30/08/2021 (2021-08-29)
Par Lucien Samir Oulahbib
Il est vrai que cette crainte d’Éric Zemmour (entre autres…) s’adjoint de deux données non quelconques : « si Macron est réélu » et « si nous ne l’arrêtons pas ». Questionnons plutôt la seconde, la première étant sans doute probable quoiqu’encore incertaine tant depuis Chirac aucun des présidents suivants n’a fait plus d’un mandat.
Quand bien même diverses failles connues (justice, enseignement en particulier de l’histoire en Afrique, politique familiale, corrélation fausse entre pauvreté et délinquance comme je l’ai démontré…) et des falsifications dans les études démographiques y compris jusqu’aux prénoms en vogue dans les milieux dits « immigrés » — comme l’a montrée Michèle Tribalat à maintes reprises (ne serait-ce que réduire les flux de population en termes d’entrée et de sortie : ainsi l’entrée de 400 000 immigrés et la sortie de 350 000 natifs français ne signifient pas seulement que le « solde » resterait cependant « positif » ce qui est un non-sens politique !) force néanmoins est de constater, comme d’ailleurs le relève Pierre-Yves Rougeyron (Président du Cercle Aristote) que le débat consiste moins à se focaliser sur une « bougnoulophobie » primale (qui somme toute relève de la banale xénophobie qui touche tous les peuples aussi « déconstruits » et griffes ultra-limées soient-elles) que de se demander si l’enjeu premier ne consiste-t-il pas plutôt à se demander comment relever à nouveau la France pour qu’elle redevienne forte, puissante, à même de devenir comme sous Louis XIV, le phare du monde, dotée d’une démographie de plus en plus nombreuse (nos campagnes meurent), car une France de cent millions d’habitants pèsera bien plus ; du moins…
Du moins en effet si le renouveau multidimensionnel advient, à commencer par l’analyse et déjà le simple constat (rapide ici) : n’observez-vous pas que les (très) jeunes générations d’immigrés parlent pratiquement toutes français, même plus « franglais » comme les précédentes, par exemple le rap et autres ? Et même leurs mots grossiers qui il y a à peine 20 ans étaient encore entachés d’argot algérois et qui maintenant, sous couvert de verlan et certes de quelques mots ethniques (le « cheer » ou « bien fait pour toi » et « misquine » ou « minus » étant d’origine kabyle…) sont pour la plupart français, tels « bouffon » et d’autres encore touchant le lexique sexuel (il est vrai mis sous surveillance PC)…
Même les « voilées » avec leur jean moulant, maquillage magnifié, et selfies permanents, sans parler de leur souci de montrer qu’elles « mènent la baraque » en conduisant et en travaillant, montrent qu’elles savent bien qu’en cas de « remigration » leur mode de vie chèrement gagné (alors que leur mère trimait ou était cloîtrée comme encore maintenant néanmoins chez les nouveaux arrivants ou convertis) cette « liberté chérie » ne tiendra pas une seconde… Et, d’ailleurs, dans les actuelles manifestations et soutiens divers contre le totalitarisme hygiéniste et scientiste, certains de ces immigrés sont là, noyés certes dans la masse des « patriotes », mais sans que personne n’y trouve à redire…
Ne parlons pas de ces millions d’immigrés qui ne voient plus leur religion d’origine que comme une tradition culturelle qu’ils ne vont pas avouer évidemment publiquement, même s’ils se font taper du doigt moins par leurs congénères que par ces culturalistes relativistes pourtant autochtones qui, frappés d’orientalisme un tantinet raciste, voient d’un sale œil ces immigrés refuser de rester bamboula ou bougnoule pour devenir français d’esprit même s’ils ne s’appellent pas « Corine »…
En fait, toutes ces populations ont voté avec leurs pieds en fuyant des régimes honnis (mais devant lesquels nos intellectuels et dirigeants se pâment pourtant encore en y voyant pour certains des sommets civilisationnels inégalés). Et ce n’est pas, pour la majorité du moins, en vue de conquérir et « remplacer », mais précisément de vivre en secret, dans l’anonymat urbain, ce qu’elles ont saisi instinctivement des « valeurs occidentales » devenues aujourd’hui universelles du fait même qu’elles correspondent bien aux demandes objectives du développement humain lorsqu’il ne s’agit pas seulement de se conserver, mais aussi de progresser au sens de s’enrichir, s’embellir, atteindre le paroxysme de la puissance maîtrisée et non pas, bien entendu, de s’affaisser, s’amoindrir, se détruire comme le préconisent les défaitistes aujourd’hui au Pouvoir.
Cela coûte cependant pour ces populations immigrées, au sens où — comme l’indique Helmut Schoeck dans L’envie (p.95 par exemple) — leurs coreligionnaires moins chanceux en matière de « réussite sociale » vont rappeler à ceux qui s’intègrent, voire s’assimilent, qu’ils « trahissent » leurs « origines », etc. — autant d’expressions qui passeraient pour « identitaires » si elles étaient prononcées par des « blancs hétéronormés de plus de cinquante ans », mais qui sont reçues sans problème comme « expressions culturelles » par toute cette Secte tenant le Pouvoir, issue du néo-marxisme tiers-mondiste aujourd’hui recyclée dans le néo-léninisme queer et hygiéniste (apologie du « trans » de la transplantation des injections expérimentales), adepte du « variétisme » deleuzien et foucaldien ou comme cultiver l’espèce humaine en variétés diverses et mélangées (apologie du métissage obligatoire) — ce que récusent par ailleurs les fondamentalistes de tous bords. Ceci devient alors pain béni, en réalité, pour leurs idéologues racialistes et religieux qui ne veulent surtout pas voir cette masse immigrée se fondre dans la nation française comme « citoyens », car pour tous ces puristes, soit il s’agit de persister dans le « chacun chez soi », soit « chacun est un autre qui s’ignore » alors que les enjeux majeurs sont bel et bien ailleurs :
Comment faire en effet d’une part de la France à nouveau et déjà un pays qui va bien avant de prétendre autre chose ? Et, d’autre part, comment ce résultat pourrait alors propulser à nouveau notre pays au rang qui lui sied, non pas le premier en soi, mais en tant que singularité porteuse ancestrale d’un message universel (et non pas universaliste) au sens d’être détentrice d’un Code de Conduite capable de déchiffrer les mystères du Vrai, du Bien et du Beau, une emphase, certes, mais qui à l’époque de l’acmé française (17e) allait à l’évidence de soi.
De plus, si l’on veut que le « débat » de la prochaine présidentielle ne soit pas celui « piégeant » du « pour ou contre » l’immigration qui verra un clone de la Secte (encore en gestation comme dans I-robot) triompher au second tour, il conviendrait dès maintenant de ne pas sombrer dans ce défaitisme de fait en parlant de « république islamique » à moins que de part la prégnance du joug nihiliste queer exacerbé par un scientisme devenu fou des pans entiers de la population, y compris d’ailleurs autochtones, préfère en effet s’en protéger en se réfugiant dans le passéisme d’habitudes désuètes au vu de nos acquis civilisationnels montrant que la liberté et la justice restent premières pour le développement humain malgré les assauts conjoints des totalitarismes scientistes et intégristes.
Ceci ne veut cependant pas dire que la France et l’Europe doivent se substituer aux régimes et aux institutions mondiales faillis ou en déroute, ONU comprise, qui refusent de prendre en compte ce vaste problème noyé sous les définitions tronquées de « réfugié » et de « flux migratoires ». Mais il faut savoir hiérarchiser les combats. Du moins en stratégie politique.
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