23/01/2022 (2022-01-23)
« (…) Il s’agit d’un réel scandale que tout le monde fait semblant d’ignorer. Alors que chaque jour les médias constatent la pénurie de médecins, cette « brillante » réforme nous conduit à des aberrations majeures. Ainsi, dans la note finale d’admission en 2e année, deux oraux de dix minutes chacun comptent à égalité ou plus que 15 heures d’examens écrits. Vous avez bien lu ! D’un côté, 15 heures d’examens écrits (12 matières, 240 h de cours) et de l’autre, 2 oraux de 10 min. (sans formation spécifique) qui comptent plus que les écrits. La palme revient à l’Université de Paris où l’oral compte pour 72 % contre 28 % pour les écrits !
Avez-vous une idée des sujets de ces oraux qui permettent d’évaluer les compétences transversales des étudiants à l’Université de Paris ?
Voici un exemple de sujet délirant de l’épreuve de « mise en situation » de l’université de Paris : « Dans un musée, on voit une enseigne d’une ancienne chocolaterie du XVIIIe siècle avec un domestique noir qui sert sa maîtresse blanche. Le nom de la chocolaterie est “le nègre joyeux”. Qu’en pensez-vous ? ». Il s’agit pourtant bien d’un sujet censé évaluer si les étudiants « disposent des compétences nécessaires pour accéder aux formations de médecine », selon le décret. (…) »
Tout y est dit. Puisque la médecine est désormais caduque, remplacée par un peu de Doliprane et des injections expérimentales, le bétail humain du zoo urbain global doit se soumettre ou se démettre en ânonnant les mantras serviles à l’instar de ce qui se passait en URSS et encore en Chine ou dans les pays dominés par le djihadisme systémique. Il n’est plus jugé sur des critères de compétence, mais d’allégeance à la Secte Scientiste Hygiéniste Affairiste au néonazisme « éclairé » par le Guide [Führer en allemand].
Il s’agit en effet de domination négative à l’état pur. La domination positive est plutôt celle qui maîtrise la spécialité dédiée et qui donc « domine » légitimement le « champ » incriminé, alors que la domination négative, elle, réduit la notion de « pouvoir » à celle de puissance, décidant par exemple de l’état d’exception (cher à Schmitt), mais elle oublie que le pouvoir est aussi fait d’autorité et de compétence (comme l’indique Weber) en ce sens où si le citoyen accepte d’obéir, c’est bien parce qu’il a confiance dans les institutions qui organisent la société du fait de leurs compétences respectives. Ce n’est à l’évidence plus le cas.
À lire ce qui est demandé plus haut aux futurs médecins obligés ainsi d’acquiescer à une remarque anachronique qui bien entendu ne sied plus aujourd’hui, nous en sommes en effet visiblement bien loin.
Au fond, les médecins ne sont plus que des distributeurs en parapharmacie, au même titre que les profs devenus des animateurs de classes déréglées par l’anomie et réglées par des valeurs qui annihilent toute possibilité de transmettre un savoir objectif en ce sens où il ne trie pas les faits en fonction de priorités politiques, mais laïques ou comment former des esprits libres à même de créer le monde de demain au lieu de le subir ?
Dommage (encore une fois) qu’aucun candidat ne prenne réellement la mesure de cette destruction de la médecine (et du Savoir en général) alors qu’il serait possible de servir de la crise médicale actuelle pour repenser la notion de santé en y intégrant les nouvelles avancées de la médecine dite « intégrative » au sens d’articuler une connaissance d’ensemble de l’être humain et aussi du citoyen : certains n’ont-ils pas dit : « j’ai mal à ma France » ? Ils seraient aujourd’hui traités de « factieux », surtout s’ils se mettent à applaudir les mains hautes…
Ainsi va le monde global du Bâtir inversé : la déconstruction intégrale.
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