Les idiots utiles du « socialisme » djihadisé

15/10/2023 (2023-10-15)

Par Lucien SA Oulahbib

Socialisme « arabe » (baasiste, nassériste…) et djihadisme sont les deux faces d’une même médaille défendue aujourd’hui autant dans les rues d’Alger, de Paris à Bagdad que naguère par les Saddam et Kadhafi qui fomentaient, nourrissaient les djihadistes allant se faire sauter à Jérusalem pour le premier, faisant de la propagande jusqu’à l’extrême gauche en passant par les sarkozistes pour le second. Ce qui fait qu’il existe, parmi beaucoup d’Occidentaux, une incompréhension sourde de ces deux faces et de leurs liens, bien plus concurrentes qu’ennemies et qui aujourd’hui font cause commune comme cinquième colonne au plus profond des nations occidentales (avec le pompon à Sydney où l’on veut toujours « gazer » du juif…).

Que les Anglo-Saxons aient fait des erreurs stratégiques monumentales lorsqu’ils tentèrent de les dégommer en Irak et en Afghanistan ne veut pas du tout dire qu’ils soient les principaux responsables de la prise d’indépendance actuelle effectuée par la seconde face de cette médaille arabo-musulmane dont par ailleurs les sympathies nazies signifiaient seulement que les deux faces partageaient et partagent encore le même but : détruire le judéo-christianisme et la raison universelle qui en découle, et ce comme le voulaient aussi les germanophiles depuis Luther, Fichte, Nietzsche, puis le nazi — tendance S.A — Heidegger… En un mot et trivialement dit, les djihadistes ne sont pas la création combinée de la CIA et du Mossad, même s’ils les ont cyniquement manipulés, mais le produit bien plus lointain du refus théologique arabo-musulman d’admettre que la loi de la Nature, à savoir la Raison, est coextensive à l’idée de liberté, puisque nous avons été faits à Son image…

Ce qui implique d’admettre que le conflit entre humains et citoyens soit permanent comme le disait Machiavel lisant Aristote pour définir les limites de ce qui « est » possible en soi comme pour soi ou Le politique lui-même…

C’est ce que refusèrent les théologiens alliés aux califes contre les vizirs en tuant dès le début l’esprit « rationnel » (ou le sens commun chassé vers l’Andalousie morcelée avant la réaction djihadiste Almohade…) voyant un Ghazali triompher sur Averroès, puis l’émergence de Wahhab sous domination ottomane, etc., etc., ce qui fait que les djihadistes d’aujourd’hui sont bien plus au courant des enjeux civilisationnels majeurs entre Soumission et Liberté (entre uniformisation indifférenciée et enracinement singularisé) que ne le pense par exemple un Gilles Kepel. Celui-ci eut le toupet d’écrire dans sa préface au livre présentant « Al Al-Qaïda dans le texte » que les textes rassemblés auraient été très « pauvres » en doctrine. Comme si les plumes en action avaient « quelques neurones », ajoutait à l’époque Kepel, ce qui démontre son degré de sous-estimation — quand bien même parlerait-il excellemment arabe (il s’en vante à chaque fois) — qui se manifeste encore lorsqu’on l’entend (sur France Info samedi 14 octobre 2023) commenter le conflit déclenché massivement par les djihadistes à Gaza en les renvoyant dos à dos avec « l’extrême droite » israélienne. Alors que devant l’échec patent d’Oslo II, à l’instar de Minsk II, il n’y avait pas d’autres issues que de laisser la loi naturelle du Politique s’exprimer en faisant en sorte, par exemple comme à la fin du 19e siècle, que les arabisés palestinistes qui le désirent aillent travailler et vivre dans les nouvelles villes israéliennes surgissant peu à peu de Judée et Samarie (puisque la partie arabisée exige tout ou rien) et aux pourtours de Gaza ; d’ailleurs près de 20 000 permis de travailler venaient d’être acceptés dans cette région par les autorités israéliennes…

C’est ce que ne comprennent pas non plus un Dupont Aignan, un Xavier Moreau et tant d’autres, en particulier celui-ci qui a bien vu pourtant que les forces Azov et pro-otaniennes ont utilisé les accords de Minsk pour s’armer durant douze ans (2014-2022) afin de détruire les zones tampons russophones et russes en les bombardant à l’identique des villages israéliens frontaliers à Gaza ou dans le nord près du Liban. Ce qui fait que de la même façon que les accords de Minsk ont été instrumentalisés les accords d’Oslo ont été également utilisés pour endormir jusqu’au cœur même d’Israël dans lequel beaucoup auraient bien aimé pourtant vivre en paix avec leurs voisins arabisés puisque, répétons-le, ces derniers peuvent s’installer n’importe où en Israël, du moins s’ils acceptent la présence juive et l’autorité de l’État de droit israélien. Car si Israël est un État juif (comme le reconnaît la résolution onusienne ayant promulgué la séparation en 47), il s’avère qu’il n’a pas fait de sa religion la loi fondamentale, à la différence des arabo-musulmans djihadisés qui, eux, ne font pas de différence entre loi religieuse et loi civile, ce qui fait qu’ils refusent tout processus de paix pensé de toute façon par eux comme une « trêve » plus ou moins longue…

Voilà pourquoi l’assassin d’Arras voulait détruire l’Histoire individuellement alors qu’elle est pourtant déjà détruite, effacée institutionnellement par la cinquième colonne en action dans les Universités et les écoles françaises, européennes, occidentales, arabo-musulmanes ; lui et ses copies veulent effacer jusqu’au souvenir de la colonisation arabo-musulmane, la traite négrière arabo-musulmane, la volonté hégémonique d’une secte désireuse naturellement de s’étendre. D’où la nécessité, organique, de l’en empêcher, en retour ; c’est ce que ne comprennent pas ceux qui prétendent qu’il ne faut pas « importer » le conflit judéo-arabe, alors qu’il est le cœur, le nœud même, lui-même, de l’affrontement à nouveau frontal entre Soumission et Liberté… Entre indifférenciation des « particules élémentaires » et enracinés singularisés, il n’y a plus de « troisième voie » ; car, oui, parfois, l’affrontement politique devient historiquement binaire, pas de place aux « non-binaires »…

Ce qui ne veut pas dire qu’il faille supprimer ces derniers bien entendu ; mais qu’ils aillent jouer ailleurs…

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