15/11/2023 (2023-11-15)
Par le Dr Gérard Delépine
Le planning familial a été fondé par des féministes qui voulaient promouvoir une maternité voulue et défendre les droits des femmes, et en particulier contre les violences qu’elles subissaient.
Mais depuis quelque temps, sous l’impulsion de militants trans extrémistes, il oublie ses objectifs fondateurs jusqu’à renier la réalité biologique, menacer certains droits des femmes et mettre en péril l’équilibre psychologique des enfants à l’école par la promotion de la théorie transgenre au sein de ladite éducation à la sexualité obligatoire.
Prétendre qu’un homme peut être enceint témoigne d’un déni de la réalité
Comme le reconnaît d’ailleurs le planning, pour être enceinte, il faut disposer de tout l’appareil génital qui définit une femme : un utérus, un vagin, des ovaires, des trompes de Fallope perméables…
Ce n’est pas être transphobe que de rappeler qu’être enceinte n’est possible que chez les femmes de naissance, même si cette femme de naissance se déclare homme trans et a refusé de se faire opérer pour accorder son anatomie à son ressenti. Mais c’est être antiféministe que de nier les spécificités organiques des femmes.
Je ne reproche rien aux personnes adultes qui s’affirment trans genre, c’est leur liberté de parole et leur droit. Mais il faut qu’elles en acceptent les conséquences : une femme a la possibilité de porter des enfants et un homme seulement de participer à la procréation. Se vouloir homme implique de se comporter comme tel et de renoncer aux droits et aux spécificités des femmes. Il s’agit de simple bon sens.
La philosophie transgenre nie les droits des femmes
Ainsi que le rappelait Sami Biasoni le 16/09/2021 dans le Figaro :
« Les lubies de la “diversité” et de “l’inclusion” servent aujourd’hui à légitimer certaines positions victimaires dangereuses en démocratie, loin des idéaux humanistes de justice que ces notions devraient véhiculer1. »
Les extrémistes trans exigent l’inclusion partout et les femmes trans (nées hommes et possiblement non opérées) menacent l’équité dans les compétitions sportives et la sécurité physique et morale des femmes de naissance dans tous les endroits qui leur étaient spécifiquement réservés et participent ainsi à l’invisibilisation des femmes de naissance.
Dans les compétitions sportives, inclusivité ou équité ?
La taille, le poids, les résistances osseuses, ligamentaires et la capacité cœur-poumon des femmes transgenres dépassent celles de leurs homologues cisgenres (= femmes de naissance non transformées), même après des années d’hormonothérapie. Le nier s’inscrit dans une démarche antiscientifique qui oublie le réel2.
L’inclusivité des femmes trans dans les compétitions sportives (comme Lia Thomas en natation, Emilie Bridges en cyclisme, Terry Miller, Halba Diouf et Andraya Yearwo en course à pied, Alana McLaughlin en MMA,…) a privé des femmes de naissance de records et de médailles qu’elles méritaient par leurs entraînements et leurs efforts. Navratilova, ancienne championne de tennis s’est insurgée contre la présence d’athlètes transgenres :
« Le tennis féminin n’est pas fait pour les athlètes masculins ratés, quel que soit leur âge… C’est du patriarcat pour les hommes biologiques d’insister sur le droit d’entrer dans des espaces créés pour les femmes. Est-ce difficile à comprendre ? »
Après plusieurs études et de longs débats, les fédérations internationales d’athlétisme3, de natation4 et de cyclisme se sont rangées à cette opinion et ont décidé d’exclure les femmes trans des compétitions féminines tandis que plusieurs autres (l’International Rubgy League) l’envisagent à court terme. Dans les compétitions sportives, l’équité prime peu à peu sur l’inclusivité.
Les prisons
Dans les prisons, l’inclusivité des femmes trans a été demandée le 23 juin 2023 par un amendement de la France insoumise pour que n’importe quel homme emprisonné se déclarant femme, même si celui-ci est un violeur ou un tueur de femmes, puisse être incarcéré́ dans les prisons pour femmes : « La mise à l’écrou est effectuée en fonction de l’identité́ de genre déclarée de la personne condamnée, indépendamment du genre à l’état civil au moment de la condamnation ». Monsieur qui se déclare Madame n’aurait donc même pas besoin d’avoir effectué un changement de sexe à l’état civil, ni de se faire opérer pour bénéficier de cette mesure.
Cette inclusivité des trans en prison pour femmes a été suivie par des viols de femmes de naissance par les femmes trans au Canada, aux USA et en Grande-Bretagne5. En Écosse, la loi prévoyant d’enfermer une femme trans condamnée pour deux viols dans une prison pour femme a suscité une telle indignation publique que l’administration a finalement dû l’incarcérer dans un établissement conforme à son sexe de naissance. Au Danemark6, la Haute Cour de l’Est a jugé que la présence d’une prisonnière trans non opérée dans une prison pour femmes « poserait un risque de sécurité non insignifiant pour les femmes détenues ». Cette cour a également jugé que « le placement de la détenue dans une unité masculine ne violait pas ses droits, car il n’était pas fondé sur la non-reconnaissance du genre légal, mais sur une évaluation de la sécurité. »
Vie sociale
L’inclusivité des femmes trans dans les voyages scolaires, les dortoirs, les vestiaires, les douches et les toilettes et tous les espaces jusqu’ici réservés aux femmes de naissance menace la pudeur, la sécurité physique et le bien être psychologique des femmes de naissance.
Comment le planning familial fondé pour défendre le droit des femmes peut-il aujourd’hui soutenir l’idéologie trans genre qui veut les supprimer ?
Comme le rappellent Marguerite Stern et Dora Moutot pour le mouvement, Femelliste7 :
« Nous sommes passées d’un féminisme universaliste à un féminisme orwellien soumis à l’idéologie transgenre où les femmes ne semblent plus être le sujet central du féminisme… Le transgenrisme est un cheval de Troie masculiniste s’apparentant à une religion ».
L’éducation sexuelle du planning diffuse la théorie trans genre dans les écoles8
Le planning annonce clairement ses objectifs :
« Déconstruire les idées reçues sur les questions relatives à la sexualité etl’anatomie ; lever les tabousdès le plus jeune âge, “lutter contre les LGBTphobies…”. »
Pour le planning familial comme pour Pap Ndiaye, l’éducation sexuelle prônant la théorie transgenre constitue une matière aussi importante que les mathématiques !
Et il élève les relations sexuelles multiples simultanées au rang de droit (en attendant peut-être d’en faire un devoir ?)
Ce slogan en écriture inclusive donne un aperçu de la campagne d’éducation sexuelle « MonEducSex » que le Planning familial diffuse aux enfants dans les écoles. Et de poursuivre :
« En amour, il y a plein de possibilités ! Qu’on soit enfant ou adulte, il est possible de changer souvent d’amoureux.ses, ou d’avoir plusieurs amoureux.ses en même temps. Être en couple, relation composée de deux personnes, est un modèle mais pas le seul. »
Ces slogans ont suscité des réactions scandalisées que rapporte Paul Surgy dans le figaro 9 :
« La polygamie est interdite en France, donc merci au Planning qui n’a plus rien de familial d’arrêter d’en faire la promotion » « Comment préparer les femmes à servir encore plus le patriarcat ? ». « Les mêmes impôts qui servent à payer cette propagande de destruction de la famille, sont ceux qui serviront à payer les pensions des mamans sans maris, des enfants sans papas, les psys des enfants rendus fous par ce discours délirant… ! »
Charlie Hebdo et Marianne, ont souligné que le Planning familial a adopté l’idéologie intersectionnelle (affirmant la nécessité de penser ensemble les enjeux de classe, de genre et de race) depuis plusieurs années et dont a témoigné la volonté de certaines militantes de faire retirer le mot « laïcité » de la charte de l’association lors du congrès de Niort d’octobre 2019.
Anne-Sixtine Pérardel, conseillère en vie affective et sexuelle de l’association Déclic10 et auteure d’un livre récent11, précise :
« L’idée d’avoir plusieurs amoureux en même temps est une idée d’adultes que les enfants auprès desquels j’interviens ne comprennent pas ».
Le député (LREM) François Jolive juge que :
« La méthode est assez indigne… C’est de l’idéologie à 100 %. Et je regrette que le planning familial s’éloigne de sa mission, qui est utile. Il semble inféodé lui aussi à l’esprit de déconstruction à la mode. Laissez donc les enfants se construire en liberté, plutôt que de les instrumentaliser à des fins idéologiques ».
L’historienne du genre et militante féministe Marie-Jo Bonnet conclut ainsi :
« Encourager la polygamie chez les jeunes, ça n’a plus rien à voir avec le Planning familial que j’ai connu dans mon enfance ! Cela fait longtemps que cette association est passée aux mains de militants qui ne défendent plus les droits des femmes. Ils s’imaginent progressistes, mais il y a en réalité une perte totale des valeurs. »
La mission de l’école est d’enseigner les matières fondamentales : l’écriture, la lecture, les mathématiques, la biologie, l’histoire et la géographie ; elle y parvient fort mal. Soustraire plusieurs heures d’enseignement pour les consacrer à une propagande inadaptée à l’âge des enfants est mal venu. Et confier cette « éducation sexuelle » au planning familial particulièrement dangereux pour l’équilibre de nos enfants.
Informons nos élus pour qu’ils refusent l’augmentation des subventions que réclament le planning familial et d’autres organisations partisanes pour endoctriner nos enfants à l’école.
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