04/08/2022 (2022-08-04)
[Source : leparisien.fr]
Par Clara De Antoni
« Quelle sécheresse ? Vous voyez de la sécheresse ici ? Regardez mes tomates, elles n’ont jamais été aussi belles ! ». C’est ainsi que nous accueille Marc Mascetti, maraîcher à Marcoussis, dans l’Essonne. Alors que toute la France métropolitaine est placée en « vigilance sécheresse », les légumes de « Marco », eux, se portent comme un charme.
Comme son grand-père avant lui, Marco n’irrigue pas. Poivrons, tomates, patates douces et herbes aromatiques poussent sans irrigation, sans engrais, sans pesticides. « Comme au Moyen-Âge ».
L’exploitation de Marc est située sur un terrain aride, à 300 mètres d’altitude. « On a foré jusqu’à 130 mètres, on n’a jamais eu d’eau, raconte-t-il. Donc notre seule solution a été de comprendre comment la nature peut se développer sans eau ».
Ici, à l’automne, on n’arrache pas les mauvaises herbes. On les laisse se mélanger à la terre. En février, Marc laboure les sols et oblige ses « ouvriers » – les vers de terre – à les transformer en matière organique. « Dès que la terre est labourée, je la re-compacte avec des rouleaux en fonte, de manière à garder toute l’humidité dans le fond de la terre », détaille le maraîcher. Il défend une éducation à la dure de ses légumes. « Si quand un légume à soif, on lui donne à boire, quand il a faim, on lui donne à manger, quand il a des insectes, on les tue… Non ! Un légume doit se débrouiller tout seul », lance-t-il.
Et en ces temps de sécheresse, Marc remarque que ses légumes sont radieux. « Avant de mourir, un légume pense toujours à se reproduire. Et en ce moment, les légumes pensent qu’ils n’auront bientôt plus rien à boire. Donc ils font encore plus de fruits que d’habitude ! ».
[Note de Joseph : il y a deux ou trois décennies, une intuition est survenue. L’agriculture — faire pousser des légumes et des fruits — ne devait demander qu’un minimum d’intervention humaine pour peu que l’on agisse en harmonie avec la nature. Il ne devait notamment pas avoir besoin d’arroser ni de retourner la terre. Cet agriculteur et des approches novatrices dans divers endroits du monde (notamment la permaculture), ainsi qu’une nouvelle compréhension du fonctionnement du règne végétal, tendent à le démontrer.
Voir aussi :
►La permaculture dans le potager pour un retour à l’autonomie
►Permaculture : partageons nos connaissances et savoir-faire au sein de nos jardins !
►Agriculture biologique et permaculture
►Permaculture vs agriculture industrielle : le sens des priorités
►Les « miracles verts » de ce jeune jardinier belge sur 15m2
►Retour à la nature
►François Léger : « Les microfermes sont le chemin vers l’autonomie alimentaire et sociale »
►La vie sociale des plantes
►« Les plantes sont extraordinaires : c’est un modèle décentralisé dont tous les membres participent à la décision »]
⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.