Le cas de Shenaya menacée d’expulsion que même un Zemmour défend

02/10/2023 (2023-10-02)

[Illustration : Shenaya, 18 ans et lycéenne à Bordeaux.  © France 3 Aquitaine – Maïté Koda]

Par Lucien SA Oulahbib

Il n’est guère étonnant de constater que les services administratifs actuels qui délivrent ou pas l’autorisation de séjour en France sont tenus par des ennemis de la République française, comme l’indique non seulement l’affaire de cette jeune lycéenne, Shenaya, que Zemmour défend, à juste titre, mais aussi beaucoup d’autres, tel ce jeune musicien kabyle amoureux de la culture française attendant quatre ans une autorisation alors que d’autres, ne parlant pas français et ayant une longue barbe pacifiste, l’avaient, eux, depuis bien longtemps. Pis, les ONG approchées lui disaient qu’elles ne pouvaient rien puisqu’il « parlait français » (et n’avait pas de « barbe »…), comprenne qui pourra…

Ou plutôt si, et comme l’indiquent nombre de « X-nautes », il existe bel et bien, de fait, une discrimination négativiste filtrant positivement de potentiels soutiens au couple » MM » (Macron-Mélenchon — le second soutenant le premier au nom d’un nihilisme, celui de la destruction des frontières intérieures et extérieures, faisant même des leçons d’anti-xénophobie primaire), alors que, d’une part, la question de l’immigration est de plus en plus une donnée mondiale qui ne peut être traitée qu’au niveau onusien, et que, d’autre part, il n’y a aucune raison d’être de plus en plus la roue de secours d’États faillis ou n’ayant jamais émergé parce qu’ils ont justement suivi l’idéologie tiers-mondiste néo-léniniste que Mélenchon, ce Castro raté, est l’un des derniers à suivre tant elle a été mortifère. Même les BRICS++ s’en sont éloignés : pourquoi ?… Aucun « universitaire » actuel ne vous le dira — ils préfèrent empêcher Kepel de professer ou de salir la réputation de tel ou telle en les traitant des noms infamants habituels…

Il n’est donc pas étonnant de constater que pullulent nombre de leurs punaises propagandistes, ou les précieuses ridicules d’une Milice nouvelle mouture s’infiltrant partout, y compris dans les maternelles, pour promulguer cette destruction nihiliste et son mensonge obscurantiste, le tout au service du djihadisme chic et de la Secte Globale scientiste hygiéniste et affairiste concoctant, à défaut d’une loi sur l’injection obligatoire (seule objection d’un Mélenchon dans cette histoire), celle sur l’injonction à fondement eschatologique de ne plus offenser la nouvelle religion réchauffiste établissant, elle, des corrélations entre chaleur climat et CO2, mais les refusant entre insécurité gabegie migratoire (ci-dessus), djihadisme, injections et effets secondaires, etc., etc., etc.

Lyssenko le retour ?… Pis, car à l’époque il y avait du « débat ». Aujourd’hui, celui n’existe plus ou à peine, déjà sur le « service » dit « public » — les employés payés par nos impôts s’en sont même approprié le terme, le privatisant de fait en signant une « charte » interdisant d’inviter ceux allant à l’encontre de leur religion réchauffiste, ce qui est bien là cette quadrature du cercle tant recherchée par « O’Brien » dans « 1984 » lorsque 2 +2 DOIVENT faire 5… :

« (…) O’Brien présenta à Winston le dos de sa main gauche levée. Le pouce était caché, les quatre doigts étendus.

— Combien est-ce que je vous montre de doigts, Winston ?

– Quatre.

Le mot se termina par un halètement de douleur. L’aiguille du cadran était montée à cinquante-cinq. La sueur jaillie de son corps avait recouvert Winston tout entier. L’air lui déchirait les poumons et ressortait en gémissements profonds qu’il ne pouvait arrêter, même en serrant les dents. O’Brien le surveillait, quatre doigts levés. Il ramena le levier en arrière. Cette fois, la souffrance ne s’apaisa que légèrement.

— Combien de doigts, Winston ?

— Quatre.

L’aiguille monta à soixante.

— Combien de doigts, Winston ?

— Quatre ! Quatre ! Que puis-je dire d’autre ? Quatre !

L’aiguille avait dû monter encore, il ne la regardait pas. Le visage lourd et sévère et les quatre doigts emplissaient le champ de sa vision. Les doigts étaient dressés devant ses yeux comme des piliers énormes, indistincts, qui semblaient vibrer. Mais il y en avait indubitablement quatre.

— Combien de doigts, Winston ?

— Cinq ! Cinq ! Cinq !

— Non, Winston, c’est inutile. Vous mentez. Vous pensez encore qu’il y en a quatre. Combien de doigts, s’il vous plaît ?

— Quatre ! Cinq ! Quatre ! Tout ce que vous voudrez. Mais arrêtez cela ! Arrêtez cette douleur !

Il fut soudain assis, le bras d’O’Brien autour de ses épaules. Il avait peut-être perdu connaissance quelques secondes. Les liens qui le retenaient couché s’étaient détachés. Il avait très froid, il frissonnait sans pouvoir s’arrêter, ses dents claquaient, des larmes lui roulaient sur les joues. Il s’accrocha un moment à O’Brien comme un enfant, étrangement réconforté par le bras lourd autour de ses épaules. Il avait l’impression qu’O’Brien était son protecteur, que la souffrance était quelque chose qui venait de quelque autre source extérieure et que c’était O’Brien qui l’en sauverait.

— Vous êtes un étudiant lent d’esprit, Winston, dit O’Brien gentiment.

— Comment puis-je l’empêcher ? dit-il en pleurnichant. Comment puis-je m’empêcher de voir ce qui est devant mes yeux ? Deux et deux font quatre.

— Parfois, Winston. Parfois ils font cinq. Parfois ils font trois. Parfois ils font tout à la fois. Il faut essayer plus fort. Il n’est pas facile de devenir sensé.

Il étendit Winston sur le lit. L’étreinte se resserra autour de ses membres, mais la vague de souffrance s’était retirée et le tremblement s’était arrêté, le laissant seulement faible et glacé.

O’Brien fit un signe de la tête à l’homme en veste blanche qui était restée immobile pendant qu’il agissait.

L’homme à la veste blanche se baissa et regarda de près les yeux de Winston, lui prit le pouls, appuya l’oreille contre sa poitrine, tapota çà et là, puis fit un signe d’assentiment à O’Brien.

— Encore, dit O’Brien.

La douleur envahit le corps de Winston. L’aiguille devait être à soixante-dix, soixante-quinze. Il avait, cette fois, fermé les yeux. Il savait que les doigts étaient toujours là et qu’il y en avait toujours quatre. Tout ce qui importait, c’était de rester en vie jusqu’à la fin de l’accès. Il ne savait plus s’il pleurait ou non. La souffrance diminua. Il ouvrit les yeux. O’Brien avait tiré le levier en arrière.

— Quatre. Je suppose qu’il y en a quatre. Je verrais cinq si je pouvais. J’essaie de voir cinq.

— Qu’est-ce que vous désirez ? Me persuader que vous voyez cinq, ou les voir réellement ?

— Les voir réellement.

— Encore, dit O’Brien.

L’aiguille était peut-être à quatre-vingts, quatre-vingt-dix. Winston ne pouvait se rappeler que par intermittences pourquoi il souffrait. Derrière ses paupières serrées, une forêt de doigts semblaient se mouvoir dans une sorte de danse, entrer et sortir entrelacés, disparaître l’un derrière l’autre, réapparaître encore. Il essayait de les compter, il ne se souvenait pas pourquoi. Il savait seulement qu’il était impossible de les compter, à cause d’une mystérieuse identité entre quatre et cinq. La souffrance s’éteignit une fois de plus. Quand il ouvrit les yeux, ce fut pour constater qu’il voyait encore la même chose. D’innombrables doigts, comme des arbres mobiles, dévalaient à droite et à gauche, se croisant et se recroisant. Il referma les yeux.

— Je montre combien de doigts, Winston ?

— Je ne sais. Je ne sais. Vous me tuerez si vous faites encore cela. Quatre, cinq, six, en toute honnêteté, je ne sais pas.

— Mieux, dit O’Brien.

Une aiguille adroitement introduite glissa dans son bras. Presque instantanément, une chaleur apaisante et délicieuse se répandit en lui. La souffrance était déjà à moitié oubliée. Il ouvrit les yeux et regarda O’Brien avec reconnaissance. À la vue du visage ridé et lourd, si laid et si intelligent, son cœur sembla se fondre. S’il avait pu bouger, il aurait tendu le bras et posé la main sur le bras de O’Brien. Jamais il ne l’avait aimé si profondément qu’à ce moment, et ce n’était pas seulement parce qu’il avait fait cesser la douleur. L’ancien sentiment, qu’au fond peu importait qu’O’Brien fût un ami ou un ennemi, était revenu. O’Brien était quelqu’un avec qui on pouvait causer. Peut-être ne désirait-on pas tellement être aimé qu’être compris. O’Brien l’avait torturé jusqu’aux limites de la folie et, dans peu de temps, certainement, l’enverrait à la mort. Cela ne changeait rien. Dans un sens, cela pénétrait plus profondément que l’amitié. Ils étaient des intimes. D’une façon ou d’une autre, bien que les mots réels ne seraient peut-être jamais prononcés, il y avait un lieu où ils pourraient se rencontrer et parler. Les yeux d’O’Brien, baissés vers lui, avaient une expression qui faisait penser qu’il avait la même idée. Quand il se mit à parler, ce fut sur le ton aisé d’une conversation.

— Savez-vous où vous êtes, Winston ?

— Je ne sais pas. Je peux deviner. Au ministère de l’Amour. (…) »

https://www.librairal.org/wiki/George_Orwell:1984_-_Troisi%C3%A8me_Partie_-_Chapitre_II

⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.