La façon dont « le courrier des Stratèges » attaque Riposte Laïque est dégueulasse

Par Lucien SA Oulahbib

Un mot fort pour indiquer que l’on n’attaque pas ainsi en dessous de la ceinture en se ralliant de fait à ceux que les propriétaires sont censés combattre, non pas seulement « la Caste », mais la Secte — en ce sens où celle-ci recrute également tout le monde (à la différence de la première, qui coopte seulement) et qu’elle interdit toute dissidence alors qu’une caste admet en son sein toutes les nuances de « gris » (à la cervelle de crevette ayant la même couleur). Cette distinction entre secte et caste n’est pas uniquement une question de vocabulaire, mais d’analyse globale de l’état actuel du système global basé sur la fusion organique et non plus tactique entre la Technostructure publique et privée avec l’Affairisme international à tendance mafieuse — qu’il est trop aisé d’indiquer comme représentant uniquement « la » finance, celle-ci étant en effet le nerf de toute guerre depuis la nuit des temps. C’est du moins ce que l’article somme toute mesuré publié dans Riposte Laïque a juste souligné, sans injurier, en se demandant par exemple pourquoi le Courrier des Stratèges ne voyait pas que le nihilisme du sansfrontièrisme et cette proposition d’« Édit de Nantes avec “les” musulmans » faite par le Courrier (ou le degré zéro de l’analyse politique) font partie du souhait de cette Secte qui veut annihiler toute particularité souveraine (Nations) et toute singularité individuelle (queerisme antigay et pédophile) en réduisant les peuples en « particules élémentaires » modélisables, injectables, remplaçables, nouvelle matière première de la machinerie cybernétique divisée en passifs (les sans-dents et « ceux qui ne sont rien ») et actifs (l’élite de la Secte et ceux qu’elles cooptent pour commander, rectifier moralement…).

Et cette Secte (nommée ailleurs SHAA) a besoin de gardes-chiourmes pour maintenir son Hégémonie (et Orbe) — elle l’a trouvée ces temps-ci dans les rangs des néoléninistes petits bourgeois s’étant fait une santé avec la guerre d’Algérie, du Vietnam, et le mai 68 dévoyé, après avoir écrémé le centrisme mou des sociaux-démocrates et des catho-sociaux (à la base des ONG) et d’un zeste de communistes repentants, tous à la recherche avide, mais aussi désintéressée de places en son sein (en la contestant par exemple, sauf que la critique fait partie de sa révolution permanente). Et tous se servent de la fibre révoltée de toute jeunesse, car « chaque génération est un nouveau peuple » disait Tocqueville, pour à la fois propager les thèmes permettant de conforter la « conception du monde » hégémonique, et chasser les dissidents, les traquer, puis les tuer déjà socialement…

Or, il se trouve que le Courrier des Stratèges, du fait de ses convictions, et de ses analyses de bon niveau sur la situation internationale et sociale-économique, et le poids grandissant de la fusion, organique, entre l’État et les FTN, avait de l’intérêt pour la sauvegarde des libertés fondamentales. Mais soudain, au détour d’une maladresse policière (compréhensible, car il aurait pu être écrasé sur le mur et que « force doit rester à la loi ») — qui n’aurait pas fait tant foin s’il n’y avait pas eu ces émeutes (et à l’instar du « ceci n’est pas une pipe » de Magritte, celles-ci ne sont pas des révoltes) avides plutôt de voler à la hauteur de la démesure narcissique d’aujourd’hui (car on n’y a pas volé « que » du pain, mais surtout des objets de marque) au lieu de partir à l’assaut du « macronisme » comme le voulaient également les « stratèges » de la Nupes, et comme le croyaient également nos libertariens en herbe du Courrier (en herbe, car à côté d’un Friedman, père et fils — Milton et David —, ou même d’un Bastiat qu’aimait titiller Marx, il y a de la marge…)

Non, ces émeutes n’étaient pas « l’étincelle qui met le feu à la plaine », mais le trop plein d’une société narcissisée et rétrécie aux « besoins » parmi lesquels même les livres ne sont plus les bienvenus (ils avaient été écartés lors de la crise hygiéniste comme « inessentiels ») du « prêt-à-penser » comme l’on disait autrefois lorsque l’analyse critique avait du coffre, le tout maquillé bien sûr en « révolte antiraciste ». Et même le Courrier s’y est fait prendre en ce sens où ces émeutes sont surtout le résultat convexe, la synthèse, la Somme de toute les gabegies aujourd’hui ambiantes allant du pédagogisme propagandiste sur la colonisation, les crimes communistes (parlant seulement des crimes nazis) aujourd’hui l’écologisme alarmiste (l’autre A de SHAA le premier étant celui de l’Affairisme nihiliste…) jusqu’à un regroupement familial sans autre condition que l’atermoiement bureaucratique par ailleurs contradictoire :

faire ainsi croupir des milliers de gens sous des abris de fortune en France ou en Italie alors que c’est bien, d’abord, un problème mondial, avec pour conséquence l’accroissement désormais constant (quoi qu’en dise un Lebrun bien moins compétent qu’une Tribalat) d’une population à qui, l’on enseigne, en plus, et même seulement, qu’elle est surtout une victime de l’Histoire, uniquement française d’ailleurs, et qu’elle doit, de ce fait, non seulement exiger, mais considérer que ses « propres » valeurs peuvent non seulement se déployer (se reproduire telles qu’elles comme si elles étaient « fixes »…), mais surtout se développer — tout en se substituant aux valeurs propres à la culture française (qui non seulement « existe », mais se vit en tant que telle) avec tout un prosélytisme multiforme, encouragé par clientélisme et conviction altermondialiste, financé par des puissances étrangères (jusqu’aux USA en « banlieues difficiles) via les centres dits “cultuels” et les mosquées de diverses obédiences alors qu’aucune Église, synagogue, pagode, aucun centre laïque, n’est construite dans les pays musulmans pour la plupart corrompus ; mais ils sont de moins en moins les seuls à l’heure du régime mafiosique généralisé…

Au fond, le Courrier, mais il n’est pas le seul, n’a pas eu cette profondeur en analyse sociopolitique qui lui aurait permis de comprendre, ne serait-ce qu’en lisant Hobbes, que tout groupe lorsqu’il est reconnu tel, même informellement via la dimension “culturelle”, veut se déployer (se conserver) et se développer (s’affiner en qualité) pratiquement : c’est-à-dire jusqu’à exiger la partition, la sédition, comme ce fut le cas pour les protestants de plus en plus en cheville avec l’Angleterre, d’où la nécessité de casser l’Édit de Nantes (quitte à s’allier à d’autres protestants en Allemagne comme le fit Richelieu…) afin d’empêcher que se déploie des “fragments” que d’aucuns rêvent d’accomplir par ailleurs en France en la ramenant à ce qu’elle était avant Charlemagne…

Ou l’individualisation forcenée, mais fantasmée parce que l’être humain est un animal politique disait Aristote (et non pas seulement “social” comme certaines traductions l’y réduisent) et qu’il a donc besoin de se reconnaître et d’être reconnu (politeia) par un quelque chose plus grand que lui, un référent des référents qui donne du sens à tous les signifiants et signifiés, en clair, à une transcendance que l’esprit objectif (ou culture commune chez Durkheim) amène, renforce dans l’idée de Nation Laïque c’est–à-dire ce qui dépasse, singulièrement (selon les particularités historiques), les origines ethniques, sociales, religieuses, afin d’atteindre ce bonheur dont parlent Aristote (et Bainville) en tant que but objectif (polis) et subjectif (politeia) que se donne la Cité, et dans laquelle les individus sont heureux d’être ensemble et non pas seulement de cohabiter…

Mais comme il existe des ennemis à cette Nation Laïque (à chaque fois singulière selon l’histoire de chaque peuple) il faut bien riposter… Et aussi proposer : que les propriétaires du Courrier aient le courage d’organiser un débat loyal avec de “vrais” opposants au lieu de faire comme les autres et jeter des sortilèges… Cela nous grandirait non ?… Chiche ?…