Note sur la féminité et la masculinité

25/02/2020 (2020-02-25)

Le point de vue exposé ici suit la ligne essentialiste selon laquelle l’essence ou l’Esprit précède l’existence (dans la matière). La masculinité et la féminité biologiques sont alors la conséquence d’archétypes ou des modèles plus subtils. Ces derniers sont issus eux-mêmes des principes cosmiques (ou universels) ou encore du divin. L’essence masculine est la cause de la biologie masculine. Celle-ci conditionne ensuite le comportement masculin. De même, l’essence féminine est la cause de la biologie féminine. Et celle-ci conditionne le comportement féminin.

Pour appréhender la différence fondamentale entre ces deux essences ou archétypes initiaux que sont la masculinité et la féminité avant de s’incarner dans le biologique, on peut partir de l’Esprit lui-même par rapport à son incarnation dans la matière. On a coutume d’opposer l’Esprit et la Matière alors que celle-ci en serait plutôt la périphérie si l’on conçoit cet Esprit ou la Cause créatrice comme Une et universelle (à la fois Un et Tout). La matière fait en effet partie de ce Tout. Dans cette optique, la matière est comme la surface d’une sphère alors que l’Esprit est la sphère en totalité, intérieur et centre compris. La dualité n’est alors pas celle entre Esprit et Matière, puisque la seconde est la surface du premier. Elle se trouve plutôt entre l’extérieur et l’intérieur de la création, donc entre la Vie manifestée dans la matière et la Conscience qui l’observe (voir aussi Genèse des trois Rayons majeurs). Et ces deux polarités (la Vie et la Conscience) d’une seule réalité aspirent à retrouver l’unité. Elles s’attirent selon la loi d’attraction. L’attirance sexuelle en est une conséquence subsidiaire.

Les essences masculines et féminines découlent de deux mouvements fondamentaux dus à la loi d’attraction : celui qui part du centre pour aller vers la surface (ou encore de la Conscience ou du centre de la sphère vers la Vie manifestée en surface de cette même sphère) et celui qui au contraire part de la surface pour rejoindre le centre. Le mouvement d’essence féminine est le premier, celui qui amène l’Esprit (ou la Conscience) à s’incarner dans la matière et à y faire apparaître ainsi la vie physique. Sur Terre, cette forme de vie est de nature biologique et organique, basée sur le carbone. La Femme est la forme physique et biologique chargée de l’incarnation de l’esprit dans la matière, par sa matrice et sous l’effet de la semence masculine. D’un point de vue matériel, le mouvement féminin est comparable à la descente de l’Esprit saint dans la Forme où il se manifeste en tant que vie ou facteur d’animation. D’une certaine manière, il est soumis à la gravitation ou à l’attraction magnétique de la matière.

Le second mouvement, celui d’essence masculine, résulte de l’attraction de la surface vers le centre ou encore de la Vie manifestée en surface envers la Conscience centrale. D’un point de vue matériel, il part de la surface manifestée pour s’élever vers la Conscience ou vers le Supramental cosmique. L’Homme est la forme physique qui aspire à s’abstraire ou à se retirer de la Matière pour s’élever vers les sphères plus subtiles de la Conscience. Au contraire de la Femme qui engendre la vie physique, il peut avoir la propension à la retirer, à l’abréger, par l’usage de l’épée. Pour lui, cette vie charnelle peut avoir bien moins d’importance que la vie spirituelle ou mystique, ou que la vie post-mortem.

La Femme reçoit la semence de l’Homme comme celle de la Conscience centrale pour l’incarner dans une nouvelle vie manifestée, celle de son enfant comme celle du nid qu’elle peut créer pour lui. Elle reçoit les graines et les fait pousser dans une terre fertile. Dans le mouvement opposé, l’Homme et la Conscience centrale produisent la semence, sont les initiateurs responsables autant de l’apparition de la Vie manifestée que de son retrait. Le mouvement féminin divise l’unité en dualité puis la dualité en matérialité, à l’image de la cellule initiale qui se divise encore et encore jusqu’à engendrer le corps du bébé. Alors que le mouvement masculin tend au retrait de la matérialité vers sa nature duelle fondamentale de créateur et destructeur, puis vers l’unité originelle. Ainsi, l’Homme peut aussi bien détruire les êtres vivants et les choses qu’amorcer les processus qui permettront d’en amener de nouveaux.

Ces fondements étant posés, on peut facilement comprendre pourquoi par nature les hommes s’orientent aussi bien vers la guerre, les révolutions, les conflits que vers la création de nouvelles idéologies, de nouvelles structures, de nouvelles organisations, ou encore vers l’invention, les découvertes scientifiques, la philosophie, la métaphysique, le mysticisme… De leur côté, les femmes sont davantage prédisposées à l’éducation des enfants, à la décoration, aux soins physiques et psychologiques, à l’accumulation des ressources pour remplir les besoins de leur progéniture et la survie du milieu familial…

Cependant, un facteur supplémentaire peut compliquer ce schéma directeur. Il provient du fait que chaque être est à l’image du Tout ou de l’Unité et comporte donc en lui la dualité qui aspire à reformer son unité. En d’autres termes, chaque être vivant, qu’il soit biologiquement masculin, féminin ou androgyne, comporte aussi en lui-même une dimension masculine et une dimension féminine. Chaque être vivant est un microcosme du macrocosme, une parcelle de la grande fractale universelle. Même incarné pour représenter prioritairement la dimension masculine, il comporte en lui également une partie féminine. Et incarné pour représenter prioritairement la dimension féminine, il contient en lui également une partie masculine.

La technologie et l’abandon, dans une large proportion, de la conscience morale font que l’on voit maintenant de plus en plus d’êtres humains ne pas assumer leur biologie et leur rôle fondamental en tant que conscience incarnée. Stimulés par exemple par leurs désirs ou par la propagande de ceux qui gagnent à voir le chaos social se répandre, ils préfèrent changer de sexe ou prétendre ne pas en avoir un qui soit déterminé par la nature. C’est leur choix et si l’on veut favoriser l’entente entre les êtres humains, on doit le respecter, même si par ailleurs on ne l’approuve pas ou ne le partage pas. Notons ici que ne pas approuver un choix ou un comportement ne signifie nullement haïr la personne qui fait ce choix ou adopte ce comportement. On peut au contraire éprouver beaucoup d’amour et de compassion pour cette personne. On peut comprendre ses souffrances et ce qui l’a amenée à ses choix et comportements, même si on ne les souhaite pas pour soi-même ou pour l’Humanité en général.

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