06/09/2021 (2021-03-11)
par GÉRARD DELÉPINE
mise à jour le 11 MARS 2021
Il y a quatre semaines dans Économie Matin1, je m’inquiétais des possibles conséquences financières des incertitudes des résultats des vaccins sur les cours de bourses des entreprises qui les commercialisent. L’évolution actuelle des cours de Pfizer et d’Astra-Zeneca confirme malheureusement mes propos avec, dans le dernier mois, une chute de dix pour cent des cours des deux champions des vaccins anti Covid.
Les vaccins anticovid représentent un marché potentiel de centaines de milliards de dollars, mais ce marché ne remplira ses promesses que si les effets des vaccins sont à la hauteur des espérances suscitées par les médias
Résultats inquiétants du vaccin Pfizer en Israël
La campagne de vaccination par le vaccin Pfizer a commencé le 20/12/2020 et au 9 février 2021 le gouvernement israélien avait réussi la prouesse d’injecter, un total de 6 404 099 doses de vaccin et de vacciner plus de 4 millions de ses concitoyens, mais les résultats actuels sont très préoccupants. D’après les données l’OMS, publiées sur https://covid19.who.int/ incidence et mortalité quotidiennes ont explosé en Israël depuis la vaccination.
Le nombre quotidien de nouveaux cas est passé de 2792 le 20 décembre 2020 à 4800 le 19 février 2021. Et l’épidémie qui touchait peu les enfants avant la vaccination les atteint maintenant de manière préoccupante. En novembre 2020, le ministère israélien de la Santé avait détecté 400 cas de coronavirus chez des enfants de moins de deux ans. En février 2021, ce nombre est passé à 5 800. Fin février, le plus grand média israélien, Ynet s’est alarmé de l’accroissement du pourcentage des jeunes touchés depuis la vaccination « 75,4% des personnes diagnostiquées hier avaient moins de 39 ans. Seuls 5,5% avaient plus de 60 ans. Le nombre de patients critiques est tombé à 858 – le plus bas depuis le 4 janvier. Cependant, ce nombre est plus du double de celui de la mi-décembre, juste avant qu’Israël ne commence son expérience de vaccination de masse ».
La mortalité quotidienne attribuée au Covid19 est passée de 18 le 20 décembre 2020 à 29 le 27/2/21. Malgré la poursuite d’un confinement renforcé, les mois de janvier et de février ont établi le record absolu des mortalités mensuelles avec 1433 morts en janvier et 1145 morts en février. Ces deux mois post vaccination totalisent à eux seuls près de la moitié de la mortalité globale depuis le début de l’épidémie qui atteignait 5881 au 6 mars 2021.
Le premier mars 2021, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a reconnu discrètement l’échec du vaccin Pfizer en précisant2 :
Il est important de dire que le vaccin est efficace pendant une période limitée. « Nous nous préparons au scénario pessimiste, selon lequel il faudra renouveler les vaccins tous les six mois »
Résultats préoccupants de la vaccination en Grande-Bretagne
La Grande-Bretagne est le second pays dans la course à la vaccination qui a débuté le 4 décembre avec le vaccin développé par Pfizer et BioNTech complété en janvier par le vaccin d’Astra Zeneca. Depuis cette date, un peu plus de 13 millions de personnes ont été vaccinées au Royaume-Uni, dont 25% des adultes et plus de 90% des plus de 75 ans. Depuis lors, le nombre de contaminations quotidiennes est passé de 14 898 le 4 décembre à 68 063 le 9 janvier 2021 pour revenir lentement aux chiffres d’avant la vaccination.
Et malheureusement, la mortalité journalière Covid19 a aussi explosé avec une augmentation de près de 300% (414 le 4 décembre versus 1564 le 14 janvier) pour revenir lentement à un niveau supérieur à de celui observé dans la semaine qui précédait la campagne de vaccination.
De plus, la vaccination des personnes âgées les plus à risques s’est heurtée à de nombreuses complications graves et des décès qui ont suscité une alerte à l’OMS par l’agence sanitaire norvégienne, et dans de nombreux pays à des restrictions à l’utilisation des vaccins pour les plus de 65 ans (pourtant ceux qui en seraient les cibles prioritaires).
Résultats paradoxaux aux Émirats Arabes Unis
Les Émirats Arabes Unis représentent le champion arabe de la vaccination avec plus de 40% de sa population vaccinée depuis le 23 décembre 2020. La campagne de vaccination a été généreuse incluant tous les résidents, quelle que soit leur nationalité. Au 7 mars 2021, un total de 6168330 doses de vaccin avait été administré. Mais l’évolution observée des contaminations et de la mortalité est à l’opposé de ce qui était espéré.
D’après les courbes OMS du 10 mars 2021, la vaccination a été suivie d’une augmentation considérable des contaminations journalières, leur nombre passant de 1226 cas le 23/12 à 6031 le 7/3, nombre dépassant largement les records au plus fort de l’épidémie de la vague précédente (1709 cas le 19 mai 2020). Elle n’a diminué que depuis le reflux mondial de l’épidémie, avec ou sans confinement et majoritairement sans vaccin.
Avant la vaccination et après neuf mois d’épidémie, les EAU comptaient 195 818 contaminations. En deux mois post-vaccination, ce chiffre est passé à 413332 (+110 %).
Évolution de la mortalité quotidienne. Aux Émirats Arabes Unis, la vaccination a été suivie d’une augmentation considérable de la mortalité journalière passant de 3 le 23 décembre 2020, à 20 le 23 février 2021. Le 23 décembre avant la vaccination, après neuf mois d’épidémie, les Émirats Arabes comptait Unis 642 morts attribuées au Covid-19. En deux mois post-vaccination, ce chiffre a doublé passant à 1345 (+100 %).
Le mois de février 2021 a établi le record mensuel de la mortalité (363), regroupant à lui seul près de 30 % de la totalité des morts depuis le début de l’épidémie dans ce pays.
La vaccination, loin de diminuer le risque létal de la maladie, paraît au contraire l’avoir exacerbé !
Inquiétude pour l’avenir des ventes
Ces augmentations considérables et simultanées des mortalités journalières des décès dans les trois pays champions de la vaccination dans les 2 mois qui suivent la vaccination sont très inquiétantes. Elles confirment que les autorisations conditionnelles de mise sur le marché des vaccins ont été prématurées.
L’espoir dans les vaccins a suscité un optimisme boursier et des hausses importantes du cours des actions des fabricants lorsque leurs produits ont été autorisés à la vente. Depuis, en dépit d’une communication intense vantant l’efficacité des vaccins la prise en compte de ses résultats paradoxaux suscite depuis 3 mois l’inquiétude et la chute des cours de Pfizer et d’Astra-Zeneca.
Cela confirme que pour évaluer les résultats d’un nouveau traitement plutôt que de faire confiance aux articles scientifiques des grandes revues médicales, il est plus rapide de suivre l’évolution du cours de bourse du fabricant.
⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.
- [1] L’incertitude plane sur les énormes enjeux financiers des vaccins anti Covid (economiematin.fr)[↩]
- [2] Sur 124 B. N. « Nous nous préparons au scénario pessimiste, selon lequel il faudra renouveler les vaccins tous les six mois »[↩]