Les erreurs et/ou mensonges du Parisien sur le Gardasil l’exposeront-ils à des poursuites judiciaires ?

08/02/2023 (2023-02-08)

Par le Dr Gérard Delépine, chirurgien cancérologue

Dans un article récent1 le Docteur Martine Perez prétend dans le journal quotidien le Parisien que « le vaccin contre le papillomavirus est une prévention efficace contre le cancer du col de l’utérus » et rajoute « … ce cancer que d’autres pays ont réussi à éradiquer ». On a connu cette collègue plus vigilante…

Ce titre et son sous-titre, totalement mensongers exposent ce médecin et son journal à d’éventuelles plaintes de parents pour informations mensongères susceptibles de mettre en danger autrui. En effet comment des parents, abusés par cet article qui les aurait convaincus de vacciner leur enfant souffrant depuis l’injection de Gardasil de complications, ne pourraient-ils pas en vouloir à ceux qui les ont désinformés ?

Rappelons les faits établis et publiés par les agences officielles des pays pro vaccins antiHPV.

Contrairement à ce que prétend le Parisien, l’effet anti-cancer du vaccin n’a pas été démontré.

Les essais phase 3 de ces vaccins n’ont pas recherché l’efficacité anticancer, mais seulement l’efficacité antivirale qui est réelle et bien établie contre les souches contenues dans le vaccin. La surveillance des vaccinées montre que les vaccins protègent contre les verrues et certaines anomalies cytologiques bénignes, mais, malgré un recul de plus de 15 ans, aucune étude randomisée en vie réelle n’a démontré une réduction des cancers invasifs.

C’est d’ailleurs ce que la Haute Autorité de Santé rappelle dans son avis du 9 février 20202 qui ne mentionne aucune efficacité contre le cancer invasif, mais signale « l’efficacité de GARDASIL 9 dans la prévention des lésions précancéreuses et des verrues génitales (condylomes acuminés) du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus dus aux types d’HPV contenus dans le vaccin ».

Comme ce cancer est multifactoriel, on peut craindre que la diminution d’un seul des facteurs étiologiques évoqués parmi une dizaine d’autres (âge jeune lors des premiers rapports, nombre de partenaires sexuels, fréquence des infections génitales à bactéries, champignons ou virus, nombre d’enfants mis au monde, tabagisme, utilisation prolongée des contraceptifs, déficit immunitaire qu’il soit congénital ou secondaire à un traitement médial ou au sida…)3 4 5 ne soit pas efficace contre le cancer invasif, d’autant qu’il existe au moins 20 souches de HPV statistiquement liées au cancer et que les derniers vaccins n’en ciblent que 9.

Le Parisien se trompe-t-il ou ment-il volontairement ? Aucun des pays vaccinés n’a éradiqué le cancer du col

Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les agences sanitaires officielles des pays qui ont le plus vite et le plus complètement vacciné leurs jeunes filles (Australie, Grande-Bretagne, Suède, Norvège).

L’Australie a été le premier pays à organiser des campagnes de vaccination scolaire contre les HPV. La consultation du site gouvernemental https://www.canceraustralia.gov.au/cancer-types/cervical-cancer/statistics montre que, globalement le nombre de nouveaux cancers invasifs dépistés chaque année en Australie augmente.

Est-ce là l’éradication dont parle le Parisien ?

Depuis la vaccination (2006), l’incidence (nombre de nouveaux cas annuels pour 100 000 femmes) des cancers invasifs du col ne diminue plus, comme l’objectivent les figures qui suivent, comparant la période du dépistage par frottis marquée par une chute de près de 50 % de l’incidence des cancers invasifs à celle de la vaccination généralisée des jeunes chez lesquelles l’incidence ne diminue plus :

Lorsqu’on considère le groupe le plus vacciné, celui des jeunes filles de13 à 23 ans en 2006 qui ont atteint l’âge de 24 à 34 ans en 2017, on ne constate qu’une diminution non significative de leur incidence de cancer invasif (8,6 en 2006 versus 8,2 en 2017, diminution dix fois moindre que dans la décennie précédente).

Les articles qui claironnent constamment que l’Australie est en train d’éradiquer le cancer du col grâce à la vaccination ne sont donc pas basés sur l’examen des faits constatés par les agences sanitaires officielles, mais sur des simulations publicitaires biaisées par des hypothèses fausses faites par des auteurs liés aux marchands de vaccins ou aux organismes de vaccination.

Il est incompréhensible qu’un médecin puisse diffuser un pareil mensonge et qu’un journal comme le Parisien accepte de publier des assertions aussi contraires aux faits avérés, alors qu’ils sont facilement vérifiables.

La Grande-Bretagne a été le second apôtre de la vaccination scolaire contre le HPV. La consultation du site officiel cancer research UK à https://www.cancerresearchuk.org/health-professional/cancer-statistics/statistics-by-cancer-type/cervical-cancer/incidence#heading-Two montre que de 1993 à 2006, l’incidence avait régressé d’un tiers (de 13/100 000 à 9/100 000) sous l’effet du dépistage cytologique.

Mais, depuis le début de la vaccination, l’incidence standardisée est passée de 9/100 000 en 2006-2008 à 10/100 000 en 2016 – 2018, dernière période publiée. Dans ce pays comme en Australie, les campagnes de vaccination ont été incapables de diminuer l’incidence globale des cancers invasifs. Cancer Research UK constate ainsi :

« Au cours de la dernière décennie au Royaume-uni (entre 2006-2008 et 2016-2018) les taux d’incidence du cancer de l’utérus chez les femmes sont restés stables »

Et facteur plus inquiétant les jeunes filles les plus vaccinées (celles qui avaient entre 13 et 18 ans en 2007 et qui atteignent 23 à 28 ans en 2018) voient leur incidence de cancer invasif augmenter.

Les faits avérés montrent donc aussi que la Grande-Bretagne est très loin d’éradiquer le cancer de l’utérus !

Comment cette médecin journaliste a-t-elle pu ignorer des données officielles facilement consultables, y compris en français ?

La Suède a été le troisième pays à instaurer la vaccination scolaire contre le HPV.

En Suède, grâce au dépistage cytologique une diminution des 2/3 de l’incidence standardisée des cancers invasifs a été observée entre 1965 (24/100 000) et 2006 (7/100 000).

La généralisation de la vaccination à l’école, au contraire, a été suivie d’une augmentation de l’incidence des cancers invasifs de 7/100 000 en 2006 – 2009 à 11,5/100 000 en 2014–2015 (p <0.03) et même 13/100 000 en 20206.

Un article de 2020 7 prétend que la vaccination aurait diminué le risque de cancer invasif. Mais elle prend en compte les 10 – 30 ans (alors que les cancers du col sont rarissimes avant 25 ans), et il ne s’agit pas d’une étude prospective randomisée, mais d’une étude rétrospective faite en croisant les données de différents registres dont nous avons vu les incertitudes et les graves erreurs dans les études réalisées par Epiphare sur la vaccination covid en France. Surtout les conclusions de cette étude sont contredites par tous les autres articles suédois parus sur le sujet depuis 10 ans8 9 et sont incompatibles avec les données officielles du registre national du cancer suédois10. En 2020 l’incidence standardisée selon l’âge dépasserait 10/100000, soit supérieure de 66 % à l’incidence française à la même date.

Cette augmentation d’incidence est même reconnue par les plus chauds partisans de cette vaccination qui tentent seulement d’en disculper la vaccination en ces termes11. « The increase in Swedish cervical cancer incidence is not likely to be caused by HPV vaccination » (l’augmentation de l’incidence des cancers du col en Suède a peu de chances d’être due à la vaccination HPV).

Comment le docteur Martine Perez peut-elle parler d’éradication de ce cancer en Suède alors que l’incidence et le nombre annuel de nouveaux cancers augmentent dans ce pays ?

Nous avions déjà en 2020 et 2022 publié à nouveau ces résultats (ici actualisés) dans deux articles publiés par France soir12 et confirmant le détail des analyses publié dans un livre en 2018 en français13 et en anglais14 et répondu en ce début janvier 23 aux dix mensonges d’AFP Factuel qui prétendait contredire notre article de décembre et les faits avérés dont témoigne les chiffres officiels des agences15.

Le Docteur Martine Perez a-t-elle respecté les devoirs du médecin et l’éthique des journalistes ?

Le conseil de l’ordre des médecins stipule dans l’Article 13 (article R.4127-13 du code de la santé publique) les devoirs du médecin16 qui informe le public :

« Lorsque le médecin participe à une action d’information du public à caractère éducatif, scientifique ou sanitaire, quel qu’en soit le moyen de diffusion, il ne fait état que de données confirmées, fait preuve de prudence et a le souci des répercussions de ses propos auprès du public. ».

Cet article du code de déontologie a motivé des poursuites de l’ordre contre le Professeur Raoult parce qu’il avait dit que la chloroquine était efficace contre le Covid, en l’occurrence affirmation confirmée depuis lors par de très nombreux pays comme l’Algérie, la Côte d’Ivoire, l’inde, Madagascar, le Niger, le Nigéria et bien d’autres.

Le conseil de l’ordre blâmera-t-il le Docteur Martine Perez pour avoir fait imprudemment état de données non confirmées ?

Madame Martine Perez a-t-elle respecté l’éthique des journalistes ?

L’éthique journalistique17 est encadrée en Europe par deux textes, dont la Charte de Munich édictée par les syndicats de journalistes des 6 pays membres de la CEE plus ceux de la Suisse et de l’Autriche en 1971, et la Charte d’éthique professionnelle des journalistes rédigée en 1918 par le Syndicat National des Journalistes et modifié en 1938 et 2011. Ces écrits qui reposent sur des textes fondateurs du droit international, comme la déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen en reprend le Préambule et l’article 16. Ils ont été rappelés par la Charte mondiale d’éthique des journalistes de Tunis du 12 juin 201918.

Celle-ci rappelle en particulier :

« Respecter les faits et le droit que le public a de les connaître constitue le devoir primordial d’une journaliste… la journaliste ne rapportera que des faits dont elle connaît l’origine… elle sera prudente dans l’utilisation des propos et documents publiés. ».

Les affirmations de Madame Martine Perez contraire aux faits établis publiés par des agences sanitaires officielles ne paraissent vraiment pas respecter l’éthique journalistique.

L’erreur est humaine. Madame Martine Perez a peut-être été trompée par des textes trompeurs de l’industrie des vaccins. Aussi la charte mondiale des journalistes précise : « la journaliste s’efforcera par tous les moyens de rectifier de manière rapide, explicite, complète et visible toute erreur ou information publiée qui s’avère inexacte. ».

Nous verrons dans les semaines qui suivent si Madame Martine Perez, dûment informée par nos soins, respectera la charte mondiale des journalistes. Elle se protégerait ainsi également d’éventuelles poursuites en justice.


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