Bilan et perspectives de la Secte SHAA (Davos 2023)

15/01/2023 (2023-01-15)

Par Lucien SA Oulahbib

1) Définitions ; 2) Bilans ; 3) perspectives

1) SHAA : Secte Scientiste Hygiéniste Affairiste Alarmiste

1/a : Secte

À la différence de la Caste qui regroupe des individus cooptés selon divers critères, la Secte y ajoute le fait d’être ouverte à tous à partir du moment bien sûr où ses principes sont non seulement sus, mais crus (au sens d’être reliés — relegere — dans un ordre imposé, souverain, au sens de Carl Schmitt, sur [auf] toute vérité : césure ami/ennemi). Par contre il est interdit d’en sortir sous peine de perdre non seulement toutes ses positions, mais aussi d’être vilipendé, poursuivi, jusqu’à ce que mort sociale s’ensuive (voire suicide assisté), surtout si le « poste » occupé (le point d’intersection dans la Matrice) était important au sens de croiser plusieurs fils d’influence jusqu’à faire réseau ayant un poids donné. En un mot l’apostasie est interdite dans la Secte alors que sortir d’une caste marginalise seulement sans autre stigmatisation qu’une perte de privilèges.

1/b : Scientiste

Scientiste ne désigne pas le terme de « scientifique » comme dans sa traduction anglaise, mais plutôt l’idée, réductrice, que seul le consensus serait le critère abouti de vérité en matière de certitude logique (saisir la composition de tout réel — d’imaginaire à matériel), alors que le consensus n’en est qu’un des buts rationnels (donner plus de sens au monde et donc le partager) surtout à plus long terme, le temps que le filtre historique ait fait le tri. Ainsi du temps de Galilée il y avait « consensus » pour considérer que c’était plutôt le soleil qui tournait autour de la terre ; ou au XVIIe siècle que le « phlogistique » expliquerait le phénomène de la combustion…

Ce terme de scientisme désigne donc plutôt une confusion entre ce qui est devenu certain au fil du temps (où la Certitudo) et ce qui reste encore provisoire nécessitant débat entre opinions, points de vue, etc.) (où la Disputatio) ; aussi l’idée de « croire » à « la » Science, à « la » Médecine (comme dans Le malade imaginaire magistralement analysé par Molière – qui ne fait hélas toujours pas partie du Panthéon) s’avère être un oxymore en ce sens où il s’agit de prouver en science que  tel procédé à la fois fonctionne et prévoit que dans les mêmes conditions initiales le résultat attendu corresponde, et non pas que les prévisions, seules, fassent office de preuve : en un mot, seules les observations vérifiables comptent en dernière instance (climat compris) ; en aucun cas les modélisations seules, car celles-ci présupposent d’une part des moyennes qui, d’autre part, ne tiennent pas en compte d’éléments au départ epsilon mais qui tel le battement d’aile d’un papillon peut induire à terme (par addition incrémentale ou infinitésimale démultipliée) la catastrophe (au sens de René Thom). Ainsi qui aurait pu penser que l’assassinat de l’archiduc autrichien allait aboutir à la conflagration non seulement de 1914, mais aussi de 1939 jusqu’à sa résurgence actuelle dans le conflit OTAN-Russie (tout en sachant qu’il s’agit de gradations, intégrations par paliers et non pas de corrélations directes) ? Ou que la manipulation génique d’un « virus » en vue d’un gain de fonction ait pu créer les conditions d’un « Grand Reset » comme le déclament, eux-mêmes, certains membres de la Secte ?…

1/c : Hygiéniste

Prosaïquement, il s’agit de l’idée, scientiste (réductrice, supra) qu’en saisissant puis éradiquant un phénomène pathogène dans sa « racine » on puisse l’épurer, et ce de manière strictement exogène (politique du « zéro covid »), c’est-à-dire sans tenir compte des capacités intrinsèques de l’organisme touché par ce pathogène à réagir. Certes, cette  « idée » peut se comprendre d’une part lorsque l’élément pathogène est isolable et repérable et d’autre part lorsque l’organisme touché a besoin d’être aidé pour se défendre, d’où de plus en plus la constatation que c’est bien l’hygiène et non pas l’hygiénisme qui en écartant les éléments empoisonnant bien plus l’organisme que le fortifiant a permis d’asseoir sur de meilleures bases ce que Claude Bernard appelait « le silence des organes » même si cette formule doit être bien sûr complexifiée en musique des organes (ou la compréhension du biotope et de sa cosmologie, supra). Mais cela n’a aucun sens lorsque d’une part il serait prétendu qu’on puisse se substituer à cette capacité, naturelle, de défense et d’anticipation (bien savoir manger, se reposer, aimer) et que d’autre part il serait sous-estimé que ce phénomène pathogène est lui-même l’intersection d’autres phénomènes en inter-rétro-action avec tout un biotope, sans parler de son environnement strictement physico-chimique (et pour une grande part cosmique d’où l’influence — encore à découvrir — de notre univers en expansion sur la création atomique permanente composant nos cellules, ces microcosmes…). Pour preuves enfin, les approches délétères de ladite « crise sanitaire » d’aujourd’hui bien résumées par les analyses d’un Perronne et de diverses autorités interviewées dans le seul organe de presse encore lisible en France à savoir FranceSoir

1/d : Affairiste

Encore plus succinctement, se dit de toute activité humaine dont le but s’avère uniquement logiquement lucratif écartant tout côté rationnel c’est-à-dire faisant en sorte que les moyens justifient la « fin » pensée non plus en termes de bien commun public, etc., mais uniquement en termes de gain narcissique dépassant alors tout égocentrisme et égoïsme vers un égotisme exacerbé au sens non pas stendhalien, mais démesuré du terme : s’étalant  ainsi sans vergogne sur tous les étals des miroirs médiatiques et/ou des écuries d’Augias et autres salons bien plus épicés que feutrés, mais à la mode ; tout en sachant que certains vampires détestent la lumière, surtout lorsqu’ils sont dans leur état initial… Tout cela aboutissant à un pouvoir d’achat incommensurable, certains segments de la Secte dépassant de loin le budget annuel d’un État (en perdition) comme la France… Comment dans ces conditions ne pas comprendre, surtout en ces périodes de basse eau éthique (la croyance idéologique l’ayant remplacé définitivement) que des Dorian Gray pullulent partout, mais avec, de plus en plus, un visage d’ange ?…

1/e : Alarmiste

Relevons seulement (tant la « vraie » littérature sur ce sujet est de plus en plus abondante) l’énormité des catastrophes annoncées (des villes inondées, la biodiversité en péril, des morts par millions) et qui justifient l’actuelle campagne régressive/répressive à l’encontre du moteur thermique (alors que le moteur électrique est loin d’être « propre ») et sert bien plus à conditionner façon expérience de Milgram, à l’instar des catastrophes dites sanitaires (bien plus syndémiques et « plandémiques » qu’endémiques)… Avec comme conséquences l’accroissement de l’anxiété, le refus de procréer désormais en Occident, le suicide larvé en un mot posé comme plaisir ultime…

2) Bilans

Même s’il est toujours aléatoire d’établir des congruences vérifiables entre des séries d’événements qui semblent distincts les uns des autres, il s’avère qu’en situation systémique liée à l’intégration à la fois mondialiste (échanges divers depuis la Renaissance) et globaliste (division internationale du travail liée au poids grandissant du modèle de la Firme qui n’est pas seulement un concept des Guignols), les interactions coordonnées entre plaques financières, économiques et politiques sont décelables, déjà dans leur accélération, avec les sommes astronomiques en jeu, les effets de pouvoir et de prestige qui en résultent… avec les débordements occurrents, déductibles, malgré les bonnes volontés dites « anti-corruption », mais toujours contournées parce que l’eau affairiste arrive toujours à ses fins lorsque les limites eschatologiques traditionnelles (dont la probité éthique) se sont effondrées. Celles-ci sont remplacées maintenant par la croyance scientiste (supra) dans l’absolutisme totalitaire, mais maquillé et malaxé dans de l’eau de rose médiatique, ce qui a beaucoup de succès parce que tout un chacun reste obnubilé dans l’ensemble par les courbes esthétisées des prédictions multiformes et leurs contreparties boursières et/ou fiscales (la Présidente de la Commission européenne gagnant plus de 36 000 euros par… mois). Chaque élément de la blockchain mise en place espère pouvoir tirer son épingle numérique du jeu avant qu’il ne soit trop tard (trop star : étoile filante, supernova puis trou noir…).

D’où l’accord de principe à accélérer dans « l’horreur » affairiste (supra) via le démembrement des nations, genres, corps débités en segments cibles particules… Quitte à articuler les crises : sanitaire, climatique, guerrière, avec à chaque fois la montée aux extrêmes : effondrement du système immunitaire en vue, du système énergétique donc économique, enfin amorce vers la guerre totale au sens théorisé par Clausewitz…

3) Perspectives

Les courants idéologiques de la Secte SHAA (si rétrogrades dans leur agressivité à l’instar d’un Cohn-Bendit de plus en plus pathétique) entrecroisent encore dans leur apparence plastique tout un faux progressisme idéaliste et un pseudo libéralisme purement logique ou affairiste (supra) alors qu’ils ont désormais bel et bien failli (aucun intellectuel de renom pour le premier courant, hormis peut-être un Emmanuel Todd qui semble avoir découvert à nouveau l’eau tiède récemment ; ne parlons pas du second enferré dans ses chiffres et courbes…), mais telle la lumière des étoiles mortes qui nous arrive encore aujourd’hui, ces courants idéologiques, ayant abandonné l’esprit scientifique et créatif au sens goethien (articulant art et science) sont devenus, depuis longtemps au fond (depuis peut-être les années 30 avec la montée en puissance de la notion de propagande dans la communication) les courroies de transmission chics (soft et smart power) de la Secte SHAA tant celle-ci par les pouvoirs immenses et globaux, l’argent prodigieux, le prestige mondial qu’elle détient (tout en contrôlant nombre de places institutionnelles ou retraites dorées) apparaît comme ce dernier « horizon indépassable » que Sartre crut voir dans le marxisme-léninisme puis maoïste, ses descendants l’apercevant aujourd’hui dans cet entrecroisement hybride actuel entre ces deux courants autrefois ennemis aujourd’hui interchangeables celui du nihilisme antirationnel démembrant avec la froideur de « l’expert » policier l’intériorité singulière des corps (nations, genres, organes) tout en restaurant leur façade façon village « BFMkine ».

La perspective serait alors de contrecarrer leur nouvelle Tour de Babel… Comment ?… Surtout à l’ère du narcissisme affairiste exacerbé… Néanmoins une chose semble sûre :  la Secte aurait mangé tout son pain blanc.

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