonie du mariage était désormais totalement interdite et le divorce rendu très facile. En conséquence, Münster tomba désormais sous un régime qui équivalait à un amour libre et obligatoire. Ainsi, en l’espace de quelques mois seulement, un puritanisme rigide s’était transmué en un régime de promiscuité obligatoire.

Pendant ce temps, Bockelson s’est révélé être un excellent organisateur d’une ville assiégée. Le travail obligatoire, militaire et civil, était strictement appliqué. L’armée de l’évêque était composée de mercenaires mal payés et irrégulièrement, et Bockelson fut capable d’inciter beaucoup d’entre eux à déserter en leur offrant une solde régulière (payer pour de l’argent, c’est-à-dire contrairement au communisme interne rigide et sans argent de Bockelson). Les anciens mercenaires ivres ont cependant été immédiatement abattus. Lorsque l’évêque a lancé des brochures dans la ville offrant une amnistie générale en échange de la reddition, Bockelson a fait de la lecture de ces brochures un crime passible de — bien sûr — la mort.

Fin août 1534, les armées de l’évêque sont en déroute et le siège est temporairement levé. Jan Bockelson a saisi cette occasion pour pousser plus loin sa révolution communiste « égalitaire » : il s’est fait nommer roi et Messie des derniers jours.

Se proclamer roi aurait pu paraître ringard, voire illégitime. Bockelson a donc demandé à un certain Dusentschur, un orfèvre d’une ville voisine et prophète autoproclamé, de faire le travail à sa place. Début septembre, Dusentschur annonçait à tous une nouvelle révélation : Jan Bockelson devait être le roi du monde entier, l’héritier du roi David, et conserver ce trône jusqu’à ce que Dieu lui-même réclame son royaume. Sans surprise, Bockelson a confirmé qu’il avait lui-même eu la même révélation. Dusentschur présenta alors une épée de justice à Bockelson, l’oint et le proclama roi du monde. Bockelson, bien sûr, resta momentanément modeste ; il s’est prosterné et a demandé conseil à Dieu. Mais il s’est assuré d’obtenir ces conseils rapidement. Et il s’est avéré, miracle, que Dusentschur avait raison. Bockelson proclama à la foule que Dieu lui avait désormais donné « le pouvoir sur toutes les nations de la terre » ; quiconque oserait résister à la volonté de Dieu « sera sans délai mis à mort par l’épée ».

Ainsi, malgré quelques protestations murmurées, Jan Bockelson fut déclaré roi du monde et Messie, et les prédicateurs anabaptistes de Münster expliquèrent à leurs ouailles perplexes que Bockelson était bien le Messie prédit dans l’Ancien Testament. Bockelson était à juste titre le dirigeant du monde entier, à la fois temporel et spirituel.

Il arrive souvent chez les « égalitaires » qu’un trou, une échappatoire particulière à la morne uniformité de la vie, se crée — pour eux-mêmes. Et il en fut de même pour le roi Bockelson. Après tout, il était important de souligner par tous les moyens l’importance de l’avènement du Messie. Ainsi, Bockelson portait les plus belles robes, métaux et bijoux ; il nomma des courtisans et des gentilshommes d’armes, qui apparaissaient également dans de splendides atours. L’épouse principale du roi Bockelson, Divara, fut proclamée reine du monde. Elle aussi était vêtue de grands atours et avait une suite de courtisans et de partisans. Cette cour luxueuse d’environ deux cents personnes était installée dans de belles demeures réquisitionnées pour l’occasion. Un trône drapé d’un drap d’or était établi sur la place publique, et le roi Bockelson y tenait sa cour, coiffé d’une couronne et portant un sceptre. Un garde du corps royal protégeait tout le cortège. Tous les fidèles collaborateurs de Bockelson furent convenablement récompensés par un statut élevé et des atours : Knipperdollinck était le ministre en chef et l’orateur royal de Rothmann.

Si le communisme est la société parfaite, quelqu’un doit pouvoir jouir de ses fruits ; et qui de mieux que le Messie et ses courtisans ? Bien que la propriété privée en argent ait été abolie, l’or et l’argent confisqués étaient désormais frappés en pièces ornementales pour la gloire du nouveau roi. Tous les chevaux furent confisqués pour constituer l’escadron armé du roi. Les noms de Münster ont également été transformés ; toutes les rues furent renommées ; les dimanches et les jours de fête furent abolis ; et tous les nouveau-nés étaient nommés personnellement par le roi selon un modèle spécial.

« Certaines des principales victimes exécutées étaient des femmes : des femmes qui ont été tuées pour avoir refusé à leur mari leurs droits matrimoniaux, pour avoir insulté un pasteur ou pour avoir osé pratiquer la bigamie — la polygamie, bien sûr, étant uniquement un privilège masculin. »

Dans une société esclavagiste affamée comme celle de Münster communiste, tous les citoyens ne pouvaient pas vivre dans le luxe dont jouissait le roi et sa cour ; en effet, la nouvelle classe dirigeante imposait désormais une oligarchie de classe rigide rarement vue auparavant. Afin que le roi et ses nobles puissent vivre dans le luxe, une austérité rigoureuse fut imposée à tous les habitants de Münster. La population soumise avait déjà été dépouillée de ses maisons et d’une grande partie de sa nourriture ; désormais, tout luxe superflu parmi les masses était interdit. Les vêtements et la literie furent sévèrement rationnés et tout « surplus » fut remis au roi Bockelson sous peine de mort. Chaque maison a été fouillée minutieusement et 83 wagons remplis de vêtements « excédentaires » ont été collectés.

Il n’est pas surprenant que les masses trompées de Münster aient commencé à se plaindre d’être contraintes de vivre dans une pauvreté abjecte tandis que le roi et ses courtisans vivaient dans un luxe extrême grâce au produit de leurs biens confisqués. Bockelson a donc dû leur envoyer de la propagande pour expliquer le nouveau système. L’explication était la suivante : il était normal que Bockelson vive dans le faste et le luxe parce qu’il était déjà complètement mort au monde et à la chair. Puisqu’il était mort au monde, son luxe ne comptait pas, au sens profond du terme. À la manière de tous les gourous qui ont jamais vécu dans le luxe parmi ses disciples crédules, il expliquait que pour lui les objets matériels n’avaient aucune valeur. Comment une telle « logique » peut-elle tromper quiconque dépasse l’entendement. Plus important encore, Bockelson assurait à ses sujets que lui et sa cour n’étaient que l’avant-garde du nouvel ordre ; bientôt, eux aussi vivraient dans le même luxe millénaire. Sous leur nouvel ordre, les habitants de Münster se lanceraient, armés de la volonté de Dieu, et conquerraient le monde entier, exterminant les injustes, après quoi Jésus reviendrait et ils vivraient tous dans le luxe et la perfection. Un communisme égalitaire offrant un grand luxe pour tous serait alors réalisé.

Une plus grande dissidence signifiait, bien sûr, une plus grande terreur, et le règne « d’amour » du roi Bockelson intensifia l’intimidation et le massacre. Dès qu’il proclama la monarchie, le prophète Dusentschur annonça une nouvelle révélation divine : tous ceux qui persisteraient à être en désaccord ou à désobéir au roi Bockelson seraient mis à mort et leur mémoire même effacée. Ils seraient disparus à jamais. Certaines des principales victimes exécutées étaient des femmes : des femmes qui ont été tuées pour avoir refusé à leur mari leurs droits matrimoniaux, pour avoir insulté un pasteur ou pour avoir osé pratiquer la bigamie — la polygamie, bien sûr, étant un privilège exclusivement masculin.

Malgré ses sermons continus sur la marche à la conquête du monde, le roi Bockelson n’était pas assez fou pour tenter cet exploit, d’autant plus que l’armée de l’évêque assiégeait à nouveau la ville. Au lieu de cela, il a judicieusement utilisé une grande partie de l’or et de l’argent expropriés pour envoyer des apôtres et des brochures dans les régions voisines de l’Europe, tentant de mobiliser les masses en faveur de la révolution anabaptiste. La propagande eut un effet considérable et de graves soulèvements de masse eurent lieu dans toute la Hollande et le nord-ouest de l’Allemagne en janvier 1535. Un millier d’anabaptistes armés se rassemblèrent sous la direction de quelqu’un qui se faisait appeler Christ, fils de Dieu ; et de graves rébellions anabaptistes eurent lieu en Frise occidentale, dans la ville de Minden et même dans la grande ville d’Amsterdam, où les rebelles réussirent à s’emparer de la mairie. Tous ces soulèvements furent finalement réprimés, grâce à l’aide considérable de la trahison aux différentes autorités des noms des rebelles et de l’emplacement de leurs dépôts de munitions.

« À tout moment, le roi et sa cour mangeaient et buvaient bien, tandis que la famine et la dévastation faisaient rage dans toute la ville de Münster, et que les masses mangeaient littéralement tout ce qui leur tombait sous la main, même immangeable. »

Les princes du nord-ouest de l’Europe en avaient alors assez ; et tous les États du Saint-Empire romain germanique acceptèrent de fournir des troupes pour écraser le régime monstrueux et infernal de Münster. Pour la première fois, en janvier 1535, Münster fut totalement et avec succès bloquée et coupée du monde extérieur. L’establishment a ensuite affamé la population de Münster pour la soumettre. Les pénuries alimentaires apparurent immédiatement et la crise fut combattue avec la vigueur caractéristique : toute la nourriture restante fut confisquée et tous les chevaux tués, dans le but de nourrir le roi, sa cour royale et ses gardes armés. À tout moment, le roi et sa cour mangeaient et buvaient bien, tandis que la famine et la dévastation faisaient rage dans toute la ville de Münster, et que les masses mangeaient littéralement tout ce qui leur tombait sous la main, même immangeable.

Le roi Bockelson a maintenu son règne en diffusant une propagande continue et des promesses aux masses affamées. Dieu les sauverait certainement avant Pâques, sinon il se ferait brûler sur la place publique. Lorsque Pâques arrivait et repartait, Bockelson expliquait astucieusement qu’il parlait uniquement du salut « spirituel ». Il a promis que Dieu changerait les pavés en pain, et bien sûr, cela ne s’est pas produit non plus. Finalement, Bockelson, longtemps fasciné par le théâtre, ordonna à ses sujets affamés de se livrer à trois jours de danse et d’athlétisme. Des représentations dramatiques ont eu lieu, ainsi qu’une messe noire. La famine, cependant, devenait désormais omniprésente.

Les pauvres et malheureux habitants de Münster étaient désormais totalement condamnés. L’évêque n’arrêtait pas de tirer des tracts dans la ville promettant une amnistie générale si seulement le peuple se révoltait, déposait le roi Bockelson et sa cour et les livrait. Pour se prémunir contre une telle menace, Bockelson intensifia encore son règne de terreur. Début mai, il divise la ville en 12 sections et place un « duc » sur chacune d’elles avec une force armée de 24 hommes. Les ducs étaient des étrangers comme lui ; en tant qu’immigrants néerlandais, ils étaient probablement fidèles à Bockelson. Il était strictement interdit à chaque duc de quitter sa section, et les ducs, à leur tour, interdisaient toute réunion, même de quelques personnes. Personne n’était autorisé à quitter la ville, et quiconque complotait pour partir, aidait quelqu’un d’autre à partir ou critiquait le roi était immédiatement décapité, généralement par le roi Bockelson lui-même. À la mi-juin, de tels actes se produisaient quotidiennement, le corps étant souvent écartelé et cloué en guise d’avertissement aux masses.

Bockelson aurait sans aucun doute laissé la population entière mourir de faim plutôt que de se rendre ; mais deux évadés révélèrent les points faibles de la défense de la ville et, dans la nuit du 24 juin 1535, le cauchemar de la Nouvelle Jérusalem prit enfin fin dans le sang. Les dernières centaines de combattants anabaptistes se sont rendus sous amnistie et ont été rapidement massacrés, et la reine Divara a été décapitée. Quant à l’ex-roi Bockelson, il fut conduit partout avec une chaîne et, en janvier suivant, avec Knipperdollinck, il fut publiquement torturé à mort et leurs corps suspendus dans des cages au clocher d’une église.

L’ancien établissement de Münster fut dûment restauré et la ville redevint catholique. Les étoiles étaient de nouveau sur leur trajectoire et les événements de 1534-1535 conduisirent naturellement à une méfiance persistante à l’égard du mysticisme et des mouvements enthousiastes dans toute l’Europe protestante.

Cet article est extrait de Une perspective autrichienne sur l’histoire de la pensée économique, vol. 1, La pensée économique avant Adam Smith.


1 Ronald A. Knox, Enthusiasm: A Chapter in the History of Religion (1950, New York: Oxford University Press, 1961), p. 133.

2 Citation dans Igor Shafarevich, The Socialist Phenomenon (New York: Harper & Row, 1980), p. 57.




Le NAZISME est-il au cœur de notre MODERNITÉ ?

[Source : Antithèse]

Johann Chapoutot est professeur d’histoire contemporaine à Sorbonne Université depuis 2016. Il est un spécialiste du nazisme et de l’Allemagne. Il a écrit plusieurs ouvrages remarqués, dont La Révolution culturelle nazie (2017) et Libres d’obéir : le management, du nazisme à aujourd’hui (2020).

00:00 Intro
02:27 Pourquoi s’intéresser au nazisme?
07:34 La matrice du nazisme
18:07 La société Thulé
25:41 Edward Bernays et Goebbels
28:42 Museler le débat
34:25 Le financement des nazis
49:40 IBM, Ford, General Motors et les nazis
57:27 L’opération Paperclip et le recyclage des nazis
1:02:48 Reinhard Höhn et le management
1:11:12 Tendances « fascistoïdes »
1:17:00 LFI et l’antisémitisme
1:21:29 Crise du Covid et totalitarisme
1:25:40 L’état de la gauche
1:41:23 La gauche et la guerre
1:48:13 Carte blanche – le métier d’historien




1789 ou la mort de la démocratie paysanne

[Source : ALEXANDRE JUVING-BRUNET]

Plongez avec Marion Sigaut dans l’univers méconnu de la démocratie paysanne telle qu’elle a existé avant la révolution française de 1789.




Stand Watie, le Cherokee qui devint général confédéré

[Source : euro-synergies.hautetfort.com]

Par Emiliano Calemma

Source :
https://www.destra.it/home/storie-damerica-stand-watie-il-cherokee-che-divenne-generale-confederato/

Stand Watie est un nom qui ne dit pas grand-chose aux lecteurs italiens, mais son histoire est pleine de charme et une grande partie de sa vie se lit comme un véritable roman d’aventures. Parmi les plus belles.

Stand Watie appartenait à la tribu amérindienne des Cherokees et son nom d’origine était De-ga-ta-ga (il se tient debout). Il est né en 1806 et a été dès son plus jeune âge un indigène « à contre-courant ». Les Cherokees — une tribu originaire de Géorgie — se sont divisés en deux factions opposées lorsque le gouvernement fédéral, après la découverte de riches gisements d’or sur le territoire des Cherokees, a demandé aux indigènes de se déplacer plus à l’ouest. Watie pense que la seule solution pour éviter le massacre de son peuple est de signer un traité et de se déplacer pacifiquement vers l’ouest, sur le territoire de l’actuel Oklahoma. La faction adverse, dirigée par John Ross, s’oppose à tout accord et jure de se venger de Watie. Ce dernier s’installe à l’ouest en 1837 avec une partie de la population cherokee, tandis que Ross reste dans les territoires d’origine. C’est un désastre. En 1838, l’armée fédérale entreprend l’expulsion forcée de Ross et de son peuple et sur les 15 000 Cherokees qui se mettent en route, 4000 meurent (le chemin parcouru s’appellera la « Piste des larmes »).

Ross, qui a perdu sa femme lors de la traversée vers l’ouest, au lieu de rendre le gouvernement fédéral responsable de la tragédie, se retourne contre la famille Watie et c’est le frère, le cousin et l’oncle de Stand qui en pâtissent. Ce dernier devient alors un ennemi acharné de la faction Ross (pour des raisons personnelles évidentes) et du gouvernement fédéral (coupable d’avoir massacré les Cherokees malgré un accord spécifique). Il devient alors un leader politique reconnu au sein du Conseil tribal entre 1845 et 1861.

En 1861, lors du déclenchement de la fameuse guerre de sécession américaine, Stand Watie décide de se ranger du côté des États confédérés, déclarant que le véritable ennemi des indigènes est le gouvernement fédéral et non les États du Sud. De nombreuses autres tribus firent le même choix et l’armée confédérée put ainsi compter sur le soutien de la plupart des peuples Cherokee, Choctaw, Chickasaw, Seminole, Catawba et Creek.

Stand Watie crée le premier régiment d’indigènes, les Cherokee Mounted Rifles, et assure dans un premier temps le contrôle des territoires indiens qui font partie de la Confédération, en garantissant l’ordre et la vigilance. Il est nommé colonel le 12 juillet 1861 et est élu chef de tous les Cherokees en 1862. Par la suite, il se distingue comme un vaillant commandant de terrain, doué d’une intelligence tactique et d’une grande audace. En mars 1862, lors de la bataille de Pea Ridge (Arkansas), alors que l’armée confédérée décide de battre en retraite, les hommes commandés par Watie capturent tout un bataillon d’artillerie de l’Union. De succès en succès, Watie devient général de brigade et est l’un des plus féroces combattants de l’armée confédérée. Ses troupes participent à 18 batailles et à d’innombrables affrontements armés, dont elles sortent presque toujours victorieuses.

Watie gagne le respect de tous les autres généraux par ses exploits : la capture du bateau à vapeur JR Williams et celle du convoi ferroviaire à Cabin Creek restent inoubliables aux États-Unis. Watie a tellement épousé la cause confédérée qu’il a refusé de reconnaître la victoire de l’Union et a maintenu ses troupes sur le champ de bataille pendant plus d’un mois, alors que le général Edmund Kirby Smith s’était déjà rendu à l’armée de l’Union.

Malgré la capitulation finale signée par le général Lee à Appomattox, Watie fut le dernier général confédéré à déposer les armes, 75 jours après la signature.

À la fin de la guerre, Watie retourne dans son territoire indien et reconstruit son ancienne maison, que le gouvernement fédéral avait rasée en signe de disgrâce. Son dernier acte public fut de représenter les Cherokees du Sud lors des négociations du traité de reconstruction des Cherokees en 1866. Il n’y avait cependant pas grand-chose à négocier. Le nouveau gouvernement des États-Unis dépouille les Cherokees de toutes leurs possessions en échange de leur réadmission dans l’Union sans autre conséquence.

Stand Watie est mort dans sa maison de Honey Creek en 1871.




Mémoire de Edwin Montagu sur l’antisémitisme du gouvernement britannique en 1917

[Source : reseauinternational.net]

Mémoire d’Edwin Montagu sur l’antisémitisme du gouvernement (britannique) actuel – Soumis au cabinet britannique, août 1917

J’ai choisi le titre ci-dessus pour ce mémorandum, non pas dans un sens hostile, non pas du tout pour me quereller avec un point de vue antisémite qui pourrait être défendu par mes collègues, non pas avec le désir de nier que l’antisémitisme puisse être défendu par des hommes rationnels, non pas même dans le but de suggérer que le gouvernement est délibérément antisémite ; mais je souhaite faire état de mon opinion selon laquelle la politique du gouvernement de Sa Majesté est antisémite et, par conséquent, constituera un terrain de ralliement pour les antisémites dans tous les pays du monde.

Ce point de vue est motivé par la réception hier d’une correspondance entre Lord Rothschild et M. Balfour.

La lettre de Lord Rothschild est datée du 18 juillet et la réponse de M. Balfour doit être datée d’août 1917. Je crains que ma protestation n’arrive trop tard, et il se peut que le gouvernement ait été pratiquement engagé lorsque Lord Rothschild a écrit et avant que je ne devienne membre du gouvernement, car il y a manifestement eu une correspondance ou une conversation avant cette lettre. Mais j’estime qu’en tant que seul ministre juif du gouvernement, mes collègues pourraient me donner l’occasion d’exprimer des opinions qui me sont peut-être propres, mais auxquelles je tiens beaucoup et que je dois demander la permission d’exprimer lorsque l’occasion s’en présentera.

Je crois fermement que cette guerre a porté un coup fatal à l’internationalisme et qu’elle a été l’occasion d’un renouveau du sens de la nationalité, qui se relâchait, car non seulement la plupart des hommes d’État de la plupart des pays ont tacitement convenu que la redistribution des territoires résultant de la guerre devait se faire plus ou moins sur des bases nationales, mais nous avons appris à nous rendre compte que notre pays défend des principes, des objectifs, une civilisation qu’aucun autre pays ne défend au même degré, et qu’à l’avenir, quel qu’ait pu être le cas dans le passé, que ce soit en temps de paix ou en temps de guerre, nous devons vivre et nous battre pour ces objectifs et ces aspirations, organiser nos vies et nos capacités industrielles de manière à être prêts à tout moment à relever le défi. Pour prendre un exemple, la science de l’économie politique, qui dans sa pureté ne connaît pas le nationalisme, sera dorénavant tempérée et considérée à la lumière de ce besoin national de défense et de sécurité.

C’est dans cette atmosphère que le gouvernement propose d’approuver la formation d’une nouvelle nation avec un nouveau foyer en Palestine. Cette nation sera vraisemblablement formée de Russes juifs, d’Anglais juifs, de Roumains juifs, de Bulgares juifs et de citoyens juifs de toutes les nations — survivants ou parents de ceux qui ont combattu ou donné leur vie pour les différents pays que j’ai mentionnés, à un moment où les trois années qu’ils ont vécues ont uni leur vision et leur pensée plus étroitement que jamais avec les pays dont ils sont citoyens.

Le sionisme m’a toujours semblé être un credo politique malicieux, insoutenable pour tout citoyen patriote du Royaume-Uni. Si un Anglais juif pose ses yeux sur le Mont des Oliviers et aspire au jour où il secouera la terre britannique de ses chaussures et retournera à ses activités agricoles en Palestine, il m’a toujours semblé reconnaître des objectifs incompatibles avec la citoyenneté britannique et admettre qu’il n’est pas apte à participer à la vie publique en Grande-Bretagne, ni à être traité comme un Anglais. J’ai toujours compris que ceux qui se sont laissé aller à ce credo étaient en grande partie animés par les restrictions et le refus de liberté imposés aux juifs en Russie. Mais au moment même où ces juifs ont été reconnus comme des Russes juifs et ont bénéficié de toutes les libertés, il semble inconcevable que le sionisme soit officiellement reconnu par le gouvernement britannique et que M. Balfour soit autorisé à dire que la Palestine doit être reconstituée comme le « foyer national du peuple juif ». Je ne sais pas ce que cela implique, mais je suppose que cela signifie que les mahométans et les chrétiens doivent laisser la place aux juifs, que les juifs doivent être placés dans toutes les positions de préférence et doivent être associés de manière particulière à la Palestine, de la même manière que l’Angleterre l’est avec les Anglais ou la France avec les Français, que les Turcs et autres mahométans en Palestine seront considérés comme des étrangers, de la même manière que les juifs seront dorénavant traités comme des étrangers dans tous les pays, sauf la Palestine. Peut-être aussi que la citoyenneté ne sera accordée qu’à l’issue d’un test religieux.

Je pose avec insistance quatre principes :

1. J’affirme qu’il n’existe pas de nation juive. Les membres de ma famille, par exemple, qui vivent dans ce pays depuis des générations, n’ont aucune sorte de communauté de vue ou de désir avec une famille juive d’un autre pays, si ce n’est qu’ils professent plus ou moins la même religion. Il n’est pas plus vrai de dire qu’un Anglais juif et un Maure juif sont de la même nation que de dire qu’un Anglais chrétien et un Français chrétien sont de la même nation : de la même race, peut-être, à travers les siècles — à travers les siècles de l’histoire d’une race particulièrement adaptable. Le Premier ministre et M. Briand sont, je suppose, apparentés à travers les âges, l’un en tant que Gallois et l’autre en tant que Breton, mais ils n’appartiennent certainement pas à la même nation.

2. Lorsqu’on dira aux juifs que la Palestine est leur foyer national, chaque pays voudra immédiatement se débarrasser de ses citoyens juifs, et vous trouverez en Palestine une population qui chassera ses habitants actuels, qui prendra tout ce qu’il y a de mieux dans le pays, qui viendra de tous les coins du globe, qui parlera toutes les langues de la terre et qui sera incapable de communiquer entre elle autrement que par l’intermédiaire d’un interprète. J’ai toujours compris que c’était la conséquence de la construction de la Tour de Babel, si tant est qu’elle ait jamais été construite, et je ne suis certainement pas en désaccord avec l’opinion communément admise, comme je l’ai toujours compris, par les juifs avant que le sionisme ne soit inventé, selon laquelle le retour des juifs pour former une nation dans le pays d’où ils ont été dispersés nécessiterait une direction divine. Je prétends que la vie que les juifs britanniques ont menée, les objectifs qu’ils se sont fixés, le rôle qu’ils ont joué dans notre vie publique et nos institutions publiques leur donnent le droit d’être considérés, non pas comme des juifs britanniques, mais comme des Britanniques juifs. Je serais prêt à priver tous les sionistes de leur droit de vote. Je serais presque tenté de proscrire l’organisation sioniste comme illégale et contraire à l’intérêt national. Mais je demanderais à un gouvernement britannique suffisamment de tolérance pour refuser une conclusion qui fait de tous leurs concitoyens juifs des étrangers par implication, si ce n’est immédiatement par la loi.

3. Je nie que la Palestine soit aujourd’hui associée aux juifs ou qu’elle puisse être considérée comme un endroit où ils pourraient vivre. Les dix commandements ont été remis aux juifs sur le Sinaï. Il est tout à fait vrai que la Palestine joue un rôle important dans l’histoire juive, mais il en va de même dans l’histoire mahométane moderne et, après l’époque des juifs, elle joue certainement un rôle plus important que n’importe quel autre pays dans l’histoire chrétienne. Le Temple était peut-être en Palestine, mais le Sermon sur la Montagne et la Crucifixion l’étaient aussi. Je ne refuserais pas aux juifs de Palestine l’égalité des droits à la colonisation avec ceux qui professent d’autres religions, mais un test religieux de citoyenneté me semble être le seul admis par ceux qui adoptent une vision bigote et étroite d’une époque particulière de l’histoire de la Palestine, et revendiquent pour les juifs une position à laquelle ils n’ont pas droit. Si ma mémoire est bonne, il y a trois fois plus de Juifs dans le monde qu’il ne serait possible d’en faire entrer en Palestine si l’on en chassait toute la population qui s’y trouve actuellement. Par conséquent, seul un tiers d’entre eux reviendra au maximum, et qu’adviendra-t-il du reste ?

4. Je comprends aisément que les rédacteurs du Morning Post et du New Witness soient des sionistes, et je ne suis pas du tout surpris que les non-juifs d’Angleterre accueillent favorablement cette politique. J’ai toujours reconnu l’impopularité, bien plus grande que certains ne le pensent, de ma communauté. Nous avons obtenu une part bien plus importante des biens et des opportunités de ce pays que ce à quoi nous avons numériquement droit. Dans l’ensemble, nous atteignons la maturité plus tôt et, par conséquent, nous sommes en concurrence déloyale avec les personnes de notre âge. Beaucoup d’entre nous ont été exclusifs dans leurs amitiés et intolérants dans leur attitude, et je peux facilement comprendre que beaucoup de non-juifs en Angleterre veuillent se débarrasser de nous. Mais de même qu’il n’y a pas de communauté de pensée et de mode de vie parmi les Anglais chrétiens, il n’y en a pas non plus parmi les Anglais juifs. De plus en plus, nous sommes éduqués dans les écoles publiques et les universités, et nous prenons part à la politique, à l’armée et à la fonction publique de notre pays. Et je suis heureux de penser que les préjugés contre les mariages mixtes sont en train de disparaître. Mais lorsque le juif a un foyer national, il s’ensuit que l’élan visant à nous priver des droits de la citoyenneté britannique doit être considérablement accru. La Palestine deviendra le ghetto du monde. Pourquoi le Russe devrait-il accorder au juif des droits égaux ? Son foyer national est la Palestine. Pourquoi Lord Rothschild attache-t-il tant d’importance à la différence entre juifs britanniques et juifs étrangers ? Tous les juifs seront des juifs étrangers, habitants du grand pays de Palestine… Je ne sais pas comment sera choisi l’heureux tiers, mais le juif aura le choix, quel que soit le pays auquel il appartient, quel que soit le pays qu’il aime, quel que soit le pays dont il se considère comme partie intégrante, entre aller vivre avec des gens qui lui sont étrangers, mais auxquels ses compatriotes chrétiens lui ont dit qu’il devait appartenir, et rester comme un hôte indésirable dans le pays auquel il croyait appartenir.

Je ne suis pas surpris que le gouvernement prenne cette mesure après la formation d’un régiment juif, et j’attends de savoir si mon frère, qui a été blessé dans la division navale, ou mon neveu, qui fait partie des Grenadier Guards, sera contraint par l’opinion publique ou par les règlements de l’armée de devenir officier dans un régiment qui sera principalement composé de personnes qui ne comprendront pas la seule langue qu’il parle — l’anglais. Je comprends très bien que lorsqu’il a été décidé, à juste titre, d’obliger les juifs étrangers de ce pays à servir dans l’armée, il a été difficile de les placer dans des régiments britanniques en raison des difficultés linguistiques, mais c’était parce qu’ils étaient étrangers, et non parce qu’ils étaient juifs, et une Légion étrangère me semble avoir été la bonne chose à faire. Une Légion juive rend plus difficile la position des juifs dans les autres régiments et impose une nationalité à des gens qui n’ont rien en commun.

J’ai le sentiment que l’on demande au gouvernement d’être l’instrument de la réalisation des souhaits d’une organisation sioniste largement dirigée, d’après mes informations, en tout cas dans le passé, par des hommes d’origine ou de naissance ennemie, et qui, par ce moyen, ont porté un coup sévère aux libertés, à la position et aux possibilités de service de leurs compatriotes juifs.

Je dirais à Lord Rothschild que le gouvernement est prêt à faire tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir pour les juifs de Palestine une liberté totale d’installation et de vie sur un pied d’égalité avec les habitants de ce pays qui professent d’autres croyances religieuses. Je demande au gouvernement de ne pas aller plus loin.

Edwin Samuel Montagu

23 août 1917

Source : Grande-Bretagne, Public Record Office, Cab. 24/24, 23 août 1917. Lord Edwin Samuel Montagu (1879-1924), homme d’État anglo-juif, a été ministre britannique des munitions en 1916 et secrétaire d’État aux Indes en 1917-1922. [NDLR Voir aussi sur https://balfourproject.org/edwin-montagu-and-zionism-1917/]

Envoyé par Mendelssohn Moses




Tout ce que vous pensiez savoir sur la Seconde Guerre mondiale est faux. Voici pourquoi

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Par Ron Unz et Mike Whitney — Le 12 juin 2023 — Source unz.com

« La légitimité politique du gouvernement actuel des États-Unis, et des gouvernements de ses divers États vassalisés d’Europe, se fonde sur un narratif historique particulier de la Seconde Guerre mondiale, et remettre ce narratif en question pourrait présenter des conséquences politiques dramatiques. »

— Ron Unz

Cet article se présente comme un ensemble de questions et réponses. Il s’agit de la transcription d’une interview de Ron Unz par Mike Whitney.

Question numéro 1 : Hitler

Commençons par Hitler. En Occident, tout le monde pense que :

  1. C’est Hitler qui a provoqué la Seconde Guerre mondiale
  2. L’invasion de la Pologne par Hitler était la première étape d’une vaste campagne visant à dominer le monde entier

Cette interprétation est-elle vraie, ou non ? Et si elle ne l’est pas, à votre avis, quels étaient les objectifs de Hitler en Pologne, et la Seconde Guerre mondiale aurait-elle pu être évitée ?

Ron Unz — Jusqu’à il y a dix ans environ, j’avais toujours maintenu une opinion très conventionnelle au sujet des événements historiques, sur la base des cours auxquels j’avais assisté à l’université et des récits médiatiques uniformes que j’avais absorbés durant toute ma vie. Cela intégrait donc ma compréhension de la Seconde Guerre mondiale, le plus grand conflit militaire de toute l’histoire humaine, dont la conclusion a façonné notre monde moderne.

Mais durant les années qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001 et la guerre en Irak, j’ai nourri des soupçons de plus en plus fournis vis-à-vis de l’honnêteté des médias dominants, et j’ai commencé à comprendre que les livres d’histoire ne représentent guère qu’une version totalement figée des distorsions médiatiques du passé. Le développement de l’Internet a permis de libérer une grande quantité d’idées non orthodoxes de toutes sortes, et depuis 2000, j’ai travaillé à un projet visant à numériser les archives des principales publications parues aux États-Unis depuis 150 ans, ce qui m’a fourni un accès facilité à des informations que d’autres auraient plus de mal à connaître. Comme je l’ai écrit par la suite :

Au-delà des perceptions que nous accordent nos sens, presque tout ce que nous savons du passé, ou des informations contemporaines, nous vient de traces d’encre sur du papier, ou de pixels colorés sur un écran, et il est heureux que depuis une décennie ou deux, la croissance d’Internet ait considérablement élargi le champ des informations à notre portée dans cette dernière catégorie. Même si l’écrasante majorité des affirmations non orthodoxes livrées par ces sources sur le réseau sont incorrectes, au moins la possibilité existe-t-elle à présent d’extraire les pépites de vérité de vastes montagnes d’impostures. Sans aucun doute, les événements de la décennie écoulée m’ont forcé à réajuster totalement ma propre perception de la réalité.

Suite à tous ces développements, j’ai publié mon premier article La Pravda Américaine il y a une dizaine d’années, et c’est de cet article qu’est extrait ce passage. Dans cet article, je soulignai que tout ce que nos livres d’histoires et nos médias nous disent sur le monde et sur son histoire peut souvent s’avérer tout aussi malhonnête et déformé que ce qu’on pouvait lire dans la notoire Pravda, le journal de l’URSS aujourd’hui disparue.

La Pravda américaine
Ron Unz • The American Conservative • 29 avril 2013 • 4,500 mots

Au départ, j’ai centré mon attention sur des événements historiques récents, mais j’ai rapidement commencé à lire et à m’informer énormément sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, et j’ai peu à peu compris qu’une grande partie de tout ce que j’avais toujours accepté au sujet de cette guerre était totalement faux.

Peut-être n’aurais-je pas dû me sentir tellement surpris de faire cette découverte. Après tout, si nos médias pouvaient mentir de manière éhontée par rapport à ce qui se produit ici et maintenant, pourquoi leur faire confiance sur ce qui s’est produit il y a longtemps et loin d’ici ?

J’ai fini par conclure que la véritable histoire de la Seconde Guerre mondiale était non seulement très différente de ce que la plupart d’entre nous ont toujours cru, mais a été en grande partie inversée. Durant tout ce temps, nos livres d’histoire dominants nous avaient raconté une histoire inversée et opposée à la réalité.

Au sujet de Hitler et du démarrage de la guerre, je pense qu’un excellent point de départ pourrait être Origins of the Second World War, un ouvrage classique publié en 1961 par A.J.P. Taylor, le réputé historien d’Oxford. Je suis revenu en 2019 sur les conclusions qu’il tire :

La dernière exigence d’Hitler, à savoir que Dantzig à 95 % allemande soit restituée à l’Allemagne comme ses habitants le souhaitaient, était tout à fait raisonnable, et seule une terrible erreur diplomatique de la part des Britanniques avait conduit les Polonais à refuser cette demande, provoquant ainsi la guerre. L’affirmation répandue plus tard que Hitler cherchait à conquérir le monde était totalement absurde, et le dirigeant allemand avait en fait tous les efforts possibles pour éviter la guerre avec la Grande-Bretagne ou la France. En effet, il était généralement très amical envers les Polonais et espérait faire de la Pologne un allié allemand contre la menace de l’Union soviétique de Staline.

Le récent 70e anniversaire du début du conflit qui a consumé tant de dizaines de millions de vies a naturellement provoqué de nombreux articles historiques, et la discussion qui en a résulté m’a amené à sortir ma vieille copie du court volume de Taylor, que je relis pour la première fois en près de quarante ans. Je l’ai trouvé aussi magistral et persuasif qu’à l’époque où j’étais dans ma chambre de dortoir à l’université, et les brillants communiqués de presse de la couverture laissaient entrevoir certaines des acclamations que le travail avait immédiatement reçues. Le Washington Post a saluait l’auteur comme l’« le plus éminent historien britannique en vie », World Politics le qualifiait de « puissamment argumenté, brillamment écrit et toujours persuasif », The New Statesman, magazine britannique de gauche, le décrivait comme « un chef-d’œuvre : lucide, compatissant, magnifiquement écrit » et le Times Literary Supplement le caractérisait comme « simple, dévastateur, d’une grande clarté et profondément inquiétant ». En tant que best-seller international, il s’agit certainement du livre le plus célèbre de Taylor, et je peux facilement comprendre pourquoi il figurait encore sur ma liste de lectures obligatoires du collège près de deux décennies après sa publication originale.

Pourtant, en revisitant l’étude révolutionnaire de Taylor, j’ai fait une découverte remarquable. Malgré toutes les ventes internationales et les acclamations de la critique, les conclusions du livre ont vite suscité une grande hostilité dans certains milieux. Les conférences de Taylor à Oxford avaient été extrêmement populaires pendant un quart de siècle, mais comme résultat direct de cette controverse « l’historien vivant le plus éminent de Grande-Bretagne » fut sommairement purgé de la faculté peu de temps après. Au début de son premier chapitre, Taylor avait remarqué à quel point il trouvait étrange que plus de vingt ans après le début de la guerre la plus cataclysmique du monde, aucune histoire sérieuse n’ait été produite pour analyser attentivement ce déclenchement. Peut-être que les représailles qu’il a subies l’ont amené à mieux comprendre une partie de ce casse-tête.

De nombreux autres universitaires et journalistes de premier plan, contemporains des événements ou vivant plus récemment, sont parvenus à des conclusions très similaires, mais ont trop souvent eu à pâtir d’importantes représailles pour leurs exposés historiques honnêtes. Durant des dizaines d’années, William Henry Chamberlin fut l’un des journalistes les plus respectés des États-Unis en matière de politique étrangère, mais après qu’il a publié America’s Second Crusade en 1950, il a disparu des publications dominantes. David Irving est possiblement l’historien britannique le plus réputé à l’international des cent dernières années, ses livres fondateurs sur la Seconde Guerre mondiale ont reçu d’énormes louanges et se sont vendus à des millions d’exemplaires ; mais il a été conduit à la faillite personnelle et a bien failli passer le restant de ses jours dans une prison autrichienne.

Retour triomphal de Hitler à Berlin après la réunification avec l’Autriche

En arrivant sur la fin des années 1930, Hitler avait ressuscité l’Allemagne, qui était redevenue prospère sous son administration, il avait également réussi à la réunifier avec plusieurs populations allemandes séparées. Pour résultat, il était reconnu comme l’un des dirigeants les plus habiles et populaires au monde, et il espérait réussir enfin à régler le différend frontalier avec la Pologne ; à cette fin, il proposait des concessions nettement plus généreuses que n’importe lequel de ses prédécesseurs démocratiquement élus de Weimar ne l’aurait jamais envisagé. Mais la dictature polonaise resta des mois à rejeter ses tentatives de négociations et se mit également à traiter brutalement sa minorité allemande, ce qui a fini par contraindre Hitler à déclarer la guerre. Et comme je l’ai discuté en 2019, il se peut que provoquer cette guerre ait été l’objectif délibéré de certaines personnalités puissantes.

La plus évidente d’entre elles est peut-être la question des véritables origines de la guerre, qui a dévasté une grande partie de l’Europe, tué peut-être cinquante ou soixante millions de personnes et donné naissance à l’ère de la guerre froide qui a suivi, pendant laquelle les régimes communistes ont contrôlé la moitié du continent-monde eurasiatique. Taylor, Irving et bien d’autres ont complètement démystifié la mythologie ridicule selon laquelle la cause réside dans le désir fou d’Hitler de conquérir le monde, mais si le dictateur allemand n’avait manifestement qu’une responsabilité mineure, y avait-il vraiment un vrai coupable ? Ou cette guerre mondiale massivement destructrice s’est-elle produite d’une manière quelque peu similaire à celle la précédant, que nos histoires conventionnelles traitent comme étant principalement due à une série de bévues, de malentendus et d’escalades inconsidérées ?

Au cours des années 1930, John T. Flynn était l’un des journalistes progressistes les plus influents d’Amérique, et bien qu’il ait commencé comme un fervent partisan de Roosevelt et de son New Deal, il est progressivement devenu un critique sévère, concluant que les divers plans gouvernementaux de FDR n’avaient pas réussi à relancer l’économie américaine. Puis, en 1937, un nouvel effondrement de l’économie a fait grimper le chômage aux mêmes niveaux que lorsque le président était entré en fonction pour la première fois, confirmant ainsi le verdict sévère de Flynn. Et comme je l’ai écrit l’année dernière :

En réalité, Flynn allègue que fin 1937, FDR s’était orienté vers une politique étrangère agressive visant à impliquer le pays dans une guerre étrangère importante, principalement parce qu’il pensait que c’était le seul moyen de sortir de sa situation économique et politique désespérée, un stratagème qui n’était pas inconnu pour les dirigeants nationaux au cours de l’histoire. Dans sa chronique du 5 janvier 1938 dans The New Républic, il avertit ses lecteurs incrédules de la perspective imminente d’un important renforcement de la marine et des moyens militaires, après qu’un important conseiller de Roosevelt lui aurait vanté, en privé, les mérites d’un grand conflit de « keynésianisme militaire » et d’une guerre majeure qui résoudraient les problèmes économiques apparemment insurmontables du pays. À cette époque, une guerre avec le Japon, qui portait peut-être sur des intérêts en Amérique latine, semblait être l’objectif recherché, mais l’évolution de la situation en Europe a rapidement convaincu FDR que fomenter une guerre générale contre l’Allemagne était la meilleure solution. Les mémoires et autres documents historiques obtenus ultérieurement par des chercheurs semblent généralement soutenir les accusations de Flynn en indiquant que Roosevelt a ordonné à ses diplomates d’exercer une énorme pression sur les gouvernements britannique et polonais pour éviter tout règlement négocié avec l’Allemagne, entraînant ainsi le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939.

Ce dernier point est important, car les opinions confidentielles des personnes les plus proches des événements historiques importants devraient avoir une valeur probante considérable. Dans un article récent, John Wear a rassemblé les nombreuses évaluations contemporaines qui impliquaient FDR en tant que figure centrale dans l’orchestration de la guerre mondiale par sa pression constante sur les dirigeants politiques britanniques, une politique au sujet de laquelle il a même admis en privé qu’elle pourrait signifier sa destitution si elle devait être révélée. Entre autres témoignages, nous avons les déclarations des ambassadeurs polonais et britannique à Washington et de l’ambassadeur américain à Londres, qui ont également transmis l’opinion concordante du Premier ministre Chamberlain lui-même. En effet, le vol et la publication par l’Allemagne de documents diplomatiques secrets polonais en 1939 avaient déjà révélé une grande partie de ces informations, et William Henry Chamberlin a confirmé leur authenticité dans son livre de 1950. Mais comme les médias grand public n’ont jamais rapporté aucune de ces informations, ces faits restent encore peu connus aujourd’hui.

J’ai discuté ces événements historiques en détail dans mon article de 2019 :

Comprendre la Seconde Guerre mondiale
Ron Unz • The Unz Review • 23 septembre 2019 • 20,500 mots

Question numéro 2 : Le « Blitz » de Londres

L’Allemagne a lancé le « Blitz » contre l’Angleterre pour terroriser le peuple britannique et l’amener à se soumettre. Êtes-vous d’accord avec cette thèse, ou d’autres facteurs sont-ils entrés en jeu, qui ont été omis dans les manuels d’histoire occidentaux ? (Comme le bombardement de Berlin par Churchill ?)

Ron UnzIci encore, ce récit habituel de la Seconde Guerre mondiale est tout à fait opposé à la vérité. À l’époque, les bombardements aériens des centres urbains, loin des lignes de front, étaient illégaux et considérés comme des crimes de guerre, et Hitler n’avait absolument aucune intention d’attaque les villes britanniques de cette manière.

Au contraire, le dirigeant allemand avait toujours entretenu une opinion favorable de la Grande-Bretagne, et pensait que la préservation de l’Empire britannique relevait des intérêts stratégiques de l’Allemagne, car son effondrement aurait créé un vide géopolitique susceptible d’être exploité par une puissance rivale.

Après que l’Allemagne attaqua la Pologne, la Grande-Bretagne et la France lui déclarèrent la guerre. L’armée polonaise fut battue en quelques semaines, et Hitler proposa alors de retirer ses forces des territoires polonais qu’elles avaient occupés, et de faire la paix, mais les deux puissances occidentales jurèrent de poursuivre la guerre jusqu’à mettre l’Allemagne à genoux. Les combats furent rares jusqu’au printemps 1940, lorsque les Allemands finirent par attaquer et vaincre l’énorme armée française, par s’emparer de Paris et par faire sortir une France vaincue des hostilités.

L’armée britannique présente en France fut évacuée à Dunkerque, et il existe de nombreux éléments indiquant que Hitler l’a délibérément laissée s’enfuir, dans l’idée de laisser les Britanniques sauver la face plutôt que de les capturer. Il fit suite à sa victoire en France en proposant des conditions extrêmement généreuses au gouvernement britannique, en ne demandant absolument rien à ce dernier, et proposant au lieu de cela une alliance avec l’Allemagne, comprenant un soutien militaire pour protéger la sécurité de son empire mondial. Hitler pensait naturellement que les Britanniques allaient accepter une offre aussi attractive, et mettre fin à la guerre, et il supposait que celle-ci était pour l’essentiel terminée.

Plusieurs hauts dirigeants britanniques semblaient enclins à souscrire aux conditions généreuses proposées par Hitler, et selon les éléments trouvés par le renommé historien britannique David Irving, le Premier ministre Winston Churchill semblait lui-même convaincu, avant de changer d’avis et de faire volte-face. Churchill s’était employé depuis des dizaines d’années à devenir Premier ministre, et Irving avance une thèse plausible : le dirigeant anglais réalisa que perdre une guerre désastreuse dans les semaines suivant son accession au pouvoir allait faire de lui la risée des livres d’histoire.

Mais suite à la défaite militaire subie par les Britanniques sur le continent, et au vu des conditions très généreuses proposées par Hitler, Churchill se retrouva confronté à un énorme problème pour persuader son pays de poursuivre un conflit largement considéré comme perdu. Il ordonna par conséquent une série de bombardements contre la capitale allemande, un crime de guerre interdit, dans l’espoir de provoquer une réponse allemande. Cela amena Hitler à répondre par plusieurs avertissements répétés : s’ils continuaient de bombarder ses villes, il allait être contraint d’exercer des représailles en faisant de même, et c’est ce qui a fini par arriver. Comme le public britannique ne savait pas que son propre gouvernement avait lancé la campagne de bombardement urbain, il considéra ces attaques aériennes allemandes lancées en représailles comme des crimes de guerre monstrueux et non provoqués, et comme Churchill l’avait espéré, l’opinion britannique s’engagea résolument dans la poursuite de la guerre contre l’Allemagne.

Irving et d’autres historiens expliquent tous ces faits importants dans leurs livres, et la conférence captivante d’Irving résumant ces éléments reste disponible sur Bitchute après avoir été purgée de YouTube.

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Irving est une source très importante pour diverses informations très importantes au sujet de la guerre, et j’ai expliqué en 2018 pourquoi les résultats d’un procès de premier plan l’opposant à Deborah Lipstadt avaient démontré que ses recherches historiques étaient extrêmement fiables :

Ces activistes ethniques zélés ont entamé une campagne coordonnée pour faire pression sur les éditeurs prestigieux d’Irving afin qu’ils laissent tomber ses livres, tout en perturbant ses visites fréquentes à l’étranger et même en faisant pression sur les pays pour l’empêcher d’entrer. Ils ont également battu un tambour de diffamation médiatique, noircissant continuellement son nom et ses compétences de recherche, allant même jusqu’à le dénoncer comme un « nazi » et un « amant hitlérien », comme cela avait été le cas pour le Professeur Wilson.

Cette bataille juridique était certainement une affaire de David contre Goliath, avec de riches producteurs de films juifs, et des dirigeants d’entreprises, apportant une somme énorme de 13 millions de dollars à Lipstadt, ce qui lui a permis de financer une véritable armée de 40 chercheurs et experts juridiques, sous la direction de l’un des juristes juifs les plus réputés de Grande-Bretagne. En revanche, Irving, étant un historien impécunieux, a été forcé de se défendre sans bénéficier de conseils juridiques.

Dans la vraie vie, contrairement à la légende, les Goliaths de ce monde sont presque invariablement triomphants, et ce cas ne fait pas exception, Irving étant poussé à la banqueroute personnelle, il a perdu sa belle maison au centre de Londres. Mais vu sur une perspective plus longue de l’histoire, je pense que la victoire de ses bourreaux était une remarquable victoire à la Pyrrhus.

Bien que la cible de leur haine déchaînée ait été le prétendu « déni de l’Holocauste » d’Irving, pour autant que je puisse le dire, ce sujet était presque entièrement absent des plusieurs douzaines de livres d’Irving, et c’est précisément ce même silence qui avait provoqué leurs crachats indignés. Par conséquent, en l’absence d’une cible aussi claire, leur groupe de chercheurs généreusement rémunérés a passé au moins une année à effectuer, apparemment, une analyse ligne par ligne et note de bas de page de tout ce qu’Irving avait publié, localisant chaque erreur historique qui pourrait éventuellement lui donner une mauvaise réputation professionnelle. Avec de l’argent et de la main-d’œuvre presque illimités, ils ont même utilisé le processus légal d’investigation pour l’assigner et lire les milliers de pages de ses journaux intimes et de sa correspondance, espérant trouver des preuves de ses « mauvaises pensées ». Le film hollywoodien de 2006, intitulé Le Déni et co-écrit par Lipstadt, peut fournir un aperçu raisonnable de la séquence des événements, vu de sa propre perspective.

Malgré ces ressources financières et humaines énormes, il n’en est apparemment presque rien sorti, au moins si l’on en croit le livre triomphaliste de Lipstadt titrant History on Trial et paru en 2005. Au cours de quatre décennies de recherches et de publications, qui ont avancé de nombreuses affirmations historiques controversées, de la nature la plus étonnante, ils n’ont réussi à trouver que quelques douzaines d’erreurs de fait ou d’interprétation, la plupart ambiguës ou contestées. Et le pire qu’ils aient découvert après avoir lu chaque page des nombreux mètres linéaires des journaux intimes d’Irving était qu’il avait autrefois composé une courte chanson « insensible à la race » pour sa petite fille, un élément trivial qu’ils ont claironné comme preuve qu’il était « raciste ». Ainsi, ils semblaient admettre que l’énorme corpus de textes historiques d’Irving était peut-être vrai à 99,9 %.

Je pense que ce silence du « chien qui n’aboie pas » est éloquent comme un coup de tonnerre. Je ne connais aucun autre chercheur académique, dans l’histoire du monde entier, qui ait vu toutes ses décennies de vie au travail soumises à un examen exhaustif aussi minutieusement hostile. Et puisque Irving a apparemment réussi ce test avec autant de brio, je pense que nous pouvons considérer presque toutes les affirmations étonnantes contenues dans ses livres — et récapitulées dans ses vidéos — comme absolument exactes.

Martyr de le la vérité historique. Les tribulations de David Irving
Ron Unz • The Unz Review • 4 juin 2018 • 1,700 mots

Question numéro 3 : la purge des intellectuels opposés à la guerre

Durant les années 1940, on a connu une purge des intellectuels et des observateurs opposés à la guerre, à laquelle ressemble la purge de quiconque critique aujourd’hui la politique des États-Unis sur les réseaux sociaux. Pouvez-vous expliquer en quelques mots ce qui se produisit, qui fut ciblé, et définir si le premier amendement devrait s’appliquer durant les périodes de crises nationales ?

Ron Unz — Vers l’an 2000, j’ai lancé un projet visant à numériser les archives d’un grand nombre des publications dominantes parues aux États-Unis durant les 150 dernières années, et j’ai été stupéfait de découvrir que certaines de nos personnalités les plus influentes de l’avant Seconde Guerre mondiale avaient été « effacées » si complètement que je n’avais jamais entendu parler d’elles. Cette découverte a joué un rôle majeur pour nourrir mes soupçons : le narratif standard que j’avais toujours accepté était-il faux ? Et j’ai par la suite décrit la situation en utilisant l’analogie avec les mensonges historiquement notoires de l’ancienne Union soviétique :

Je m’imaginais parfois un peu comme un jeune chercheur soviétique sérieux des années 1970 qui a commencé à fouiller dans les fichiers d’archives moisies du Kremlin, oubliées depuis longtemps, et fait des découvertes étonnantes. Trotski n’était apparemment pas le célèbre espion nazi ni le traître décrit dans tous les manuels, mais avait été le bras droit du saint Lénine lui-même pendant les jours glorieux de la grande révolution bolchevique, et était resté pendant quelques années dans les rangs les plus élevés de l’élite du parti. Et qui étaient ces autres personnages — Zinoviev, Kamenev, Boukharine, Rykov — qui ont également passé ces premières années au sommet de la hiérarchie communiste ? Dans les cours d’histoire, ils étaient à peine mentionnés, en tant qu’agents capitalistes mineurs qui ont rapidement été démasqués et ont payé leur traîtrise de leur vie. Comment le grand Lénine, père de la Révolution, aurait-il pu être assez idiot pour s’entourer presque exclusivement de traîtres et d’espions ?

Mais contrairement à leurs analogues staliniens quelques années plus tôt, les victimes américaines disparues vers 1940 ne furent ni abattues ni envoyées au goulag, mais simplement exclues des principaux médias qui définissent notre réalité, les effaçant ainsi de notre mémoire, de sorte que les générations futures ont progressivement oublié qu’elles aient jamais existé.

Le journaliste John T. Flynn, probablement presque inconnu aujourd’hui, mais dont la stature était autrefois énorme, est un exemple éminent de ce type d’Américain « disparu ». Comme je l’ai écrit l’année dernière :

Alors, imaginez ma surprise de découvrir que, tout au long des années 1930, il avait été l’une des voix libérales les plus influentes de la société américaine, un écrivain en économie et en politique dont le statut aurait pu être, à peu de choses près, proche de celui de Paul Krugman, mais avec une forte tendance à chercher le scandale. Sa chronique hebdomadaire dans The New Republic lui permit de servir de locomotive pour les élites progressistes américaines, tandis que ses apparitions régulières dans Colliers, hebdomadaire illustré de grande diffusion, atteignant plusieurs millions d’Américains, lui fournissaient une plate-forme comparable à celle d’une personnalité de l’âge d’or des réseaux de télévision.

Dans une certaine mesure, l’importance de Flynn peut être objectivement quantifiée. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de mentionner son nom devant une libérale cultivée et engagée née dans les années 1930. Sans surprise, elle a séché, mais s’est demandé s’il aurait pu être un peu comme Walter Lippmann, le très célèbre chroniqueur de cette époque. Lorsque j’ai vérifié, j’ai constaté que dans les centaines de périodiques de mon système d’archivage, on ne trouvait que 23 articles publiés par Lippmann dans les années 1930 contre 489 par Flynn.

Un parallèle américain encore plus fort avec Taylor était celui de l’historien Harry Elmer Barnes, une figure presque inconnue pour moi, mais à son époque un universitaire de grande influence et d’envergure :

Imaginez mon étonnement après avoir découvert que Barnes avait été l’un des premiers contributeurs du magazine Foreign Affairs, et le principal relecteur de cette vénérable publication depuis sa fondation en 1922, alors que son statut parmi les universitaires libéraux américains de premier plan se manifestait par ses nombreuses apparitions dans The Nation et The New Republic au cours des années 1920. En effet, on lui attribue un rôle central dans la « révision » de l’histoire de la Première Guerre mondiale, afin d’effacer l’image caricaturale de l’innommable méchanceté allemande, laissée en héritage de la malhonnête propagande de guerre produite par les gouvernements adversaires britannique et étasunien. Et sa stature professionnelle a été démontrée par ses trente-cinq livres ou plus, dont bon nombre d’ouvrages académiques influents, ainsi que par ses nombreux articles dans The American Historical Review, Political Science Quarterly et d’autres revues de premier plan.

Il y a quelques années, j’ai parlé de Barnes à un éminent universitaire américain dont les activités en sciences politiques et en politique étrangère étaient très similaires, et pourtant le nom ne lui disait rien. À la fin des années 1930, Barnes était devenu un critique de premier plan des propositions de participation américaine à la Seconde Guerre mondiale. En conséquence, il avait définitivement « disparu », ignoré par tous les grands médias, alors qu’une importante chaîne de journaux était fortement incitée à mettre fin brutalement, en mai 1940, à sa rubrique nationale publiée de longue date.

Beaucoup d’amis et d’alliés de Barnes tombèrent lors de la même purge idéologique, qu’il décrit dans ses propres écrits et qui se poursuivit après la fin de la guerre :

Plus d’une douzaine d’années après sa disparition de notre paysage médiatique national, Barnes a réussi à publier La Guerre Perpétuelle pour une Paix Perpétuelle, un long recueil d’essais d’érudits et autres experts traitant des circonstances entourant l’entrée de l’Amérique dans la Seconde Guerre mondiale. Il a été édité et distribué par un petit imprimeur de l’Idaho. Sa propre contribution consistait en un essai de 30 000 mots intitulé « Le révisionnisme et le black-out historique », qui abordait les énormes obstacles rencontrés par les penseurs dissidents de cette période.

Le livre lui-même était dédié à la mémoire de son ami l’historien Charles A. Beard. Depuis le début du XXe siècle, Beard était une figure intellectuelle de haute stature et d’une très grande influence, cofondateur de The New School à New York et président de l’American Historical Association et de l’American Political Science Association. En tant que principal partisan de la politique économique du New Deal, il a été extrêmement loué pour ses opinions.

Pourtant, après qu’il se retourna contre la politique étrangère belliqueuse de Roosevelt, les éditeurs lui fermèrent leurs portes et seule son amitié personnelle avec le responsable de la presse de l’Université de Yale permit à son volume critique de 1948, Le président Roosevelt, et l’avènement de la guerre, 1941 de paraître. La réputation immense de Beard semble avoir commencé à décliner rapidement à partir de ce moment, de sorte que l’historien Richard Hofstadter pouvait écrire en 1968 : « La réputation de Beard se présente aujourd’hui comme une ruine imposante dans le paysage de l’historiographie américaine. Ce qui était autrefois la plus grande maison du pays est maintenant une survivance ravagée ». En fait, « l’interprétation économique de l’histoire », autrefois dominante, de Beard pourrait presque être considérée comme faisant la promotion de « dangereuses théories du complot », et je suppose que peu de non-historiens ont même entendu parler de lui.

Un autre contributeur majeur au volume de Barnes fut William Henry Chamberlin, qui pendant des décennies avait été classé parmi les principaux journalistes de politique étrangère des États-Unis, avec plus de quinze livres à son actif, la plupart d’entre eux ayant fait l’objet de nombreuses critiques favorables. Pourtant, America’s Second Crusade, son analyse critique, publiée en 1950, de l’entrée de l’Amérique dans la Seconde Guerre mondiale, n’a pas réussi à trouver un éditeur traditionnel et a été largement ignorée par les critiques. Avant sa publication, sa signature apparaissait régulièrement dans nos magazines nationaux les plus influents, tels que The Atlantic Monthly et Harpers. Mais par la suite, son activité s’est presque entièrement limitée à des lettres d’information et à des périodiques de faible tirage, appréciés par un public conservateur ou libertaire restreint.

Aujourd’hui, sur Internet, chacun peut facilement créer un site web pour publier son point de vue, le rendant immédiatement accessible à tout le monde. En quelques clics de souris, les médias sociaux tels que Facebook et Twitter peuvent attirer l’attention de millions de personnes sur des documents intéressants ou controversés, en se passant ainsi totalement du soutien des intermédiaires établis. Il est facile pour nous d’oublier à quel point la dissémination d’idées dissidentes était extrêmement ardue à l’époque des rotatives, du papier et de l’encre, et de reconnaître qu’une personne exclue de son média habituel aura peut-être besoin de nombreuses années pour retrouver toute sa place.

J’ai écrit ces derniers mots au mois de juin 2018, et chose ironique, purges et pratique du shadow banning ont bientôt englouti de nombreuses voix dissonantes actuelles, réduisant fortement leur capacité à distribuer leurs idées.

Pravda américaine : notre grande purge des années 1940
Ron Unz • The Unz Review • 11 juin 2018 • 5,500 mots

Question numéro 4 : l’Allemagne d’après-guerre

La plupart des Étasuniens croient que le peuple allemand a été traité avec humanité après la fin des hostilités, et que le plan Marshall a aidé à reconstruire l’Europe. Est-ce un récit exact de ce qui s’est réellement produit ? (Freda Utley)

Ron Unz — Bien qu’elle soit aujourd’hui totalement tombée dans l’oubli, Freda Utley fut au cœur du XXe siècle une journaliste réputée. De nationalité anglaise au départ, elle épousa un Juif communiste et partit s’installer en Russie soviétique, puis s’enfuit pour les États-Unis après que son mari eut à subir l’une des purges staliniennes. Bien qu’elle n’éprouvât guère de sympathie pour les nazis vaincus, elle partageait fermement l’opinion de Beaty sur la perversion monstrueuse de la justice rendue à Nuremberg, et son témoignage direct, collecté durant les mois qu’elle passa en Allemagne occupée est très instructif sur les sévices terribles qu’eut à subir la population civile prostrée, plusieurs années après la fin de la guerre encore.

En 1948, elle passa plusieurs mois à voyager à travers l’Allemagne occupée, et l’année suivante publia ses expériences dans The High Cost of Vengeance [le coût élevé de la vengeance, NdT], que j’ai trouvé éclairant. Contrairement à la grande majorité des autres journalistes américains, qui faisaient généralement de brèves visites lourdement chaperonnées, Freda Utley parlait effectivement allemand et connaissait bien le pays, qu’elle avait fréquemment visité au cours de l’époque de Weimar. Alors que le ton de Grenfell était très contraint et presque académique, sa propre écriture était beaucoup plus véhémente et expressive, ce qui est peu surprenant en raison de son contact direct avec un sujet extrêmement douloureux. Son témoignage oculaire semble tout à fait crédible, et les renseignements factuels qu’elle fournit, étayés par de nombreux entretiens et des anecdotes, sont saisissants.

Plus de trois ans après la fin des hostilités, Freda Utley découvrit un pays encore presque totalement en ruine, et une grande partie de la population forcée de chercher refuge dans des caves endommagées ou de partager de minuscules pièces dans des bâtiments fracassés. La population se considérait comme « privée de droits », souvent assujettie à un traitement arbitraire de la part des troupes d’occupation ou d’autres éléments privilégiés qui ne relevaient pas de la compétence juridique de la police régulière. Les Allemands, pour la plupart, étaient régulièrement délogés de leurs maisons, qui étaient utilisées pour loger les troupes américaines ou d’autres qui avaient acquis leurs faveurs, une situation qui fut notée avec une certaine indignation dans le journal posthume du Général Patton. Même à ce stade, un soldat étranger pouvait encore parfois voler tout ce qu’il voulait aux civils allemands et en cas de protestations, les conséquences risquaient d’être dangereuses. Freda Utley cite de façon éloquente un ancien soldat allemand qui avait servi en France dans le cadre de l’occupation. Il faisait remarquer que lui et ses camarades avaient opéré sous la discipline la plus stricte et qu’ils n’auraient jamais pu imaginer se comporter envers les civils français comme les troupes alliées traitaient alors les Allemands.

Certaines des paroles citées par Freda Utley sont assez étonnantes, mais semblent solidement fondées sur des sources fiables et intégralement confirmées ailleurs. Pendant les trois premières années de paix, la ration alimentaire quotidienne allouée à l’ensemble de la population civile allemande était d’environ 1 550 calories, à peu près la même que celle fournie aux détenus des camps de concentration allemands pendant la guerre, et elle chuta parfois beaucoup plus bas. Pendant le dur hiver 1946-47, toute la population de la Ruhr, centre industriel de l’Allemagne, ne reçut que des rations de famine de 700 à 800 calories par jour, et des niveaux encore plus bas furent parfois atteints.

Influencée par une propagande officielle hostile, l’attitude courante du personnel allié à l’égard des Allemands ordinaires était certainement aussi dure que ce qu’affrontaient les autochtones vivant sous les régimes coloniaux européens. Freda Utley souligne à maintes reprises les parallèles remarquables avec ce qu’elle savait du traitement et de l’attitude des Occidentaux envers les Chinois pendant la majeure partie des années 1930, ou celui que les Britanniques avaient appliqué à leurs sujets coloniaux indiens. Des garçonnets allemands, sans chaussures, démunis et affamés, récupéraient avidement les balles dans les clubs de sport américains pour une maigre pitance. Aujourd’hui, on discute parfois pour savoir si, à la fin du XIXe siècle, les villes américaines contenaient des panneaux indiquant « Pas de service pour les Irlandais », mais Freda Utley a vu avec certitude des panneaux indiquant « Interdit aux chiens et aux Allemands » devant de nombreux établissements fréquentés par le personnel allié.

Sur la foi de mes manuels d’histoire standard, j’avais toujours cru que le comportement des civils différait comme le jour de la nuit entre les troupes allemandes qui occupèrent la France de 1940 à 1944 et les troupes alliées qui occupèrent l’Allemagne à partir de 1945. Après avoir lu les articles détaillés de Freda Utley et d’autres sources contemporaines, je pense que mon opinion était absolument correcte, mais inversée.

Utley croyait que cette situation absolument désastreuse s’expliquait en partie par la politique délibérée du gouvernement américain. Bien que le plan Morgenthau, visant à éliminer la moitié de la population allemande, eût été officiellement abandonné et remplacé par le plan Marshall qui devait favoriser une renaissance allemande, elle constata qu’on observait encore de nombreuses influences du premier. Même en 1948, d’énormes parts de la base industrielle allemande étaient encore démantelées et expédiées vers d’autres pays, tandis que subsistaient des restrictions très strictes sur la production et les exportations allemandes. En effet, le niveau de pauvreté, de misère et d’oppression qu’elle voyait partout semblait presque délibérément destiné à retourner les Allemands ordinaires contre l’Amérique et ses alliés occidentaux et ainsi, ouvrait peut-être la porte aux sympathies communistes. De tels soupçons sont renforcés lorsque nous apprenons que ce système avait été conçu par Harry Dexter White, qui s’avéra plus tard être un agent soviétique.

Elle devient particulièrement cinglante au sujet de la perversion totale de toute notion fondamentale de justice humaine pendant le Tribunal de Nuremberg et divers autres procès liés aux crimes de guerre, un sujet auquel elle consacre deux chapitres complets. Ces procédures judiciaires firent preuve de la pire espèce de double norme, car les juges alliés considéraient explicitement que leurs propres pays n’étaient pas liés par les mêmes conventions juridiques internationales qu’ils prétendaient appliquer aux accusés allemands. Ce qui est encore plus choquant, ce sont certaines des méthodes utilisées. Des juristes et des journalistes américains outrés révélèrent que d’horribles tortures, des menaces, du chantage et d’autres moyens tout à fait illégitimes étaient régulièrement utilisés pour obtenir des aveux ou des dénonciations. Cette situation suggère fortement qu’un très grand nombre de personnes condamnées et pendues étaient entièrement innocentes.

Son livre traite également des expulsions organisées d’Allemands de Silésie, du Sudatenland, de Prusse orientale et de diverses autres parties de l’Europe centrale et orientale où ils avaient vécu pacifiquement pendant des siècles. Le nombre total de ces expulsés est généralement estimé entre 13 et 15 millions. On donnait parfois aux familles dix minutes pour quitter les maisons où elles habitaient depuis un siècle ou plus, puis on les obligeait à marcher, parfois sur des centaines de kilomètres, vers une terre lointaine qu’elles n’avaient jamais vue, avec leurs seules possessions tenant dans leurs mains. Dans certains cas, tous les hommes survivants furent séparés et envoyés dans des camps de travail, et c’est pourquoi l’exode fut composé uniquement de femmes, d’enfants et de personnes très âgées. Selon toutes les estimations, au moins deux millions de personnes périrent en cours de route, à cause de la faim, de la maladie ou des risques divers.

Ces jours-ci, nous lisons de nombreuses et douloureuses discussions sur la fameuse « Piste des larmes » endurée par les Cherokees dans le lointain passé du début du XIXe siècle, mais cet événement du XXe siècle, assez semblable, fut presque mille fois plus grand. Malgré cet énorme écart dans l’ampleur et une distance beaucoup plus grande dans le temps, je crois que le premier événement provoque mille fois plus la sensibilité les Américains ordinaires. Si tel est le cas, cela démontrerait que l’écrasant contrôle des médias peut facilement modifier la réalité perçue d’un facteur d’un million ou plus.

On peut penser que ce déplacement de populations a représenté le plus grand nettoyage ethnique de l’histoire du monde, et si l’Allemagne avait fait quelque chose d’à peu près similaire au cours de ses années de victoires et de conquêtes européennes, les scènes terribles d’un tel flot de réfugiés se traînant avec désespoir seraient sûrement devenues la pièce centrale de nombreux films des soixante-dix dernières années. Mais puisque rien de tel n’est arrivé, les scénaristes d’Hollywood ont perdu une incroyable opportunité.

The High Cost of Vengeance
Freda Utley • 1949 • 125 000 mots

Le sombre tableau que peint Freda Utley est fortement corroboré par de nombreuses autres sources. En 1946, Victor Gollanz, important éditeur socialiste britannique d’origine juive, fit une longue visite en Allemagne, et publia In Darkest Germany [Dans les ténèbres de l’Allemagne, NdT.] l’année suivante et raconta l’horreur ressentie face aux conditions qu’il y découvrit. Ses affirmations sur la malnutrition, la maladie et la misère totale étaient étayées par plus d’une centaine de photographies effrayantes, et l’introduction à l’édition américaine fut rédigée par Robert M. Hutchins, Président de l’Université de Chicago et l’un de nos intellectuels publics les plus réputés de cette époque. Mais son petit volume semble avoir attiré relativement peu d’attention des grands médias américains, bien que son livre Our Threatened Values [Nos Valeurs menacées, NdT], assez similaire, publié l’année précédente et basé sur des sources officielles en ait reçu un peu davantage. Gruesome Harvest [horrible récolte, NdT] de Ralph Franklin Keeling, également publié en 1947, rassemble utilement un grand nombre de déclarations officielles et d’articles de grands médias, qui font généralement exactement le même tableau des premières années de l’occupation alliée en l’Allemagne.

Au cours des années 1970 et 1980, ce sujet pénible fut repris par Alfred M. de Zayas, titulaire d’un diplôme de droit de Harvard et d’un doctorat en histoire, qui mena une longue carrière en tant qu’éminent avocat international des droits de l’homme, affilié de longue date aux Nations Unies. Ses livres tels que Nemesis at Potsdam, A Terrible Revenge, et The Wehrmacht War Crimes Bureau, 1939-1945 particulièrement axés sur le nettoyage ethnique massif des minorités allemandes, et basés sur de grandes quantités d’archives. Ils reçurent de nombreux éloges et avis scientifiques dans de grandes revues universitaires. Ils se vendirent à des centaines de milliers d’exemplaires en Allemagne et dans d’autres régions d’Europe, mais ne semblent pas avoir pénétré la conscience de l’Amérique ou du reste du monde anglophone.

À la fin des années 80, ce débat historique brûlant prit une nouvelle tournure remarquable. Alors qu’en 1986, il s’était rendu en France pour préparer un livre sur un autre sujet, un écrivain canadien nommé James Bacque tomba sur des indices suggérant que l’un des plus terribles secrets de l’Allemagne d’après-guerre était resté complètement caché. Il se lança immédiatement dans des recherches approfondies et publia finalement Other Losses[Autres Pertes, NdT.] en 1989. Se fondant sur des éléments de preuve considérables, comprenant des dossiers du gouvernement, des entrevues personnelles et des témoignages oculaires validés, il expliqua qu’après la fin de la guerre, les Américains avaient affamé jusqu’à un million de prisonniers de guerre allemands. C’était apparemment un acte politique délibéré, un crime de guerre, sûrement parmi les plus considérables de l’histoire.

Les nouvelles preuves extraites par Bacque des archives du Kremlin constituent une partie relativement faible de la suite parue en 1997, Crimes and mercies[Crimes et grâces, NdT], qui est centrée sur une analyse encore plus explosive. Elle est également devenue un best-seller international.

Comme décrit précédemment, des observateurs directs de l’Allemagne de 1947 et 1948 comme Gollanz et Utley, apportèrent des témoignages directs des conditions horribles qu’ils avaient découvertes. Ils affirmèrent que depuis des années, les rations alimentaires officielles prévues pour la population étaient comparables à celle des détenus dans les camps de concentration nazis. Elles étaient même parfois beaucoup plus basses, entraînant la malnutrition et les maladies courantes qu’ils pouvaient observer. Ils notèrent également la destruction de la plupart des logements d’avant-guerre en Allemagne et le terrible surpeuplement produit par l’afflux de millions de réfugiés allemands dénués de tout, expulsés de certaines parties de l’Europe centrale et orientale. Mais ces enquêteurs n’avaient pas accès à des statistiques de population fiables, et ne pouvaient que spéculer sur le nombre énorme de morts humaines que la faim et la maladie avaient déjà infligées et qui continueraient sûrement sans changement urgent de politique.

Bacque cumula des années de recherches sur les archives pour tenter de répondre à cette question, et la conclusion qu’il fournit n’est pas du genre agréable. En effet, tant le gouvernement militaire allié que les autorités civiles allemandes ultérieures semblent avoir concerté leurs efforts pour cacher ou obscurcir l’ampleur réelle de la calamité qui frappa les civils allemands au cours des années 1945-1950. Les statistiques officielles sur la mortalité que l’on trouve dans les rapports gouvernementaux sont tout simplement trop incroyables pour être correctes, bien qu’elles aient fourni la base de l’histoire de cette période. Par exemple, Bacque note que ces chiffres indiquent que le taux de mortalité dans les conditions terribles de 1947, longtemps connue comme l’« Année de la faim » (Hungerjahr) que Gollancz décrit de manière précise, aurait été inférieur à celui de l’Allemagne prospère de la fin des années 1960. En outre, des rapports privés des autorités américaines, les taux de mortalité des localités et d’autres preuves fiables démontrent que ces statistiques, admises depuis longtemps, étaient pour l’essentiel fictives.

À leur place, Bacque tente de fournir des estimations plus réalistes sur la base d’un examen des totaux de population des différents recensements allemands ainsi que l’afflux de réfugiés allemands tel qu’il a pu être enregistré. À partir de ces données simples, il arrive à la conclusion raisonnablement probante que l’excédent de décès allemands au cours de cette période s’éleva à au moins environ 10 millions, avec une marge de plusieurs millions. De plus, il fournit des preuves substantielles que la famine fut délibérément organisée, ou du moins considérablement aggravée par la résistance du gouvernement américain à une aide alimentaire. Peut-être ne devrions pas être totalement surpris par ces conclusions, étant donné que le très officiel plan Morgenthau avait envisagé l’élimination d’environ 20 millions d’Allemands. Or, comme Bacque le démontre, les principaux dirigeants américains acceptèrent discrètement de poursuivre cette politique dans la pratique, même s’ils y avaient renoncé en théorie.

En supposant que ces chiffres soient ne serait-ce qu’à peu près corrects, les implications sont tout à fait remarquables. Dans ce cas, le nombre de victimes de la catastrophe humaine survenue en Allemagne figurerait certainement parmi les plus importants de l’histoire moderne en temps de paix, et dépasse de loin le nombre de morts liés à la famine ukrainienne du début des années 1930. Il s’approcherait même de la mortalité non planifiée consécutive au Grand bond en avant de Mao en 1959-61. Il y a plus : les pertes allemandes dépasseraient largement en pourcentage l’un et l’autre de ces événements terribles, et cela resterait vrai même si les estimations de Bacque étaient sensiblement réduites. Pourtant je doute que même une petite fraction des Américains soient aujourd’hui conscients de cette gigantesque catastrophe. Je présume que les souvenirs sont beaucoup plus prégnants en Allemagne, mais étant donné la répression juridique des opinions discordantes dans ce malheureux pays, je soupçonne que quiconque discute du sujet trop énergiquement court le risque d’être immédiatement emprisonné.

Dans une large mesure, cette ignorance historique a été fortement encouragée par nos gouvernements, souvent par des moyens sournois ou franchement malveillants. Tout comme dans l’ancienne URSS déclinante, une grande partie de la légitimité politique actuelle du gouvernement américain et des divers États-vassaux européens est fondée sur un récit interprétatif particulier de la Seconde Guerre mondiale. Or, la remise en question de ce récit pourrait avoir des conséquences politiques désastreuses. Bacque raconte de façon crédible certains des efforts visiblement déployés pour dissuader tout grand journal ou magazine de publier des articles sur les découvertes bouleversantes de son premier livre, imposant ainsi un « blackout » qui vise à réduire au minimum l’exposition médiatique. De telles mesures semblent avoir été très efficaces, car jusqu’à il y a huit ou neuf ans, je ne suis pas sûr d’avoir jamais entendu un mot de ces thèses scandaleuses. De même, je n’ai certainement jamais vu de telles discussions sérieuses dans les nombreux journaux ou magazines que j’ai lus attentivement au cours des trois dernières décennies.

En évaluant les facteurs politiques qui, semble-t-il, ont provoqué un si grand nombre de morts apparemment délibérés parmi les civils allemands longtemps après la fin des combats, il convient de souligner un point important. Les historiens qui cherchent à démontrer l’incommensurable méchanceté d’Hitler ou son degré de connaissance des divers crimes commis au cours du conflit sont régulièrement forcés de passer au crible des dizaines de milliers de ses paroles ici ou là, puis interprètent ces allusions dispersées comme des déclarations absolument concluantes. Ceux qui, comme le distingué historien David Irving, ne parviennent pas à modeler les mots pour les adapter verront parfois leur carrière détruite.

Mais dès 1940, un juif américain du nom de Theodore Kaufman devint tellement enragé par ce qu’il considérait comme les mauvais traitements d’Hitler envers les Juifs allemands qu’il publia un court livre intitulé Germany Must Perish !, [L’Allemagne doit périr !, NdT], dans lequel il plaide explicitement pour l’extermination totale du peuple allemand. Or ce livre reçut apparemment un accueil favorable, et même tout à fait sérieux dans bon nombre de nos plus prestigieux médias, y compris le New York Times, le Washington Post, et le Time Magazine. Si ce genre de sentiments s’exprimaient librement dans certains milieux avant même l’entrée en guerre, alors peut-être les politiques longtemps cachées que Bacque semble avoir découvertes ne devraient-elles pas nous étonner plus que ça.

La Pravda américaine. Après-guerre française, après-guerre allemande
Ron Unz • The Unz Review • 9 juillet 2018 • 6,600 mots

Question numéro 5 : l’attaque sur Pearl Harbor

Est-ce que l’attaque japonaise sur Pearl Harbor a constitué une surprise, ou bien est-ce que celle-ci a été précédée par de nombreuses provocations de la part des États-Unis, qui auraient contraint le Japon à répondre militairement ?

Ron Unz — Le 7 décembre 1941, les forces militaires japonaises ont lancé une attaque-surprise contre notre Flotte du Pacifique stationnée à Pearl Harbor, coulant nombre de nos plus gros vaisseaux de guerre et tuant plus de 2400 Étasuniens. Le résultat a été l’entrée subite des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, et cette date est restée « marquée du sceau de l’infamie » dans notre histoire nationale.

À l’époque, presque tous les Étasuniens ordinaires considérèrent l’attaque japonaise comme non provoquée et sortie de nulle part, et durant plus de 80 ans, nos livres d’histoire et nos médias ont renforcé cette forte impression. Mais comme je l’ai expliqué en 2019, les faits réels furent totalement différents :

À partir de 1940, la FDR avait fait un grand effort politique pour impliquer directement l’Amérique dans la guerre contre l’Allemagne, mais l’opinion publique y était massivement opposée, avec des sondages montrant que jusqu’à 80 % de la population étaient contre. Tout cela a immédiatement changé une fois les bombes japonaises larguées sur Hawaï, et soudain le pays se trouva en guerre.

Compte tenu de ces faits, on soupçonnait naturellement Roosevelt d’avoir délibérément provoqué l’attaque par ses décisions exécutives de geler les avoirs japonais, d’imposer un embargo sur toutes les livraisons de combustibles essentiels et de repousser les demandes répétées des dirigeants de Tokyo de négocier. Dans le volume de 1953 édité par Barnes, l’historien diplomatique Charles Tansill résumait ses arguments très solides selon lesquels FDR cherchait à utiliser une attaque japonaise comme sa meilleure « porte dérobée pour provoquer la guerre » contre l’Allemagne, argument qu’il avait avancé l’année précédente dans un livre du même nom. Au fil des décennies, les informations contenues dans les journaux intimes et les documents gouvernementaux semblent avoir presque définitivement établi cette interprétation, le secrétaire à la Guerre Henry Stimson indiquant que le plan était de « manœuvrer [le Japon] pour leur faire tirer le premier coup de canon ». Dans ses mémoires ultérieurs, le professeur Oliver s’est appuyé sur les connaissances intimes qu’il avait acquises pendant son rôle dans le renseignement militaire en temps de guerre pour prétendre même que FDR avait délibérément dupé les Japonais en leur faisant croire qu’il avait l’intention de lancer une attaque-surprise contre leurs forces, les persuadant ainsi de frapper en premier en état de légitime défense.

En 1941, les États-Unis avaient brisé tous les codes de chiffrement diplomatiques japonais et lisaient librement leurs communications secrètes. Par conséquent, il existe aussi depuis longtemps la croyance répandue, quoique contestée, que le président était bien au courant de l’attaque japonaise prévue contre notre flotte et qu’il a délibérément omis d’avertir ses commandants locaux, s’assurant ainsi que les lourdes pertes américaines qui en résulteraient entraîneraient une nation vengeresse unie pour la guerre. Tansill et un ancien chercheur en chef de la commission d’enquête du Congrès a fait cette hypothèse dans le même volume de Barnes de 1953, et l’année suivante, un ancien amiral américain a publié The Final Secret of Pearl Harbor, fournissant des arguments similaires plus en détail. Ce livre comprenait également une introduction de l’un des commandants navals américains les mieux classés de la Seconde Guerre mondiale, qui approuvait pleinement la théorie controversée.

En 2000, le journaliste Robert M. Stinnett a publié une foule d’autres preuves à l’appui, fondées sur ses huit années de recherche archivistique, dont il a été question dans un article récent. Stinnett fait remarquer que si Washington avait averti les commandants de Pearl Harbor, leurs préparatifs défensifs auraient été remarqués par les espions japonais locaux et transmis à la force opérationnelle qui approchait ; et avec l’élément de surprise perdu, l’attaque aurait probablement été interrompue, ce qui aurait contrarié tous les plans de guerre soigneusement préparés de FDR. Bien que divers détails puissent être contestés, je trouve les preuves de la connaissance préalable de Roosevelt très convaincantes.

L’an dernier, j’ai encore développé ces arguments :

Cette reconstruction historique est fortement soutenue par de nombreux détails additionnels. Au cours de cette période, le professeur Revilo P. Oliver occupait une position élevée dans les Renseignements Militaires, et en publiant ses mémoires quatre décennies plus tard, il a affirmé que FDR avait volontairement dupé les Japonais pour les amener à attaquer Pearl Harbor. Sachant que le Japon avait brisé les codes diplomatiques du Portugal, FDR avait informé l’ambassadeur de ce pays de ses projets d’attendre jusqu’à ce que les Japonais se soient fortement étendus, puis d’ordonner à la Flotte du Pacifique de lancer une attaque dévastatrice contre leurs îles d’origine. Selon Oliver, les câbles japonais qui suivirent ont révélé que les Japonais s’étaient laissés convaincre que FDR avait pour projet de les attaquer par surprise.

De fait, quelques mois à peine avant Pearl Harbor, Argosy Weekly, l’un des magazines les plus populaires des États-Unis, avait fait paraître une couverture décrivant très exactement une attaque-surprise de ce genre sur Tokyo en représailles à un incident naval, mettant en scène les puissants bombardiers de la Flotte Pacifique infligeant d’importants dégâts à la capitale japonaise restée sans préparation. Je me demande si l’Administration Roosevelt est intervenue pour faire publier ce récit.

Dès le mois de mai 1940, FDR avait ordonné que la Flotte du Pacifique fût déplacée de son port d’attache de San Diego à Pearl Harbor à Hawaï, une décision à laquelle s’était fermement opposé James Richardson, l’amiral de cette flotte, qui jugeait l’option comme trop provocatrice et dangereuse. Il fut démis de ses fonctions pour ce refus. Qui plus est :

Il se produisit également un très étrange incident domestique juste après l’attaque contre Pearl Harbor, un incident qui semble n’avoir fait l’objet que de fort peu d’attention. À cette période, les films étaient le média populaire le plus puissant, et bien que la population fût constituée à 97 % de non-juifs, un seul studio majeur était détenu par des non-juifs ; peut-être était-ce par hasard que Walt Disney était le seul personnage privilégié de Hollywood fermement attaché au camp antiguerre. Et le lendemain de l’attaque-surprise japonaise, des centaines de soldats étasuniens prirent le contrôle des studios de Disney, supposément pour aider à défendre la Californie contre les soldats japonais situés à des milliers de kilomètres de là, et l’occupation militaire se poursuivit au cours des huit mois qui suivirent. Imaginez ce que des esprits soupçonneux auraient pensé si le 12 septembre 2001, le président Bush avait subitement ordonné à son armée d’occuper les bureaux de la chaîne CBS, en affirmant que cela était nécessaire pour protéger la ville de New York de nouvelles attaques islamistes.

L’attaque contre Pearl Harbor se produisit un dimanche, et à moins que FDR et ses principaux conseillers fussent pleinement informés de l’attaque japonaise en approche, ils auraient certainement dû se montrer très préoccupés des conséquences du désastre. Il apparaît comme hautement improbable que l’armée étasunienne fût prête à investir les studios de Disney le lundi au petit matin, juste après une véritable attaque “surprise ».

Question numéro 6 : L’Opération Pike

Est-ce que l’Angleterre et la France prévoyaient d’attaquer la Russie avant l’invasion de ce pays par Hitler ?

Ron Unz — Durant plus de quatre-vingts ans, l’un des points de virage les plus centraux de la Seconde Guerre mondiale a été omis de presque tous les ouvrages historiques occidentaux écrits au sujet de ce conflit, et il s’ensuit que quasiment aucun Étasunien instruit n’en est même conscient.

Il est établi sans l’existence du moindre doute, et documenté, que quelques mois à peine après le début de la guerre, les Alliés occidentaux — la Grande-Bretagne et la France — avaient décidé d’attaquer l’Union soviétique, pays neutre, considérée par elles comme militairement faible et comme fournisseur très important de ressources naturelles pour la machine de guerre de Hitler. Sur la base de leur expérience durant la première guerre mondiale, les dirigeants alliés estimaient que la probabilité d’une percée militaire sur le front occidental était faible, et ils pensaient donc que leur meilleure chance de vaincre l’Allemagne passait par la défection du quasi allié de l’Allemagne qu’était la Russie soviétique.

Mais la réalité était totalement différente. L’URSS était bien plus forte qu’ils ne le percevaient à l’époque, et ce fut elle qui finit par détruire 80 % des formations militaires allemandes, les États-Unis et les autres Alliés ne s’étant illustrés que pour les 20 % restants. Par conséquent, une attaque des Alliés lancée en 1940 contre les Soviétiques aurait fait entrer directement ces derniers en guerre comme alliés de Hitler à part entière, et la combinaison de la puissance industrielle de l’Allemagne et des ressources naturelles de la Russie aurait été quasiment invincible, ce qui aurait presque certainement renversé le résultat de la guerre.

À partir des premiers jours de la Révolution bolchevique, les Alliés s’étaient montrés extrêmement hostiles envers l’Union soviétique, et cette hostilité continua de croître après l’attaque de la Finlande par Staline à la fin de l’année 1939. Cette guerre hivernale ne se déroulait pas selon les plans prévus par Staline, car les Finnois, bien que dépassés en nombre, résistaient très efficacement aux forces soviétiques, si bien que les Alliés ourdirent un plan visant à envoyer plusieurs divisions se battre aux côtés des Finnois. Selon le livre à la pointe Stalin’s War écrit en 2021 par Sean McMeekin, le dictateur soviétique eut vent de cette dangereuse menace militaire, et ses préoccupations au sujet de l’imminence d’une intervention des Alliés le persuadèrent de mettre rapidement fin à la guerre en Finlande à des conditions relativement généreuses pour ce pays.

En dépit de cela, les Alliés ont maintenu leurs projets d’attaquer l’URSS, et sont passés à l’Opération Pike, l’idée étant d’utiliser leurs escadrilles de bombardiers stationnées en Syrie et en Irak pour détruire les champs de pétrole de Bakou dans le Caucase soviétique, tout en essayant de rallier la Turquie et l’Iran à leur attaque prévue contre Staline. À cette date, l’agriculture soviétique s’était fortement mécanisée, et dépendait donc du pétrole, et les stratèges alliés pensaient que détruire les champs de pétrole soviétiques pourrait éliminer une grande partie des approvisionnements en carburant de ce pays, ce qui avait le potentiel de provoquer une famine propre à faire tomber un régime communiste jugé comme détestable.

Mais ces hypothèses posées par les Alliés étaient quasiment toutes totalement fausses. Seule une petite partie du pétrole consommé par l’Allemagne provenait des Soviétiques, si bien que son élimination n’aurait quasiment eu aucun impact sur l’effort de guerre allemand. Comme les événements l’ont ensuite prouvé, l’URSS n’était pas du tout faible militairement, mais extrêmement forte. Les Alliés pensaient que quelques semaines d’attaques menées par quelques dizaines de bombardiers auraient pu totalement dévaster les champs de pétrole, mais par la suite, des attaques aériennes nettement plus importantes n’eurent qu’un impacte limité sur la production pétrolière en d’autres lieux.

Qu’elle se conclût par une réussite ou par un échec, l’attaque planifiée par les Alliés contre l’URSS aurait représenté l’offensive stratégique par bombardement la plus grande de l’histoire mondiale à l’époque, et elle fut planifiée et replanifiée durant les premiers mois de l’année 1940, pour n’être finalement abandonnée qu’après le franchissement par l’armée allemande de la frontière française, la prise en étau puis la défaite des forces terrestres alliées, et la sortie de la France du conflit.

Le sort permit aux Allemands victorieux de s’emparer de tous les documents secrets décrivant l’Opération Pike, et ils menèrent une campagne de propagande majeure en publiant ces documents en versions originales et traduites, si bien que toute personne informée sut bientôt que les Alliés avaient été à deux doigts d’attaquer les Soviétiques. Ce fait manquant contribue à expliquer pourquoi Staline resta tellement méfiant vis-à-vis des efforts diplomatiques menés par Churchill avant le lancement par Hitler de l’attaque Barbarossa l’année qui suivit.

Et pourtant, durant plus de trois générations, l’histoire remarquable de la quasi défaite des Alliés qui aurait résulté d’une attaque contre l’URSS est restée totalement exclue de pratiquement tous les récits proposés en Occident. Par conséquent, lorsque j’ai découvert ces faits dans les mémoires écrits en 1952 par Sisley Huddleston, un journaliste anglo-français, j’ai commencé par supposer qu’il s’était fourvoyé :

L’idée que les Alliés se préparaient à lancer une offensive de bombardement majeure contre l’Union soviétique quelques mois seulement après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale était évidemment absurde, si ridicule qu’aucune allusion à cette rumeur débridée depuis longtemps n’avait jamais été reprise dans les textes historiques standard que j’avais lus sur le conflit européen. Mais le fait que Huddleston se soit accroché à des croyances aussi absurdes, même plusieurs années après la fin de la guerre, a soulevé de grandes questions sur sa crédulité ou même sa santé mentale. Je me demandais si je pouvais lui faire confiance ne serait-ce qu’un seul mot sur autre chose. Cependant, peu de temps après, je suis tombé avec surprise sur un article publié en 2017 dans The National Interest, un périodique éminemment respectable. Le court article portait le titre descriptif « Aux premiers jours de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne et la France avaient l’intention de bombarder la Russie ». Le contenu m’a absolument sidéré, et avec la crédibilité de Huddleston maintenant pleinement établie — et la crédibilité de mes manuels d’histoire standard tout aussi démolie — je me suis inspiré de son récit pour mon long article « La Pravda Américaine : Après-guerre française, après-guerre allemande ».

Si l’ensemble de nos livres d’histoire peuvent exclure un récit totalement documenté et présentant une telle importance, on ne peut de toute évidence pas leur faire confiance pour quoi que ce soit d’autre.

La Pravda américaine : Comment Hitler a sauvé les Alliés
Ron Unz • The Unz Review • 13 mai 2019 • 8,300 mots

Question numéro 7 : l’Holocauste

Quelle est la vérité sur l’Holocauste ? Vous avez, semble-t-il, mené des recherches approfondies sur ce sujet, et peut-être avez-vous une opinion sur ce qui s’est réellement produit. Peut-on affirmer avec certitude le nombre de Juifs qui ont été tués, ou vérifier de quelle manière ils ont été tués ? À votre avis, les faits historiques au sujet de l’Holocauste sont-ils alignés avec le récit qui est soutenu par les puissantes organisations juives, ou bien est-ce qu’il existe des écarts majeurs entre les faits et ce récit ?

Ron Unz — Pour la plupart des Étasuniens et des Occidentaux, l’Holocauste juif figure parmi les événements les plus importants et les plus monumentaux du XXe siècle, et on le considère sans doute aujourd’hui comme l’aspect le plus grand de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il s’est produit.

La seule mention du nombre iconique des Six Millions est immédiatement comprise, et au cours des dernières décennies, de nombreux pays occidentaux ont protégé par la loi le statut de cet événement historique particulier en énonçant des amendes ou des peines de prison à l’encontre de quiconque le remet en question ou le minimise, un équivalent moderne des lois archaïques s’en prenant au blasphème.

Ayant fait mes études au sein du système scolaire et universitaire des États-Unis, et ayant passé ma vie à absorber les informations émises par nos médias et par notre culture populaire, j’ai bien entendu toujours connu l’Holocauste, mais je ne m’étais guère penché sur ses détails. Avec la croissance de l’Internet au cours des vingt dernières années, j’ai pu ci et là croiser la route de personnes qui remettaient ce récit en cause, mais le monde est rempli de toutes sortes de fous dingos et de fêlés, si bien que je n’accordais le plus souvent pas d’attention à leurs arguments.

Puis, il y a huit ou neuf ans, une controverse majeure a fait irruption au sujet du magazine Reason, la publication amirale du mouvement libertarien. Apparemment, au milieu des années 1970, Reason avait activement publié et promu les travaux des principaux négationnistes des États-Unis au sujet de l’Holocauste, une révélation des plus choquantes. Durant les années 1990, j’avais développé quelques liens d’amitié avec les gens de chez Reason et bien qu’ils pussent parfois se montrer dogmatiques sur certains sujets idéologiques, ils apparaissaient dans l’ensemble comme plutôt sensés. Je peinais à comprendre pourquoi ils auraient réfuté la réalité de l’Holocauste, surtout au vu du fait qu’un grand nombre d’entre eux étaient eux-mêmes juifs. Et donc, par la suite, lorsque j’ai eu un peu de temps, j’ai décidé d’enquêter de plus près sur la controverse.

La plupart des articles écrits par des négationnistes de l’Holocauste et publiés par Reason avaient en fait traité d’autres controverses historiques, mais tous ces articles apparaissaient comme extrêmement solides et bien ficelés. J’ai donc décidé de lire les livres écrits par Deborah Lipstadt, l’une des critiques les plus éminentes du négationnisme sur l’Holocauste, qui avait été lourdement citée dans les articles qui attaquaient Reason. Le nom de Lipstadt m’était quelque peu familier, suite à la bataille juridique houleuse qu’elle a menée à la fin des années 1990 contre l’historien britannique David Irving.

À la lecture des livres de Lipstadt, j’ai été très surpris de découvrir qu’alors même que se déroulait la Seconde Guerre mondiale, rares étaient ceux qui, dans les sphères politiques et médiatiques dominantes, avaient cru en la réalité de l’Holocauste qui se déroulait alors, la plupart d’entre eux considérant les récits largement répandus par les activistes juifs et les gouvernements alliés comme de la propagande de guerre purement et simplement malhonnête, à l’instar des récits d’atrocités propagés durant la Première Guerre mondiale faisant état d’Allemands violant des bonnes sœurs belges ou dévorant des enfants belges. Et de fait, un grand nombre des récits sur l’Holocauste au sujet desquels Lipstadt condamne les médias pour leur ignorance étaient totalement ridicules, comme l’histoire des Allemands qui auraient tué plus d’un million de Juifs par des injections individuelles dans le cœur d’un mélange empoisonné. Comme je l’ai écrit :

Lipstadt a intitulé son premier livre Beyond Belief, et je pense que nous pouvons tous convenir que l’événement historique dont elle et tant d’autres dans le monde universitaire et à Hollywood ont fait la pièce maîtresse de leur vie et de leur carrière est certainement l’un des événements les plus remarquables de toute l’histoire de l’humanité. En effet, seule une invasion martienne aurait peut-être été plus digne d’une telle étude historique, mais la célèbre pièce radiophonique d’Orson Welles sur La Guerre des mondes, qui a terrifié tant de millions d’Américains en 1938, s’est révélée être un canular plutôt que la réalité.

Les six millions de juifs morts pendant l’Holocauste constituaient certainement une fraction très importante de toutes les victimes de la guerre sur le théâtre européen, soit 100 fois plus que tous les Britanniques morts pendant le Blitz, et des dizaines de fois plus nombreux que tous les Américains qui y sont tombés au combat. En outre, la monstruosité même du crime contre des civils innocents allait certainement fournir la meilleure justification possible à l’effort de guerre des Alliés. Pourtant, pendant de nombreuses années après la guerre, une sorte d’amnésie très étrange semble s’être emparée de la plupart des principaux protagonistes politiques à cet égard.

Robert Faurisson, un universitaire français qui est devenu un éminent négationniste de l’Holocauste dans les années 1970, a fait une observation extrêmement intéressante concernant les mémoires d’Eisenhower, Churchill et De Gaulle :

« Trois des ouvrages les plus connus sur la Seconde Guerre mondiale sont Crusade in Europe du général Eisenhower (New York : Doubleday[Country Life Press], 1948), The Second World War de Winston Churchill (Londres : Cassell, 6 vol., 1948-1954) et les Mémoires de guerre du général de Gaulle (Paris : Plon, 3 vol., 1954-1959). Dans ces trois ouvrages, on ne trouve pas la moindre mention de chambres à gaz nazies. »

Le Crusade in Europe d’Eisenhower est un livre de 559 pages ; les six volumes de The Second World War de Churchill totalisent 4 448 pages ; et les Mémoires de guerre en trois volumes de De Gaulle comptent 2 054 pages. Dans cette masse d’écrits, qui totalise au total 7 061 pages (sans compter les parties introductives), publiés entre 1948 et 1959, on ne trouvera aucune mention de « chambres à gaz » nazies, d’un « génocide » des juifs, ni des « six millions » de victimes juives de la guerre. »

Étant donné que l’Holocauste devrait raisonnablement être considéré comme l’épisode le plus remarquable de la Seconde Guerre mondiale, de telles omissions frappantes doivent presque nous forcer à placer Eisenhower, Churchill et De Gaulle dans les rangs des « négationnistes implicites de l’Holocauste ».

Les livres écrits par Lipstadt et par d’autres éminents historiens sur l’Holocauste comme Lucy Dawidowicz avaient fermement condamné une longue liste d’historiens et autres universitaires étasuniens de premier plan comme des négationnistes implicites ou explicites de l’Holocauste, affirmant qu’ils continuaient à ignorer ou à remettre en question la réalité de l’Holocauste, même des années après la fin de la guerre.

Plus remarquable encore était le fait que des groupes de Juifs influents, comme l’Anti-Defamation League, ne semblaient pas enclins à remettre en question ou à critiquer le négationnisme le plus explicite au sujet de l’Holocauste durant les années ayant immédiatement suivi la Seconde Guerre mondiale. Au fil de mes recherches, j’en ai découvert un exemple particulièrement frappant :

Il y a quelques années, je suis tombé sur un livre qui m’était totalement inconnu, datant de 1951 et intitulé Iron Curtain Over America de John Beaty, un professeur d’université très respecté. Beaty avait passé ses années de guerre dans le renseignement militaire, étant chargé de préparer les rapports de briefing quotidiens distribués à tous les hauts responsables américains résumant les informations de renseignement acquises au cours des 24 heures précédentes, ce qui était évidemment un poste à responsabilité considérable.

En tant qu’anticommuniste zélé, il considérait une grande partie de la population juive américaine comme profondément impliquée dans des activités subversives, constituant ainsi une menace sérieuse pour les libertés traditionnelles américaines. En particulier, la mainmise juive croissante sur l’édition et les médias rendait de plus en plus difficile pour les points de vue discordants d’atteindre le peuple américain, ce régime de censure constituant le « rideau de fer » décrit dans son titre. Il accusait les intérêts juifs de pousser à une guerre totalement inutile contre l’Allemagne hitlérienne qui cherchait depuis longtemps de bonnes relations avec l’Amérique, mais qui avait subi une destruction totale en raison de sa forte opposition à la menace communiste qui était soutenue par les Juifs d’Europe.

Beaty dénonçait aussi vivement le soutien américain au nouvel État d’Israël, qui nous coûtait potentiellement la bonne volonté de millions de musulmans et d’Arabes. Et en passant, il a également critiqué les Israéliens pour avoir continué à prétendre qu’Hitler avait tué six millions de juifs, une accusation hautement invraisemblable qui n’avait aucun fondement apparent dans la réalité et semblait n’être qu’une fraude concoctée par les juifs et les communistes, visant à empoisonner nos relations avec l’Allemagne de l’après-guerre et à soutirer au peuple allemand qui souffrait depuis déjà longtemps de l’argent pour l’État juif.

Il dénonçait aussi le procès de Nuremberg, qu’il décrivait comme une « tache indélébile majeure » sur l’Amérique et une « parodie de justice ». Selon lui, la procédure était dominée par des Juifs allemands vengeurs, dont beaucoup se livraient à la falsification de témoignages ou avaient même des antécédents criminels. En conséquence, ce « fiasco fétide » n’a fait qu’enseigner aux Allemands que « notre gouvernement n’avait aucun sens de la justice ». Le sénateur Robert Taft, le chef républicain de l’immédiat après-guerre, avait une position très similaire, ce qui lui a valu plus tard l’éloge de John F. Kennedy dans Profiles in Courage. Le fait que le procureur en chef soviétique de Nuremberg ait joué le même rôle lors des fameux procès staliniens de la fin des années 1930, au cours desquels de nombreux anciens bolcheviks ont avoué toutes sortes de choses absurdes et ridicules, n’a guère renforcé la crédibilité des procédures aux yeux de nombreux observateurs extérieurs.

À l’époque comme aujourd’hui, un livre prenant des positions aussi controversées avait peu de chance de trouver un éditeur new-yorkais, mais il fut quand même publié par une petite entreprise de Dallas, puis remporta un énorme succès, étant réimprimé dix-sept fois au cours des années suivantes. Selon Scott McConnell, le rédacteur en chef fondateur de The American Conservative, le livre de Beaty est devenu le deuxième texte conservateur le plus populaire des années 1950, ne se classant qu’après le classique emblématique de Russell Kirk, The Conservative Mind.

De plus, bien que des groupes juifs, dont l’ADL, aient sévèrement condamné le livre, en particulier dans leur lobbying privé, ces efforts ont provoqué une réaction opposée, et de nombreux généraux américains de haut rang, en service ou à la retraite, ont soutenu de tout cœur le travail de Beaty, dénonçant les efforts de l’ADL en matière de censure et exhortant tous les Américains à lire le livre. Bien que la négation de l’Holocauste assez explicite de Beaty puisse choquer les sensibilités modernes, il semble à l’époque n’avoir causé qu’une vaguelette d’inquiétude et a été presque totalement oublié, même par les vitupérant critiques juifs de l’œuvre.

L’énorme best-seller national de Beaty a attiré une attention énorme ainsi qu’une critique massive de la part des Juifs et des libéraux, mais s’ils l’attaquèrent avec énergie sur tous les autres sujets, aucun d’entre eux n’a remis en cause sa négation de l’Holocauste, décrite par lui comme un bobard de propagande notoirement répandu durant la guerre, et auquel presque personne ne croyait plus. Qui plus est, une longue liste de nos hauts dirigeants militaires de la Seconde Guerre mondiale soutint fermement le livre de Beaty qui avançait ce point.

Notre compréhension moderne de l’Holocauste peut presque entièrement être ramenée à un ouvrage fondateur publié en 1961 par l’historien Raul Hilberg. Il était enfant lorsque sa famille de réfugiés juifs arriva aux États-Unis au début de la guerre, et s’offensa de ce que l’ensemble des médias étasuniens ignorassent l’extermination des Juifs d’Europe comme l’affirmaient les activistes juifs. Des années plus tard, alors qu’il faisait ses études universitaires, il s’offensa de nouveau de ce que son professeur d’histoire — un compatriote juif allemand — ne semblât pas accepter la réalité de l’Holocauste, si bien que Hilberg décida de faire de ce sujet le sujet central de son doctorat.

Chose ironique, les universitaires juifs de premier plan l’exhortèrent à éviter ce sujet, de crainte de le voir ruiner sa carrière universitaire, et durant des années, les maisons d’édition majeures refusèrent son livre. Mais une fois qu’il parvint à le faire imprimer, le livre gagna une popularité colossale parmi les activistes juifs, et durant les dix ou vingt années qui suivirent, un nouveau genre littéraire totalement nouveau se fit jour, comprenant de nombreux mémoires de l’Holocauste, bien que certains des plus connus d’entre eux s’avérèrent frauduleux. Hollywood, où l’on trouve de très nombreux Juifs, se mit bientôt à produire un flot sans fin de films et de programmes télévisés sur le thème de l’Holocauste, ce qui finit par consacrer l’Holocauste comme événement central du XXe siècle. Et lorsque les historiens et les autres chercheurs se mirent à remettre en cause ces affirmations, des groupes énergiques de Juifs activistes ont réussi à faire adopter des lois en Europe et dans d’autres pays pour rendre illégal ces « dénis de l’Holocauste », tout en purgeant voire en attaquant physiquement ces dissidents.

Malgré cette répression considérable, un grand corps de littérature universitaire a été produit au cours des décennies, levant d’énormes doutes sur le récit officiellement établi de l’Holocauste, qui semble en grande partie avoir été créé par Hollywood. De fait, la première analyse complète de ce genre, réalisée par un professeur de génie électrique, semble-t-il, apolitique du nom d’Arthur R. Butz, fut publiée il y a presque un demi-siècle, ce qui souleva probablement l’intérêt du magazine Reason la même année, et bien qu’Amazon l’ait banni il y a quelques années, l’ouvrage de Butz reste un très bon résumé de l’ensemble de l’affaire.

Le bobard du XXe siècle
La thèse opposée à l’extermination présumée de la communauté juive européenne
Arthur R. Butz • 1976/2015 • 225 000 mots

Après l’avoir lu, ainsi qu’une dizaine d’autres ouvrages positionnés des deux côtés de ce sujet contentieux, j’ai fermé mon long article avec le verdict qui suit :

Toute conclusion que j’ai pu tirer est bien entendu uniquement préliminaire, et le poids que quiconque doit attacher à celles-ci doit absolument prendre en compte le fait que je ne suis qu’un amateur sur ce sujet. Mais en tant qu’observateur explorant depuis l’extérieur ce sujet contentieux, je pense que les probabilités penchent très nettement pour que le narratif sur l’Holocauste soit au moins largement faux, et possiblement complètement faux.

Malgré cette situation, l’importance accordée par les médias au soutien de l’Holocauste au cours des dernières décennies l’a élevé à une position centrale dans la culture occidentale. Je ne serais pas surpris qu’elle occupe en fait une plus grande place dans l’esprit de la plupart des gens ordinaires que la Seconde Guerre mondiale elle-même, et posséderait donc une plus grande réalité apparente.

Cependant, certaines formes de croyances communes peuvent avoir une grande largeur, mais une faible profondeur, et les hypothèses occasionnelles de personnes qui n’ont jamais enquêté sur un sujet donné peuvent changer rapidement. De plus, la force sur la conscience collective de doctrines qui ont longtemps été maintenues en place par des sanctions sociales et économiques sévères, souvent couplées à des sanctions criminelles, peut être beaucoup plus faible que tout le monde ne le pense.

Jusqu’à il y a trente ans, la domination communiste sur l’URSS et ses alliés du Pacte de Varsovie semblait absolument permanente et inébranlable, mais les racines de cette croyance avaient totalement pourri, ne laissant derrière elles qu’une façade creuse. Puis un jour, une rafale de vent est arrivée, et toute la gigantesque structure s’est effondrée. Je ne serais pas surpris que notre récit actuel sur l’Holocauste finisse par subir le même sort, avec peut-être des conséquences malheureuses pour ceux qui sont trop étroitement liés à son maintien.

La Pravda américaine. Le déni de l’Holocauste
Ron Unz • The Unz Review • 27 août 2018 • 17,600 mots

La Pravda américaine. Les secrets du renseignement militaire
Ron Unz • The Unz Review • 10 juin 2019 • 12,500 mots

Question numéro 8 : notre compréhension de la guerre

En page 202, vous affirmez ce qui suit, qui souligne l’importance critique de la précision historique :

« Il faut également reconnaître que nombre des idées fondamentales qui dominent notre monde en ce moment ont été fondées sur une compréhension particulière de l’histoire de la guerre, et que s’il apparaît raisonnable de penser que ce narratif est substantiellement faux, peut-être que l’on devrait commencer à remettre en question le cadre de pensée qui est érigé au-dessus. »

Cette affirmation appelle à la réflexion et me fait m’interroger sur l’idée que les 80 dernières années d’interventions sanglantes par les États-Unis pourraient toutes être attribuées à notre « compréhension particulière » de la Seconde Guerre mondiale. Il me semble que nos dirigeants ont utilisé ce mythe idéalisé de la « “bonne guerre” au cours de laquelle le peuple étasunien “exceptionnel” aurait combattu le mal du fascisme », dans le but de promouvoir leur agenda guerrier et de justifier leur poursuite sans répit de l’hégémonie mondiale.

À votre avis, quel est le plus grand danger dans l’érection d’un « cadre de pensées » sur une fausse compréhension de l’histoire ?

Ron UnzL’image construite par Hollywood de notre grand triomphe mondial dans la guerre héroïque contre Hitler et l’Allemagne nazie a inspiré pour héritage une arrogance étasunienne colossale, qui nous amène désormais à une énorme et imprudente confrontation contre la Russie sur le sujet de l’Ukraine et contre la Chine sur le sujet de Taïwan ; il s’agit du type d’hubris politique qui débouche souvent sur la Némésis, peut-être même une Némésis d’une forme extrême au vu des arsenaux nucléaires dont disposent ces États rivaux. Comme je l’ai écrit après l’éclatement de la guerre en Ukraine :

Durant des années, Stephen Cohen, l’éminent universitaire spécialisé sur la Russie, a classé Vladimir Poutine, président de la République de Russie comme le dirigeant mondial le plus important du début du XXIe siècle. Il a fait l’éloge de la réussite colossale remportée par cet homme à revitaliser son pays après le chaos et la misère des années Eltsine et a souligné son désir d’établir des relations amicales avec les États-Unis, mais aussi ses craintes de plus en plus marquées d’être en train d’entrer dans une nouvelle Guerre Froide, plus dangereuse encore que la précédente.

En 2017 déjà, le feu professeur Cohen affirmait qu’aucun dirigeant étranger n’avait été autant diabolisé dans l’histoire étasunienne récente que Poutine, et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il y a deux semaines, a fait monter exponentiellement l’intensité de ces dénonciations médiatiques, atteignant quasiment l’hystérie qu’avait connu notre pays il y a vingt ans après les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Larry Romanoff a collecté un inventaire d’exemples qui s’avère plutôt utile.

Jusqu’il y a peu, cette diabolisation extrême de Poutine restait en grande partie aux Démocrates et aux centristes, dont l’étrange narratif sur le Russiagate avait accusé l’homme d’avoir installé Donald Trump à la Maison-Blanche. Mais la réaction est désormais devenue totalement bipartisane, avec Sean Hannity, soutien enthousiaste de Trump, qui a utilisé récemment son émission en prime time sur FoxNews pour appeler à la mort de Poutine, un appel bientôt rallié par le sénateur Lindsey Graham, le Républicain qui dirige le Comité Judiciaire du Sénat. Il s’agit de menaces stupéfiantes contre un homme dont l’arsenal nucléaire pourrait rapidement annihiler la plus grande partie de la population des États-Unis, et le rhétorique semble sans précédent dans notre histoire d’après guerre. Même au cours des jours les plus sombres de la Guerre Froide, je ne me souviens pas avoir vu diriger des sentiments publics de cette nature contre l’URSS ou contre ses hauts dirigeants communistes.

À de nombreux égards, la réaction occidentale après l’attaque lancée par la Russie a été plus proche d’une déclaration de guerre que d’un simple retour à la confrontation de la Guerre Froide. Les importantes réserves étrangères de devises appartenant à la Russie ont été saisies et gelées, ses compagnies aériennes civiles ont été bannies du ciel en Occident, et ses principales banques ont été débranchées du réseau financier mondial. De riches citoyens privés russes ont vu leurs propriétés confisquées, l’équipe nationale de football a été interdite de Coupe du monde, et le Russe qui était depuis longtemps chef d’orchestre du Philharmonique de Munich a été licencié parce qu’il refusait de condamner son propre pays…

De fait, le parallèle qui nous vient à l’esprit est celui de l’hostilité étasunienne dirigée contre Adolf Hitler et l’Allemagne nazie après l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, comme l’indiquent les comparaisons que l’on trouve un peu partout entre l’invasion par Poutine de l’Ukraine et l’attaque de Hitler de 1939 contre la Pologne. Une simple recherche Google sur « Poutine et Hitler » renvoie des dizaines de millions de pages web, dont les premiers résultats exposent le titre d’un article du Washington Post ou les Tweets de la star de musique pop Stevie Nicks. En 2014 déjà, Andrew Anglin, du Daily Stormer avait documenté l’émergence du mème « Poutine est le nouvel Hitler. »

Je me suis employé à discuter les implications extrêmement dangereuses de l’hystérie de notre politique anti-russe.

American Pravda: Putin as Hitler ?
Ron Unz • The Unz Review • 7 mars 2022 • 7,900 mots

La Pravda américaine : troisième et deuxième guerres mondiales ?
Ron Unz • The Unz Review • 24 octobre 2022 • 4,700 mots

Assassinating Vladimir Putin?
Ron Unz • The Unz Review • 15 mai 2023 • 3,700 mots

Et comme je l’ai écrit en 2019, mon évaluation de la véritable histoire est considérablement différente :

À la suite des attaques du 11 septembre 2001, les néoconservateurs juifs ont précipité l’Amérique vers la guerre désastreuse en Irak et la destruction du Moyen-Orient qui en a résulté, avec les têtes parlantes de nos téléviseurs affirmant sans cesse que « Saddam Hussein est un autre Hitler ». Depuis lors, nous avons régulièrement entendu le même slogan répété dans diverses versions modifiées, en nous faisant dire que « Mouammar Kadhafi est un autre Hitler » ou « Mahmoud Ahmadinejad est un autre Hitler » ou « Vladimir Poutine est un autre Hitler » ou même « Hugo Chavez est un autre Hitler ». Depuis quelques années, nos médias américains ne cessent d’affirmer que « Donald Trump est un autre Hitler ».

Au début des années 2000, j’ai évidemment reconnu que le dirigeant irakien était un tyran sévère, mais je me suis moqué de la propagande absurde des médias, sachant parfaitement que Saddam Hussein n’était pas Adolf Hitler. Mais avec la croissance constante d’Internet et la disponibilité des millions de pages de périodiques fournis par mon projet de numérisation, j’ai été très surpris de découvrir progressivement qu’Adolf Hitler n’était pas Adolf Hitler.

Il n’est peut-être pas tout à fait exact de prétendre que l’histoire de la Seconde Guerre mondiale était que Franklin Roosevelt avait cherché à échapper à ses difficultés intérieures en orchestrant une grande guerre européenne contre l’Allemagne nazie prospère et pacifique d’Adolf Hitler. Mais je pense que cette image est probablement un peu plus proche de la réalité historique réelle que l’image inversée que l’on trouve le plus souvent dans nos manuels scolaires.

D’autres falsifications au sujet de la Seconde Guerre mondiale

Hitler, Churchill, l’Holocauste, et la guerre en Ukraine

Traduit par Jose Marti, relu par Wayan, pour le Saker Francophone.




La CIA, Rockefeller, le sexe et les enfants

[Source : Marion Sigaut – Officiel]

À l’invitation de GPTV et animée par Mike Borowski, une présentation-débat de la situation avec Jean-Maxime Corneille, Marc Daoud (Nexus) et Jean-Luc Robert, psychologue. Tout le monde sur le pont ! C’est le sort de l’Humanité qui est en jeu. Réduction de la population, élimination des faibles, destruction de l’enfance et de la famille par la perversion généralisée. Le plan annoncé en 1969 se déroule imperturbablement. Il faut l’arrêter.




« Une révolution au nom du peuple, contre le peuple »

Les raisons cachées de la Révolution française

[Source : @Cercles-Nationalistes-Fran%C3%A7ais-Philippe-Ploncard-d’Assac:6]

Conférence de Philippe Ploncard d’Assac du 29/06/2024 à Paris

[NDLR Cette présentation sera presque inévitablement qualifiée d’antisémite, mais demande alors une contre argumentation historique et critique fondée sur des preuves, et non des réactions émotionnelles ou idéologiques. Pouvons-nous réellement nous libérer dans l’entretien de mensonges ou d’illusions ? Ou au contraire par la diffusion de la vérité démontrée ?]

Site internet: http://nationalisme-francais.com/



[Voir aussi :
Les coulisses de la Révolution Française. Le décryptage par Marion Sigaut (vidéo 4 h 24)
et
La fin des partis politiques]




Emmanuel Todd et la dématérialisation occidentale

Par Nicolas Bonnal

Relisons Todd et son extraordinaire, dense et variée Défaite de l’occident (j’écrirais accident, trop guénonien que je suis…). Plutôt que de décadence, mot trop ressassé depuis Spengler et sans signification maintenant, je préfère parler de dématérialisation : la puissance soi-disant économique et militaire des USA ne peut rien contre la Russie (ou les Houthis). C’est que tout disparaît. Todd :

« Pourtant, on le verra, le système américain, même s’il a réussi à soumettre l’Europe, souffre spontanément du même mal qu’elle : la disparition d’une culture nationale partagée par la masse et les classes dirigeantes. »

L’effondrement culturel et religieux (non au sens guénonien, traditionnel, mais quantitatif occidental) précipite une inefficacité tragi-comique (de Leslie Nielsen à Joe Biden — voyez l’amiral-président Benson de la série Hot Shots aussi) dont PhG s’est fait l’ardent-hilarant commentateur :

« L’implosion, par étapes, de la culture WASP – blanche, anglo-saxonne et protestante — depuis les années 1960 a créé un empire privé de centre et de projet, un organisme essentiellement militaire dirigé par un groupe sans culture (au sens anthropologique) qui n’a plus comme valeurs fondamentales que la puissance et la violence. Ce groupe est généralement désigné par l’expression “néocons”. Il est assez étroit mais se meut dans une classe supérieure atomisée, anomique, et il a une grande capacité de nuisance géopolitique et historique. »

Oui, on en revient toujours à cette capacité de nuisance dont me parla un jour JJ Annaud (voyez mon livre) à propos de la critique de cinéma. Idem donc pour l’énarchie française ou à la bureaucratie bruxelloise.

Evidemment Todd compare notre empire américain au bon vieil Empire romain :

« L’afflux massif en Italie de blé, de produits manufacturés et d’esclaves y avait détruit la paysannerie et l’artisanat, d’une manière qui n’est pas sans rappeler celle dont la classe ouvrière américaine a succombé à l’afflux de produits chinois. Dans les deux cas, en forçant un peu le trait, on peut dire qu’a émergé une société polarisée entre une plèbe économiquement inutile et une ploutocratie prédatrice. La voie d’une longue décadence était désormais tracée et, malgré quelques sursauts, inéluctable. »

NDLR : la « plèbe économiquement inutile », c’est nous, c’est les mangeurs inutiles que Davos veut exterminer. Mais continuons :

« Enfin, différence fondamentale : le Bas-Empire a vu l’établissement du christianisme. Or, l’une des caractéristiques essentielles de notre époque est la disparition complète du substrat chrétien, un phénomène historique crucial qui, justement, explique la pulvérisation des classes dirigeantes américaines. »

Ici petit désaccord : le christianisme du début détraqua l’empire ; Escobar a écrit de très bonnes lignes dessus. Il fonctionna comme un wokisme (femmes, esclaves, rebelles, nihilistes, voyez Nietzsche) et accompagna l’effondrement technique à cette époque (lisez un extraordinaire texte de Bill Bonner sur ce sujet).

Citons Escobar : « Le tissu urbain même de Rome a été détruit : les rituels, le sens de la communauté, le chant et la danse. Rappelez-vous que les gens baissent encore la voix en entrant dans une église.

Pendant des siècles, nous n’avons pas entendu les voix des dépossédés. Une exception flagrante se trouve dans un texte du début du VIe siècle d’un philosophe athénien, cité par Ramsay MacMullen dans “Chrétienté et Paganisme du IVe au VIIIe siècle”.

Le philosophe grec écrit que les chrétiens sont “une race dissoute dans toutes les passions, détruite par une auto-indulgence contrôlée, rampante et féminine dans sa pensée, proche de la lâcheté, se vautrant dans toutes les bassesses, avilie, se contentant de la servitude dans la sécurité”.

Si cela ressemble à une proto-définition de la culture de l’annulation occidentale du XXIe siècle, c’est parce que c’est le cas. »

Sans rancune, Bergoglio ? Et notre culture de la Croisade et du migrant à recueillir alors ?

Bill Bonner lui précise :

« Durant une période de 300 ans environ, la taille de pierre a disparu d’Angleterre. Pendant la période romaine, on trouvait des milliers d’artisans expérimentés qui savaient extraire la pierre… brûler de la chaux pour faire du mortier… mais aussi tailler et assembler les pierres pour faire d’élégantes villas.

Ils savaient comment construire une maison pavée de mosaïques, avec chauffage au sol — et un toit de tuiles d’argile.

Au VIe siècle, ils avaient oublié. Au VIIe siècle, on ne trouvait peut-être pas une seule personne, en Bretagne anglaise, qui sache comment faire du mortier de chaux — ou tourner un pot.

Il n’y avait plus d’importations de la Méditerranée — vin, huile d’olive, vaisselle, bijoux, épices, blé. Il n’y avait plus non plus de marché où les acheter… ni d’argent pour cela. La seule monnaie encore en circulation avait été frappée avant l’effondrement de l’Empire romain. »

On se dirige, on retourne plutôt à cette société occidentale dite des âges sombres : celle condamnée où personne ne sait plus rien faire !

J’avais écrit ici un texte sur Todd et le micro-théâtre militaire US. Il insiste sur sa non-portée :

« Pour revenir à notre tentative de classification, je serais tenté de parler, concernant les États-Unis et leurs dépendances, d’État post-impérial : si l’Amérique conserve la machinerie militaire de l’empire, elle n’a plus en son cœur une culture porteuse d’intelligence et c’est pourquoi elle se livre en pratique à des actions irréfléchies et contradictoires telles qu’une expansion diplomatique et militaire accentuée dans une phase de contraction massive de sa base industrielle — sachant que “guerre moderne sans industrie” est un oxymore. »

C’est surtout une absurdité. Rappelons que cette guerre occidentale se fait aussi sans soldats. Ma femme qui est ukrainienne me dit que ce serait aux soldats ukrainiens de former les cadres incapables de l’OTAN, pas l’inverse.

Mais restons dans ce cadre moral effondré (qui a duré jusqu’aux années soixante, voyez toujours cette ère du cool de Thomas Frank) :

« Ce principe s’applique ici à plusieurs champs essentiels : à la séquence “stade national, puis impérial puis post-impérial” ; à l’extinction religieuse, qui a fini par entraîner la disparition de la moralité sociale et du sentiment collectif ; à un processus d’expansion géographique centrifuge se combinant à une désintégration du cœur originel du système. »

Todd retombe sans le vouloir ou le savoir sur Nietzsche ensuite :

« Ce que j’appellerai l’“état religieux zéro” va produire, dans certains cas, les pires, une déification du vide.

J’utiliserai le mot “nihilisme” dans une acception qui n’est pas forcément la plus commune, et qui rappellera plutôt — et ce n’est pas un hasard — le nihilisme russe du XIXe siècle. »

Problème alors : on échappe au raisonnable et à la réalité : « le nihilisme tend alors irrésistiblement à détruire la notion même de vérité, à interdire toute description raisonnable du monde. »

Problème : mais n’était-ce déjà pas le cas avec Hegel (que j’ai toujours considéré comme un mauvais moment philo à passer) et le marxisme-léninisme du siècle passé ?

Todd ajoute sur ce désarmement ontologique :

« L’état zombie n’est pas la fin du voyage. Les mœurs et les valeurs héritées du religieux s’étiolent ou explosent, et disparaissent enfin ; et alors, mais alors seulement, apparaît ce que nous sommes en train de vivre, le vide religieux absolu, avec des individus privés de toute croyance collective de substitution. Un état zéro de la religion. C’est à ce moment-là que l’État-nation se désintègre et que la globalisation triomphe, dans des sociétés atomisées où l’on ne peut même plus concevoir que l’État puisse agir efficacement.

On peut donc définir les années 2000 comme les années de la disparition effective du christianisme en Occident, d’une façon précise et absolue. On relève aussi une convergence dans le néant des catholiques et des protestants. L’Europe de l’Est n’est pas concernée et l’Italie, Vatican oblige, ne dispose toujours que de l’union civile. »

On en revient au vide, au zombi, à l’objectif nul — ici on se rapproche de Baudrillard. Il ne reste que du simulacre (et encore…). Todd écrit très justement :

« L’individu ne peut être grand que dans une communauté et par elle. Seul, il est voué par nature à rétrécir. »

Si ma mémoire est bonne, c’est ce qu’écrivait JF Lyotard dans sa scolaire et ennuyeuse Condition postmoderne : « chacun est ramené à soi ; et chacun sait que ce soi est peu ». Entre le code QR et le bulletin de vote anti-RN le froncé de souche aime rappeler que son soi est peu…

Mais venons-en à la bonne vieille dématérialisation. La clé de tout c’est ça : comment un pays déglingué et dégénéré (la Russie donc), qui a le PNB de l’Espagne ou de Monaco peut-il résister à l’Amérique et à ses dominions ?

« À la veille de l’invasion de l’Ukraine, je le rappelle, la Russie, en incluant la Biélorussie, ne pesait que 3,3 % du PIB de l’Occident. Comment ces 3,3 % ont-ils pu tenir et produire plus d’armement que l’adversaire ? Pourquoi les missiles russes, dont on attendait la disparition par épuisement des stocks, continuent-ils de tomber sur l’Ukraine et son armée ? Comment une production massive de drones militaires a-t-elle pu se développer depuis le début de la guerre, après que les militaires russes eurent constaté leur carence dans ce domaine ? »

Après notre statisticien-démographe arrive avec des données qui font mal : notre nullité ontologique en matière de science dure et d’ingénierie pas sociale (on préfère étudier l’écologie, les droits de la femme…).

« Or, ce qui distingue fondamentalement l’économie russe de l’économie américaine, c’est, parmi les personnes qui font des études supérieures, la proportion bien plus importante de celles qui choisissent de suivre des études d’ingénieur : vers 2020, 23,4 % contre 7,2 % aux États-Unis.

Aux États-Unis, 7,2 % de 40 % de 46,8 millions de personnes donnent 1,35 million d’ingénieurs. En Russie, 23,4 % de 40 % de 21,5 millions en donnent 2 millions. Malgré la disproportion des populations, la Russie parvient à former nettement plus d’ingénieurs que les États-Unis. »

Mais les Russes ne sont pas tout-puissants. Je parlais de la résistance ukrainienne, à qui Todd rend un bel hommage. Il écrit même (en se riant des fuyards US) :

« Les Américains eux-mêmes furent surpris par la résistance de l’Ukraine. Occupés à en rééquiper et réorganiser l’armée, ils avaient annoncé que l’invasion russe était imminente, puis détalèrent comme des lapins, entraînés sans doute par leur expérience de Kaboul dans l’art de l’évacuation. »

L’œuvre de dématérialisation vient aussi de l’instruction, de la féminisation et de la politisation. Gustave Le Bon en a très bien parlé dans sa Psychologie du socialisme, et Tocqueville dans son Ancien régime (« la France nation abstraite et littéraire »).

Le pire vient de la presse (déjà Kraus, Nietzsche ou Bernanos…) :

« Notre presse donne parfois l’impression que la destruction de l’économie de la France, plus encore que celle de la Russie, est son objectif. On pense à un enfant qui, fou de rage, casse ses propres jouets ; et l’expression de “nihilisme économique” vient à l’esprit. »

Trop d’éducation a tué l’éducation ; Todd remarque aussi tel un sage taoïste (ils savaient tout, ces Chinois !) :

« C’est le grand paradoxe de cette séquence historique et sociologique : le progrès éducatif y a occasionné, à terme, une régression éducative, parce qu’il a provoqué la disparition des valeurs favorables à l’éducation. »

Lui parle des années soixante, mais Gustave Le Bon (Psychologie du socialisme) ou Taine (toujours lui…) observent le même phénomène au XIXe siècle : l’école et l’université fabriquent du militant, de l’intello, de l’inadapté (voir Maupassant) et de la nihiliste-écolo-féministe (plein de Sandrine Rousseau…) ; et si comme d’habitude Molière avait tout vu et/ou prévu : le sot savant qui est plus sot qu’un sot ignorant, le Trissotin, la femme savante (elle dit faire la chasse aux mots et les censurer !), le vieillard industriellement fabriqué, l’hypocrite, le tyran (tirade Don Juan), le bigot bourgeois, le Tartufe, le faux médecin et le faux malade ?

D’où vient ce qui reste de la puissance US alors ?

C’est simple et génial : de sa victoire à l’Amérique contre la… Suisse. Todd explique :

« Il est clair que, du point de vue américain, briser la Suisse était essentiel pour tenir les oligarchies européennes. Si 60 % de l’argent des riches Européens (proportion donnée par Zucman) fructifient sous l’œil bienveillant d’autorités supérieures situées aux États-Unis, on peut considérer que les classes supérieures européennes ont perdu leur autonomie mentale et stratégique. Mais le pire, leur surveillance par la NSA, restait à venir. Je ne pense pas que les riches qui ont commencé à déposer leur argent dans les paradis fiscaux anglo-saxons aient compris tout de suite qu’ils se plaçaient sous l’œil et le contrôle des autorités américaines. »

Ce livre est énorme et on pourrait composer un recueil dessus. Je vous conseille de le lire de temps à autre, par paquets comme on dit. Tiens, sur la fragilité juive par exemple :

« Un article saisissant du magazine en ligne Tablet (un magazine juif) montre à quel point la tendance actuelle est aujourd’hui à l’effacement de la centralité des Juifs aux États-Unis. Le titre de l’article, “The Vanishing”, daté du 1er mars 2023 et signé Jacob Savage, est plutôt catastrophiste. L’auteur constate que “dans le monde universitaire, à Hollywood, à Washington et même à New York, partout où les Juifs américains avaient réussi à s’imposer, leur influence est en net recul”. »

Et dans le chapitre hilarant sur l’Angleterre (croule Britannia), Todd remarque les britanniques de souche comme on dit sont devenus trop abrutis pour devenir ingénieurs ou docteurs, se condamnant à une domination indo-pakistanaise. Remarquez, on a Kamala machin et Mrs Vance aux affaires aux US…

Quelques références :

https://reseauinternational.net/comment-loccident-a-ete-vaincu/
https://reseauinternational.net/le-meilleur-des-mondes-de-la-culture-de-lannulation/

https://la-chronique-agora.com/irlande-maconnerie-chute-empire-romain/

https://www.dedefensa.org/article/gustave-le-bon-et-le-choc-ps-podemos-en-espagne

https://www.dedefensa.org/article/emmanuel-todd-et-le-micro-theatre-militaire-us

https://www.dedefensa.org/article/emmanuel-todd-et-le-narcissisme-occidental




L’historicité du Christ Jésus attestée par les documents

[Source : ARKEOS]

[Voir aussi :
Jésus le Gaulois ?]

Notes et Références

Épître de Clément de Rome
>> Épître de Clément — Patristique.org

Informations sur Clément de Rome
>> Infos sur Clément — Patristique.org

Article sur Polycarpe — Patrick Vauclair
>> Article de P. Vauclair sur Polycarpe — oui-dieu-existe.fr

Texte de la Didaché — Wiki
Ce texte est également appelé « Doctrine des 12 apôtres »
>> Texte de la Didaché — Wiki

Le martyre de Jacques — par Flavius Josèphe — et Hégésippe
Article intéressant, qui cite les 2 textes et en apporte un court commentaire
>> La martyre de Jacques — F. Josèphe — Hégésippe

Antiquités judaïques — Flavius Josèphe — Livre 20 chapitre 9
Extrait intéressant chapitre 9 et réf. 200
>> Antiquités judaïques — Livre 20
Il est à remarquer également que Josèphe ne dit pas « Jacques, le frère du Seigneur » ou « Jacques, le frère du Sauveur » — expression trouvée dans le Nouveau Testament. Cela montre qu’il ne connaissait certainement pas ces expressions propres au langage chrétien et au Nouveau Testament.

L’empereur Néron — Wiki
>> Néron — Wiki

Texte de Tacite mentionnant Jésus — Wiki (anglais)
Cet article en anglais cite le texte latin — et sa traduction anglaise
>> Tacite — texte latin — Wiki anglais

Les Annales — Livre XV — Tacite
Extrait qui nous intéresse au Paragraphe 44
>> Les Annales — Livre 15 — Remacle

Récits de phénomènes surnaturels — à Jérusalem entre 30 et 70 — F. Josèphe
Récit rapporté par Flavius Josèphe
Flavius Josèphe — Guerre des juifs Livre 6, Chapitre 5, paragraphe 3
Ces trompeurs, ces gens qui se prétendaient envoyés de Dieu abusaient ainsi le misérable peuple, qui n’accordait ni attention ni créance aux clairs présages annonçant la désolation déjà menaçante : comme si la foudre fût tombée sur eux, comme s’ils n’avaient ni des yeux ni une âme, ces gens ne surent pas entendre les avertissements de Dieu.
Ce fut d’abord quand apparut au-dessus de la ville un astre semblable à une épée, une comète qui persista pendant une année. Avant la révolte et la prise d’armes, le peuple s’était rassemblé pour la fête des azymes, le 8e jour du mois de Xanthicos, quand, à la neuvième heure de la nuit, une lumière éclaira l’autel et le Temple, assez brillante pour faire croire que c’était le jour, et ce phénomène dura une demi-heure. Les ignorants y virent un bon signe, mais les interprètes des choses saintes jugèrent qu’il annonçait les événements survenus bientôt après.

Dans la même fête, une vache amenée par quelqu’un pour le sacrifice mit bas un agneau dans la cour du Temple, et l’on vit la porte du Temple intérieur, tournée vers l’Orient, bien qu’elle fût en airain et si massive que vingt hommes ne la fermaient pas sans effort au crépuscule, qu’elle fût fixée par des verrous munis de chaînes de fer et par des barres qui s’enfonçaient très profondément dans le seuil formé d’une seule pierre, s’ouvrir d’elle-même à la sixième heure de la nuit. Les gardiens du Temple coururent annoncer cette nouvelle au capitaine, qui monta au Temple et fit fermer la porte à grand peine. Ce présage aussi parut encore très favorable aux ignorants : ils disaient que Dieu leur avait ouvert la porte du bonheur, mais les gens instruits pensaient que la sécurité du Temple s’abolissait d’elle-même, que la porte s’ouvrait et s’offrait aux ennemis. Ils estimaient entre eux que c’était le signe visible de la ruine.

Peu de jours après la fête, le vingt et un du mois d’Artemisios, on vit une apparition surhumaine, dépassant toute créance. Ce que je vais raconter paraîtrait même une fable, si des témoins ne m’en avaient informé : du reste, les malheurs qui survinrent ensuite n’ont que trop répondu à ces présages. On vit donc dans tout le pays, avant le coucher du soleil, des chars et des bataillons armés répandus dans les airs, s’élançant à travers les nuages et entourant les villes.

En outre, à la fête dite de la Pentecôte, les prêtres qui, suivant leur coutume, étaient entrés la nuit dans le Temple intérieur pour le service du culte, dirent qu’ils avaient perçu une secousse et du bruit, et entendu ensuite ces mots comme proférés par plusieurs voix : « Nous partons d’ici. » Mais voici de tous ces présages les plus terribles : un certain Jésus, fils d’Ananias, de condition humble et habitant la campagne, se rendit, quatre ans avant la guerre, quand la ville jouissait d’une paix et d’une prospérité très grandes, à la fête où il est d’usage que tous dressent des tentes en l’honneur de Dieu, et se mit soudain à crier dans le Temple : « Voix de l’Orient, voix de l’Occident, voix des quatre vents, voix contre Jérusalem et contre le Temple, voix contre les nouveaux époux et les nouvelles épouses, voix contre tout le peuple ! »

Et il marchait, criant jour et nuit ces paroles, dans toutes les rues. Quelques citoyens notables, irrités de ces dires de mauvais augure, saisirent l’homme, le maltraitèrent et le rouèrent de coups. Mais lui, sans un mot de défense, sans une prière adressée à ceux qui le frappaient, continuait à jeter les mêmes cris qu’auparavant. Les magistrats, croyant avec raison que l’agitation de cet homme avait quelque chose de surnaturel, le menèrent devant le gouverneur romain. Là, déchiré à coups de fouet jusqu’aux os, il ne supplia pas, il ne pleura pas, mais il répondait à chaque coup, en donnant à sa voix l’inflexion la plus lamentable qu’il pouvait : « Malheur à Jérusalem ! » Le gouverneur Albinus lui demanda qui il était, d’où il venait, pourquoi il prononçait ces paroles ; l’homme ne fit absolument aucune réponse, mais il ne cessa pas de réitérer cette lamentation sur la ville, tant qu’enfin Albinus, le jugeant fou, le mit en liberté. Jusqu’au début de la guerre, il n’entretint de rapport avec aucun de ses concitoyens ; on ne le vit jamais parler à aucun d’eux, mais tous les jours, comme une prière apprise, il répétait sa plainte : « Malheur à Jérusalem ! » Il ne maudissait pas ceux qui le frappaient quotidiennement, il ne remerciait pas ceux qui lui donnaient quelque nourriture. Sa seule réponse à tous était ce présage funeste. C’était surtout lors des fêtes qu’il criait ainsi. Durant sept ans et cinq mois, il persévéra dans son dire, et sa voix n’éprouvait ni faiblesse ni fatigue ; enfin, pendant le siège, voyant se vérifier son présage, il se tut. Car tandis que, faisant le tour du rempart, il criait d’une voix aiguë : « Malheur encore à la ville, au peuple et au Temple », il ajouta à la fin : « Malheur à moi-même », et aussitôt une pierre lancée par un onagre le frappa à mort. Il rendit l’âme en répétant les mêmes mots.

Récits de phénomènes surnaturels — à Jérusalem entre 30 et 70 — Tacite
Récit rapporté par Tacite — Histoires — livre 5 chapitre XIII

Il était survenu des prodiges dont cette nation, aussi ennemie de tout culte religieux qu’adonnée aux superstitions, aurait craint de conjurer la menace par des vœux ou des victimes expiatoires. On vit des bataillons s’entrechoquer dans les airs, des armes étinceler, et des feux, s’échappant des nues, éclairer soudainement le temple. Les portes du sanctuaire s’ouvrirent d’elles-mêmes, et une voix plus forte que la voix humaine annonça que les dieux en sortaient ; en même temps fut entendu un grand mouvement de départ.

Récits de phénomènes surnaturels — à Jérusalem entre 30 et 70 — Sepher Yosippon
Le Sepher Yosippon, écrit juif médiéval en hébreu, rapporte l’histoire du peuple juif depuis le retour de Babylone jusqu’à la destruction du Temple en 70. Il a été composé au Moyen Âge par un juif d’Italie.
Il semble avoir repris les récits des auteurs anciens, mais ce qui est remarquable, c’est que des juifs aient consigné et conservé ces récits, qui confirmaient pourtant les événements concernant Jésus (Sa mort, sa prophétie annonçant la destruction du Temple par suite du jugement divin contre Israël qui n’avait pas reçu le Messie)

Extraits du chapitre 87 — L’incendie du Temple :

Durant une année, avant que Vespasien vienne, on a vu une grande étoile brillant comme des épées non dégainées sur le Temple. Et à cette époque quand on a vu le signe c’était la fête de Pâque et pendant cette nuit entière le Temple a été éclairé et illuminé durant toute la nuit comme la lumière du jour et ç’a été ainsi tous les sept jours de la Pâque juive. Tous les sages de Jérusalem savaient que c’était un signe malveillant, mais le reste du peuple ignorant a dit que c’était un signe bienveillant.

Après qu’on ait vu ceci on a vu haut au-dessus du Saint des Saints durant la nuit entière le contour du visage d’un homme, tel que sa beauté n’avait jamais été vue dans tout le pays et son apparence était tout à fait stupéfiante. De plus, des chars de feu et des cavaliers ont été vus à cette époque, une grande force volant à travers le ciel près de la terre venant contre Jérusalem et toute la terre de Juda, tous des chevaux de feu et des cavaliers de feu.

Quand la fête de Shavu’oth est venue à cette époque, pendant la nuit les prêtres ont entendu dans le Temple quelque chose comme le son d’hommes allant et le son d’hommes marchant sans le temple puis une puissante et terrible voix a été entendue disant : « Allons et quittons cette Maison ».




La Gaule et les Gaulois avant César

[Source : herodote.net]

[Illustration : Maquette de la ferme de Verberie (aristocratie gauloise). Cité des Sciences et de l’Industrie (Paris), « Les Gaulois, une expo renversante », 2012.
Photo par Claude Valette — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20784151
(Wikipédia)]

Par André Larané

Avant notre ère, le territoire compris entre les Pyrénées, les Alpes et le Rhin (France, Benelux, Suisse et Rhénanie actuels) avait une unité toute fictive.

Il appartenait à l’immense domaine de peuplement celte qui s’étendait des îles britanniques jusqu’au bassin du Danube et même jusqu’au détroit du Bosphore (le quartier de Galatasarai, à Istamboul, rappelle encore aujourd’hui la présence de Galates, cousins des Gaulois, dans la région).

C’est la conquête romaine qui allait lui donner un semblant d’unité avant que n’en sortent la France et ses voisins. Et contrairement aux idées véhiculées du Moyen Âge au début du XXe siècle, contrairement aussi à l’imagerie sympathique d’Astérix le Gaulois, ce n’était en rien un pays de sauvages avec d’épaisses forêts pleines de sangliers. Les historiens et archéologues de la fin du XXe siècle ont fait litière de ces préjugés.

Une unité fictive

La Gaule proprement dite est partagée entre Rome et des tribus indépendantes celtes, mais aussi ibères ou encore germaniques.

Jules César lui-même a perçu cette diversité : « La Gaule, dans son ensemble, est divisée en trois parties, dont l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui dans leur propre langue, se nomment Celtes, et, dans la nôtre, Gaulois. Tous ces peuples diffèrent entre eux par la langue, les coutumes, les lois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par le cours de la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. Les plus braves de tous ces peuples sont les Belges, parce qu’ils sont les plus éloignés de la civilisation et des mœurs raffinées de la Province, parce que les marchands vont très rarement chez eux et n’y importent pas ce qui est propre à amollir les cœurs, parce qu’ils sont les plus voisins des Germains qui habitent au-delà du Rhin et avec qui ils sont continuellement en guerre » (La guerre des Gaules).

Avant que les légions de César ne pénètrent en Gaule, les Romains occupent déjà la partie méditerranéenne du pays, dont la capitale a été Narbonne avant de devenir Lyon. Cette région, la Gaule Narbonnaise, est aussi appelée la Province (dont nous avons fait Provence) car c’est dans l’ordre chronologique la première province de Rome.

La Gaule qui échappe à Rome est communément appelée « Gaule chevelue » du simple fait qu’elle est plus boisée que la Gaule méditerranéenne ! Les 64 pays gaulois (« pagus ») sont très différents les uns des autres et sensibles aux influences des pays riverains (Italie, Germanie, Espagne) et même plus lointains (Grèce). Certains sont des chefferies héréditaires, d’autres des républiques plus ou moins démocratiques.

Le trésor de Vix

En 1953, on a découvert à Vix, en Bourgogne, la tombe d’une princesse celte morte vers 480 avant JC.

Son trésor funéraire incluait un cratère (vase) en bronze de 1,64 mètre, originaire de l’Italie du Sud qu’on appelait alors la Grande Grèce !

Cette découverte atteste que, très tôt, les Celtes de l’hexagone, plus tard appelés Gaulois, avaient des liens commerciaux nombreux avec les civilisations de la Méditerranée.

Les limites des pays gaulois recoupent plus ou moins celles des futurs comtés carolingiens et des départements créés par la Révolution ! Les noms de leurs habitants se retrouvent d’ailleurs dans les noms des actuels chefs-lieux de département : Vénètes (Vannes), Cadurques (Cahors), Nemnètes (Nîmes), Parisii (Paris), Tarbèles (Tarbes), etc. Cette organisation territoriale, qui se perpétue envers et contre tout à travers plus de deux millénaires, est l’un des marqueurs principaux de l’histoire de France (on peut s’inquiéter que d’aucuns veuillent y mettre fin en supprimant les départements).

Un pays prospère et fortement peuplé

Dans son ensemble, la Gaule se caractérise par une forte densité de population. On évalue à douze millions le nombre de ses habitants, soit davantage qu’à certaines époques du Moyen Âge.

Loin d’être un pays de forêts impénétrables uniquement peuplées de sangliers comme le laisseraient croire certaines bandes dessinées, la Gaule est en grande partie défrichée et couverte de belles campagnes comme l’atteste l’archéologie aérienne. Ses habitants manifestent un exceptionnel savoir-faire dans l’agriculture et l’élevage. D’ailleurs, le potentiel agricole de la Gaule compte pour beaucoup dans l’intérêt que lui portent les Romains.

En retour, les Gaulois portent beaucoup d’intérêt pour les ressources de leurs voisins romains. Ainsi les archéologues ont-ils évalué à une centaine de millions le nombre d’amphores de vin que les Gaulois auraient achetées aux Romains dans les siècles précédant la conquête.

Des dieux et des hommes

Nous avons peu de traces des dieux gaulois. Quatre divinités semblent attestées : Esus, dieu forestier ; Teutatès (le Toutatis d’Obélix), dieu de la tribu ; Taranis, maître du ciel ; Cernunnos, maître du bétail et de la faune sauvage.

Contrairement à ce que laisse croire le druide Panoramix, les prêtres ne célèbrent pas le culte dans la forêt, mais dans des temples sans doute assez semblables à ceux que l’on rencontre en Grèce et autour de la Méditerranée.

Les Gaulois pratiquent en général l’incinération, avec inhumation de l’urne funéraire. Ils croient que la mort est une étape dans un cycle de réincarnations successives qui mène pour finir aux demeures célestes. Les guerriers morts au combat échappent au lot commun. Leur dépouille reste à l’endroit où ils sont tombés. Eux-mêmes ont le privilège d’accéder directement aux demeures célestes en grillant les étapes intermédiaires.

[Voir aussi :
Jésus le Gaulois ?]

Les Gaulois reviennent à la vie

En janvier 1789, à la veille de la Révolution française, l’abbé Joseph Sieyès publie un opuscule retentissant : Qu’est-ce que le tiers état ? Dans ce petit ouvrage, il présente les Gaulois et plus précisément les Gallo-Romains comme les ancêtres du tiers état (le peuple), en les opposant aux Francs, ancêtres des nobles et aristocrates. C’est ainsi que sortent de l’ombre « nos ancêtres les Gaulois », éclipsés jusque-là par les chroniqueurs officiels qui se contentaient de relater les exploits de la monarchie et faisaient remonter celle-ci à Clovis (Ve siècle de notre ère).

Les Gaulois vont acquérir leurs lettres de noblesse avec Napoléon III ! Féru d’histoire antique, l’empereur écrit en collaboration avec Victor Duruy une biographie de Jules César et par la même occasion, se pique de passion pour Vercingétorix. Il le fait représenter sous ses traits à Alise-Sainte-Reine, lieu supposé de la bataille d’Alésia.

C’est le début d’une étrange dichotomie chez les Français cultivés qui considèrent les Gaulois comme leurs ancêtres et dans le même temps, les voient comme des sauvages que les Romains ont eu le bon goût de soumettre et civiliser.

Voir la version intégrale




Nous sommes le 14 juillet, l’occasion de rappeler la gigantesque escroquerie que fut la Révolution « française »


Histoire secrète de la Révolution française

[Source : Omnia Veritas]

« Le propre de la Révolution, c’est d’inverser le vocabulaire. »

Jean-François Laharpe (https://librairiehistoireetsociete.com/2020/07/28/laharpe-du-fanatisme-dans-la-langue-revolutionnaire-paris-1797-ledition-originale-le-propre-de-la-langue-revolutionnaire-est-demployer-des-mots-connus-mais-toujours-en-sens-inverse/)

Le site d’Alain Pascal : http://alainpascal.com/




Les origines de l’Islam (et des religions monothéistes)

[Source : Layla Ben Afia]

Cette vidéo est une brève présentation du livre « La pierre noire du paganisme à l’Islam » de Layla Ben Afia. Dans cet épisode j’explique le contexte religieux du Proche-Orient dans lequel sont apparues les religions monothéistes. Et la démarche qui m’a conduit d’un questionnement sur la pierre noire de l’Islam, vers une longue recherche sur l’histoire des religions.

Lien vers le livre : https://www.amazon.fr/dp/B0CQC55FVY

La plupart des illustrations utilisées dans cette vidéo ont été générées par IA : DALLE-3.

[NDLR Concernant le sanglier sacré évoqué dans la vidéo, il pourrait y avoir un lien avec ce qui est indiqué dans l’article
Jésus le Gaulois ?]




L’alliance traitresse entre nazis et sionistes

[Source : Investig’Action via lesakerfrancophone.fr]

[Illustration :
Adolf Hitler, à une fenêtre de la Chancellerie du Reich, reçoit une ovation le soir de son investiture comme chancelier, le 30 janvier 1933.
(Robert Sennecke, Archives fédérales allemandes, Wikimedia Commons, domaine public)]

En collaborant avec les nazis, un petit groupe de sionistes a affaibli la résistance antifasciste et contribué au génocide des Juifs d’Europe, écrit Stéphane Moore.

Par Stéphane Moore

Même si d’aucuns auront du mal à l’admettre, les politiques d’apartheid de l’Israël d’aujourd’hui trouvent leurs racines dans la période qui a précédé l’Holocauste, lorsque l’Allemagne nazie et un petit groupe de sionistes bien placés ont conclu une alliance pour développer leurs états ethnonationalistes.

Le 25 août 1933, les sionistes allemands et le gouvernement nazi ont apposé leur signature sur un accord qui permettait à quelques riches juifs d’émigrer vers Israël en échange de leur engagement à acheter des produits allemands pour les importer et les écouler dans la communauté juive en Palestine.

L’accord ne s’arrêtait pas là. Les sionistes promettaient également d’influencer la communauté juive mondiale pour qu’elle renonce au boycott des produits allemands initié avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir.

On lit dans un mémo de 1933, adressé par la Fédération sioniste d’Allemagne au parti nazi que : « si les Allemands acceptent la collaboration des sionistes, eux (sic) essayeront de convaincre les juifs de l’étranger de ne pas soutenir le boycott anti-allemand ».

L’accord, baptisé du nom d’accord « de transfert » ou « de Haavara » (du nom de la société de Tel-Aviv par laquelle transitaient les fonds) a été avalisé par les plus hauts responsables nazis y compris Adolph Eichmann et Hitler, ainsi que par plusieurs futurs premiers ministres israéliens, David Ben Gourion, Moshe Shertok et Golda Meir.

Pour les sionistes, l’accord était bénéfique en ce qu’il permettait à l’élite des juifs allemands de rester en possession d’une partie de leur capital et de s’établir en Palestine. Pour les nazis, l’accord ne permettait pas seulement de se débarrasser d’une petite partie de sa population juive (60 000 émigrants entre 1933 et 1939) mais surtout, il condamnait le mouvement de boycott à l’échec et ouvrait les marchés extérieurs mondiaux aux produits allemands, pour le plus grand bénéfice de son économie.

Étiquette de boîte d’allumettes diffusée par la Non-Sectarian Anti-Nazi League to Champion Human Rights pour promouvoir le boycott antinazi en 1933.
(Ephemeral New York, Wikimedia Commons, domaine public)

Pour la majorité des juifs dans le monde qui se définissaient comme non sionistes, voire antisionistes, il s’agissait d’un coup de poignard dans le dos qui les privait d’une des rares armes à leur disposition pour combattre le nazisme. Cette trahison fut symbolisée par l’étrange image d’un cargo de la Haavara qui portait son nom, Tel-Aviv, écrit en hébreu à la proue et arborait un drapeau frappé du swastika sur le pont.

Au cours des décades précédant la signature de l’accord, la progression des sionistes vers la création d’un état juif en Palestine avait été plutôt lente. Même après la déclaration Balfour, qui promettait une patrie juive en Palestine, les autorités britanniques continuaient à limiter l’immigration juive et les juifs peinaient à acquérir suffisamment de terres pour déplacer la population indigène arabe. En 1920, les juifs ne possédaient que moins de 2 % des terres de Palestine.

L’ascension d’Hitler a procuré aux sionistes une opportunité historique pour décupler l’immigration juive en Palestine. Ben Gourion, le futur leader d’Israël, l’a exprimé ainsi : « le désastre a permis de faire en un jour ce que la propagande sioniste avait échoué à faire pendant des années ». À quoi Hannah Arendt ajoute que « l’antisémitisme a été une force incroyable : il ne restait aux juifs qu’à l’utiliser ou se faire dévorer par lui. Pour des politiciens de talent (comme David Ben Gourion & Co) cette “force motrice” pouvait facilement être utilisée comme l’eau bouillante est utilisée pour produire de la vapeur »

Sauver qui ?

En réalité, ce projet sioniste restait totalement indifférent au sort de la vaste majorité de Juifs européens confrontés à la marginalisation, aux agressions et aux assassinats.

Dans son histoire du Mandat britannique « Une Palestine entière », Tom Segey, journaliste israélien, écrit que « le sauvetage des Juifs européens n’était pas la priorité de la classe dirigeante [sioniste] ». Pour eux, « c’est la fondation de l’État qui était primordiale ».

Lors d’une conférence du Parti Travailliste sioniste en 1938, Ben Gourion expose sa philosophie au sujet de qui devrait être sauvé en réponse à l’offre britannique d’exfiltrer des milliers d’enfants juifs d’Europe :

« S’il était possible de sauver tous les enfants en Allemagne en les ramenant en Angleterre ou de sauver seulement la moitié d’entre eux en les emmenant en Eretz Israël, je choisirais la deuxième solution. Car nous devons prendre en compte non seulement la vie de ces enfants, mais l’intérêt historique du peuple d’Israël ».

Ben Gourion fait un discours lors de la cérémonie de la pose de la première pierre du bâtiment du syndicat Histadrut à Jérusalem, en 1924
(Collection nationale des Photos d’Israël, Wikimedia Commons)

Mais en réalité, ce n’était pas n’importe quels enfants que les sionistes voulaient voir en Palestine, et en particulier pas les enfants des shtelts d’Europe de l’Est ou de Russie. Chaim Weizman, qui deviendra le premier président d’Israël, s’en explique lors de la conférence mondiale du sionisme à Zurich en 1937 : « nous ne voulons voir venir à nous que le meilleur de la jeunesse juive, que n’entrent que ceux qui ont de l’instruction » « les autres Juifs devront rester là où ils sont et confronter les destins qui les attendent. Ces millions de Juifs ne sont que de la poussière sur la roue de l’histoire et il faudra peut-être qu’ils soient balayés par le vent. Nous ne voulons pas les voir se déverser en Palestine. Nous ne voulons pas que Tel-Aviv devienne un autre ghetto mal famé. »

Les sionistes et les nazis étaient en fait très proches idéologiquement : tous les deux cherchaient à créer un état ethnonationaliste basé sur la pureté raciale — un concept qui avait alors le vent en poupe — et tous les deux s’opposaient avec force à l’assimilation des Juifs en Europe.

Le journaliste Klaus Polkhen, dans Contacts Secrets écrit : « l’attitude des sionistes devant la menace grandissante de la domination fasciste en Allemagne était déterminée par des assomptions idéologiques communes : comme les fascistes, les sionistes croyaient en des théories raciales a-scientifiques et ils partageaient une foi dans des généralisations mystiques telles que “le caractère national (Volkstum)” ou “l’exclusivité de la race” »

Communauté de pensée avec les fascistes

Un mémo envoyé au parti nazi par la fédération sioniste d’Allemagne le 21 juin 1933 les assure de leur proximité idéologique : « Notre reconnaissance de la nationalité juive nous permet d’établir des relations claires et sincères avec le peuple allemand et ses réalités nationales et raciales… car nous aussi, nous sommes contre les mariages mixtes et pour la préservation de la pureté du groupe juif ».

Chaim Weizman en 1900
(Bain News Services, Librairie du Congrès, Wikimédia Commons)

Arthur Ruppin, un sociologue à la tête de l’Exécutif sioniste en Palestine1, tirait son inspiration directement des théories nazies de la race des maîtres. Selon lui, le sionisme se fondait sur la « pureté raciale » et seuls les « “pur races” pouvaient rejoindre la Terre [promise, NdT] ». Inspiré par les travaux des scientifiques nazis, il s’appuyait sur des mesures crâniennes pour démontrer que les Juifs ashkénazes étaient supérieurs aux Juifs yéménites et se prononçait contre l’immigration des Juifs éthiopiens à cause de l’absence de « liens du sang ».

Paradoxalement, certains sionistes se réjouissaient de l’antisémitisme nazi. Lors d’un meeting avec Adolf Eichmann en 1937, Feivel Polkes, un membre de l’armée sioniste clandestine (la Haganah, NdTencensait la terreur en Allemagne : « Les cercles juifs nationalistes sont très contents des politiques radicales mises en place en Allemagne en direction des Juifs, politiques qui résulteront dans l’accroissement de la population juive en Palestine et, on peut le penser, dans la réalisation d’une majorité juive sur les Arabes en Palestine ».

L’admiration de Polkes était reflétée dans celle d’Eichmann qui rajoute : « si j’étais Juif, je serais un fanatique sioniste. En réalité, je serais le plus ardent parmi les sionistes ».

Cette similitude de vue sur la race et la formation de la nation explique pourquoi les nazis ont octroyé un traitement de faveur aux sionistes dans presque tous les domaines. Jusqu’en 1939, c’était le seul groupe non nazi à avoir le droit de porter leur propre uniforme, arborer leur propre drapeau et développer leur propre philosophie politique. Alors que le ministre allemand de la propagande avait interdit tous les journaux publiés par les communistes, les sociaux-démocrates, les syndicats et autres organisations progressistes, le journal sioniste Judische Rundschau a continué à publier sa propagande sans restrictions de 1933 à 1939.

À l’opposé des sionistes allemands, la plupart des Juifs européens résistaient contre les fascistes. Ils se battaient contre eux en Espagne, où 30 % de la brigade américaine Lincoln étaient juifs, et en Pologne, c’était la moitié de la brigade Dombrowski qui était juive. Leur contrebande alimentait en armes les ghettos d’Europe de l’Est. Ils s’activaient à pousser les autres pays à leur venir en aide. Pendant ce temps, les sionistes faisaient leur possible pour contrecarrer ces efforts.

En 1938, lors d’une conférence réunissant 32 pays organisée à Évian-les-Bains autour du problème des Juifs allemands et autrichiens fuyant les persécutions nazies, seule la République dominicaine s’est offerte à leur porter secours, proposant à 100 000 réfugiés juifs « des espaces de terres fertiles inoccupées, avec un excellent réseau routier et une force de police capable de maintenir la loi et l’ordre ».2 Mais, selon S.B. Bzit Zvi, chercheur sur l’Holocauste, « l’hostilité des sionistes [à cette offre généreuse] était claire et sans concessions » : « les sionistes s’opposaient à quoique ce fût qui pût compromettre leur base de récolte de fonds. Si les Juifs américains aidaient la colonie en République dominicaine, ils donneraient probablement moins au Fonds National juif ou au Keren Hayesod [Appel unitaire pour Israël].


Source originale : Consortium News
Traduit de l’anglais par J-L Picker pour Investig’Action


1 NdT : en réalité, seulement un millier de Juifs est-européens réussirent à atteindre la République dominicaine. Incidemment, l’offre du dictateur Trujillo visait surtout à augmenter la population non-noire de la république, dans une perspective de domination coloniale.

2 NdT : L’Exécutif sioniste en Palestine (1922-1929) était un organisme créé sous l’égide de l’Organisation sioniste mondiale. Comme son nom l’indique, il avait un rôle d’administration et de représentation de la communauté juive en Palestine. Ses fonctions seront reprises en 1929 par la tristement célèbre Agence Juive




Marx, la république et son règne des banquiers

[Publication initiale : dedefensa.org]

Par Nicolas Bonnal

Oh, ce présent permanent : alors que l’élite mondialisée écrase en France le peuple sous son talon de fer au nom de la république, du libéralisme et des banquiers — surtout des banquiers —, j’invite à relire le bel essai de Marx sur la Lutte des classes en France, qui réconciliera un peu plus populistes de droite et de gauche. La scène se passe dans les années 1840 puis sous la Seconde République. On commence :

« Après la révolution de Juillet, lorsque le banquier libéral Laffitte conduisit en triomphe son compère le duc d’Orléans à l’Hôtel de Ville, il laissa échapper ces mots : “Maintenant, le règne des banquiers va commencer.” Laffitte venait de trahir le secret de la révolution. »

Et c’était en 1830… Après, c’est le règne prototypique de Louis-Philippe… Marx :

« Ce n’est pas la bourgeoisie française qui régnait sous Louis-Philippe, mais une fraction de celle-ci : banquiers, rois de la Bourse, rois des chemins de fer, propriétaires de mines de charbon et de fer, propriétaires de forêts et la partie de la propriété foncière ralliée à eux, ce que l’on appelle l’aristocratie financière. Installée sur le trône, elle dictait les lois aux Chambres, distribuait les charges publiques, depuis les ministères jusqu’aux bureaux de tabac. »

On se croirait sous Jospin-DSK, Sarkozy-Juppé, au moment des grandes privatisations qui marquèrent cette Restauration dont a parlé Pierre Bourdieu. On continue sur les innombrables malversations de cette époque qui inspira ses Misérables à Victor Hugo :

« En outre, les sommes énormes passant ainsi entre les mains de l’État laissaient place à des contrats de livraison frauduleux, à des corruptions, à des malversations et à des escroqueries de toute espèce. Le pillage de l’État en grand, tel qu’il se pratiquait au moyen des emprunts, se renouvelait en détail dans les travaux publics. Les relations entre la Chambre et le gouvernement se trouvaient multipliées sous forme de relations entre les différentes administrations et les différents entrepreneurs.

De même que les dépenses publiques en général et les emprunts publics, la classe dominante exploitait aussi les constructions de lignes de chemin de fer. »

On comprend nos travaux et infrastructures… Tiens, Karl Marx parle de Rothschild, ce compte fait baron :

« Par contre, la moindre réforme financière échouait devant l’influence des banquiers, telle, par exemple, la réforme postale. Rothschild protesta, l’État avait-il le droit d’amoindrir des sources de revenu qui lui servaient à payer les intérêts de sa dette sans cesse croissante ? »

On parle souvent des 1 % qui contrôlent ce pays. Du temps de Marx ils sont déjà là :

« La monarchie de Juillet n’était qu’une société par actions fondée pour l’exploitation de la richesse nationale française dont les dividendes étaient partagés entre les ministres, les Chambres, 240 000 électeurs et leur séquelle. Louis-Philippe était le directeur de cette société : Robert Macaire sur le trône. Le commerce, l’industrie, l’agriculture, la navigation, les intérêts de la bourgeoisie industrielle ne pouvaient être que menacés et lésés sans cesse par ce système. Aussi, celle-ci avait-elle inscrit sur son drapeau, pendant les journées de Juillet : Gouvernement à bon marché. »

La crapulerie immorale se déchaîne, c’est la bohème double V et le lumpenprolétariat aux commandes, toute la descente aux affaires (on ne citera pas nos scandales…) :

« C’est notamment aux sommets de la société bourgeoise que l’assouvissement des convoitises les plus malsaines et les plus déréglées se déchaînait, et entrait à chaque instant en conflit avec les lois bourgeoises elles-mêmes, car c’est là où la jouissance devient crapuleuse, là où l’or, la boue et le sang s’entremêlent que tout naturellement la richesse provenant du jeu cherche sa satisfaction. L’aristocratie financière, dans son mode de gain comme dans ses jouissances, n’est pas autre chose que la résurrection du lumpenprolétariat dans les sommets de la société bourgeoise. »

Depuis la « crise » de 2008 nous sommes recouverts de dette, comme tous nos voisins européens — et du coup bien soumis. La dette est la base de ce type de gouvernement. Marx :

« L’endettement de l’État était, bien au contraire, d’un intérêt direct pour la fraction de la bourgeoisie qui gouvernait et légiférait au moyen des Chambres. C’était précisément le déficit de l’État, qui était l’objet même de ses spéculations et le poste principal de son enrichissement. À la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or, chaque nouvel emprunt fournissait à l’aristocratie une nouvelle occasion de rançonner l’État, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus défavorables. Chaque nouvel emprunt était une nouvelle occasion, de dévaliser le public qui place ses capitaux en rentes sur l’État, au moyen d’opérations de Bourse, au secret desquelles gouvernement et majorité de la Chambre étaient initiés. »

Puis Marx se défoule d’une manière qui le mènerait légitimement en prison de nos jours :

« La bourgeoisie industrielle voyait ses intérêts menacés, la petite bourgeoisie était moralement indignée, l’imagination populaire s’insurgeait, Paris était inondé de pamphlets : “La dynastie Rothschild” “Les Juifs, rois de l’époque”, etc., où l’on dénonçait, flétrissait avec plus ou moins d’esprit, la domination de l’aristocratie financière. »

L’auteur ajoute :

« Rien pour la gloire ! La paix partout et toujours. La guerre fait baisser le cours du 3 et du 4 %. Voilà ce qu’avait écrit sur son drapeau la France des Juifs de la Bourse.Aussi, sa politique étrangère sombra-t-elle dans une série d’humiliations du sentiment national français… »

Oui, la diplomatie de Louis-Philippe fut une honte. Mais ne parlons pas de celle du successeur Bonaparte (Crimée et châtiment, Chine-Indochine, puis Mexique et enfin Sedan)…

Le pouvoir aux abois invoque toujours la république en France. Mais pour Marx la république est surtout un gouvernement de bourgeois au profit des plus riches ; il note :

« La République ne rencontra aucune résistance pas plus au dehors qu’au dedans. C’est ce qui la désarma. Sa tâche ne fut plus de transformer révolutionnairement le monde ; elle ne consista plus qu’à s’adapter aux conditions de la société bourgeoise. Rien ne témoigne plus éloquemment du fanatisme avec lequel le Gouvernement provisoire s’employa à cette tâche que les mesures financières prises par lui. »

La république aurait dû réagir contre les banquiers et les financiers. Marx :

« Le crédit public et le crédit privé étaient naturellement ébranlés. Le crédit public repose sur la croyance que l’État se laisse exploiter par les Juifs de la Finance. Mais l’ancien État avait disparu et la révolution était dirigée avant tout contre l’aristocratie financière. Les oscillations de la dernière crise commerciale en Europe n’avaient pas encore cessé. Les banqueroutes succédaient encore aux banqueroutes. »

Bien entendu l’épargnant de cette époque est destiné à être plumé :

« Le petit bourgeois, déjà bien assez réduit à la misère, en fut irrité contre la République. Ayant reçu à la place de son livret de caisse d’épargne, des bons du Trésor, il fut contraint d’aller les vendre à la Bourse et de se livrer ainsi directement aux mains des Juifs de la Bourse contre lesquels il avait fait la révolution de Février. »

L’argent est divinisé (ce que Céline arrivé à New York remarquera) :

« L’aristocratie financière qui régnait sous la monarchie de Juillet avait dans la Banque son Église épiscopale. De même que la Bourse régit le crédit public, la Banque gouverne le crédit commercial. Directement menacée par la révolution de Février, non seulement dans sa domination, mais dans son existence, la Banque s’appliqua, dès le début, à discréditer la République en généralisant la fermeture du crédit. »

Le gouvernement républicain loin de soumettre la banque s’y soumet gentiment (comme en 2008 — voyez Lucien Cerise) :

« Le Gouvernement provisoire pouvait, sans recourir à la violence de façon légale, acculer la Banque à la banqueroute ; il n’avait qu’à observer une attitude passive et à abandonner la Banque à son propre sort. La banqueroute de la Banque, c’était le déluge balayant en un clin d’œil du sol français l’aristocratie financière, le plus puissant et le plus dangereux ennemi de la République, le piédestal d’or de la monarchie de Juillet. Une fois la Banque en faillite, la bourgeoisie était obligée de considérer elle-même comme une dernière tentative de sauvetage désespérée la création par le gouvernement d’une Banque Nationale et la subordination du crédit national au contrôle de la nation. »

Mais le gouvernement provisoire dirigé par l’ânon Lamartine choisit la voie contraire. On commence à brader la France :

« Le Gouvernement provisoire, au contraire, donna cours forcé aux billets de banque. Il fit mieux. Il transforma toutes les banques de province en succursales de la Banque de France, lui permettant de jeter son réseau sur le pays tout entier. Plus tard, il engagea auprès d’elle les forêts domaniales en garantie de l’emprunt qu’il contracta envers elle. C’est ainsi que la révolution de Février consolida et élargit directement la bancocratie qu’elle devait renverser. »

Puis on choisira Fould comme ministre des Finances :

« Louis-Philippe n’avait jamais osé faire d’un véritable loup-cervier un ministre des Finances. De même que sa royauté était le nom idéal pour la domination de la haute bourgeoisie, les intérêts privilégiés devaient dans ses ministères porter des noms d’une idéologie désintéressée. La République bourgeoise poussa partout au premier plan ce que les diverses monarchies, légitimiste comme orléaniste, tenaient caché à l’arrière-plan. Elle fit descendre sur la terre ce que celles-ci avaient divinisé. Elle mit les noms propres bourgeois des intérêts de classe dominants à la place de leurs noms de saints. »

Conclusion à graver dans les cœurs quand on vous parle de révérer, diviniser et protéger la république dans la guerre et le sang :

« Toute notre exposition a montré que la République, dès le premier jour de son existence, n’a pas renversé, mais, au contraire, constitué l’aristocratie financière. Mais les concessions qu’on lui faisait étaient un destin auquel on se soumettait sans qu’on veuille le faire naître. Avec Fould, l’initiative gouvernementale revint à l’aristocratie financière. »

Avec ces gars de la bourse, la dette explose. Marx encore :

« Donc, sans bouleversement complet de l’État français, pas de bouleversement du budget public français. Avec ce budget public, nécessité de l’endettement de l’État, et, avec l’endettement de l’État, nécessité de la domination du commerce, des dettes publiques, des créanciers de l’État, des banquiers, des marchands d’argent, des loups-cerviers. Une fraction seulement du parti de l’ordre participait directement au renversement de l’aristocratie financière : les fabricants. »

Les bonnes vieilles méthodes de notre présent permanent :

« Sous Fould, l’aristocratie financière, à côté des autres fractions bourgeoises qui la jalousaient, n’étala point, naturellement, autant de corruption cynique que sous Louis-Philippe. Mais, d’abord, le système restait le même, augmentation constante des dettes, dissimulation du déficit. Puis, avec le temps, l’escroquerie boursière d’autrefois se manifesta avec plus de cynisme. »

Mais Marx parle aussi du peuple écrabouillé d’impôts alors que le riche passe au travers :

« Le paysan, lorsqu’il évoque le diable, lui donne les traits du porteur de contrainte. Dès le moment où Montalembert fit de l’impôt un dieu, le paysan devint impie, athée et se jeta dans les bras du diable, du socialisme. La religion de l’ordre s’était moquée de lui, les jésuites s’étaient moqués de lui, Bonaparte s’était moqué de lui. »

Marx ajoute encore sur le fisc français :

« La haine populaire contre l’impôt sur les boissons s’explique par le fait qu’il réunit en lui tous les côtés odieux du système fiscal français. Son mode de perception est odieux, son mode de répartition est aristocratique, car, les pourcentages d’impôt étant les mêmes pour les vins les plus ordinaires et pour les plus fins, il augmente donc en proportion géométrique dans la mesure où diminue la fortune des consommateurs, c’est un impôt progressif à rebours. »

Et que faire pour calmer tous ces mécontents ? Les mitrailler, car, comme dit Flaubert dans son Dictionnaire des idées reçues, c’est le seul moyen de faire taire des ouvriers…

Sources

Marx, Luttes des classes en France




Comment on a renversé les valeurs : mécanisme d’un effondrement

[Source : Marion Sigaut – Officiel]

Présentation à Ferney-Voltaire du mécanisme, tel qu’analysé par Judith Reisman, qui a fait de l’Amérique pudique et chrétienne une société rongée par la pornographie, la violence et toutes les perversions.

Trois noms émergent de ce cloaque : Kinsey, Rockefeller et la CIA…




France : avant la révolution maçonnique de 1789, les taxes n’avaient rien à voir avec des impôts

[Source : Marion Sigaut – Officiel]

Ou comment on a changé de sens des mots pour passer de l’économie morale à l’économie de marché.




Disparition de l’épée Durandal de Roland qui était plantée dans un rocher à Rocamadour

[Source : Pagans TV]

[Voir aussi :
Le code des Pyramides
et

https://www.lepelerin.com/patrimoine/lactualite-du-patrimoine/rocamadour-durandal-lepee-du-chevalier-roland-a-ete-volee-9863]




Comment le vieil Occident zombie survit à sa mort

Par Nicolas Bonnal

Vladimir Poutine et la Russie dominent, mais l’Occident se maintient avec sa dette, son hypocrisie, ses casseroles coloniales. Dix techno-lords US sont plus riches que tous les Africains. Bruxelles agonise en nous volant argent et liberté.

Jean Baudrillard parla d’hystérésis1 pour décrire ce monde. Il évoquait même, je crois, cette barbe qui continue de pousser au poil de menton du cadavre.

Qu’est-ce qui n’est pas mort en Occident ? Qu’est-ce qui ne relève pas encore du phénomène zombi ? Les économies hallucinées (James Kunstler), les cent mille milliards de dettes qui ne terrorisent que les naïfs (on ira tous à un million de milliards de $, imprimez !), les nations abolies, fusionnées, les peuples remplacés ou stérilisés, les religions profanées, tout en fait, y compris la terre et son atmosphère (voyez comment vivent la Chine ou l’Inde de notre René Guénon pour rire un peu), relève de la parodie, de la mort défigurée et du mort-vivant. Le public se reconnaît du reste dans ce type abominable de série yankee : les morts qui font semblant de vivre. Je continuerais durant des pages, si je ne craignais de me répéter. Le mouvement autonome du non-vivant, disait-on du mouvement matériel en ces temps aéroportés et précipités.2

Je ne suis pas plus pessimiste que cet historien progressiste, qui est passé de mode en ces temps divagants, palabreurs et parkinsoniens. Michelet s’étonne en son temps de républicanisme alors prometteur, de l’hystérésis médiévale, du maintien incompréhensible, des siècles durant, du clergé et de la féodalité, maintien qui aboutit aux violentes révolutions qu’on connaît.

« L’état bizarre et monstrueux, prodigieusement artificiel, qui fut celui du Moyen-âge, n’a d’argument en sa faveur que son extrême durée, sa résistance obstinée au retour de la nature. »

Et il philosophe du coup Michelet (il le fait souvent bien) :

« Mais n’est-elle pas naturelle, dira-t-on, une chose qui, ébranlée, arrachée, revient toujours ? La féodalité, voyez comme elle tient dans la terre. Elle semble mourir au treizième siècle, pour refleurir au quatorzième. Même au seizième siècle encore, la Ligue nous en refait une ombre, que continuera la noblesse jusqu’à la Révolution. Et le clergé, c’est bien pis. Nul coup n’y sert, nulle attaque ne peut en venir à bout. »

Comment se maintint le clergé en fait ?

« Frappé par le temps, la critique et le progrès des idées, il repousse toujours en dessous par la force de l’éducation et des habitudes. Ainsi dure le Moyen-âge, d’autant plus difficile à tuer qu’il est mort depuis longtemps. Pour être tué, il faut vivre. Que de fois il a fini ! »

Michelet rappelle les grandes dates agoniques du Moyen-âge :

« Il finissait dès le douzième siècle, lorsque la poésie laïque opposa à la légende une trentaine d’épopées ; lorsqu’Abélard, ouvrant les écoles de Paris, hasarda le premier essai de critique et de bon sens.

Il finit au treizième siècle, quand un hardi mysticisme, dépassant la critique même, déclare qu’à l’Évangile historique succède l’Évangile éternel et le Saint-Esprit à Jésus.

Il finit au quatorzième, quand un laïc, s’emparant des trois mondes, les enclot dans sa Comédie, humanise, transfigure et ferme le royaume de la vision.

Et définitivement, le Moyen-âge agonise aux quinzième et seizième siècles, quand l’imprimerie, l’antiquité, l’Amérique, l’Orient, le vrai système du monde, ces foudroyantes lumières, convergent leurs rayons sur lui. »

Ce système de la Renaissance-science-nation est en train de crever autour de nous comme on sait. Il n’accouche de rien du tout, on a un œuf de serpent écrasé. Comme je le montre dans un livre3, Tocqueville, Pouchkine ou Poe avaient déjà tout dit sur ce monde gelé il y a deux cents ans. Ce monde qui dure depuis relève de cette hystérésis. Mais combien de temps un tel zombi peut durer ? Michelet poursuit avec conscience :

« Que conclure de cette durée ? Toute grande institution, tout système une fois régnant et mêlé à la vie du monde, dure, résiste, meurt très longtemps. Le paganisme défaillait dès le temps de Cicéron, et il traîne encore au temps de Julien et au-delà de Théodose. »

Tout met du temps à crever, paganisme compris, et tout dure au-delà de sa mort. Michelet persiste et signe :

« Que le greffier date la mort du jour où les pompes funèbres mettront le corps dans la terre, l’historien date la mort du jour où le vieillard perd l’activité productive. »

Si c’est comme cela pour le génie médiéval, je ne vous dis pas pour la démocratie-marché…

« Tout finit au douzième siècle ; le livre se ferme… », termine Michelet qui remarque qu’un système périclitant comme celui de l’Église — ou de la démocratie bourgeoise à notre époque — a tendance à devenir totalitaire et dangereux :

« Les anciens conciles sont généralement d’institutions, de législation. Ceux qui suivent, à partir du grand concile de Latran, sont de menaces et de terreurs, de farouches pénalités. Ils organisent une police. Le terrorisme entre dans l’Église, et la fécondité en sort. »

Cette Église moderne lança aussi la Croisade. Les conciles orthodoxes furent oubliés. C’est encore cette Église catholique romaine, star des temps modernes, qui inventa en 1622 le beau mot de propagande.

À Michelet j’adjoindrai un philosophe oublié (Michel Onfray en parle, mais trop peu), Ludwig Feuerbach qui remarque que son antichristianisme n’a plus prise parce qu’il a à faire à des farceurs masqués. C’est comme pour les attentats, les « gens », le « public » ne sentent pas les coups. Ils sont anesthésiés (Stanley Payne). En ces temps de Bergoglio et de gauchisme catho, cela ne prêtera pas à sourire.

« Le ton “des bonnes sociétés”, le ton neutre, sans passion et sans caractère, approprié à la défense d’illusions, de préjugés et de mensonges dont tout le monde convient, voilà le ton dominant, le ton normal de l’époque, le ton dans lequel non seulement les affaires politiques, — ce qui se comprend de soi-même, — mais encore les affaires de religion et de science, c’est-à-dire le mal d’aujourd’hui, sont traitées et doivent être traitées4. »

Et Feuerbach annonçait ce que décrit Edgar Poe à la même époque : le masque prendrait la place du visage, le cerveau celui de l’âme.

« Apparence, mensonge, hypocrisie, masque, voilà le caractère du temps présent ; masque notre politique, masque notre moralité, masque notre religion et masque notre science. »

Le masque de la mort rose occidentale cache une décrépitude sans égale ; la Russie ici aussi devra se mettre à l’œuvre pour inspirer des hommes de bonne volonté.

Notes

1 Le dictionnaire d’Oxford de mon ordinateur donne cette définition en anglais. « The phenomenon in which the value of a physical property lags behind changes in the effect causing it, as for instance when magnetic induction lags behind the magnetizing force. »

2 À l’ouest rien de « moderne » — Chroniques de la Fin de l’Histoire (Edition Kindle sur amazon.fr).

3 Michelet (Jules : Histoire de France, VII, Renaissance, pp. 17-18 [sur uqac.ca].

4 Feuerbach (Ludwig) : l’essence du christianisme, traduit de l’allemand par Joseph Roy, Paris, 1864. préface de la seconde édition.




Des mégalithes présents également aux États-Unis

[Source : Universe Inside You via echelledejacob]




Guerres, réinitialisations et criminocratie mondiale — par Paul Cudenec

[Source : arcaluinoe.info]

[Mise à jour : notes de l’auteur incluses.]

Par Paul Cudenec

Au cours des dernières années, j’ai effectué quelques recherches sur les liens et les parallèles entre la Grande Réinitialisation et la guerre.

Bien que je me sois surtout concentré sur la Première Guerre mondiale, je suis arrivé à la conclusion — choquante pour certains, peut-être, mais absolument pas surprenante pour d’autres — que l’agenda qui sous-tend toutes les guerres modernes est le même que celui qui sous-tend la Grande Réinitialisation, la Quatrième Révolution Industrielle, le Nouvel Ordre Mondial ou tout autre nom que vous choisirez de lui donner.

Cet agenda — un agenda à long terme et à multiples facettes — est celui de l’entité que j’ai pris l’habitude d’appeler la criminocratie, une mafia mondiale qui, comme je l’ai expliqué dans ma brochure Ennemis du peuple, est dominée par l’empire financier et industriel Rothschild.

L’objectif global est la consolidation et l’expansion du pouvoir et de la richesse de la criminocratie, les deux termes étant pratiquement synonymes dans cette ère corrompue que René Guénon a appelée le règne de la quantité.

Nous pouvons décomposer cela en trois aspects :

Les objectifs à court terme : étant donné que tout cela n’est en fin de compte qu’une question d’argent, il s’agit des avantages financiers immédiats.

Les objectifs à moyen terme : la mise en place des avantages financiers à venir.

Les objectifs à long terme : la création des conditions sociales qui seront à l’avantage financier de la criminocratie dans les décennies à venir.

En ce qui concerne les avantages financiers à court terme de la Grande Réinitialisation, tels qu’ils ressortent de la phase initiale de Covid, ils sont tout à fait évidents.

Tout d’abord, il y a eu les bénéfices tirés de la vente des soi-disant vaccins eux-mêmes — achetés et indemnisés dans le monde entier par les autorités publiques dans une atmosphère où il n’y avait pas de place pour le contrôle [de ces achats] ou le débat démocratique.

Deuxièmement, il y avait tout le nouveau matériel qui pouvait être vendu, là encore à l’échelle mondiale, sur le dos de la soi-disant pandémie : masques, écrans en plastique, lave-mains, signalisation, tests PCR, etc.

Troisièmement, les grandes entreprises, en particulier celles qui opèrent en ligne, ont tiré un avantage financier des fermetures qui ont gravement affecté les petites entreprises.

En fait, Klaus Schwab, du WEF, s’en est ouvertement vanté dans son livre Covid-19 : La Grande Réinitialisation.

Il écrit :

« Aux États-Unis, Amazon et Walmart ont embauché ensemble 250 000 travailleurs pour faire face à l’augmentation de la demande et ont construit des infrastructures massives pour livrer les achats en ligne. Cette croissance accélérée du commerce électronique signifie que les géants de la vente au détail en ligne sortiront probablement de la crise encore plus forts qu’ils ne l’étaient avant la pandémie […]. Ce n’est pas par hasard que des entreprises comme Alibaba, Amazon, Netflix ou Zoom sont sorties “gagnantes” des blocages ». [1]

En termes de guerre, la cause la plus évidente de profit rapide est la vente d’armements.

Le commerce des armes est un élément clé de l’empire criminocratique — comme le révèle le terme « complexe militaro-industriel ».

À l’époque de la Première Guerre mondiale, par exemple, le commerce des armes en Grande-Bretagne était contrôlé par un réseau monopolistique composé de Vickers Ltd, Armstrong, Whitworth and Co Ltd, John Brown and Co Ltd, Cammell, Laird & Co et Nobel Dynamite Trust.

Les historiens Gerry Docherty et Jim Macgregor, qui montrent comment les criminocrates ont créé et prolongé la guerre pour leur propre profit, notent :

« Le cercle équivalait à un vaste réseau financier dans lequel des entreprises apparemment indépendantes étaient renforcées par absorption et reliées entre elles par un système complexe d’actionnariat et de direction communs.

C’est une industrie qui défie le Trésor, influence l’Amirauté, maintient des prix élevés et manipule l’opinion publique ». [2]

La guerre nécessite également de grandes quantités de matières premières, non seulement pour fabriquer les canons, les munitions, les chars, les navires et les avions, et tout l’attirail associé, mais aussi pour transporter les marchandises et les hommes à travers les océans et les continents.

Le rôle dominant du gang Rothschild dans l’industrie pétrolière mondiale, ainsi que dans la sidérurgie et les chemins de fer, a permis à leurs tiroirs-caisses de sonner à toute volée à la suite de cette énorme augmentation de la demande, et ce des deux côtés du conflit de 1914-18.

Il existe d’autres aspects du gain financier immédiat, dans le passé comme dans le présent, qui sont difficiles à identifier avec précision, parce qu’ils relèvent d’un comportement clairement criminel et sont donc encore plus soigneusement dissimulés que d’autres formes d’escroquerie.

Il y a deux siècles, pendant les guerres napoléoniennes, les Rothschild ont profité de la pénurie alimentaire et de la flambée des prix pour opérer sur le marché noir dans leur ville natale de Francfort et vendre des provisions aux armées avec un profit considérable.

Des marchandises britanniques, notamment des tissus de coton, du sucre, de l’indigo et du tabac, ont également été transportées de l’autre côté de la Manche, via les entrepôts des Rothschild, au mépris du blocus de Napoléon.

Les sanctions liées à la guerre peuvent être une affaire rentable pour ceux qui ont les bons contacts.

L’aide « humanitaire » en temps de guerre est souvent une couverture commode pour des transferts de fonds massifs et très douteux.

Docherty et Macgregor expliquent comment, au cours de la Première Guerre mondiale, l’« aide » à la Belgique a constitué « l’une des plus grandes escroqueries au monde ». [3]

La Commission for Relief in Belgium s’est présentée comme « la plus grande entreprise humanitaire que le monde ait jamais connue ». [4]

Elle a ensuite affirmé avoir dépensé plus de 13 millions de dollars pour venir en aide à la population belge, un chiffre vraiment stupéfiant pour l’époque.

Le responsable est Herbert Clark Hoover, futur président des États-Unis, que les deux auteurs n’hésitent pas à qualifier d’« illusionniste et d’escroc » [5].

Avec une certaine fatalité, il s’avère qu’il était profondément lié aux cercles qui avaient planifié le désastre qu’il était censé atténuer.

Docherty et Macgregor expliquent :

« L’ingénieur minier d’origine américaine a vécu à Londres pendant des années et était un collègue d’affaires des Rothschild […]. Il détenait des actions de la Rio Tinto Company des Rothschild et était associé à la même dynastie Rothschild toute puissante qui avait investi dans sa Zinc Corporation ». [6]

« Lorsque Herbert Hoover a négocié les prêts massifs accordés par les gouvernements alliés pour l’aide à la Belgique, il a utilisé les organisations de J.P. Morgan en Amérique, coordonnées par Morgan Guaranty Trust de New York qui, à son tour, a effectué le transfert requis à Londres ». [7]

« La puissance financière n’était jamais loin de son centre de pouvoir. L’axe Morgan/Rothschild entourait l’ensemble du projet ». [8]

Selon un rapport de l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale publié au début de cette année, en 2024, l’aide mondiale à l’Ukraine a déjà atteint 278 milliards de dollars, et des milliards de dollars supplémentaires sont en cours de préparation. [9]

Il est intéressant de noter qu’en 2007, le New York Times a prédit qu’un membre de la jeune génération Rothschild, Nathaniel, « pourrait devenir le Rothschild le plus riche de tous » grâce à des « paris audacieux dans les nouveaux véhicules d’investissement de l’époque » et à la prévoyance géopolitique traditionnelle de la famille. [10]

Et d’ajouter : « L’homme en lice pour devenir le cinquième baron Rothschild est sur le point de devenir milliardaire grâce à un réseau d’investissements privés en Ukraine ».

La source de profit financier à moyen terme de ces rackets grandioses provient des énormes quantités d’argent public qui y sont injectées sous le prétexte d’une « urgence ».

L’« arbre à argent magique » des dépenses publiques devient soudain infiniment généreux lorsque l’on est confronté à la « crise » de la pandémie, de la guerre, du terrorisme ou du changement climatique, qui ne cesse de s’aggraver.

Par exemple, le gouvernement britannique estime que le coût total de ses mesures Covid-19 se situe entre 310 et 410 milliards de livres sterling. [11]

Parmi les mesures les plus coûteuses figurent le Coronavirus Job Retention Scheme 1 (parfois appelé furlough scheme) et le NHS Test and Trace 2.

Quant à la question clé de savoir d’où vient exactement cet argent, alors que les recettes fiscales sont en baisse en raison des fermetures, le gouvernement indique qu’il a augmenté les emprunts à hauteur de 313 milliards de livres sterling pour la seule année 2020/21.

Des emprunts auprès des banquiers mondiaux, en d’autres termes.

Les prêts lucratifs accordés aux gouvernements pour mener des guerres font partie du manuel de racket des Rothschild depuis l’époque napoléonienne.

L’historien Niall Ferguson note que la famille de banquiers s’est retrouvée « à plusieurs reprises des deux côtés de conflits décisifs qui allaient redessiner la carte de l’Europe ». [12]

Les lendemains de guerre sont également une grande source de profit. En 1871, les Rothschild ont prêté d’énormes sommes d’argent à l’État français pour payer ses réparations après la défaite contre la Prusse, dans ce que Ferguson décrit comme « la plus grande opération financière du siècle ». [13]

Les dividendes de l’après-guerre proviennent également de prêts et de contrats destinés à « reconstruire en mieux » des pays dévastés.

La troisième façon dont les criminocrates profitent des guerres, comme de la Grande Réinitialisation, est l’effet à long terme que ces événements ont sur la société.

Les États concernés, à court d’argent et endettés jusqu’au cou, n’ont d’autre choix que d’accepter l’idée des banquiers sur la meilleure façon de reconstruire leur pays.

Après les deux guerres mondiales, l’idée d’une réalité « d’après-guerre », à laquelle les gens devaient s’adapter, a été utilisée pour accélérer l’industrialisation et la modernité, en détruisant l’agriculture et les communautés traditionnelles et en déclarant que les anciens modes de pensée et de vie n’étaient pas adaptés à la nouvelle normalité.

Schwab espérait que la Covid aurait le même effet, en créant une nouvelle séparation historique entre « l’ère pré-pandémique » et « le monde post-pandémique ». [14]

Tous les événements de ce type, y compris la plupart des soi-disant « révolutions » et des soi-disant attaques terroristes comme le 11 septembre, ne sont, à mon avis, que des opérations de « choc et d’effroi » conçues pour pousser des populations traumatisées plus loin dans la société carcérale privilégiée par les criminocrates.

Les personnes sans racines, sans défense, désorientées, ayant subi un lavage de cerveau, entièrement dépendantes du système pour tous leurs besoins, coupées les unes des autres, de la nature, de la réalité et de l’appartenance spirituelle, sont le fourrage idéal pour la machine à faire de l’argent des criminocrates.

Dans cette optique, il n’est pas surprenant que, dans chaque cas, les mêmes moyens soient mis en œuvre pour s’assurer que les populations adhèrent à l’agenda.

La propagande la plus évidente est celle qui est menée par tous les médias publics et privés.

En 2020, c’est le ton et l’ampleur de cette propagande, tels qu’ils ont été perçus par la radio d’État française, qui m’ont indiqué que la « pandémie » de Covid était une opération psychologique.

Cette propagande doit aller jusqu’à créer un sentiment de conviction morale absolue dans la population et donc une peur ou une haine conditionnée de toute personne qui refuse de suivre la ligne.

En temps de guerre, les dissidents et les sceptiques sont dépeints comme des lâches, des traîtres, des cinquièmes colonnes travaillant pour le compte de l’ennemi méprisé et, pendant l’escroquerie Covid, nous avons été représentés comme des idiots irresponsables et égoïstes, mettant en danger la vie d’autrui et suivant peut-être un programme insidieux d’« extrême-droite ».

Pour imposer ce conformisme moral, le système déploie des groupes qu’il ne contrôle apparemment pas et dont les positions ont un poids moral auprès de certaines parties clés de la population.

Pendant la Covid, la « gauche » a non seulement repris tous les éléments des récits officiels concernant les confinements, la distanciation sociale et les soi-disant vaccins, mais elle a également adopté une position très agressive à l’égard des dissidents, vilipendant et ostracisant toute personne, même dans ses propres rangs, qui osait sympathiser avec les manifestants pro-liberté — comme j’en ai d’ailleurs moi-même fait l’expérience.

Au cours de la Première Guerre mondiale, une aile du mouvement des suffragettes a été mobilisée pour soutenir l’agenda criminocratique.

Apparemment, Emmeline et Christabel Pankhurst ont reçu une subvention du gouvernement en échange de l’arrêt de leurs activités militantes.

Emmeline déclare son soutien à l’effort de guerre et commence à exiger la conscription militaire pour les hommes britanniques, tandis que Christabel Pankhurst demande « l’internement de toutes les personnes de race ennemie, hommes et femmes, jeunes et vieux, trouvés sur ces côtes ». [15]

Et les suffragettes faisaient partie de ces femmes qui remettaient des plumes blanches aux hommes qui ne portaient pas l’uniforme, y compris à des adolescents âgés de 16 ans.

À la propagande s’ajoute la censure, considérée comme tout à fait normale et acceptable en temps de guerre et justifiée lors des prétendues pandémies au nom du bien public.

Mais aujourd’hui, la mission des « vérificateurs de faits » introduite pendant la Covid évolue vers une tentative plus large de défendre l’agenda criminocratique.

Alors que des lois dites « haineuses » sont mises en place à la hâte un peu partout, la cible principale semble être ceux d’entre nous qui ont percé à jour les mensonges et la propagande, qui ont relié les points afin d’identifier la forme du plan à long terme qui nous est imposé par des moyens détournés.

Nous sommes qualifiés de « théoriciens du complot », ce qui signifie apparemment automatiquement que nous sommes « d’extrême droite ». Notre engagement en faveur de la vérité et de la liberté est interprété comme de la « haine » et l’identification du rôle prépondérant des Rothschild dans l’empire criminel équivaut, semble-t-il, à un soi-disant « antisémitisme ».

La réalité est, bien sûr, très différente. C’est que le contrôle de nos institutions nationales et internationales, ainsi que de l’ensemble du système industrialo-financier, est tombé, par des voies détournées, entre les mains d’une véritable mafia.

Parce que cette domination mondiale est profondément antidémocratique et totalement illégitime — fondée sur des activités criminelles et la dissimulation de ces méfaits — elle doit rester secrète.

La criminocratie sait qu’il ne pourra jamais y avoir d’opposition claire et unie à son pouvoir tant que les gens resteront pris au piège de ses ruses et de ses illusions et ne reconnaîtront même pas son existence, sans parler de commencer à parler de la manière de l’abattre.

Notre première tâche, la plus importante, est donc d’exposer ses activités, de briser les multiples murs de ses défenses, d’ignorer ses menaces et ses tabous et de crier sur les toits ce qu’elle est et ce qu’elle nous fait.

Paul Cudenec

Journaliste indépendant et activiste britannique.


1 Programme de maintien de l’emploi sous le coronavirus. « Ce programme a été annoncé comme fournissant des subventions aux employeurs pour payer 80 % du salaire d’un employé et des coûts d’emploi chaque mois, jusqu’à un total de 2 500 livres sterling par personne et par mois. » — NdT

2 « NHS Test and Trace était un service financé par le gouvernement en Angleterre, établi en 2020 pour suivre et aider à prévenir la propagation du COVID-19. » — NdT




Maria Zakharova : « Macron a de graves problèmes psychologiques »

« Cela fait longtemps que la France n’a pas connu une honte telle que celle qu’elle connaît aujourd’hui. »




Le code des Pyramides

[Source : Pagans TV – Oleg de Normandie]

[NDLR Les hypothèses ou assertions présentées dans les vidéos suivantes peuvent être vues comme formant une théorie d’ordre scientifique historique et à ce titre être contestables et plus ou moins facilement réfutables, même si elles traitent de concepts d’ordre spirituel ou religieux. Ou bien nous les percevons par l’affectif et elles pourront alors être rejetées en bloc ou au contraire gobées sans le moindre discernement selon qu’elles s’accordent ou non avec notre système de croyances.]

✅ Pourquoi François Mitterrand est il à l’affiche de PARISIS ? : https://esprit-viking.com/francois-mitterrand-parisis-le-film/

Parisis : 1er épisode de la trilogie du Code des Pyramides.

Découvrez les secrets de Notre-Dame de Paris, de la pyramide du Louvres, de la grande Pyramide de Gizeh, de l’axe historique de Paris, de la grande arche de La Défense, de la Concorde, de la tour Montparnasse, de l’axe majeur de Cergy, de François Mitterrand, de l’emplacement du véritable Alésia et des tas d’autres secrets.

Partez en quête avec Oleg de Normandie, tel Link cherchant la triforce dans Zelda, tel Isis cherchant à réunir les 14 morceaux d’Osiris, tel Arthur cherchant le Graal…

Le Code des Pyramides c’est un message codé laissé par les anciens dieux sur terre, un message secret qui délivre un pouvoir capable de sauver le monde des ténèbres, les légendes racontent que ce message sera retrouvé quand l’étoile polaire sera dans la petite ourse, c’est à dire maintenant !

Mythologie égyptienne, nordique, chrétienne, grecque, celtique, inca, hmong etc… Découvrez des liens inattendus entre les symboles religieux, la mythologie et des monuments de toute sorte qu’ils soient laïques ou religieux. Un code qui repousse les frontières et relie des cultures et des religions distantes de plusieurs milliers de kilomètres !

Inédit, incroyable, LA révélation que tout le monde attendait !

✅ La version intégrale du film Parisis en DVD : https://esprit-viking.com/produit/le-code-des-pyramides-parisis/

✅ Soutenir la production des épisodes à venir : https://www.pagans.eu/le-code-des-pyramides-financement-participatif/


✅ La version intégrale disponible exclusivement en DVD : https://esprit-viking.com/produit/le-code-des-pyramides-excalibur-episode-2-version-integrale-dvd/
Excalibur, c’est l’épisode 2 du code des Pyramides, un documentaire qui dévoile les secrets des anciens bâtisseurs de pyramides, des temples mégalithiques et… des cathédrales du moyen-âge !
Il s’agit d’un code secret dont le dévoilement est prophétisé dans l’Apocalypse de Jean et dans la légende du roi Arthur, entre autres.
Découvrez le vrai grand secret de Notre-Dame de Paris, lié à la légende d’Excalibur et la prophétie de Merlin, un secret qui va bouleverser le monde.
Découvrez les secrets du nombre 666 et de l’Apocalypse chrétienne.

Articles liés aux découvertes dévoilées dans la film :

✅ Les Berserkers : le secret des guerriers-ours : https://esprit-viking.com/la-religion-viking/les-berserkers-le-secret-des-guerriers-ours/

✅ Le Mètre est caché dans la Bible par le 666 : https://www.pagans.eu/le-metre-est-cache-dans-la-bible-par-le-666/

✅ Oleg de Normandie a finalement bien résolu l’anomalie du Mètre : https://www.academia.edu/121276953/Le_m%C3%A8tre_dans_la_Bible_par_le_666_r%C3%A9v%C3%A9lation_dOleg_de_Normandie




L’origine des croisades

[Source : SACR TV]

Alors que la tentative d’invasion de l’Europe de la part des arabo-musulmans, au VIIIe siècle, ne suscite aucun émoi de la part de la « bien-pensance », l’épisode des Croisades, qui n’a, comme nous allons le voir, rien à voir avec une volonté d’invasion, devient étrangement un acte de barbarie inacceptable.

Alexis Ier incarnait le seul bastion chrétien pouvant encore faire face aux puissants Seldjoukides. Mais, depuis la défaite de la bataille de Manzikert, l’Empire byzantin était très affaibli. Alexis Ier comptait alors sur le soutien et le secours du pape pour recruter des mercenaires et des chevaliers pour lui venir en aide.

Ce fut chose faite le 27 novembre 1095, lors du Concile de Clermont, actuel Clermont-Ferrand. C’est en ce lieu que le pape Urbain II prêcha ce qui allait devenir la toute première croisade de l’histoire. Assis sur un trône, face à une foule immense, composée de chevaliers et de badauds venus des quatre coins de la France, Urbain II fit son discours, dont voici un extrait d’après le chroniqueur Foucher de Chartres :

« Il importe que, sans tarder, vous vous portiez au secours de vos frères qui habitent les pays d’Orient et qui déjà bien souvent ont réclamé votre aide. En effet, comme la plupart d’entre vous le savent déjà, un peuple venu de Perse, les Turcs, a envahi leur pays. […] Beaucoup sont tombés sous leurs coups ; beaucoup ont été réduits en esclavage. Ces Turcs détruisent les églises ; ils saccagent le royaume de Dieu.

Si vous demeuriez encore quelque temps sans rien faire, les fidèles de Dieu seraient encore plus largement victimes de cette invasion. Aussi je vous exhorte et je vous supplie — et ce n’est pas moi qui vous y exhorte, c’est le Seigneur lui-même — vous, les hérauts du Christ, à persuader à tous, à quelque classe de la société qu’ils appartiennent, chevaliers ou piétons, riches ou pauvres, par vos fréquentes prédications, de se rendre à temps au secours des chrétiens et de repousser ce peuple néfaste loin de nos territoires. »

Voilà la véritable raison pour laquelle la Croisade fut prêchée par le pape Urbain II. Il ne s’agissait nullement d’une volonté d’invasion des territoires palestiniens de la part des Occidentaux, dans l’objectif de s’approprier les richesses et de soumettre les peuples en esclavage. Il s’agissait d’une réaction purement défensive face à un Islam qui fut toujours offensif et conquérant dès ses débuts, face à la chrétienté. N’oublions jamais que Jérusalem était chrétienne avant d’être sous domination musulmane. La reconquête de la ville Sainte par les Chrétiens était donc parfaitement légitime !

Pour mieux comprendre cette réaction, transposons ces évènements sous un angle différent. Imaginez par exemple si à ce jour, l’armée américaine dans sa lutte éternelle contre le « terrorisme » s’amusait à interdire l’accès des musulmans à La Mecque les empêchant de faire leur pèlerinage autour de la Kaaba ? D’après vous, quelle serait la réaction des musulmans dans le monde ? Sans surprise, ça déclencherait un tollé monumental et susciterait bien des réactions agressives et somme toute légitimes aux yeux du monde musulman. Eh bien, c’est exactement ce qui s’est passé pour les Chrétiens du XIe siècle avec l’arrivée des Turcs Seldjoukides à Jérusalem. Si on considère la réaction légitime pour l’un, il faut l’accepter également pour l’autre !

Pour conclure, soyons tous fiers de cette grande épopée que furent les Croisades. Une épopée aussi fascinante que douloureuse, face à laquelle nos ancêtres surent consentir au sacrifice pour la gloire et la défense de la civilisation chrétienne. Nous ne pouvons que saluer la mémoire de tous ces hommes qui, aujourd’hui encore, nous montrent le chemin à suivre face à un Islam qui n’a jamais cessé d’être conquérant. Ce chemin, c’est celui de Jérusalem, c’est celui du Christ-Roi, c’est celui de la Reconquista !

Notre jour viendra !




Les trahisons de DE GAULLE et le prétendu appel du 18 juin ?

[Source : Cercles Nationalistes Français – Philippe Ploncard d’Assac]

Conférence de Philippe Ploncard d’Assac du 13 mai 2023, à Paris.
Site internet : http://nationalisme-francais.com/

« Si vous ne remontez pas à la cause, vos protestations ne servent à rien. »

Philippe Ploncard d’Assac

« Un peuple qui ne connaît pas ses ennemis… ne peut les combattre. »

Philippe Ploncard d’Assac

« On ne relève jamais un pays avec les principes et les hommes qui le détruisent. »

Philippe Ploncard d’Assac




[Source : popodoran.canalblog.com]

LE MENSONGE DU 18 JUIN 1940

Le 18 juin 2016 a été célébré le 76e anniversaire du prétendu et devenu célèbre appel de Londres de Charles De Gaulle. Or la version officielle, qui est lue, chaque année, à la BBC, est un faux, comme le démontre le général d’aviation Le Groignec, compagnon de Saint-Exupéry, dans son livre paru en 2004 « Philippiques contre les Mémoires gaulliens » dont nous vous recommandons la lecture.

Le texte prétendu être celui de l’appel du 18 juin commence par cette phrase :

« Des gouvernants de rencontre ont pu capituler, cédant à la panique, oubliant l’honneur, livrant le pays à la servitude. Cependant rien n’est perdu …. »

Or, historiquement, Charles De Gaulle n’a pu prononcer cette phrase insultante pour le Maréchal Pétain et le général Weygand pour les deux raisons suivantes :

  • 1° A cette date du 18 juin 1940, ces « gouvernants de rencontre » n’avaient pu capituler, car non seulement l’armistice n’était pas signé, mais les plénipotentiaires français n’avaient pu encore rejoindre les lignes allemandes étant donné les difficultés des communications. Cet armistice ne sera signé que le 22 juin avec l’Allemagne, et le 24 juin avec l’Italie. Par ailleurs on ne peut confondre armistice et capitulation. L’armistice est un acte politique, une suspension d’armes où le vaincu peut négocier certaines conditions, c’est le contraire d’une capitulation où le vaincu doit se soumettre sans condition au vainqueur, ce à quoi De Gaulle a consenti le 19 mars 1962 en capitulant devant le FLN, ennemi vaincu sur le terrain, pour se débarrasser du « boulet algérien », nous le constatons encore aujourd’hui, avec la réponse sur les « biens vacants ».

    En demandant un armistice, la France demande et obtient, le 22 juin 1940, que ni la marine, ni l’Afrique française, ne soit livrées à l’ennemi, qu’un tiers du pays reste en zone libre, et que Lyon et Clermont Ferrant soient évacués par l’armée allemande. En cas de capitulation il y aurait eu deux millions de prisonniers de plus, et tout le territoire aurait été occupé : les Allemands, en effet, avaient atteint Valence et se trouvaient à une étape de Marseille lorsque l’armistice a été signé.
     

  • 2° Devant l’échec total de cet « appel du 18 juin » auquel n’avait répondu aucun chef militaire de l’armée, de la marine ou de l’aviation, notamment aucun officier de la division que Charles De Gaulle commandait devant Arras en mai 1940 (suprême affront !) aucun homme politique, aucun diplomate français accrédité à Londres ou dans une autre capitale étrangère, aucun gouverneur ou responsable des colonies de l’Afrique française, aucun ministre résidant dans les pays sous protectorat ou sous mandat, Charles De Gaulle va s’affoler, car il se trouve désormais à Londres complètement isolé, en rupture de ban, sans mission officielle.

    En effet, la guerre continue et le gouvernement français le somme de rentrer en France, sous peine d’être jugé comme déserteur. Alors De Gaulle écrit au général Weygand la lettre suivante à la date du 20 juin 1940 :

« Londres le 20 juin 1940 : Mon Général, J’ai reçu votre ordre de rentrer en France. Je me suis donc tout de suite enquis du moyen de le faire car je n’ai, bien entendu, aucune autre résolution que de servir en combattant… »

MEMOIRES DE GUERRE Charles De Gaulle — Edition PLON 1954 tome I – page 269)

Depuis 1958, cette lettre est supprimée des livres scolaires, car incompatible avec la légende, avec l’Histoire de France revue et corrigée par la falsification gaulliste, en vigueur encore aujourd’hui.

La suite reste entourée de mystère. Car De Gaulle ne dispose à cette date d’aucun moyen de transport pour rejoindre Bordeaux où siège le gouvernement français. Il est probable que Churchill, qui venait de rompre avec la France, refusa de lui donner un avion pour que De Gaulle rentre en France.

La dissidence de la « France Libre » est donc née sous la contrainte de l’Angleterre, vérité que s’efforce de masquer l’imposture de la version officielle actuelle. Si De Gaulle avait pu rejoindre Bordeaux, comme il en avait manifesté l’intention le 20 juin 1940, il n’y aurait probablement jamais eu ni de saga, ni de fabulation gaulliste.

En effet, quand un officier français écrit une telle lettre pleine de déférence et d’esprit de discipline à son supérieur hiérarchique le 20 juin 1940, il ne peut être le même que celui qui aurait déclaré le 18 juin, deux jours avant, au micro de Londres, parlant du même supérieur, que ce dernier appartenait à « un gouvernement de rencontre qui a capitulé, cédant à la panique, oubliant l’honneur, livrant le pays à la servitude ».

C’est pourtant ce faux, fabriqué après coup, qui est répandu dans tous les livres scolaires depuis 1958, qui est inscrit dans le marbre au 4 Carlton Garden à Londres, et que nous allons entendre dire et répéter des milliers de fois lors de la célébration officielle du mythe de l’Appel du 18 juin 1940, pour continuer à entretenir le mensonge de la légende gaullienne de l’homme providentiel ! QUAND LA VÉRITÉ SERA-T-ELLE ENFIN DÉLIVRÉE DU MENSONGE GAULLISTE ???

Jean-Marie AVELIN, Geneviève de TERNANT, Alain ALGUDO,  Anne CAZAL,  Alain AVELIN  
Président — Vice-présidents — Directrice de Publication — Délégué Général
Et l’équipe de VERITAS

Pour rappel de José Castano :
Juin 2010 « L’APPEL DU 18 JUIN » ou LA MÉCONNAISSANCE DE L’HISTOIRE
Juin 2013 « L’APPEL DU 18 JUIN » : « Une vaste fumisterie »




Le Front Populaire, la grande illusion historique de la gauche

[Source : bvoltaire.fr]

[Illustration : le Premier ministre français Léon Blum (1872 – 1950) fait une émission de radio, France, 7 mars 1937.
PHOTO : Getty Images/Keystone]

Par Éric de Mascureau

L’Histoire est un éternel recommencement. La NUPES est morte, vive le Front populaire ! Mais que fut, réellement, ce Front populaire ?

Face à la montée des mouvements d’extrême droite en France, et surtout en réaction à la journée du 6 février 1934, le Parti communiste français (PCF), le Parti radical (PR) et la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) prennent la décision d’agir. Afin d’appuyer leur demande et leur réforme contre le fascisme, ils font appel à la rue. Ainsi, entre 1934 et 1936, on compte plus de 1 000 manifestations, dont 45 % sont d’ordre politique et la moitié menée par la gauche. Cependant, ces événements de rue ne suffisent pas. L’idée, mais surtout le besoin de s’unir commence à émerger dans les esprits. Le PCF, en réalité aux ordres de Moscou, veut profiter de ce chaos ambiant pour s’imposer comme le leader de la gauche en France. Maurice Thorez fait ainsi semblant d’abandonner l’idée de la lutte des classes au profit de la bataille contre le fascisme pour, en réalité, tenter d’éclipser et faire disparaître tous les sociaux traîtres que sont notamment les bourgeois du PR. Ces derniers, quant à eux, ont besoin de ces alliances, notamment avec la SFIO, pour renouer avec la classe ouvrière qui se méfie d’eux. Le ver est déjà dans la pomme, avant même que ne naisse officiellement le Front populaire.

La victoire législative des gauches

Au terme de longues négociations et à l’aube des législatives de 1936, le Front populaire est créé. Les grandes idées défendues par cette alliance de circonstance sont le désarmement et la dissolution des ligues jugées dangereuses, la liberté syndicale, la lutte contre la déflation et la baisse du chômage. Pour les élections, chaque parti de gauche peut présenter son propre candidat au premier tour, mais au second, chacun doit obligatoirement apporter son soutien au vainqueur afin de garantir une majorité à l’Assemblée nationale.

Au terme de la campagne, le 3 mai 1936, la victoire du Front populaire est éclatante, mais elle est surtout celle du PCF, qui profite grandement de cette union. Ainsi, les communistes passent, dans l’Hémicycle, de 10 députés à 72, les socialistes de la SFIO de 97 à 149 et le grand perdant de l’alliance qu’est le PR de 160 à 111. Fort de son nombre majoritaire de sièges, la SFIO prend la tête du gouvernement à laquelle le Président Lebrun appelle Léon Blum, qui devient la figure du Front populaire.

Le Front populaire au pouvoir : du rêve à la désillusion

À ce sujet — 6 février 1934, l’entrée en agonie de la IIIe République

Après avoir formé son gouvernement auquel les communistes refusent de participer, le considérant trop bourgeois, Blum lance ses grandes réformes, celles dont la gauche avait toujours rêvé. Les accords de Matignon prévoient, ainsi, de nombreuses décisions économiques et sociales qui font la gloire du Front populaire auprès des masses ouvrières. Parmi elles : les congés payés, la semaine de 40 heures, la hausse des salaires et la reconnaissance du droit de participation à un syndicat. Léon Blum réforme également l’Éducation nationale en y imposant la pratique du sport, dont le ministère est fondé en 1936.

Ces réformes ont néanmoins un coût que n’avait pas anticipé le président du Conseil. S’ensuivent une inflation des prix, un ralentissement de l’économie dû aux grèves et aux congés payés, ainsi qu’une baisse seulement partielle du chômage. Une situation telle qu’en février 1937, Léon Blum est contraint de stopper son programme. Malgré les oppositions des communistes, jugeant cette décision trop favorable au capital et au patronat, il décide de réduire la dépense sociale afin de faire revenir les capitaux en France et de relancer l’armement face à une Allemagne de plus en plus belliqueuse. Ces choix sonnent alors le glas du Front populaire.

La rupture et l’échec

La situation internationale va entériner la fin de l’union de la gauche, qui se déchire sur les questions de la guerre d’Espagne et doit faire face au changement des forces politiques. De 30 000 membres en 1933, le PCF en comptait 308 000, quatre ans plus tard. Son influence sur les masses prolétaires s’est accrue et son soutien au gouvernement se remplace par une critique permanente. Le PR finit aussi par être divisé sur la question même du maintien du Front populaire, dont certains voudraient la dissolution afin d’éviter de se voir totalement éclipser par le PCF.

La lutte permanente contre les droites amène aussi ces dernières à s’unir dans de nouveau groupes politiques, comme le Parti social français (PSF) ou encore le Parti populaire français (PPF). Cette structuration de la droite et l’extrême droite est un échec du Front populaire, qui relance ainsi un fort clivage droite-gauche.

Face à la situation, des grèves sont mises en place et des accusations de fascisme sont faites contre le gouvernement de Blum, qui finit par démissionner en juin 1937. Hitler profite de cette instabilité politique pour faire main basse sur l’Autriche puis sur la Tchécoslovaquie. Ces événements aboutissent aux négociations des accords de Munich en 1938 menées par Daladier, dont les décisions prises provoquent la rupture définitive du Front populaire en avril 1938.

Ainsi, au terme de deux ans d’existence politique et malgré ces promesses illusoires faites aux masses, sous couvert de lutter contre un autre courant politique, le Front populaire n’a pas su redresser économiquement notre pays, s’est laissé corrompre par les pions serviles aux ordres du totalitarisme soviétique de Moscou et a laissé le monstre hitlérien agir librement en Europe. Beau bilan que celui du Front populaire qui demeure une référence majeure dans l’histoire de la gauche.




Jésus le Gaulois ?

Plusieurs éléments semblent aller dans ce sens. Voir les articles suivants :



[Extraits :

La racine Gal de Galilée peut être rattachée aux peuples celtes qui, partis d’Europe, ont fondé des colonies jusqu’en Inde (ex : Galice en Espagne, Galates en Turquie,…) et auraient établi un avant-poste en Galilée (la « Terre des Gaulois »).
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Galil%C3%A9e_(r%C3%A9gion)#Toponymie

En Israel, les dolmens / mégalithes sont concentrés dans le nord du pays, dans les régions de Galilée et du Golan.

Selon les historiens, ils sont similaires à ceux présents en Europe de l’Ouest.

En vieux français, un Galgal est un tumulus mégalithique…
https://www.cnrtl.fr/definition/galgal

(…)

Un Galet est une pierre polie, un objet en forme de cercle. On retrouve la racine Gal dans Galette, Galaxie…
En hébreu, Cercle peut se dire « Igoul » ou « Maagal ».
Galgal = Roue
Le prophète Esaïe parle de la Galilée comme d’un « Galil HaGoyim », la « plaque tournante des peuples ».

Dans les langues celtiques tels le breton et le gaélique, GALL signifie « étranger ».
La racine GaL s’écrit Guimel-Lamed et a pour valeur numérique 33. Le nombre 33 est un symbole religieux et ésotérique important. C’est également l’indicatif téléphonique international de la France.

Goel signifie « libérateur » en hébreu. Moïse est appelé Goel rishon, « premier libérateur », et le Machiah Goel a’haron, « dernier libérateur ».
La « Gaule » fait référence à la « Matière Brute » (« Golem » en hébreu) qui doit être raffinée.]


LA PALESTINE : UNE COLONIE GAULOISE

[Extrait :]

La Palestine est une terre d’origine indo-européenne car ce toponyme vient du grec « philistin » qui désigne les fondateurs de la Palestine issus de la migration helléno-nordique des peuples de la mer. L’Orient a toujours été une terre de colonisation indo-européenne comme nous le montrent les différentes civilisations qui contribuèrent à son développement culturel. Sur ce vaste territoire, se succèdent ainsi plusieurs peuples civilisateurs : Celtes, Grecs, Phrygiens, Lydiens, Hittites, Phéniciens, Perses, Aryas des Védas, Romains, etc.

Une enclave celtique en Palestine

La Galilée palestinienne, terre d’où Jésus était originaire, appartenait au royaume de Galatie. Ses habitants étaient nommés Galates ou Gallo-Grecs. Ce royaume était issu de la migration d’une tribu gauloise hellénisée en Orient. Dans la revue Ave Caesar, éditée en 1900, Boyer d’Agen écrit que les Gaulois avaient exploré la Palestine et étaient descendus jusqu’au pays de Salomon. Par sa végétation luxuriante et la beauté de ses paysages, ce pays avait attiré certains d’entre eux qui s’y étaient établis. Cette colonie gauloise s’appela par la suite Galilée. Il y a plusieurs étymologies pour le mot Galilée.

LE CHRIST : UN GALILÉEN D’ASCENDANCE GAULOISE

[Extraits :]

Contrairement à ce qui est communément admis, le Christ n’était pas juif mais un Galate, descendants des Gaulois. Les Galiléens étaient différents des Juifs par leurs mœurs et leur vie tranquille de pêcheurs sur les lacs de leur pays d’adoption. Leur aspect physique différait de celui des Hébreux, puisqu’ils avaient des cheveux blonds et souvent des yeux bleus.

Selon Flavius Josephe, dans « la guerre des Juifs », les Galiléens étaient des gens laborieux et ennemis de l’oisiveté. Ils étaient belliqueux et tenaient tête aux nations voisines qui les harcelaient, ce qui atteste leur identité celto-nordique. On remarque en Galilée la présence de nombreux toponymes celtes (galaad, gaulaunitide, etc.), grecs (scythopolis en référence aux Scythes) et germaniques (juta en référence aux Jutes), ainsi que d’innombrables mégalithes ou gigantesques runes dessinées dans la région.

(…)

La Galilée était une enclave indo-européenne. Ce fait est attesté par l’anthropologue Hans Gunther :

« La Galilée était réputée pour être “la région des Païens” et était décriée par les Juifs. Les Israélites ne purent jamais dominer cette terre montagneuse peu fertile et ses habitants luttèrent toujours pour leur liberté. Il fallut attendre l’an 67 pour que les Romains soumettent la Galilée ».

(…)

« Jésus continua de parcourir la Galilée ; car il ne voulait pas séjourner en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir ». 

(Nouveau Testament, Saint-Jean, chap. VII – Dissensions parmi les assistants, v. 1)


[Voir aussi :
Les Celtes dans la Bible, de Jean-Paul Bourre
Sur quel rocher le Christ a-t-il bâti son Église ?]