… des êtres rivés à l’écran de leur smartphone dans les trams et les trains, des gens qui ne répondent à mon salut spontané dans la rue que par un regard creux, des êtres pour qui la plaisanterie et le sérieux sont trop lourds, des êtres qui n’offrent de fondement ni à la colère ni à l’amour.
L’âme se retire du monde. Ce phénomène est lié à notre vision rationaliste du monde. Au cours des derniers siècles, nous en sommes venus à considérer les humains comme des « organismes » sans âme, et ils se comportent de plus en plus comme tels.
« L’univers est une machine — un ensemble de particules élémentaires qui suivent les lois de la mécanique sans aucune place pour la contestation ou la frivolité. Et les humains sont de petites machines prises dans la grande machine. Ils n’ont ni âme ni esprit ; leur conscience est un sous-produit insignifiant des processus bioélectriques de leur cerveau. »
Yuval Noah Harari est peut-être aujourd’hui le prophète littéraire le plus connu de la vision mécaniste de l’Humanité. Dans son méga-best-seller Homo Deus, il pousse cette pensée jusqu’à ses conséquences extrêmes :
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